Quelle autorité pour un pilote de navire marchand .....
Quelle autorité pour un pilote de navire marchand de donner des ordres à un skipper ?
Bonjour,
Je rédige ce message pour éviter à tous nos 'collègues' navigateurs de se prendre une engueulade carabinée à la vhf, émanent d'un pilote d'un cargo dans l'estuaire de la Gironde mais surtout d'éviter un accident éventuel.
Vendredi 11 octobre, j'appareille du port de Lormont (situé à 100 mètres en amont du pont d'Aquitaine sur la Garonne), avec un équipier, dans l'intention de convoyer mon bateau pour prendre le départ d'une régate sur la rivière Dordogne.
La météo est correcte, le temps beau, pas du tout de vent, ni clapot, ni brouillard, ciel clair. Pas de trafic sur la Gironde sauf les 'bateaux-bus' qui font la navette entre Lormont et Bordeaux. Je progresse pendant 2 ou 3 milles dans le chenal quand brutalement on se retrouve dans un banc de brouillard très épais. J'ai une cartographie électronique, un Ais (non émetteur), donc je serre au maximum la limite du chenal en rasant au maximum les cardinales rouges quand un cargo apparaît sur mon babord, il va lui vers Bordeaux et passe à côté de moi, silencieusement (pas de coup de sirène, il a pourtant un radar lui). Nous nous croisons à 30-40 mètres l'un de l'autre, sans aucun danger ni gêne pour le cargo, mais je ne distingue plus qu'à peine.
A peine une minute plus tard la Vhf parle, c'est le pilote du pilotage de l'estuaire (pas le commandant) du cargo qui m'engueule de façon pour le moins 'énergique', en me demandant si j'ai un radar et m'avertissant qu'il est interdit en Garonne de naviguer par brouillard sans radar, et qu'il y a un arrêté préfectoral à ce sujet... ce que personne parmi les plaisanciers de l'estuaire ne semble connaître, pas même dans les clubs organisateurs de régates, ni même l'opérateur radio à la capitainerie.
Je reçois l'ORDRE de sortir du chenal et de mouiller l'ancre à l'extérieur, puis d'informer, une fois ceci fait la capitainerie de Bordeaux en donnant la position du mouillage et de la prévenir à nouveau quand je remettrai en route. Ce que j'ai fais le plus tôt que possible bien sûr étant donné que les bord du chenal ne sont pas très navigables (hauts-fonds, balise danger isolé, épaves, ouvrages appontement sur l'autre bord, etc).
J'ai remis en route au bout de 30-40 minutes après dissipation du brouillard.
Plusieurs questions se posent :
1) comment savoir qu'il existe un arrêté préfectoral, ce que personne ne semble connaître ? (ok, nul n'est sensé ignorer la loi...)
2) comment en prendre connaissance, du moins depuis un bateau ? J'ai cherché à mon retour à le trouver sur Internet sans résultat.
3) un 'pilote' a-t-il autorité pour intimer à un propriétaire de bateau l'ordre de modifier sa route et de procéder à des manoeuvres ?
4) est-il normal qu'un Avurnav ne soit pas émis ?
Je porte à la connaissance de tous les 'Hisseo' ces informations pour leur éviter peut-être de sérieux désagréments : amendes, accident, défaut d'assurance, etc etc.
A moins d'être en zone portuaire, un pilote de port n'a aucune autorité (et encore).
À mon avis, ledit arrêté ne concerne que la navigation commerciale.
A première vue, l’ordre formel ne peut venir que de l’autorité portuaire (ou son éventuel délégataire), ou de la PreMar via le CROSS ou la Gendarmerie.
Ceci dit, il est prudent d’écouter les pilotes locaux.
Aucune autorité bien évidemment mais sur la Gironde il faut peut-être veiller le canal vhf dédié au trafic marchand puis bien sur de rester en dehors du chenal (si la cartographie et le lieu le permettent)
Apparemment, l'arrêté préfectoral est la :
www.gironde.gouv.fr[...]-police
www.gironde.gouv.fr[...]015.pdf
Article 6.5
Bonjour
L'application Nav&Co montre dans ces cas toute son utilité
Sans oublier l'émetteur récepteur AIS
Tu aurais vu le cargo arriver, un petit salut à la VHF pour informer de tes intentions
En droit nul n'est sensé ignorer la Loi.
Une navigation est en principe préparée et il doit y avoir théoriquement à bord les documents informatifs nécessaires et obligatoires et donc on est théoriquement au courant des obligations particulières à une voie naviguable empruntée.
Et sur le plan pratique comme un petit voilier ne peut faire en aucun cas le poids face à un gros cargo et que dans un chenal un gros cargo ne peut pas manoeuvrer le simple bon sens peut dire que quand on ne peut plus se situer correctement et éviter un abordage dans un chenal maritime commercial majeur on doit immédiatement dégager de ce chenal.
"pas même dans les clubs organisateurs de régates, ni même l'opérateur radio à la capitainerie."
il serait bon alors d'informer le club pour qu'il diffuse l'info
L'arrêté préfectoral donné par CfCfCf signale que l'article 9 du RIPAM doit être respecté.
Il donne aussi quelques mesures POUVANT être imposées pour ceux qui n'ont ni VHF ni AIS.
Mes conclusions:
Le pilote me semble avoir exprimé un ordre au delà de ce qui est strictement nécessaire pour rester dans la légalité.
Tu aurais dû communiquer avec les autorités et le navire et être en veille sur la VHF
Maintenant, imaginons un instant que lors de ton obéissance ton navire coule et crée une pollution. J'imagine que le pilote aura à expliquer sérieusement le pourquoi de son oukase.
Les services portuaires de tous les ports de commerce trafiquent sur le canal 12.
Les plaisanciers veillent le 16 mais rarement le 12.
Nous avons été contactés par le CROSS sur le 16 qui nous a informé que la capitainerie du port de commerce du Havre essayait vainement de nous contacter (sur le 12).
Peut-être que le pilote essayait de te joindre sur le 12 et comme tu ne répondais pas cela l’a stressé, ce qui peut expliquer sa réaction.
Moralité : à l’approche des ports de commerce il faut veiller aussi le 12, cela permet d’être informé des mouvements des navires de commerce aux alentours.
Aux approches du Havre, entre les portes-conteneurs, les cargos, les ferries et les dragues ont à quelques fois des surprises quand on voit leurs trajectoires.
J'ai eu aussi affaire un jour aux pilotes de la Gironde:
En sortant (voilier au moteur) de la Gironde de nuit, avec visibilité, en veille sur le 16 et avec un AIS émetteur, le pilote m'a appelé sur le 16 pour:
- M'indiquer qu'il arrivait sur mon arrière et était rattrapant sur un cargo de 150m de long non manœuvrant
- Me préciser qu'il était suivi à 1/4h par un pétrolier de 200m. Que tous 2 auraient tous leurs feux de pont allumés de façon à se rendre bien visibles
- Me demander mes intentions.
Je lui ai indiqué que je sortais de la Gironde jusqu'à la 2A, et que j'allais serrer le chenal à tribord, tout près des bouées.
Nos échanges ont été très courtois et positifs et il m'a souhaité une bonne navigation.
A la réflexion, j'ai trouvé son appel très utile, car il est vrai que ces cargos descendent la Gironde beaucoup plus vite que nous (au moins le double), et on se fait vite rattraper.
un élément de la réglementation qu'on connaît quand on a passé ses permis.·le 15 oct. 09:22
mea culpa, je vais réviser.·le 15 oct. 11:04
Naviguant autour de Cork / Ireland, avant de sortir en bateau, je regarde sur le site internet du port de Cork pour savoir quels sont les sorties / entrées de cargos et ferries prévues pour la journée, comme cela, pas de mauvaises surprises. Evidement je surveille les canaux 12 et 16 sur ma VHF.
Sur Marine traffic tu vois aussi tous les cargos.
Y jeter un coup d'oeil dans les zones cotières à fort traffic est utile.