Les aventures de snoopy malgré lui...


Voici la petite histoire de Snoopy et de son capitaine. Une histoire un peu triste mais qu'il me fallait raconter. L'histoire d'un rêve qui a fait naufrage. Ce texte est tiré d'une correspondance avec un ami.

Tout a commencer à Val d'Isère où, ayant déjà engranger un peu de pognon, j'ai commencer ma recherche du fameux navire qui allait m'emmener partout. Plusieurs annonces en poche, je suis partis quelques jours en Charentes Maritimes avec ma Moman. Et figure toi que le deuxième bateau visité était le bon. Un fameux un mat fin comme un oiseau... D'un bon crû (1960), il était en parfait état avec tout le matos à bord, 7mêtres et le tout pour seulement 4000 euros. Voyant que le bateau était entretenu et soigné j'ai visité l'agence qui le vendait (un simple intermédiaire). Retour ensuite à Val pour finir la saison avec plein de rêve en tête (nous sommes en avril, donc c'est bientôt l'été et tout cela promet bien. Je m'imagine déjà voguant sur les flôts avec ma douce. A cette époque je ne savais pas que la saison allait être pourrie de chez pourrie). Enfin la délivrence ! La neige fond et les touristes se barrent. tout le bordel est rangé dans la voiture et en route pour La Rochelle via Paris. Une fois arrivé, je rencontre le proprio. Un mec super bien, il a l'air réglo et peaufine la vente jusque dans ces moindres détails. Bref on s'entend super bien. Et voilà le bateau est à moi. Je ne sais plus ou me foutre, c'est trop beau, me voilà enfin propriétaire de MON bateau...
Nous mettons tout de même un mois pour préparer efficacement le navire à prendre la mer. Pendant ce temps là, la météo se déchaine: dépressions sur dépressions. On a rarement vus ça... (comme dab chez les French, avant c'était bien mieux mais maintenant c'est devenu nul). Les anciens disent que c'est parce que c'est une année à 13 lunes. Une nuit on se décident, on ne va quand même pas moisir ici pendant tout l'été. Nous partons vers 21 heures, le temps n'est pas vraiment maniable mais il est de sud ouest, nous l'aurons donc dans le cul ce qui est bien mieux que dans la gueule (je pense que tu peux comprendre pourquoi). Bref, décisions est prise de se diriger vers l'île d'yeu, nous avons pas mal de port de repli sur notre route et nous avons confiance l'un dans l'autre (Laure est avec moi). Passage du pont de L'île de Ré vers 21 h 30, nous nous dégageons du Pertuis Breton avant la nuit. Tant mieux car la mer est maintenant libre devant nous. Alors commence une longue nuit un peu fatiguante, nous sommes que deux et n'avons pas navigué depuis plus de 6 mois (le corps s'use vite), ce qui nous obligent à faire des quarts de deux heures. L'un dort pendant que l'autre est à la barre. La situation n'est pas top car on ne peu lacher la barre une seule seconde, la mer est trop forte (houle de 2 à 3 mêtres pour 6 beaufort de vent), ce qui nous obligent à négliger un peu la navigation... Mais nous en avons vu d'autre et dans l'atlantique tout est franc contrairement à là où nous avons appris en Manche. Je donne un cap dès le départ et nous n'en changerons pas de la nuit. L'aube est enfin là, tout autour il n'y a qu'une grande étendu d'eau. Cela m'inquiète un peu car je m'attendais à voir un peu la terre.. Je me pose quelques questions du style le compas est il bon? mais je me raisonne la mer est un peu forte ce qui nous empêchent de voir loin et de plus la visi n'est pas très bonne. Vers 8h du mat nous voyons enfin devant nous l'île d'yeu et faisons enfin notre entré à Port joinville. Nous sommes tout de même fier de nous et je regarde attendrie mon tout petit bateau à coté des gros voiliers. Pour Snoopy (c'est son nom) c'était déjà du gros temps. (Pour un bateau de 12 m ce n'est seulement qu'une grosse brise). Nous laissons passer la journée à nous reposer, demain nous continuons pour Belle ile.
Le lendemain le temps est identique si ce n'est plus fort mais nous savons que le jour le temps parait toujours un peu plus fort (nous voyons les vagues). C'est reparti. Là, pas d'histoire de quart, nous sommes tout les deux sur le pont et c'est plus sympa. Nous sommes tout de suite en eau libre et la distance est de 70 miles comme la dernière traversé. Le bateau file ses 7 noeuds et nous prévoyons une navigation de 10 11 heures. La descente est fermé car le vent a un peu tourné et nous sommes à une allure un peu plus serré ce qui fait venir de l'eau sur le pont. Tout les deux, chacun de notre coté nous pensons que ce n'est pas top de ne pas voir à l'intérieur si jamais il se passe quelque chose... Une heure plus tard, Laure décide de descendre pour préparer à mangé pendant que je barre. J'entend un cri, Laure sort la tête et me crie qu'il y a plein de flotte dans le bateau ! Effectivement, les fonds son remplis....

Les fonds du bateau sont donc rempli de flotte et tu t'imagine bien que l'eau est salée ! Si ce n'avait pas été le cas nous nous serions tout de suite dirigé vers notre stock d'eau douce. Mais la quantité est trop importante et une rapide estimation porte celle cî à 150 litres!! Pour un petit bateau comme Snoopy c'est déjà beaucoup. De plus nous avions fermé la descente il n'y pas si longtemps que ça.
Premier réflexe dans ce cas là c'est de prendre un seau et une écope et c'est parti pour la muscu... Je suis toujours à la barre que je ne peux quitter car la mer est toujours grosse et le bateau à cette allure ne se dirige pas tout seul. Pourquoi ne pas stopper le bateau me diras tu? Je ne sais pas vraiment ce qui se passe, quelle est l'avarie. En arretant le bateau peut être que l'eau rentrera plus et puis de toute manière nous voulons arriver le plus vite possible. Chaque minutes stopper c'est de la route en moins vers notre but : Belle île en mer. D'ailleur nous commençons à apercevoir l'île. Elle ne doit plus être qu'a une 15ène de milles. C'est rassurant mais un calcul simple s'effectue dans mon esprit: 15 milles à 5 noeuds cela fait toujours trois heures à tenir...
Le second réflexe est plus sensé que le premier, chercher d'où viens la flotte. Il n'y a que deux possibilités : La première c'est OFNI (objet flottant non identifié) mais celle cî est vite écarté car nous n'avons entendu aucun bruit et le bateau n'a rallenti à aucun môment. La seconde est plus vraisemblable. Il n'y a que deux passe-coque dans le bateau (c'est un gros trou dans la coque où passe une vanne ou l'arbre d'élice du moteur etc..), ce sont ceux où sont placés le loch (petite élice pour connaitre la vitesse) et le sondeur.Peut être l'un d'entre eux a cédé. Mais je me souvient avoir déjà dû en placer un en pleine navigation lors de mes encadrements (celui cî n'avait pas été mis et un bouchon étais à sa place) et l'eau qui en jaillissait entre le devissage du bouchon et l'insertion dudit loch était vraiment importante (de l'ordre de 200 litres à la minute). Peut être est ce le joint qui s'est abimé. Laure essaye donc de regarder. La chose est délicate car il y plein d'eau et les deux passe coques sont à des endroits assez innacsessible. Après vérif l'eau ne semble pas venir de là... Là ça commence à devenir un peu plus embettant. Je décide d'aller voir de mes propre yeux. A l'intérieur c'est vraiment le bordel. Des chaussures flottent, ansi que la boite de couvert qui est elle en plastique ! Je maudit le bois et jure d'acheter la prochaine fois un bateau en polyester. Même vérification, je n'ai pas l'impression que cela vienne des passe coque. Je n'y comprend rien et décide de me mettre à l'évacuation de la flotte. Laure me relais au bout de 20 minutes car je commence à avoir la gerbe dans les fonds : le bateau bouge beaucoup...
Je met le moteur hors bord en route pour gagner un ou deux noeuds. La vitesse se porte à 7 milles par heure, c'est pas mal du tout et Belle île se dessine de plus en plus à l'horizon. En une heure nous vidons 100 litres de flotte mais le niveau est toujours identique. Aie aie aie... Une consolation : nous arrivons à étaler et donc le niveau n'augmente pas. Nous nous relayons donc asser fréquement pour écoper.
La pointe Est de l'île est proche maintenant et ses abords sont francs (l'île tombe à pic dans la mer et il y a tout de suite beaucoup de fonds) ce qui nous enlève le poids de faire la nav (Certain mecs, prenant l'eau comme nous se précipite vers la terre et se plante connement sur un caillou avant d'arriver). Nous la doublons une demie heure plus tard. Nous sommes à présent sous le vent de l'île, celui cî se calme donc ainsi que la mer. Plus que 6 milles !!! Je contacte le port par VHF et lui indique que nous avons une voie d'eau et lui demande si le grill d'échouage est libre (nous avons de la chance, la mer est encore haute mais descendante) afin que nous puissions nous échouer à quai. La personne me réponds qu'il y a déjà un bateau mais m'affirme qu'il va se demerder pour nous trouver vite une place. Nous sommes à présent un peu plus détendu: on va y arriver ! Nous entrons dans le port, un zodiac s'approche de nous : "c'est vous le bateau qui coule?" oui oui c'est bien nous.. C'est un petit gars (Nico) qui nous acceuille et nous dirige vers le grill. Effectivement il y a déjà un bateau mais Nico nous indique un endroit ou l'on peut s'échouer. Ouf enfin au port ! Mais ce n'est pas fini car un petit calcul de marée nous dit que le bateau touchera le fond dans au moins trois heures... Pendant ce temps là nous écoperons comme des cons.
Il est 20 heures et le bateau commence à caresser le sable. Pour couronner le tout, c'est la première fois que j'effectu un échouage à quai : le bateau doit se poser sur le fond et s'appuyer sur un de ses bords. Le mec du port à fini sont travail mais fait quand même tout le tour du port pour voir si tout va bien. C'est plutôt sympa de sa part.
C'est bon le bateau est posé et l'eau se retire maintenant rapidement. L'eau a mi-cuisse je vais voir sous la coque si je vois quelque chose. Et là catastrophe, ce ne pouvait pas être pire, c'est le bouchain qui a cédé : c'est la jonction entre deux bordé (en gros sur ce bateau la coque n'est pas en forme cylindrique, ce sont trois grande plaque de contre-plaqué de la longueur du bateau (les bordées) qui sont jointes entre elles. L'arrete ainsi formée s'appel un bouchain) et tout ça sur un peu près deux m^tres. C'est désespérant.. Je crois que c'est a peu près à ce môment que je craque : Tout mon petit monde est à l'eau, c'est un bordel infâme à l'interieur, le bateau me parrait irreparble et je suis crevé. Je pleure comme un petit gamin chose qui ne m'etais pas arrivé depuis longtemps. Laure me voyant comme ça me suit asser rapidement et nous voilà comme deux petites merde sur une île ou il ne doit mçeme pas y avoir un chantier pleurant dans nos bras... C'est trop dur, tout ce boulot, toute cette attente pour en arriver là !
Nous nous reprenons peu à peu et echafaudons un plan pour la suite. Je repère une grue fixe dans le bassin d'a coté mais celui cî nous est séparé par une écluse. Demain à la première heure nous la passerons et nous demanderons au capitaine du port de nous gruter. Pour l'instant dodo, nous avons passer un peu de silicone sur le bouchain et l'eau ne remontra que dans quelques heures. D'ici là nous pouvons déjà nous reposer un peu.
Forcément le sommeil ne viens pas et je sors plusieur fois sur le pont pour fumer clope sur clope. L'eau monte et soulève peu à peu le bateau. La flotte rentre encore mais nettement moins (5 litre par heure). Je décide donc d'aller me balader dans le port. Il est 4 heure trente du mat'. Je fais mon activité favorite : regarder les bateau. J'entends une voie derriere moi : "bonjour, ca va?" c'est Nico qui me helle d'une fenêtre qui donne sur le port. Il m'invite à monter pour boire un café. J'accepte volontiers. Lui est debout car il a des horaires décalé et certaine nuit il se reveille vers 4 heure. C'est cool de discuter et de raconter un peu nos malheur. Vers 5 heure il me demande si je ne veux pas écluser. No problème, plus tôt c'est fait plus ça m'arrange. Et nous voilà à 5 heure du mat alors que tout le monde dors à passer notre écluse (on se sent un peu privilegier).
Une chose m'inquiète un peu. Nico me dit qu'il ne s'occupe jamais des grutages car il ne veux pas prendre la respnsabilité d'utiliser la machine. Et je le comprends, elle a plus de cent ans et n'a pas été reviser depuis dix ans... De toute manière je n'ai pas le choix, pas question de reprendre la mer avec un bateau dans cette état, le silicone ne tiendra pas encore bien longtemps et il y a quand même encore 25 miles jusque Lorient. Il faudra faire avec et réparer de façon à ce que ce soit sécu ave les moyens de Belle île.
Vers 8 heure le grutier arrive et nous fais passer avant un autre bateau. Je me retrouve à 4 mçtre de hauteur sur snoopy lequel est soulevé par la grue. C'est un peu flippant mais ça tient bon et nous voilà enfin hors de l'eau.
A partir de ce môment nous nous rendons compte de la gentillesse des gens de Belle Ile. Au moins dix fois par jour des personnes viennent nous parler et nous souhaiter courage. Le propriétaire du bateau qui est au sec à coté nous prete tout les ouyils que nous n'avons pas. Il me donnent même des béquillent pour le bateau ! Un autre mec, ancien patron d'une boite qui fait de la déco sur voile et qu'il a cédé a sa fille, m'offre de me dessiner un Snoopy dans la grand voile quand je le voudrais. Enfin bref tout le monde est super cool. Ca remonte le moral à toute berzingue...
Nous effectuons une répa qui nous semble costaud et remettons à l'eau trois jour plus tard. Tout va bien nous ne prenons plus d'eau (juste un peu par les boulons de quille).
Le surlendemain par une mer belle et très peu de vent nous quittons Belle Ile direction Lorient. Nous ne hissons pas les voiles pour de pas faire bras de levier sur la coque et avancons à 4-5 noeuds au moteur. J'ai contacté le CROSS (centre de surveillance en mer) et nous faisons une vacation radio toute les heures pour rendre compte de notre avancée. Cela nous rassure un peu qu'une vedette soit près à partir dans les 5 minutes si nous le demandons.
La nav se passe super bien et nous arrivons à Lorient puis à Hennebont 5 heures plus tard. Nous nous payons même le luxe de pêcher à la traine...


Fin...



Vous pouvez voir quelques photos de Snoopy sur couillesdechat.canalblog.com.
Snoopy est maintenant à vendre dans l'état. Je voudrais vraiment que quelqun puisse le reparer et le faire naviguer à nouveau.