Poètes et poétesses? Les mots de la mer.

Y a-t-il parmi nous des poètes ou des poétesses, voire seulement des personnes qui aiment partager leurs émotions de mer avec des mots sculptés pour tenter de faire passer l'intense ressenti?
Je me lance.
Fort paradoxalement ce texte fut écrit dans un parc à Paris. Mais seules les images de navigation me semblaient adéquates.

_Femme de feu

Figure de proue du vaisseau de tes libertés,
Flotte ta chevelure d’un soleil fatigué.
Fière poitrine offerte à l’écume
D’une immensité que nul pilote
Ne semble éclairer.
Et il n’est que l’idée des joies de demain
Pour tout compas de certitude.

Puis, regarder avec inquiétude
Le calme d’une mer d’huile.

Cheveux fin qui flotte au vent,
Qu’aucun embrun ne vint encore à marquer
De l’ineffable brûlure de sel,
Que dépose avec indifférence
Le vent des grands tourments.

Figure de proue du vaisseau des poètes
Qui fend la ligne des barques qui s’en retournent
A la vue de l’horizon qui se courbe.
Là où, dit-on, finit le monde qu’ils appréhendent.

Cyprine perlant de cette joie :
-Nul retour n’est possible-
Où se mêlent perles d’effroi
Du collier de la solitude.

Paratonnerre des orages à venir
Quand la vigie hurle à l’abysse,
Reins raidis sous la caresse inconnue,
Proue résolue de la chevelure en tempête
Offerte aux embruns réputés saccageurs.

Hurlement de tendresse
D’une confiance constante
Aux heures où il n’est plus
Ni de mer ni de cieux ;
Juste ce bouillonnement.

Car tu sais que quand se refermera la mer,
Ce sera sans t’avaler.
Qu’elle te déposera comme un baiser
Sur un empire de possibles.

Tu regarderas alors le sillon de ton sillage
Avec la tendresse des amants bénis :
De savoir que ce n’est pas le vent qui creuse la mer,
Mais bien son déni.
RH_