Quand un pote part pour un Tour du Monde

Ca faisait des années qu'il nous parlait de son Tour du Monde...
Il y a mis tous ses moyens et a voullu maitriser le projet de A à Z
Des soucis perso ont retardé son départ de un an et en aout dernier...il est parti...
Depuis je suis son parcours grace à ses mails à l'escale et à sa balise DOLINK.
Après qque escales bricolage, il approche des Antilles porté par les Alizés.
En ce qui me concerne, je suis un caboteur, ce que j'aime c'est l'escale. La haute Mer ça m'a toujours un peu fait ch...
Et pourtant, le voir partir ainsi, avec son bateau (sur lequel j'ai moi même navigué...), ça fait naitre en moi la petite graine de la curiosité et de l'envie.
Pourtant, le monde des Tourdumondiste n'a rien d'ydilique. J'aime à penser que la proportion de con est identique quel que soit le milieu. Mais quand les cons se croient tout permis sous pretexte qu'ils ont -beaucoup- d'argent et un gros bateau, et qu'ils cotoient ceux qui ont tout sacrifier à leur rêve, le grand écart doit être assez saisissant.
Toujours si j'en crois les témoignages de mon pote, son plus gros soucis est de trouver un équipage. Il y a ceux qui s'estiment experts après 1 semaine de stage, ceux qui sont bons mais impossibles à vivre, ceux qui conçoient la voile comme une perpetuelle régate...pas facile
Moi je m'interroge : j'ai lu pas mal de récit de navigation, mais je me demande toujours ce qui peut bien se passer dans la tête de ceux qui traversent. Comment s'organisent les journées? n'ont ils jamais un brin de peur qui les prend au ventre? est ce qu'ils ne s'ennuient pas un peu ? A-t'on hate ou peur d'arriver ? A quoi peut on bien penser ? Comment gère t'on les relations avec des équipiers que l'on ne connait pas...
Je vais laisser cette petite graine grandir doucement, on verra bien ce qu'elle devient. J'attend avec impatience ses prochains récits de voyage qui auront, pour moi, un gout que je ne retrouverai jamais dans aucun livre : le gout de la réalité

JP

L'équipage
03 déc. 2011
03 déc. 2011

Ce qui se passe dans la tête de ceux qui traversent ? En fait pas grand chose, si ce n’est qu’en général on n’est jamais content.

Si tu as du vent, tu trouve qu’il est trop fort, ou trop ceci, ou pas assez cela !
Si tu as peu de vent tu voudrais qu’il soit plus fort, et/ou mieux orienté.
S’il fait beau, tu as trop chaud et le soleil trop éblouissant. S’il fait gris tu rêve d’avoir du soleil.

Mais quelquefois tu pense que tu es quand même sacrément privilégié de pouvoir être là, tout seul au milieu de ce désert liquide, peinard, loin des cons !

Et il y a aussi de brefs instants ou tu sens proche des dieux, alors là c’est le nirvana, ça peut être une lumière, ça peut être un bateau parfaitement réglé qui avance comme dans un rêve, ou une manœuvre dont tu es fier, un atterrissage nocturne magique après une approche dans le crachin, ou pleins d’autres choses encore.
Ce sont ces brèves périodes magiques qui te donneront envie de recommencer.

Tu vois, rien de bien particulier en fin de compte.

03 déc. 2011

Pour ne pas avoir de problème d'équipage : s'équiper pour naviguer en solo.

03 déc. 2011
03 déc. 2011

Exboatlover : merci pour ta contrib. Il y a un proverbe qui dit que si tu montes sur un bateau avec tes problèmes, tu descends du bateau avec tes problème : donc je me doute qu'il n'y a pas d'effet magique, juste peut être une profonde serrénité qui te fait être plus receptif aux moment de nirvana potentiels.
Quant à naviguer solo : diverses expériences me font ne plus y croire. Maxsea Time 0 avec des cibles AIS et filet de sauvegarde, radar : rien y fait ! d'abord tout ce matos est gourmand en énergie, ensuite même les solitaire de la mini sur-équipés terminent explosés de fatigue et l'un d'entre eux explique que sa hantise ce sont les cargos. Donc pour moi, une transat en croisière, c'est 3 personnes mini, avec une veille permanente

JP

04 déc. 201104 déc. 2011

Je pense que naviguer en solitaire est une affaire très personnelle: on aime ou on déteste. Ceux qui aime auront beaucoup de mal à dire ce qui se passe dans leur tête...Mais quand on aime, c'est le bonheur, au delà de la fatigue et de la peur que l'on peut ressentir quand les cargos sont nombreux.

meme pensée !si j'ai quelqu'un j'arrive pas a dormir car je m'inquiete trop ,pour dormir par tranche de 20 mn je m'instale un matelas sur ma plage arriere (quand il fait beau)et je jette un oeil de temps en temps

05 déc. 201105 déc. 2011

et bien, Papy, tu dormais pourtant très bien l'année dernière lors de notre périple de plusieurs semaines dans des contrées hostiles. :heu:

04 déc. 2011

Les cargos, on en a déjà beaucoup parlé, je ne trouve pas que ce soit un problème, ils suivent une route bien rectiligne, ont tous un AIS, et on n'en rencontre pas beaucoup en dehors des routes connues.
Ce qui pose problème en solo, c'est à proximité des côtes les nombreuses embarcations de pêche sans aucun équipement, et plus au large, les chalutiers qui suivent des routes très erratiques, et qui éteignent leur AIS.
Les solitaires de la mini sont explosés de fatigue, c'est normal ils sont en course 24/24.
Quant à dire ce qui se passe dans la tête d'un solitaire... Je dors mieux quand je suis seul qu'avec un équipier, car je m'inquiète en permanence du risque qu'il passe par-dessus bord pendant mon sommeil!
Une règle absolue en solo : ne jamais être en sur-fatigue : pour cela, dormir chaque fois que c'est possible, en tout cas c'est ce que je fais.

04 déc. 2011

Une fois que le bateau marche bien sur sa route, le plus important c'est dormir, bien manger, et prendre l’apéro :D

05 déc. 2011

"La haute Mer ça m'a toujours un peu fait ch..."

Si tu aimes la mer, la haute mer ne PEUT pas te faire ch...

C'est le bonheur absolue... les seuls contraintes de la vie c'est de faire avancer le bateau, de manger et dormir.. Et encore certain sont tellement bien en mer que la contrainte de faire avancer le bateau pour arriver a bon port n’existe même pas ^^

05 déc. 2011

Je n'ai fait qu'une traversée (Bretagne Groenland), et en pur touriste (c'était ma première expérience de monocoque, et ma deuxième expérience de voilier). Mon point de vue est donc très... candide.

Mais on a mis un mois (moteur en panne), la plupart du temps il faisait beau (voir mon album quelques photos de pétole). S'ennuyer ? Il y a à faire (même si je ne faisais que de la cuisine, vaisselle, etc...), à voir, à apprendre... on n'arrête pas. Oui, pour une ignare comme moi, il y a eu de sacrées frousses (au départ de Bretagne, et puis en arrivant au cap Farvel). Mais on est content de faire comme si on n'avait pas peur. Il y a eu le mal de mer. Mais on finit par comprendre qu'il passe toujours (il revient aussi, mais c'est de moins en moins important).
Quand on est arrivés au Groenland, je n'avais aucune envie de débarquer. Je les ai vus repartir, avec quel chagrin.
Je viens de lire le livre de Willy de Roos sur le passage du NO. C'est ça que j'aimerais faire. Quelle tristesse d'avoir découvert la voile si tard !
Etre sur un bateau au milieu de nulle part, c'est le paradis.

05 déc. 2011

les longues nav...

passer les 24 premières heures le temps de se mettre dedans, il y a un coté complétement hors du temps que je trouve extrêmement reposant.
On pourrais même dire parfois hors du monde, on est dans notre bulle.
l'ile que l'on vise, il arrive que l'on en fasse juste le tour et on rentre.

Avec les bonnes personne tu apprécie encore plus.

Cap Horn, Chili

Phare du monde

  • 4.5 (80)

Cap Horn, Chili

2022