l'Architecte Erik Lerouge

Erik lerouge, 50 ans de voile
L'architecte naval, Eric Lerouge nous parle de sa passion, son travail, ses bateaux et nous ouvre son album photo...

Né à Cherbourg de l'autre côté de la rue des C.M.N., ma famille a toujours fait et possédé des bateaux. J'étais donc sur l’eau dès, et même avant, ma naissance !
Le gros déclic a cependant été pour moi lorsque mon père à commencé la construction d'une Bonite sur plan Sergent. J'ai toujours la revue BATEAUX n°5 où ce modèle était présenté ! Ma vocation d'Architecte Naval date de cette époque quand j'ai pu fréquenter mes idoles Sergent et Illingworth.

erik lerouge 50 ans de voileC'est ainsi que j'ai commencé la voile en 1960. A cette époque, la Bonite était avec ses 7,30m un des plus gros bateaux du port ! La première saison, on n'avait pas de moteur, ni de winch. Les seuls équipements de navigation étaient compas, corne de brume et ma brassière ! Le seul équipement de confort un seau à tout faire et un réchaud à un feu. Cela ne nous empêchait pas de naviguer dans les Anglos avec un bonheur fou et l'armement s'est complété au fil des années.
C'est ainsi que j'ai connu le dernier salon nautique sur les berges de la Seine et le premier au CNIT. Quelle émotion, je me souviens encore de l'entrée sur le parvis avec toutes ces merveilles d'exposées !
C'était aussi l'époque où voyager à la voile était encore une exception. Je me souviens tout gamin de Marcel Bardiaux construisant Inox ou d'Eric Tabarly remontant le chenal de Cherbourg avec Pen-Duick.

L'Optimist n'existait pas encore à cette époque. J'ai donc du attendre 14 ans pour connaître le dériveur à l'école de voile. Je savais déjà naviguer mais je découvris les joies du planning, de la régate et ne tardais pas à devenir moniteur à l'école de voile.

erik lerouge 50 ans de voileA 17 ans, tout mon argent de poche passât dans l'achat de mon premier bateau, une Yole OK. L'année du bac ne m'empêchait pas d'être sur l'eau tous les jours de libre ! Je traînais sur le port pour trouver un embarquement sur n'importe quoi du moment qu'il y ait une voile, pour aller n'importe où, par n'importe quel temps !
C'est alors qu'un copain de club me fit essayer son Tornado. Je ne m'en suis pas vraiment remis ! La Yole fut rapidement troquée pour un de ces merveilleux catamarans.

L'Architecture Navale me titillait toujours. La Bonite familiale commençait à sembler petite. Je trouve avec mon père une coque en bois moulé pas terminée, sans plans. Ce fut ma première expérience à 18 ans de retracer la coque, positionner la quille, faire un plan de voilure, redessiner le roof.
Mais très vite la passion du multicoque reprenait le dessus et je trouve une épave d'Iroquois que l'on retape. Ce fut ma merveilleuse maison de vacances de jeune homme qui marchait comme un avion. Bien des idées pour plus tard.

Sorti de fac, j'entre à l'école d'Architecture Navale de Southampton. Outre l'intérêt de jouer avec un bassin de carène, c'est aussi l'occasion de vivre en Angleterre où tout se passe encore à l'époque. Je visite chantiers, découvre le sandwich et cours autant que je peux: Semaine de Weymouth, Crystal Trophy en prao, Semaine de Cowes en Dragon ou Etchells, Championnat du RORC, du JOG et même invité aux Championnats du Monde de 18 pieds à Sydney.
En parallèle, je construis sans avoir suffisamment de moyen mes 18 pieds et j'apprends la construction sur le tas.

Pas encore sorti de l'université, mes premiers clients arrivent en 1976, dont mon prof de Math ! Je reste en Angleterre car il n'y a pas encore de chantier Français travaillant le sandwich. J'y suis donc chez Mustang Yachts la construction de Huitième Symphonie.

De retour en France, pas facile de percer dans ce métier ! Je travaille chez un broker, responsable à 24 ans du refit d'un motor-yacht de 50m ! Beau boulot techniquement intéressant, mais le milieu des super-yacht n'est pas mon truc et je retourne à mes petits voiliers !
De retour à Cherbourg, j'arrondis mes fins de mois en faisant des convoyages. Cela forge un marin et le Blanchard donne quelques convictions sur la tenue de mer !

Un Architecte débutant, plein d'illusions, est prêt à tout pour dessiner. J'accepte quelques coups foireux ou mal payés qui m'ont plutôt desservis mais finalement les commandes commencent à rentrer, la gamme s'étoffe.
En vrac parmi les projets les plus marquants:
Red Magnum, mon premier vrai ULDB, une construction amateur de 11m qui ricochait à 24 nœuds en 1979 ! Il m'a tant appris et surtout donné une confiance absolue dans le sandwich, comme dans les déplacements légers.
Haro, le dragster de Brest, une formidable amitié avec ses constructeurs Yann et Armel, les coups de main de Gilard, Mabire, Gahinet. Les pointes à 32 nœuds en 1983, plus vite que les maxi multis avec notre cata de 10,80m !
Inoui mon premier cata de croisière. On a tout gagné en course et il continue de voyager 26 ans plus tard! Encore une construction amateur en sandwich.
Catman le premier de bien des constructions à l'étranger et un beau palmarès.
Ville Audrain mon premier gros catamaran de série exposé au salon.
Azuli devenu un classique.
Dione Dos qui me donne l'occasion d'un gros coup de foudre pour l'Amérique du Sud.
Freydis avec lequel j'allais connaître les conditions de mer les plus dures de ma carrière de marin. 70 nœuds de vent en catamaran, cela ne s'oublie pas…

C'est aussi l'époque où je vivais sur mon bateau, Paladin, proto d'une nombreuse descendance. Je l'aimais bien, taille idéale, bon marcheur et passe-partout.
Mais l'évolution du métier amenait un choix. L'apparition de l'informatique pose problème. Pas possible de faire rentrer le matériel de l'époque dans le bateau ! Le nombre de commandes augmente et avant l'ère Internet, c'était bien difficile de suivre les constructions en envoyant les plans par poisson volant !
La famille allait se charger de la décision et Paladin fut remplacé par une maison avec un vrai bureau. Comme par hasard, avec un téléphone et un fax, les commandes se multiplient !

Quelques années plus tard, j'arrive à 400 études de voiliers. Il y a, bien sûr, des chouchous.
Petter 55 avec un style si moderne et l'aide de Jean-Michel Ducancelle.
Itzamma de Guy Delage, un bateau de voyage de rêve.
Haka 145 si merveilleusement réalisé en infusion en amateur pour les mers polaires.
Rackham Wing sur lequel je me suis régalé en régate, comme en balade avec mon fils.
Haka 86 construit avec si peu de moyens mais qui est allé jusqu'en Thaïlande. Petit bateau, petit problème.
Brazapi 40 un cata de série de seulement 12m capable d'aller au Spitzberg comme au Cap Horn.
Haka 80 si amusant à faire marcher et passe-partout.
Pulsar 50 auteur d'un étonnent tour du Monde.
Et bien d'autres encore mais surtout ceux qui sont encore dans l'ordi ou dont la construction débute.

Maintenant le métier a totalement changé. Avec Internet on peut suivre une construction au quotidien aux quatre coins du Monde. Je peux faire marcher la 3D sur mon portabl

L'équipage
10 mars 2024
10 mars 2024

Ami depuis depuis 35 ans , j avais jamais lu ça sur lui , trouvé sur le net .


10 mars 2024

Merci. Tu peux mettre le lien ?


FredericL:C'est pas trop loin, et c'est plus lisible. Merci. ·le 10 mars 22:08
10 mars 2024

J ai eue 3 bateaux sous sa signature , un 43 p finit a partir d une coque pontée , un 45 p construit intégral , et le dernier , un cata de 40 p construction intégral . Erik est génial , un méga pro , un bonheur de discuter avec lui sur l architecture , le composite , un peu têtu comme tout passionné ...


11 mars 2024

Beaucoup de ses catamarans on fait plusieurs tour du monde , de belle carène pour le grand large pour l instant je suis bien content du miens


11 mars 2024

Merci tikipat de faire ce fil sur un archi aux antipodes des dessin de cata de boites de location avec 4 SdB et une nacelle a ras de l'eau. Quelle plaisir de naviguer sur un bateau marin.


tikipat:Il est resté fidèle à ses idées, mono cata et tri fait pour la mer ·le 11 mars 11:42
Québec, le cap Gaspé

Phare du monde

  • 4.5 (139)

Québec, le cap Gaspé

2022