Tout doux, mon beau, tout doux

Cesses donc de tirer sur tes amarres comme cela et de faire claquer tes drisses même quand il n'y a pas de vent, tu vas énerver tout le monde.

Oui, je sais, tu n'es pas sorti depuis je ne sais combien de temps.
Oui je sais, cette brise est idéale.

Mais je t'ai expliqué pourquoi: ma fille , son accident, sa chute de 10m dans des rochers, l'hélitreuillage, l'hôpital, la Trouille, la Grande Trouille, les opérations, les fractures plus ou moins détectées, sa souffrance, sa grande souffrance, la notre.

Mais non, je t'ai dit, elle va mieux, elle est en rééduc, elle n'aura peut être quasi aucune séquelle après d'autres opérations et nous on s'occupe de ses 2 toute petites filles.
Et ça nous prend tout notre temps, toute notre énergie, toute notre patience.

Bon, on a quand même eu 4 jours de croisière avant notre retour précipité.

Rappelle toi, même le vent s'y est mis pour nous faire rentrer au plus vite avec 30 noeuds de portant.
Tu te souviens cette pointe à 12 noeuds ? Bon je sais il faut que je réétalonne ton speedo un peu optimiste, mais quand même ça nous faisait plaisir, non?.

Et puis tu sais ca ne durera qu'un moment, deux, trois quatre mois, je ne sais pas encore.
C'est sûr, on n'aura surement pas le temps d'aller voir les copains au visu du frioul, mais il y en aura d'autres.

Allez, calme toi, tu vois, ce n'est qu'un mauvais moment, tu t'ennuies et même les bateaux de passage ne te distraient plus, mais mes petites filles ont toujours leur mère, alors c'est quand même plus important que tes ruades.

Tien, regardes dans quel état tu nous a mis ce taquet et cette amarre, c'est franchement pas malin de s'énerver comme ça!

Calme toi, on s'en fera encore des parties de pêche, tu te souviens celle ou on a pris 2 barracudas de 3 kg avec mon grand pote.

Et ces week end d'hiver à Porquerolles, presque seuls au Langoustier à part le joueur de saxo sur son grand banks, ces couchers de soleil près du fort et ces matins parfois friquets mais si beaux, si sereins quand il n'y a pas de vent.

Oui , oui,le lazy bag te gratte un peu mais je sais que c'est un prétexte et tu voudrais que je l'ouvre pour déployer ta voile, lui faire prendre l'air, mais comme il n'a pas plu j'ai même pas le prétexte de les faire sécher.

Et pis, va pas me faire un caca nerveux avec le moteur, tu sais que je n'ai plus beaucoup de patience en ce moment, alors sois compréhensif toi aussi.

Allez je t'annonce une bonne nouvelle, normalement le week end prochain on devrait pouvoir s'esquiver 24h.
Ca va ? tu es content ? C'est mieux que rien non?

Bon faut que j'y aille, ça va être l'heure d'un biberon et d'un bain, tache d'être tranquille d'ici là, hein?

L'équipage
25 août 2009
25 août 2009

Patience, et surtout

bon rétablissement à la cascadeuse ! ;-)

25 août 2009

Bon rétablissement

Salut Denis,

Occupes toi bien des petites et souhaites un bon rétablissement à leur maman.

Pfff, a te lire, grande frayeur quand même ... :-(

A+,

25 août 2009

Je comprends parfaitement Carquei

Ca me fait un peu le même effet dans les grands ports (Kernevel, Crouesty, la Trin) dès que le vent souffle un peu.
Ces claquements de drisses sur une grande étendue me donne l'impression que c'est leur réponse au souffle soutenu du vent qui se met en place.
Comme un appel du large.
Un peu comme des chevaux retenus malgré eux à l'écurie.
J'adore ces claquements qui se lèvent peu à peu, et surtout la nuit en automne.
Je me sentais un peu débile de ressentir le truc comme ça: tu me rassures. On est au moins deux.

Je connais quelqu'un qui fait des concours hippiques.
Dès qu'il arrive au pré avec son van, son cheval devient complètement fou à la seule vue de l'attelage.
Il court dans tous les sens, se cabre, pousse des hennissements grotesques. C'est très impressionnant.
Ca dure 10 minutes puis il se laisse attraper pour rentrer dans le véhicule.

Arrivé sur le champ de bataille, il remet ça, mais tenue à la longe, il reste campé sur ses quatre pattes et se contente de hennir très bruyamment en levant les naseaux au ciel.
A chaque fois j'ai eu peur d'assister à une arrivée catastrophe.
Puis tout rentre dans l'ordre et au moment crucial de la compétition il est d'un calme olympien.

Etrange.

Nos bateaux seraient-ils comme ça ?

Pour ta fille, je souhaite à toute ta famille que ce douloureux épisode devienne aussi vite que possible un simple très mauvais souvenir.
Courage.

25 août 2009

argghhh

des frissons dans le dos à te lire...
du courage et un prompt rétablissement à la cascadeuse comme le dit récidive... ;-)

25 août 2009

PATIENCE

Texte joliment présenté mais ce que je retiens c'est que les petites ont encore leur maman et c'est le meilleur des bonheurs pour elles et pour vous deux.
Un peu de patience et surtout du courage et votre vie va revenir comme auparavant.
Toutes nos amitiés

Mélanie et Maurice

25 août 2009

oui,

nous on passe de ça :
"chute de 10m dans des rochers"
à ça :
"elle n'aura peut être quasi aucune séquelle"
en 2 secondes.
Mais on imagine ce que ça peut être pour une famille qui le vit au quotidien sur une durée plus longue avec les hauts et les bas.

Bon courage à tous.

25 août 2009

ouais

rien n est gagné , rien n est acquis , une fraction de seconde et le bonheur bascule ....

je pense a toi denis

et si tu as besoin d'un conseil pour les bébés ,tu sais que ma femme est puericultrice ,tu as a du avoir peur !je vais encore plus surveiller mes filles !

25 août 2009

Joli texte ....

Après la pluie vient le beau temps ....
La poésie aide a traveser les passes étroites .. La sympathie aussi ..
Allez encore un peu de courage...puisqu' il en faut.
Tout va rentrer dans l' ordre.
Amités marines :-)

27 août 2009

Merci

à tous de votre soutien.
Les joies comme les peines se partagent et font du bien à tous par la solidarité qui s'exprime.

ANDROS

Phare du monde

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