Cablage électrique


Petit article utile sur le cablage electrique : diametres, connexions, précautions, basées en grande partie sur un « cours magistral » donné par l’ami Francis, prof de techno en retraite et possesseur d’un bateau jamais en panne !



quelques régles simples

cablage electrique 
 
 
 
 
 
 
 
 
 










Attention je ne parle ici que du cablage 12v : le cablage 220v est une toute autre histoire, il doit etre entiérement séparé et concentré , avec des prises et disjoncteurs adhoc (autre sujet futur ?)
De même les précautions spécifiques sur un bateau alu seront traitées ailleurs (elles s’ajoutent simplement aux règles générales ci-dessous)

Volts amperes et ampere x heure

Revenons sur les seules notions de base nécessaires :

La tension ou « voltage » ou « difference de potentiel » s’exprime en volts
Le courant ou « amperage » ou « jus.. » s’exprime en Amperes
La quantité de courant, ou « consommation horaire » ou « capacité » s’exprime en AxHeure
La puissance consommée ou fournie = tension x courant,  s’exprime en watts
1Kw=1000w


Avec ça vous pouvez tout faire, y compris le bilan electrique., commencez donc par calculer le courant demandé par :
Un feu de mat de 15w
Un guindeau de 1200w


Cablage bifilaire

Avec un cablage bifilaire, ou tous les organes sont reliés au tableau par un fil double, le circuit de masse retour est parfaitement équilibré : chaque organe est indépendant des autres, les modifications sont claires, et les champs magnétiques parasites sont minimaux.
La perfection est de mettre aussi des inter bipolaires, coupant masse et 12v, ce qui protége mieux des pertes et courants de fuites divers (bateaux alus)

Sectionneurs de retour

Aux batteries, les + sont coupés par des clés accessibles, et les – par des sectionneurs  de dépannage (moins accessibles), ce qui évite de défaire les cosses pour isoler les batteries, ou mesurer le courant. Ces sectionneurs se trouvent dans le commerce comme « retour de neutre » : capables de 100A, en cuivre , très pratiques.

Fusibles ou disjoncteurs

Les deux sont valables. Les fusibles domestiques (pour boitiers 220v) sont  tout a fait utilisables, pas chers et faciles a changer, mais très encombrants
Mettez en général un coefficient de 50% entre le fusible (ou disjoncteur ) et le courant maxi normal (exemple : frigo 5A fusible 8 ou 10A)
Les fusibles retardés (marqués TD) sont recommandés pour tout organe à moteur (frigo, ventil..)
Prévoyez une boite inamovible pour les fusibles de rechange

Diametres et pertes

Impossible de transporter du courant sans pertes, la loi d’ohm est inviolable :
difference de potentiel en volts (= perte de tension pour un conducteur)=courant qui passe en amperes X resistance du conducteur en ohms
la resistance varie comme la longueur, inversement comme la section, et dépend du métal. Ainsi, il est absurde de dire : « il faut du 20mm2 pour un guindeau » ou «  le gros fil rouge c’est ok pour les batteries » !

Seule la valeur de la perte tolérée et de la longueur détermine le fil à utiliser pour un courant donné:
Calculez le courant maxi de l’organe (exemple 100A pour un guindeau 1200W)
Comptez la longueur totale (aller et retour)
Définissez la perte de tension acceptable (par exemple 10%)
Ensuite le fil se choisit dans les diametres standards selon un abaque, ou le tableau suivant facile à utiliser


Si votre cas est en dehors du tableau, extrapolez en doublant la section si le courant ou la longueur double,

Exemple : avec le guindeau 1200w ( toujours lui !) à 10m des batteries (cas fréquent) il faut du 150mm2 pour avoir  une perte de seulement 10% ! calculez la perte avec le cablage d’un bénéteau standard, vous serez moins surpris que ça bloque au barbotin !

Remarque 1: pour un guindeau, c’est le courant d’arrachement qui est le pire cas , ensuite il est divisé par 3 à 10 pendant la remontée.
Remarque 2 : avec des pertes de 20 à 30% dans les cables, le guindeau tourne encore, et en cas de blocage, il est autoprotégé (courant limité par les fils !). C’est sans doute la philo des grands chantiers…

Les pertes acceptables dépendent donc des cas : 10% pour un démarreur, 20 à 30% pour un guindeau, 5% pour un organe electronique par exemple

Raccords , fils et cosses

Tous les raccords se font comme dans un cablage de maison : des dominos, des borniers, des barrettes à trous de castorama.
Les fils qui ne bougent pas peuvent etre en 7 brins (moins chers, mais raides à passer )Les fils qui peuvent bouger sont impérativement en multibrins. Les boucles flottantes, indispensables par exemple pour le moteur qui vibre, sont « assez » larges, et fixées avec soin.

Toutes les extrémités des fils multibrins sont munies de cosses, serties ou soudées ,pour les borniers a vis,  ou de garnitures serties ou soudées pour les trous à serrage. Au minimum, étamer les extrémités .

Les fastons bien serties ou soudées sont pratiques, sauf pour les organes de sécurité, en effet elle peuvent glisser sous l’effet des vibrations en milieu humide et gras (exemple, le fil de temperature d’eau qui saute, ou pire celui du relai de démarreur !)

Les sertissages bien faits ne nécessitent pas de soudure additionnelle, sauf en milieu très humide ou pour des organes de sécurité (démarreur). Attention ! seul la pince à sertir de diamétre adapté est valable. Le fil doit juste rentrer dans la queue de la cosse, sinon le sertissage sera foireux, (donc chaque cosse adaptée au fil)

Gaines, couleurs,  boitiers et tubes

Là c’est le bon sens qui guide, selon les cas, pour avoir un montage propre et dépannable

Les tubes rigides en pvc, très pratiques s’ils sont prévus dés la construction
Les tubes annelés souples
Les torons frettés avec des « tyrap » d’electronique
Les boites electriques en PVC seront paradoxalement du type « non étanche » : en effet en cas d’eau, il faut que tout sèche, ce que les boites étanches une fois pleines d’eau ne font pas.


Enfin, les cables en vrac dans les fonds sous les mouillages de rechanges ont toujours leurs adeptes!

OUF ! avec ça vous devez commencer à faire un cablage valable