Quel parcours pour la future Transquadra ?

Un débat lancé par le directeur de la course s'est engagé pour limiter le ratio déplacement/longueur des bateaux en lisse (voir l'article de V&V). Les deux vainqueurs de cette édition (mono et double) avaient significativement le plus faible. Si cette option l'emporte, une évolution de cette compétition à la mode Vendée Globe la guette : c'est le plus gros budget qui gagne la course ! Ce serait dommage pour l'esprit qui y règne et qui en fait tout l'intérêt. Sur le parcours actuel ou l'essentiel de la navigation se passe au portant, tout pousse à concevoir des luges planantes inadaptées aux allures de près. Plutôt que de « forcer » les dessins des carènes par une jauge qui prétendrait être le standard du bateau homogène et polyvalent, ne vaudrait-il pas mieux revoir le parcours de la course afin que celle-ci se rapproche le plus de la variété des conditions de mer et de vent qu'un bateau puisse rencontrer ? Ces transats sont devenues des régates ce qui naturellement pousse à les concevoir comme telles (c'est à dire avec des parcours aux différentes allures) . Un parcours avec comme marques, les Açores et Madère au départ d'un port de l'Atlantique par exemple valoriserait, me semble-t-il, beaucoup mieux le talent des architectes et des coureurs ?

www.voilesetvoiliers.com[...]le-jeu/

L'équipage
02 mars 2018
02 mars 2018

Horses for courses...

La jauge fait courir des bateaux différents en lissant leurs caractéristiques par le truchement d'une formule, mais c'est un pis-aller qui n'est évidemment pas parfait.
Si l'on regarde les éditions précédentes, certaines ont comporté du prés et les résultat auraient-été bien différents.

Sur un Fastnet pour gagner au général avec un petit bateau, il faut peu de vent au début et beaucoup à la fin pour combler le retard, l'inverse avec un gros.

Les jauges, c'est toujours un peu la même histoire, les JPK ont été tous re-mesurés au RORC du fait de leur TCC trop compétitif, et maintenant on veut limiter l'accès à des bateaux moins chers et plus typés pour ne pas pénaliser les constructeurs qui on misé sur la TSQ...

Comme dit l'article, le risque est de réserver la course aux JPK 10.80 et SF 3600 à 250K le bout (gagner avec un 1010 ou un 3200 devient difficile, ipossible avec un A31, un P8.50 ou un 31.7))... Une course de riches plutôt qu'une course de passionnés.

On touche également au problème de l'IRC qui pénalise lourdement le DLR et conduit à des bateaux plutôt lourds et donc limités au portant alors que l'on sait aujourd'hui construire des bateaux légers et très véloces au portant.

Il va y avoir un choix à faire, mais il me semble qu'en limitant le développement par la jauge, on limite l'arrivée de nouveaux coureurs plus jeunes, sans moyens et qui on envie de s'éclater au planning (FIgaro 2 anyone?).

D'ailleurs la plupart des flotte IRC perdent des concurrents (sauf le double) alors que d'autres supports plus funs (multi, foilers...) n'arrêtent pas d'en attirer...

02 mars 2018

Excellent analyse de Séb...

C'est tout le problème des jauges et cela date des années 60... Jog, GCL, RORC, IOR...

Quelles seraient les solutions pour égaliser les chances ?

Le DLR (ratio déplacement/longueur) est une piste, parmi d'autres.

02 mars 2018

Les connaisseurs du milieu peuvent-ils nous dire si cela n'a rien à voir avec l'arrivée imminente d'un petit paquet de bateaux d'occase dont le nom commence par "f" et fini par "2".

02 mars 2018

probablement, il va y avoir un paquet de F2 sur le marché à vil prix...

La TSQ a déja resserré les ratings pour privilégier le temps réel, et cherche à boucher les trous dans le règlement, alors que sur une Transpac au portant, tout le monde privilégie la vitesse au portant avex un DLR faible et beaucoup de toile. C'est un peu plus rigolo...

La solution c'est la monotypie, mais c'est encore plus cher que l'IRC, sans compter d'autre dérives, y compris sur les petits supports: tricherie (J/70), professionnels à bord (Melges 20), voiles neuves chaque saison etc...

Bref, Mico va avoir un hiver difficile...

02 mars 2018

Et la monotypie n'est ce pas , au moins un peu, "retour vers le passé ", et "je '''''dictate'''' parce que l'évolution me dépasse"?
Dès la 1ère édition on connaissait les stats (portant probable à partir du cap Finisterre).
Si le but est de faire quelque chose représentatif des perfs de quelques bateaux de petite ou moyenne série, modifier un chouia le parcours vers une bouée réelle (aux Açores? ) ou virtuelle (comme la VOR récemment ) n'est-elle pas plus (hum) intelligente ?
C,est vrai que ce n'est pas simple de garder un cap médium en allant dans l'alizée pour les 2/3 du parcours ..

02 mars 2018

J'écris que la monotypie est la solution à l'inégalité inhérente aux jauges pour une flotte hétéroclite (certains bateaux gagnent sous certaines conditions), pas la solution d'avenir pour la Transquadra.

Par ailleurs, je ne vois pas en quoi la monotypie comparée à l'IRC empêche l'évolution dans la course amateur.

Si un JPK 1010 ou un SF3200 font 3.5T ou plus, c'est UNIQUEMENT pour une question de jauge.

Un vieux First Class 10 ou Farr 30, font moins de 2,5T, ils serait facile aujourdh'ui de sortir un 30 pieds habitable de 2.2T, stable, sûr et ultra rapide au portant car planant tôt.

Ca serait d'ailleurs plus économique car les surfaces de voile et l'usure due aux tensoins seraient moindres. Tous ceux qui on spié dans plus de 25 nds sur des IRC ou IOR comprendrons.

Bref, à mon sens, le vrai frein à l'évolution architecturale en course au large amateur est la jauge IRC, car elle protège des bateaux de 20 ans ou plus, surtout dans les petites tailles.

Sur la Fastnet Solo 2016, c'est un Sigma 33 de presque 40 ans qui gagne au général, alors que son second (Raging Bee, JPK 1010) termine une journée devant lui. Il est ou le progrès?

02 mars 2018

Moralité:
Ce fameux DLR mériterait qu'on le lisse
Pour éviter la disparité des bateaux en lice
Et pour que l'intérêt de la course ne retombe pas mais plutôt qu'on l'hisse ... Hé ....Ho ...!
Moi ce que j'en dis ... Je reste en cou ... lisse....
Dom

02 mars 2018

disons que si on pouvait gagner avec un 31.7, un sunlight 30 ou autres Dufour on pourrait imaginer que des "gentlemen proprios" feraient la course et pourraient partir en croisière avec leur famille aussi ...
ça n’empêche pas d'admirer dekers et tous ces équilibristes surdoués
ou alors une catégorie pour les gens normaux avec des bateaux normaux ??

02 mars 2018

Les autres courses multicatégories nous montrent l'exemple, fortement poussés par nos pauvres médias (poussés par nos tristes annonceurs/sponsors ? ) qui se souvient du dernier vainqueur de la classe "Rhum" (sans fouiller les archives evidemment)?

05 mars 2018

La TransQuadra et la limitation du DLR
1/ Le succès de la TransQuadra (TSQ).
En dehors du concept même de la TSQ dont les « Rouges » sont les gardiens, son succès est en grande partie lié à l’arrivée sur le marché depuis une douzaine d’années (4-5 éditions de la TSQ ) des JPK et des Sun Fast. La TSQ et ces bateaux se sont mutuellement épaulés dans un cercle vertueux, basé sur des voiliers IRC, plus ou moins orientés équipage réduit, « all arounder », c’est à dire performants et amusants à toutes les allures, correspondant à des modes d’usage étendus, allant de la régate entre trois bouées (Spi Ouest France) à la course côtière (Armen Race, Duo Cat-Amania), à la course au large (Fastnet, RORC) et aux courses transocéaniques (TransQuadra). Ce large panel d’usage rend mécaniquement pérennes ces voiliers, et le propriétaire qui en achète un, sait que son investissement ne sera pas rapidement dévalué. La stabilité dans les règles et la polyvalence dans les usages sont les clés de ce succès et de son avenir.
2/ Comment assurer la polyvalence permettant de performer dans les 4 types de courses IRC mentionnées plus haut ?
La jauge IRC, comme toutes les jauges, est basée non pas sur l’égalité entre tout types de bateaux, mais sur l’adéquation à un « bateau caché » représentatif des souhaits politiques de la jauge. Pour l’IRC, ce « bateau caché » trouve son origine d’une part dans la faillite de l’IOR, par obsolescence trop rapide des voiliers, et d’autre part par le drame du Fastnet 1979 (18 morts). Il s’agissait donc de favoriser des flottes de voiliers accessibles, pérennes et bon marins (seaworthiness).
Le DLR (Displacement Length Ratio) est pour cet objectif un facteur majeur. C’est un rapport adimensionel entre la racine cubique du poids (kg) et la longueur de flottaison (m) du bateau [100 x DSPL(1/3) / LWP]. Plus le bateau est un « déplacement léger » plus le DLR est faible, a contrario, plus il est lourd, plus le DLR est élevé. La jauge IRC tendant à favoriser des DLR moyens à élevés.
Jusqu’à aujourd’hui ce ratio n’était pas limité à la TSQ, car les bateaux étaient « naturellement » regroupés autour de DLR assez semblables. Pourquoi « naturellement » ? Parce que l’optimisation d’un voilier « all arounder » c’est à dire marchant aussi bien au près qu’au portant, par petit temps ou dans la brise entraine un déplacement (gage en partie de la stabilité) relativement élevé et donc un DLR pour des bateaux de 10 mètres se situant entre 160 et 190.
La grande majorité des propriétaires préférant un voilier « all arounder » à un voilier plus extrême dans ses options, pour plusieurs raisons: sportivement, il est possible de performer dans un large panel de régates, patrimonialement, la valeur du bien acquis est plus pérenne.
Pour ces raisons, la TSQ était jusqu’à aujourd’hui en parti à l’abri des extrêmes.
Cependant, l’édition 2017-2018, à vu Team2Choc arriver en tête au Marin, et les esprits se sont échauffés, puis emballés...
En effet ce bateau, un Bepox 990, est un déplacement léger, allant vite au portant. Dans une épreuve majoritairement de portant, ça n’a rien d’extraordinaire...
En fait c’est le skipper du bateau Alex Ozon qui est extraordinaire, et le connaissant bien pour naviguer avec lui depuis de nombreuses années, il aurait gagné sur n’importe lequel de ses concurrents !
Mais cela n’empêche pas de poser le problème et d’essayer d’en voir les tenants et aboutissants.
Dans le cadre d’une Classe, il peut être intéressant de limiter, ou encadrer le DLR, afin que quelque soient les conditions, la compétition reste homogène. C’est le cas de la FAST 40+ Class qui limite le DLR pour les bateaux existants à 110 (pour les nouveaux bateaux à 90), afin de s’assurer que l’ensemble de la flotte sera homogène et de déplacement léger.
Le risque si le DLR n’est pas encadré, est de dégoûter les propriétaires attachés à pouvoir utiliser et performer dans d’autres course que la TSQ, statistiquement une épreuve de vents portants où « l’ennemi » est le poids.
On pourrait dire « mais c’est très bien, encourageons ces déplacement légers, au lieu de les brimer ». Pour aller vite au portant, le déplacement est un facteur très favorable, mais pour revenir au point de départ au louvoyage, il est nécessaire d’avoir un bateau stable, cela peut s’obtenir de plusieurs manière: un tirant d’eau très important (mais pas facile d’aller partout), des ballasts, dont sont équipés le Bepox 990 et le Figaro 2 (mais pas facile à utiliser...), une construction très sophistiquée, en carbone etc... (mais c’est très cher). Alors que reste t’il ? Le poids ! ça ne grève ni le tirant d’eau, ni le budget et on est pas obligé de ballaster des centaines de litres d’eau.
Alors, on peut aussi ne rien faire et laisser le « Marché » opérer. J’ai connu cela avec la mort de l’IOR au début des années 90. L’ORC (l’organisme responsable) n’ayant pas mis un STOP à la course à la sophistication de construction, de merveilleux bateaux (les Half Tonners), tels les dinosaures, ont disparu... Car le « Marché » n’est pas « raisonnable », il y a toujours des propriétaires (la minorité) pour aller « jouer » dans les extrêmes, quite à tuer le reste de la flotte. Un organisateur responsble et vigilant se doit de s’interroger et de prendre les meilleurs décisions. Je fais confiance à Franck et Mico.
Si les « Chemises Rouges » ont besoin d’un Back-Office technique, je suis à dispo.
Daniel Andrieu

06 mars 2018

autre article : www.voilesetvoiliers.com[...]le-jeu/

Qu'en pense David Réard, l'architecte du Bepox 990 ?

On lui laisse la parole pour la conclusion – très provisoire – de ce débat : «Je n'étais pas au courant de ce fait. Je donne ici mon avis à chaud, il vaut ce qu'il vaut, peut être que je me trompe… Mon premier sentiment (fruit de l'expérience de quelques années de régates sur différents supports, ndlr) est que les jauges sont un business… L'idée est de faire courir des bateaux à chances pseudo-égales. Cela avant tout pour des voiliers issus d'une industrie fonctionnant avec des process techniques (polyester, voire vinylester, avec une mise en œuvre plus ou moins évoluée, ndlr), dictés par l'économie et un peu la mode du moment pour le look. Il n'y a qu’à voir les ratings «obscènes» dont on écope quand on fait jauger un bateau exotique tel que les miens. Une chose vécue à l'époque où j'ai voulu régater avec mon Classic 38… Mais c'est pareil pour tout autre bateau sortant des standards de la grande production. Quelle que soit la jauge, cela fonctionne si les bateaux en question se ressemblent beaucoup.

Les JPK, qui sont actuellement les bateaux les plus homogènes et les plus polyvalents du marché pour celui qui veut faire de la voile sportive mais aussi de la croisière, ont des carènes très étudiées et une mise en œuvre très soignée. Cela fait que ces bateaux ne laissent aucune chance à ceux issus des grands chantiers (Bénéteau, Jeanneau et autres, ndlr) et construits de manière traditionnelle sans recourir au sandwich et à l’infusion avec des tissus multi-axiaux de qualité, etc. Bref, il faut construire propre, pas trop lourd et fiable, ce qui au final fait grimper les coûts et diminuer les marges… Le Bepox 990, incroyablement mené par Alexandre, a quand même dû faire grincer quelques dents en mettant une volée à toute une flotte dernière génération alors qu’il est plus court que la plupart des concurrents. La solution la plus simple pour éviter ce genre de désagrément est de filtrer l'accès aux bateaux pouvant participer à ce type de courses. Et comme très souvent, un filtrage se fait par le bas… On met une butée qui consiste à empêcher un bateau mieux conçu et mieux construit par rapport aux standards industriels, et on est tranquille. On peut jouer peinard sans risquer l'intrusion d'un trouble-fête. Normalement tout cela est bien rodé, mais là on dirait qu'un poisson rose est passé au travers du filet et qu'il va falloir resserrer les mailles…»

06 mars 201806 mars 2018

Si l'on tient absolument à l'idée d'une course transatlantique, ne serait-il pas plus judicieux de la courir alternativement dans le sens de l'aller puis du retour pour l'édition suivante avec le même type de bateaux. Ou bien encore une édition par les alizés et une autre dans les vents d'ouest au nord. Au moins nous serions sûrs de voir gagner des bateaux et des marins complets.
C'est une course importante car les innovations qu'elle suscite peuvent étre directement appliquées aux bateaux que nous utilisons. Il faut se garder des compétitions entre jauges.
@vanina. Ton lien est identique à celui donné au début du fil.

06 mars 2018

merci, je m'en suis rendue compte après coup, désolée

06 mars 2018

OSTAR+TSQ ça va lisser les performances et écrémer par le bas!

06 mars 201806 mars 2018

C'est un choix politique pour les organisateurs. En écrémant par le haut, veulent-ils ne conserver dans cette course que la crème de la crème ? Si oui, nous irons vers une mini transat avec des bateaux un peu plus longs.

06 mars 2018

Un bateau léger peut être un bon bateau de pré. Il n'y a pas que le ratio déplacement/longueur qui entre en compte...

On parle aussi souvent des bateaux larges comme étant des bateaux de portant ... et pourtant:

jpk1010 340cm
pogo 10,50 390cm
pogo 8,50 360cm
A31 325cm
bepox 990 300cm

Tout ce qu'on prend dans un sens en architecture navale, on le paie dans l'autre mais pour autant construire léger permet de cumuler pas mal d'avantages :-)

pour la TSQ peut être faudrait-il plus de catégories pour un peu plus d'équité dans les résultats... ?

06 mars 2018

Pendant que nous y sommes:
- Prévoir un parcours avec pour première marque le Fastnet.

  • la monotypie avec des Bepox 990 ou des Figaro 2... ou 3.

  • Participer avec des voiliers de 36 pieds à quille longue type Rustler 36.

  • Imposer un ratio longueur de flottaison / poids étroit.

Mais la jauge actuelle me parait seulement mériter quelques ajustements.

Les Eclaireurs près d'Ushuaia, Argentine.

Phare du monde

  • 4.5 (167)

Les Eclaireurs près d'Ushuaia, Argentine.

2022