vin mauvais

Mardi 17 mars 2009 à Moorea,

Une journée pas très bonne ; plein de travaux sur le bateau, des chantiers qui n’avancent pas, une membrane venue à grand frais des Etats unis et qui donne de l’eau saumâtre, un passeport noyé dans l’eau, un côte du Rhône complètement madérisé, bref, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue …
Et puis pour ne pas rien faire, je me dis, « tiens, je vais aller sur HEO, chercher le très joli schéma électrique du Quetzal, histoire de baver un peu devant l’évidence et la simplicité ."
Un petit détour par l’intranet, ça fait quand même 1 mois que je n’étais pas connecté …
Au bout de quelques minutes de navigation hagarde,

• j’ai perdu un copain virtuel .
• pardon ?
• un copain virtuel, il est mort .
• c’est un nouveau jeu en réseau ?
• non ce n’est pas un jeu, et il est réellement mort .

La pudeur est admirable, le silence est grandiose, et le fil ressorti et ponctué en hommage est assurément un geste superbe .

Je jure n’avoir jamais rencontré physiquement cet homme .
Comment expliquer la pénible impression qui est la mienne alors ?
A la réflexion, c’est simple, il y a peu de différence entre une relation charnelle, de poignées de mains, de pétanques, d’odeur de transpiration sous les bras, de voix chaleureuse ou cassée, et les échanges choisis, travaillés malgré tout, mais laissant transparaître dans l’humour, l’envie et le besoin, d’être en vie avec d’autres vivants .

On peut faire des hommages posthumes, sacraliser des gens au passif médiocre, mais qui pourrait prétendre sur ce site que ce type n’était pas de ceux qui vous rendent un peu meilleur ?
Mieux, qui n’en était déjà pas convaincu, de son vivant ?

Désolé si l’impudeur adolescente de ce message choque certains de ses amis, mais le silence qui vient et qui s’imposera de toute façon avec le temps sur cette tombe exhubérante, m’emmerde .