Du bresil à la guyane


Le lundi 27 juin, nous quittons le ponton où nous étions amarrés depuis 6 mois, laissant derrière nous tous les gens que nous avons connus et aimés. Des tas de mains s’agitent…. Ce n’est qu’un au revoir mais nous partons quand même le cœur en berne.

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Dans le chenal, les voiles sont hissées. Cette fois-ci, nous ne nous sommes pas attardés sur la météo, le vent ici souffle régulièrement dans le bon sens depuis des lustres et ce serait la malchance s’il tournait. Nous coupons le moteur en passant la digue.



Le lendemain matin, nous comptons 50 poissons volant sur les passe avant et le roof. Nous les rejetons, leur présence signifie que d’autres poissons plus alléchants sont là également (mais hélas, pas de piranhas…..seuls les brésiliens comprendront cette boutade). Un thon viendra peu après confirmer nos dires. 120 milles en 24 heures, ce qui est bien, comparé à notre précédente navigation

Le mercredi 29, nous passons l’équateur par 44 degrés ouest à 7 heures 45 locale, une heure peu raisonnable pour fêter cela comme il se doit. Un petit déjeuner copieux est plus décent

Jeudi 30 juin, le summum ; 154 milles en 24 heures. Il faut dire que la jonque nous a prouvé sa pleine forme en passant la barre des 8 nœuds et ce, pendant plusieurs heures. Nous sommes ravis. Cette traversée nous réconcilie avec le bateau et avec la mer. De plus, pas de pluie ; les nuages menaçants restent à bâbord ou passent à l’arrière.

Le lendemain, 149 milles. Encore pas mal, mais nous notons l’affaiblissement de la vitesse, à l’embouchure de l’Amazone, le courant montant nous contrariant.
Samedi, peu à peu, la vitesse revient, malgré le vent qui est passé sud-est. C’est moins agréable, certes, mais il ne reste plus beaucoup de chemin à parcourir.
Vers 23 heures, nous apercevons les halos de Cayenne.

Dimanche 3 juillet. Au petit matin, nous apercevons la terre, qui, à première vue, nous apparaît comme une succession d’îles, mais ce n’est qu’un effet d’optique.
Après avoir repéré la balise d’entrée, nous pénétrons dans le chenal et le suivons, aidés du courant, jusqu'à la Marina de Dégrad de Cannes.


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Nous avons parcouru un peu plus de 800 milles en moins de 6 jours, ce qui pour nous est un bon score. A titre d’exemple, la traversée Canaries - Sénégal a été de 9 jours pour une distance plus longue d’environ 50 milles.


Sans prétention aucune, nous venons d’établir le record LUIS CORREIA-CAYENNE en jonque. Aucune jonque n’est partie de Luis correia avant nous et aucune autre, aux dires des autorités ne s’est arrêtée à Cayenne, les mêmes autorités qui nous apprennent que dans tout territoire français d’outre mer, nous pouvons laisser le bateau 18 mois, sans payer un quelconque octroi de mer, ce qui n’était pas le cas partout auparavant.

« TIENS BIEN RAIDE, PAS MOLLI »…..maxime créole, à comprendre et à méditer

France & Jean luc
AU DELA DU DELIRE