ça aurait pu mal finir !

" Sauvetage d’un homme seul à bord

Le Havre
Le 18 Août 2008 à 12h05, le CROSS Jobourg met en alerte la vedette SNS 128 Pdt. Charles Le Meur pour assister le Cebine, un voilier danois de 8,50m en difficulté avec un seul homme à bord, épuisé, sans pilote automatique. Le vent de sud-sud-ouest est de force 4 et la mer est agitée. Le voilier se trouve à 16 milles dans l’ouest d’Antifer. Les sauveteurs appareillent à 12h22 et arrivent sur zone à 13h38. Le skipper suit un cap erratique et semble dans l’incapacité d’affaler sa grand-voile. Il reste prostré dans le cockpit de son voilier. Les sauveteurs envoient un équipier et un médecin à bord afin d’évaluer l’état de santé du skipper et de préparer le Cebine à un remorquage. Le médecin confirme l’état d’épuisement du marin et la nécessité de le mettre au repos sans tarder. Un second sauveteur passe à bord pour aider à la manœuvre. Une fois la grand-voile affalée et ferlée, la remorque est tournée et le convoi fait route vers Le Havre dans une mer hachée. A 17h17, le convoi est à quai et le skipper est confié aux pompiers.
Pour naviguer en solitaire, une bonne condition physique et une appréciation réaliste de ses capacités sont vraiment nécessaires."

Pour en savoir plus sur les Sauveteurs en Mer :

L'équipage
01 oct. 2008
01 oct. 2008

épuisement
pas facile de toujours savoir où se trouve la limite,

en équipage souvent un équipier (souvent le skipper) est épuisé avant de s'en rendre compte, il est irritable, décisions désordonnées, gueulage sans raison etc etc,

et seul le fait que se soit en équipage permet de limiter la casse,

en solo on peut se retrouver dans cette situation très vite car en remettant à plus tard une manœuvre ou en pensant que ça va passer etc etc, altération du jugement,

le basculement peut se faire très vite même pour quelqu'un qui se connait, seul les évènements permettent de reste devant la ligne rouge, les toubibs pourraient en parler mieux que moi

mais c'est bien fini tant mieux,

01 oct. 2008

épuisé en vue des cotes
par force 4, étrange, surement une pathologie sous jacente ??

01 oct. 2008

ce ne sont pas les escales qui manquent entre le danemark
et antifer ???

01 oct. 2008

en effet d'autant
qu'il ne venait pas d'a côtés à prioris

en bateau on dut souvent (et j'y adhere) que ce sont les 3 premiers jours les plus durs, après c'est parti..

01 oct. 2008

p'tet, mais ...
seul sur un voilier danois, depuis combien de temps en mer ?
et probablement mer du nord + manche, y'a de quoi en épuiser plus d'un !

01 oct. 2008

C'est ce qui nous guette plus ou moins...
Nous manquons d'informations, mais peut être cet homme avait-il effectué une longue (trop longue) traite sans escale.
Je navigue également en solitaire (8m), mais avec un pilote, ce qui change énormément les conditions car je barre peu, finalement, je peux me préparer un petit en cas, etc...
Mais plus globalement, en fonction de la météo, si les conditions sont bonnes, je programme des traites qui ne dépassent pas 10 à 12h.
Si elles sont moins bonnes, je fractionne pour rester moins longtemps en mer et si elles ne sont vraiment pas bonnes, j'attends que ça passe!
Je ne prétends pas pour autant être à l'abri totalement, mais je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour...

02 oct. 2008

Tout à fait d'accord
avec toi Philippe. Sans pilote avec étapes trop longues...
C'est qu'on n'a plus 20 ans mon bon... :doc:

02 oct. 2008

Ca a failli m'arriver aussi
...à l'occasion du convoyage d'un vieux Sangria fatigué d'Arcachon à Boyardville.
Départ 6 heures du matin d'Arcachon, le vent a soufflé toute la nuit à 20 Noeuds du Nord et j'envisage assez mal la longue remontée de la côte médocaine. Mais le skipper insiste fortement "le vent va tomber, le bateau remonte bien, etc".
Dès la sortie des passes, le clapot d'un bon 1.50 m rend le skipper malade, il va se coucher et ne se relèvera plus que le lendemain matin.
Je barre donc (pas de pilote) plus de 24 h, un seau d'eau dans la gu...toutes les 20 secondes, en descendant toutes les heures, barre attachée, faire le point avec un gps portable qui ne s'allume qu'au bout de 10 tentatives, pas de table à cartes (planche de descente sur les genoux à la place), pas d'autre éclairage que ma petite lampe frontale, le tout après avoir rincé mes lunettes pleines de sel à l'eau minérale (pas d'eau dans le réservoir non plus...et le wc marin en panne en plus : joie du seau !). Et pas moyen de se faire à manger !
Epuisé vers 2 heures du matin, je tente de rentrer dans la passe sud de la Gironde pour aller me reposer au Verdon. Sauf que le courant de marée descendante me refoule chaque fois.
Eh bien là, j'ai bien failli faire ce que je me suis toujours promis de ne faire qu'en dernier recours : faire appel à une aide extérieure (il y avait plusieurs chalutiers autour de nous, nous avions une vhf), nous n'étions pas franchement en danger, la mer pas vraiment mauvaise, mais il me devenait impossible de faire route dans ces conditions d'épuisement. Que faire ?
En dernière ressource, j'ai dégagé le bateau de la zone de pêche des chalutiers, attaché la barre, cap au 300 (très abattu par rapport à notre route) au près bon plein et je suis allé dormir assis sur la banette au vent.
Vers 7 h du matin, le clapot s'étant calmé, le skipper encore nauséeux est sorti de sa banette, a démarré le hors-bord et fait route sur Chassiron.
Arrivée à Boyardville 17 h, avec le sentiment d'une bonne leçon d'imprévoyance !

02 oct. 2008

et une *
pour cette belle honnêteté !

comme quoi un ensemble de petits emmerdements dûs à l'imprévoyance du patron pourrait vite tourner à la cata !

02 oct. 2008

La mise à la cap
très bonne suggestion.

mais on peut que le gars qui a été secouru, ne devait pas connaître cette possibilité.

J'imagine que cela arrive de temps à autres,et depuis longtemps, ce genre de catastrophe: un navigateur et un voilier pas assez préparé.

02 oct. 2008

Partir en solo sur plusieurs jours
sans avoir installé un système quelconque de pilotage assisté (pilote auto, régulateur, système de drosse voiles/barre), c'est de l'inconscience notoire si l'on ne tient pas une forme physique tip top.

Bon, cette histoire-ci se termine bien. Tant mieux.

02 oct. 2008

juste pour dire que ...
je n'ai pas une grande expérience de solitaire mais personne ne parle de mise a la Cap et ça c'est quelques choses que je fais vachement souvent en solitaire ou en équipage, ça permet de se pauser un peu réfléchir parfois quand on a l'impression que l'on gére plus trop, pour se repositionner se casser une petite dalle. prendre le petit dej à plat quand tu es parti de nuit sans rien dans le bid que tu es au pré et que çà tape un peu.

02 oct. 2008

Correction
mais on peut penser que le gars…

02 oct. 2008

Certes, mais à la cape
on ne fait pas de route, et de toute façons, ça ne dispense pas d'entretenir un minimum de veille. J'avoue que personnellement, je n'envisagerais pas de partir (je navigue toujours en faux solitaire) sans pilote auto, cela doit être épuisant.

05 oct. 2008

qu'a la cape pour aller se reposer dans le quartier
c'est pas vraiment une bonne idee, parce qu'aller a la derive au mileiu de la Manche entre le trafic, les pecheurs, le chenal d'Antifer, la sortie de la Seine, les bancs de sable....

En fait c'est tout simplement pas possible en solo sans assurer une veille dans le cockpit dans le quartier.

02 oct. 2008

Pas facile...
Ma modeste expérience : après quelques semaines en mer (3-4 jours de navigation, même à deux, repos 1 à 2 jours)avec l'âge (60 !), ces repos de 1 à 2 nuits au port ne suffisent plus. On a accumulé trop de fatigue. Goudspide a bien décrit le mécanisme. En fin de nuit, dans le clapot au près, stress du skipper (bateaux de pêche, cargos, courants contraires, cap à franchir qu'on ne fait pas), hypoglycémie et déshydratation sournoises, froid, pieds mouillés...). Efforts surhumains pour garder les yeux ouverts, impossible de mettre à la cape (pêcheurs, côte trop proche, ou espoir d'arriver bientôt dans un port), altération du jugement, irritation sur un détail, puis prostration (je devrais vraiment prendre un ris, me faire un café, regarder sous le génois, faire le point, identifier cette bouée, mettre mon harnais... oui, plus tard, pas maintenant), jambes et bras en coton (10 minutes pour sortir l'ancre et la mettre sur le davier), sangloter d'épuisement en répétant 'je peux plus, je peux plus (réveiller le coéquipier, ce serait admettre qu'on est au bout du rouleau) On peut alors faire des choses stupides, comme continuer tout droit alors qu'on 'sait' qu'on ne fait pas une pointe, ou s'endormir pour de bon (je vais fermer les yeux quelques secondes... tiens la lune n'est plus du tout dans les haubans), tenter une entrée de nuit dans un endroit mal pavé sans avoir mémorisé la carte, oublier d'affaler la GV dans un chenal, ou les pare-bats, ou les amarres, arriver au ponton d'accueil et refuser d'aller à la place indiquée, se servir un whisky au petit-déj et dormir 18 h d'affilée...

Orgueil, quand tu nous tiens...

03 oct. 2008

tout à fait
mais pa sûr que ce soit de l'orgueil!?

Juste l'habitude d'aller au bout de ce qu'on doit faire....Et puis, parfois quel autre choix se présente, lorsqu'on est déjà bien engagé...?

Alors tout le travail est l'anticipation constante de tout, du pire en particulier, et bien sûr du plus imprévisible. Malheureusement, cela n'empêchera pas l'erreur d'arriver, mais diminuera juste le nombre de ces erreurs.

La fatigue quand elle devient extrème est réellement le premier danger.

03 oct. 2008

Red Bull
peut-être que des saloperies genre Red Bull, peuvent donner alors un coup de fouet salvateur.
Un doppage de sécurité, en somme. Qu'en pensez-vous ?

03 oct. 2008

bha

la fatigue c'est toujours dure de la sentir venir et quasi impossible de luter contre

Je me souvient d'un nav j'étais nikel bien reposé, pas fain pas froid, mer plate 10/15 knt de vent au travers grand soleil. j'étais pépére a la bar et bha je me suis complètement endormi, j'ai rien vu venir heureusement qu'une personne de l'équipage s'en est rendu compte car derrière mes lunette de soleil ce ne devais pas être facilement perceptible. Impossible de dire combien de temps j'ai dormis. C'était sur un Bongo donc un bateau bien stable de bar c'est pour ça que personne n'a du trop voir grand choses. Mais bon ici ça c'est bien fini mais au portant ça aurai pu faire un belle empannage on aurai pu se taper un autre bateau bref il aurai pu arriver 1000 truc...

je suis d'accord avec Lorenzo ce n'est pas vraiment une question d'orgueil, mais plus un manque de connaissance, d'expérience, un peu de précipitation par l'envie d'être vite sur l'eau, des décision prise parfois sous la contrainte d'une heure de rdv, d'une personne de l'équipage qui veu absolument faire ci ou ça ou pas ça et on se laisse influencer, la fatigue bref un ensemble de choses qui font que l'on ne sais pas trop pourquoi il arrive parfois que l'on prend a un moment une décision que l'on aurai dans d'autre circonstance trouver complètement idiote voir dangereuse.
Comme partir sans eau pour s'envoyer une nav de 100 m face a un vent de 20 knt sans être amariner, couper au dessus d'un bac de sable par ce que on a pas le temps de faire le tour pour ne pas arriver trop en retard a l'heure du dinner et que ça devrai le faire mais on a pas le temp de faire le calcul de marré, se dire que ce ris on le prendra plus tard par ce que l'on a la flême d'aller chercher le harnais et que le vent va peu être baiser etc etc ...

qui n'a jamais pris une de ces mauvaise décisions en se disant après coup plus jamais ça ... c'est passé c était un peu limite ou même ça le faisait largement, mais on a bien serré les fesse et PLUS JAMAIS CA.

on l'a tous fais non ? ;)

03 oct. 2008

Pour moi
il n'est pas question d'orgueil mais de navigateurs ne mettant pas en oeuvre la mise au point d'un voilier et une compétence nécessaire au bon déroulement d'une croisière de plusieurs jours ou plus.

03 oct. 2008

tous les commentaires précédents
me semblent justes mais aussi un peu sévères.
Personne n'a jusqu'ici il me semble évoqué une éventuelle défaillance, matérielle ou physique qui pourrait être une cause pour se faire faire piéger ainsi.
Ce type avait peut-être tous le atouts pr lui et brusquement quelque chose à commencer a foirer. Un simple problème de santé suffirait a expliquer ce qui s'est passé.
préparation optimale + zéro défaut pendant la route = un plaisir bien risqué que la plaisance finalement!

03 oct. 2008

Nul n'est prophète en son pays.
Le tien, de commentaire, Eric, vient à point nommé pour rappeler que nous sommes tous susceptibles de commettre des erreurs ou/et d'être victimes d'un imprévu difficile à surmonter.

05 oct. 2008

tout à fait d'accord .....
les deux conditions "siné qua none" pour naviguer en solo dans not' coin sont:
1/ un bon pilote, j'ai fait le choix du ST 4000, mais un navik me comblerait :-)
2/ gérer sa fatigue en restant persuader que cela est proche de l'impossible

03 oct. 2008

s'affranchir de la barre
Avec ma (petite) expérience de navigateur souvent solitaire et sinon en petit équipage, je crois qu'une part essentielle de la fatigue, en tout cas en configuration croisière et sur des durées malgré tout limitées (48 h max d'affilée), vient de la corvée de barre. Il y a à la fois une accumulation de fatigue physique (le froid, l'humide, le travail des articulation) et surtout une charge psychologique forte quand on ne peut pas la lacher ou la lacher sur de trop brefs instants.

Donc c'est pour moi aujourd'hui un point essentiel quand je parts naviguer : quel sera mon autonomie de pilotage automatique pour faire tout le reste cad : manoeuvrer notamment réduction de voilure, bricoler, faire la nav et surtout buller sans forcément dormir, mais aussi pouvoir dormir.

Dès lors la question n'est pas de s'équiper du super pilote high tech avec la puissance électrique et le semi remorque de batteires qui va avec, les derniers panneaux photovoltaïques du meilleur rendement, ou l'éolienne itou, etc....mais d'avoir le système présentant le meilleur rapport efficacité/encombrement/emmerdement/prix/sécurité/facilité d'usage/autonomie

Sur un précédent fil, un collègue (désolé j'ai plus son pseudo sous les yeux) m'avait épaté dans son récit de traversée de la Manche (aller, retour, Scilly avec une barre amarrée avec un bout de sandow et deux taquets coinceurs, et surement un bon feeling pour avoir la voile du temps et les réglages fins qui s'imposent. Là on est vraiment à l'optimum du rapport évoqué ci dessus !

Pour ma part, je me suis fait mon expé progressivement. La barre amarrée sur mon canot, ça va au près et encore dans certaines conditions. Après une première virée aux Scilly avec un pilote électrique et retour avec panne courrant total dans le rail de Ouessant de nuit, of course, et une arrivée proche des épuisements décrits précédemment, j'ai compris qu'il fallait gérer les choses autrement. Installation d'un régulateur d'allure (Navik), et là ma vie (de navigateur) a changé. Cet été, 4 semaines de nav dont à tout casser 3 à 4 h de barre (dans les moments les plus plaisants qui plus est). Une traversée en solo de la Manche (au retour) assez peinarde malgré des conditions venteuses pas très confortables vent dans le nez.

Et pour finir, c'est vrai que quand on est vraiment au bout du rouleau, la prise de cap c'est ce qui a de mieux à faire pour réfléchir, se reposer un peu... à condition d'avoir l'espace autour : au milieu d'un rail ou au vent de la côte, pas terrible quand même !

Hervé

05 oct. 2008

qui peut savoir ?
on ne peut pas juger ce navigateur, car on ne sait rien ni du pourquoi, ni du comment ...
ce dont on peut se réjouir par contre, c'est qu'une fois de plus, la snsm était présente ...
... a temps !
merci à eux

05 oct. 2008

on ne juge pas...
en faites on essai juste de comprendre, histoire de ne pas faire les même erreur. Clairement merci à la snsm

22 nov. 2009

Un peu dans le même genre
mais vécu et raconté par un autre marin
www.gleda.org[...]ory.pdf

Jean-Philippe

Phare du monde

  • 4.5 (120)

2022