Olivier de Kersauson : "Veritas tantam", dernier livre.

Je découvre son dernier livre dans une interview que je trouve assez intéressante.

Ses propos ne m'étonnent pas, et je trouve qu'ils ont du sens dans le contexte actuel, avec sa façon à lui de les exprimer.

Quelqu'un a-t-il déjà lu le livre ? Vaut-il la peine ?

L'interview sur TV5 Monde :

L'équipage
01 déc. 2022
01 déc. 2022

Non je ne l'ai pas encore lu, mais je pense me le procurer (je prendrais aussi le bouquin de Yann Quenet que nous avons croisé en différents coins du globe).
J'ai déjà lu plusieurs de ses livres qui étaient dans ma bibliothèque de bord à coté des Moitessier, Slocum, Monfred, Autissier et autres. Lors de notre dernière traversée avec deux équipiers ceux ci ont pioché allègrement dedans et à la lecture de Kersauzon ont été étonnés de découvrir (comme moi) un personnage différent de celui qu'ils s'imaginaient. Il est vrai qu'il trimballe une image pas toujours positive due probablement à quelques sorties brutes de pommes dans des médias pas toujours hauts de gamme, dont il est coutumier. Pour moi, il reste un grand marin qui a accompli des exploits que ses détracteurs invétérés oublient souvent et malgré ces maladresses verbales (qui n'en n'a jamais commis?) son écriture m'a plutôt séduit et comme il le dit dans l'interview j'essaye de me garder du mépris. Je pense aussi que l'âge peut apporter une forme de sagesse.
Un livre constitué des meilleures histoires de mer parues sur Hisse et Oh pourrait aussi, s'il voyait le jour, agrémenter de belle façon les tablettes de nos équipets.
Belles navigations à tous sur la mer ou dans les livres....

01 déc. 2022

Moi j'aime même ses coups de gueule.Ça le rend humain.

01 déc. 2022

Disons qu'il a bien vécu du système sans rien apporté, hormis son égo et sa locution verbale.

01 déc. 2022

Ce qui est déjà pas mal :)

01 déc. 2022

On va pas faire soin bilan carbone à notre polynésien.

02 déc. 2022

Du bon sens, des évidences, des indignations parfois surjouées un homme de son époque. Je retiendrai : je ne suis pas pessimiste pour le futur; le monde me survivra; ce n est pas le monde qui s effondre mais juste le mien.

02 déc. 2022

Je pense que quand on ne connaît pas les gens, il vaut mieux ne pas porter de jugement à l'emporte pièce.
La locution verbale et l'intelligence, oui, et plutôt au-dessus de la moyenne... Cela est dû, pour beaucoup, à son éducation chez les Jésuites.
L'ego, certainement non. C'est un des gars les plus sensibles que je connaisse et il cache parfois cette sensibilité avec quelques pichenettes verbales dont il avait le secret avec ses copains Jacques Martin et Jean Yann.
Quant à avoir vécu du système, je ne vois pas quand? Il était juste là au bon moment et au bon endroit. Avec la recommandation d'Eric Tabarly, dont il a été le second pendant de très nombreuses années, les portes de la course au large professionnelle et de sont sponsoring lui étaient naturellement ouvertes.
Pour ce qui est de la rémunération, il a souvent eu les poches percées. Lors de l'épisode Poulain, puis Charral, il avait hypothéqué son manoir de La Trinité (manoir familial dont il avait hérité).
Donc, mieux vaut ne pas se faire une idée de lui à l'aulne de l'image qu'il veut bien donner de lui dans les médias qui est très calculée...
Aujourd'hui, après le cancer (et un peu l'âge aussi peut-être, 78 ans), il est devenu un peu plus profond. Le fait qu'il vive la plupart du temps en Polynésie où il a épousé une polynésienne il y a quelques années l'aide certainement dans cette vision actuelle du monde plus posée...

02 déc. 2022

In vino veritas ?

02 déc. 2022

Kersauson n'est pas un ivrogne, loin de là.... Même si j'ai partagé, il y a longtemps, quelques chopines bien remplies du temps où il habitait en Bretagne sud et où il était encore équipier sur Pen Duick 6.

02 déc. 2022

Un type admirable, Kersauzon....

"Le jour où je vais disparaître, j’aurai été poli avec la vie car je l’aurai bien aimée et beaucoup respectée.
Je n’ai jamais considéré comme chose négligeable l’odeur des lilas, le bruit du vent dans les feuilles, le bruit du ressac sur le sable lorsque la mer est calme, le clapotis. Tous ces moments que nous donne la nature, je les ai aimés, chéris, choyés. Je suis poli, voilà. Ils font partie de mes promenades et de mes étonnements heureux sans cesse renouvelés.
Le passé c’est bien, mais l’exaltation du présent, c’est une façon de se tenir, un devoir. Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l’on voudrait avoir, on ne s’émerveille plus de ce que l’on a. On se plaint de ce que l’on voudrait avoir. Drôle de mentalité !
Se contenter, ce n’est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l’on a, c’est un savoir-vivre. »

Vicomte Olivier de Kersauson de Pennendreff, dit aussi ''l'amiral" ....

02 déc. 2022

Le sobriquet de "l'amiral" qui lui a été donné par Jean Yanne dans les grosses têtes, il déteste.

02 déc. 2022

il fait néanmoins partie de son histoire :)

03 déc. 2022

c'est son style d'écriture , c'est bien dit ,bien torché , mais il enfonce des portes ouvertes

02 déc. 2022

Jusqu'à il y a quelques semaines, je n'aimais pas Mr de Kersauzon...j'avais eu à faire à lui dans un magasin dans lequel je travaillais il y a une quinzaine d'années, un personnage odieux et imbu de lui-même...à l'époque, j'avais aussi failli me faire découper mon petit bateau en 2 alors qu'il me grillait gaillardement la priorité avec un groooos semi-rigide armé d'un grooos moteur...
Et pourtant...et pourtant, je l'ai vu et entendu lors d'une interview la semaine dernière, et l'Amiral m'a paru d'une sensibilité, d'une sagesse, d'une profondeur que je ne lui connaissais pas, et d'une bienveillance surlignée par un oeil malicieux...je dois dire que j'aime le Kersauzon 2022, épuré, bonifié (par l'âge ? la maladie? la Polynésie?...qui sait, hormis lui-même).
Alors oui, j'achèterai son livre, je le dégusterai, comme un bon vin que l'on partage avec des proches connaisseurs.
Merci Monsieur de Kersauzon.

03 déc. 2022

ah c'est pas mal ce sujet sur l'Amiral ... personnage a de multiples facettes.. on aime pas ,puis on l'apprécies ou on découvre l'un de ses aspect

je crois que inconsciemment on fait un parallèle avec Eric Tabarly là evidement ce n'est pas le m^me bonhomme pas la m^me catégorie.

j'ai lu un de ses bouquins ..bon a la fin j'ai pensé qu'il l'avait écrit pour ce faire des sous pas pour dire quelque chose .

03 déc. 2022

je ne comparerais pas Monsieur de Kersauson au CF Tabarly.
ayant cotoyé les deux .
autant l'un était bourru et l'autre disert ..
je pense qu'olivier en a fait beaucoup plus en navigation sans être novateur comme éric.
deux personnages aux deux extrémités.
alain

03 déc. 2022

je ne suis pas d'accord Eric n'était pas bourru , il parlait lorsqu'il avait quelque chose à dire , ce qui est contraire à Kersauson

03 déc. 2022

"il parlait lorsqu'il avait quelque chose à dire"

Eric l'a dit lui même dans un interview repris dans le film sorti sur Eric tabarly au début des années 2000 (je crois) au cinéma que j'avais vu.
Il existe aussi en DVD, je l'avais revu.

04 déc. 2022

bourru c'est un euphémisme

05 déc. 2022
05 déc. 2022

Jamais rencontré de Kersauson, mais une conversation cordiale avec Eric Tabarly alors que je n'étais qu'un jeune inexpérimenté construisant son bateau. J'avais été étonné de sa bienveillance attentive alors qu'il avait certainement mieux à faire !
C'était à l'époque où il faisait une tournée de conférence pour le Paul Ricard ; j'étais allé l'écouter au Palais des congrès de Perpignan.

11 déc. 2022

« Bienveillance attentive » c’est l’impression qu’il m’avait fait aussi !

03 déc. 202203 déc. 2022

J'ai eu, comme un tas d'autres navigateurs, ma petite expérience avec Olivier De Kersauson.

La première fois à la fin des années 90, alors que je tentais de convoyer seul mon voilier de 9 mètres en plein hiver entre Pornic et Saint Malo (plus de place de port ici, et une place payée là...). J'ai fait demi tour au large des Glénan, face à une houle coquette, me disant que tenter de passer le Finistère par force 8 à 9 était franchement débile.

Arrivé sous foc n° 2 seul à fond de train à Sauzon (Belle-Île), je me préparais à "essayer" de choper un coffre dans l'avant port (la zone en pleine eau derrière la digue), lorsqu'il m'a hélé sous la pluie du haut du pont d'un monocoque de course d'une cinquantaine de pieds. "Viens ici, tu seras mieux sur moi". Il a engagé la conversation et j'ai été étonné, ayant comme d'autres un apriori sur le personnage.

Deuxième rencontre par hasard 5 ans plus tard au port du moulin blanc à l'entrée du bistrot. Je le salue poliment, sans engager la conversation et lui : "salut, tu navigues sur quoi ?"
J'explique en deux mot mon départ imminant pour l'Océan indien, et il est venu jeter un œil à mon nouveau voilier de voyage, qui était à deux pas sur le ponton visiteur.

Alors hautin et méprisant, certainement pas. Curieux des autres, oui.

03 déc. 2022

Je viens d'écouter l'interview sur TV5 Monde (accessible sur youtube).
Agréable d'avoir le journaliste qui écoute toute la réponse avant de poser une nouvelle question.
Rare un interviewé qui réfléchit à la fin de sa phrase avant de parler.

Quel optimisme extraordinaire d'Olivier de Kersauson alors que sa toux n'est vraiment pas de bon augure.

04 déc. 202204 déc. 2022

Mouaih… je ne serai pas aussi indulgent. Ses frasques et sorties de route ne sont pas que verbales.
J’ai connu une femme skipper qui avait été formée sur le Penduick 6 et qui garde un très mauvais souvenir de De Kersauzon. Et voyez aussi ce que raconte Thomas Coville de lui et de leurs premières navs …

04 déc. 2022

ce sera répété et déformé comme d'habitude .....

09 déc. 2022

Ça c'est de la médisance pure quand on apporte pas de preuves de ce que l'on écrit. Le personne en question a-t-elle portée plainte? Ou alors des ragots? Quand tu veux tuer ton chien etc...

09 déc. 2022

Femme skipper formée sur PD6, période Eric Tabarly: ça n'a jamais existé. Peut-être après le décès d'Eric (avec Arnaud Dhalenne) ou actuellement, avec Marie Tabarly qui prépare le bateau pour la course autour du monde revival. Elle cherche d'ailleurs des équipiers et équipières.
Quant à Thomas Coville, il a été le second de Kersauson pendant plusieurs années avant de prendre son envol de son côté grâce à une bonne recommandation de Kersauson... Donc, pour les critiques, je prendrais cela avec circonspection...

10 déc. 2022

Comme je n’aime pas qu’on mette en doute ce que j’écris : voici un extrait du journal l’equipe mais vous trouvez l’information partout.

www.liberation.fr[...]537412/

« 
Petit fumier». Clin d'œil du destin, c'est sur l'ancien trimaran d'Olivier de Kersauson, intégralement reconstruit, que Thomas Coville a bâti son exploit. Il y a vingt ans, il effectuait son premier tour du monde initiatique en 71 jours. Kersauson l'avait affublé du sobriquet de «petit fumier», le benjamin refusant de balancer à la mer les ordures du bord. Et pour marquer son territoire et son pouvoir, le skipper autocrate l'avait obligé à dormir plus de deux mois durant avec les poubelles sous sa couchette… »

Et ensuite pour Rouletaquille, tu penses vraiment connaître tous les gens ont fait une partie de leur formation sur pd6 depuis toutes ces années ? Tu as les carnets de bords du bateau et les rôles sous les yeux ? Allons allons un peu de modestie et un peu plus de réalisme

10 déc. 202210 déc. 2022

Je n'ai évidemment pas tous les rôles d'équipage de PD6 après le décès d'Eric Tabarly.
Mais les gens qui ont été à bord (et j'en ai fait partie pendant presque deux ans) du vivant d'Eric se connaissent tous et Eric n'a jamais formé de femme skipper.
En revanche, hors période Eric Tabarly, il y a eu de nombreuses personnes qui ont navigué sur PD6, notamment avec Arnaud Dhalenne qui a armé PD6 en école de voile pendant de nombreuses années... C'est tout ce que je dis.
Quant à l'anecdote citée par Coville, je ne vois là qu'un sobriquet donné par Kersauson comme on dirait "p'tit con" à un autre. Rien de bien méchant et pour les poubelles sous la couchette: à l'époque, sur les bateaux de course, tout passait par dessus bord quand cela ne servait plus, pratique qui a heureusement disparue depuis.
Les poubelles du bord lors d'une tentative de record du Jules Verne ne devaient pas sentir grand chose, ni même être très volumineuses. Tout juste quelques emballages de nourriture lyophilisée et quelques boîtes de conserve vides... A relativiser donc...

10 déc. 2022

Je confirme les propos de Rouletaquille. Il y a bien eu une cuisinière durant quelques mois lors du Triangle Atlantique 1975/76, mais sûrement pas en formation skipper.

Il y a eu aussi la comtesse qui fréquentait le bord à la Trinité en effectuant quelques "services". Mais cela est une autre histoire...

04 déc. 2022

Je l'ai pas mal frequenté quand il preparait la mise à l'eau de son Geronimo. Non pas en tant que marin mais comme sponsor et franchement je n'en ai pas un bon souvenir. Le respect d'un contrat ne semblait pas s'appliquer pour lui.

05 déc. 202205 déc. 2022

Si il était lisse, policé, si il avait le cul qui brille, si il faisait l'unanimité ... il ne serait pas Kersauzon :) Vivre et être, c'est prendre le risque de ne pas plaire à tout le monde, c'est très bien ainsi.

05 déc. 2022

Quand on le croisait dans le goulet il disait bonjour…c’est plus le cas de tout le monde….

07 déc. 2022

La question initiale était de savoir si on avait lu le livre et s'il valait la peine. Je l'ai lu, il n'y avait pas le livre de Yann dans la librairie et j'ai pris celui de Kerso. J'avoue que j'ai été un peu déçu par des phrases courtes et hachées, des assertions un peu brutales (à mon goût!). Une nostalgie du passé que les moins de quarante ans ..... Quelques vérités bonnes à dire et d'autres plus contestables. Ce livre a l'avantage de la franchise et de révéler les vérités de son auteur. Bref je n'ai pas retrouvé le même plaisir de lire que dans certains de ces précédents ouvrages . Alors, est ce qu'il vaut la peine ? Dans la mesure où l'on veut connaitre ce que l'amiral a dans la tête oui, mais je ne pense pas que ce livre rejoindra la bibliothèque du bateau.
Bons vents à vous.

07 déc. 2022

Merci pour ta réponse.
Je vais donc l'acheter à noël s'il fait un temps trop pourri pour bricoler à bord pour pour faire du kayak.

07 déc. 2022

Je ne sais si j’ai envie de l’acheter j’ai lu des bouquins ecrits par ses equipiers et cela ne donne pas envie…

Apres il y a la legende, le revers de la legende et les jalousie
Mais rien de tout cela ne m’interresse

08 déc. 2022

Vilaine toux Olivier,
Il faut soigner cela.

08 déc. 2022

Si vous voulez lire un bon bouquin d’Olivier de Kersauzon, lisez donc Mémoires Salées, c’est de loin le meilleur.

09 déc. 2022

En général ses bouquins sont plutôt bien écrits.
Mémoires salées est effectivement très bien. Ocean song's aussi.
Quant au dernier, je suis en train de le lire. C'est plutôt pas mal et l'on y trouve une certaine forme de sagesse qu'on ne lui connaissait pas.
Peut-être que la maladie et l'âge (79 ans) l'ont bonifié...
En tout cas, ça se lit bien...

10 déc. 202210 déc. 2022

www.letelegramme.fr[...]189.php

Olivier de Kersauson : « Je nous trouve cons et attendrissants »
Dans son dernier ouvrage, Olivier de Kersauson épingle notre mode de vie actuel, notamment notre dépendance au numérique
Dans son dernier ouvrage, Olivier de Kersauson épingle notre mode de vie actuel, notamment notre dépendance au numérique (Photo Simon Cohen)
Olivier de Kersauson demeure le navigateur préféré des Français. Son dernier ouvrage, « Veritas tantam », est un succès de librairie. Un livre de moraliste pas moralisant, qui passe à la râpe les ridicules de notre époque.
Propos recueillis par Sébastien Le Fol
Publié le 09 décembre 2022 à 17h33
Modifié le 09 décembre 2022 à 17h58

Choisir un titre en latin pour votre livre, c’est de la provocation ?
J’ai appris le latin chez les jésuites. On faisait des versions et des thèmes. Ces exercices de traduction impliquaient un effort de compréhension de ce que l’on nous transmettait. Il n’y a pas de pensée sans langage et, à partir du moment où on n’a pas saisi la réelle valeur du langage, on ne peut pas saisir la valeur réelle de la pensée. On pense à côté.

Et on finit par employer des mots vides de sens…
Les mots que l’on emploie aujourd’hui ne désignent plus aucune réalité. C’est un bêlement niaiseux.

Le « vivre ensemble », par exemple ?
J’entends, en effet, beaucoup cette expression. Mais qu’est-ce que je vois ? De plus en plus de gens portent des écouteurs sur la tête. En agissant ainsi, ils se coupent des autres. C’est le « vivre ensemble » casqué !

Une autre expression se taille un franc succès : « Faire sens »…
Ce sont des expressions de culturo-publicitaires. C’est la pensée molle, qui remplace le vide. Notre monde est expliqué par ceux qui ne l’ont pas totalement saisi. Il faut dire qu’il y a de quoi se perdre dans notre époque.

Dans le dictionnaire, ils ont inscrit le « iel ». Pendant qu’ils y étaient, ils auraient dû rebaptiser le dico « Roberte ». Au moins, ça aurait été drôle
Vous ne semblez pas être un adepte de l’écriture inclusive…
Dans le dictionnaire, ils ont inscrit le « iel ». Pendant qu’ils y étaient, ils auraient dû rebaptiser le dico « Roberte ». Au moins, ça aurait été drôle !

Vous trouvez donc notre époque insupportable ?
Je n’éprouve aucun mépris pour mes semblables. Je suis un des leurs. Je ne me désolidarise pas d’eux, sous prétexte que je n’aime pas la manière dont ils se comportent. Il ne faut pas être sévère : le ridicule fait partie de nous. Je nous trouve cons et attendrissants.

Pour bien vivre dans le monde actuel, faut-il s’en tenir un peu à l’écart, comme vous ?
Dans ma vie, j’ai eu le plaisir de l’autre et, en même temps, pas vraiment besoin de l’autre.

Qui admirez-vous ?
L’excellence de l’autre est extraordinaire. Quand un homme ou une femme est bon dans ce qu’il fait, cela me ravit.

Dans quoi avez-vous excellé ?
Je me suis toujours donné du mal. Notre honneur, c’est le mal qu’on se donne.

On dit que le sens de l’effort se perd de nos jours. Et que tout le monde cherche à se victimiser…
Victime, c’est un statut envié aujourd’hui. Quand je vois le nombre de gens qui veulent être plaints, il me vient une expression : « Malheur à ceux qui n’en ont pas ».

Nous restons les mêmes cons et les mêmes génies. Nous sommes imparfaits, amnésiques et assez contents de nous, au final
La nature humaine a-t-elle vraiment changé ?
Absolument pas. L’homme reste l’homme. Depuis Homère, nous n’avons pas changé. Nous restons les mêmes cons et les mêmes génies. Nous sommes imparfaits, amnésiques et assez contents de nous, au final.

Le bon sens a disparu, estimez-vous…
Ce que j’appelle le bon sens, c’est la pensée qui adhère à ce que l’on perçoit de la réalité, et non à ce que l’on imagine d’elle. Aux yeux des gens qui dictent le bon goût, le bon sens est réservé aux bouseux.

Qu’est-ce que le bon sens en politique ?
Le bon sens aurait été, par exemple, de ne pas fermer la centrale de Fessenheim tant qu’on n’avait pas trouvé la façon de produire autant d’électricité d’une autre manière. Mais, à cause de trois prouts d’écolos, on a arrêté le nucléaire. C’est d’un ridicule achevé. Qu’on ne se plaigne pas s’il faut s’éclairer à la bougie cet hiver.

Le principe de précaution est une obscénité intellectuelle
Le bon sens ne nécessite-t-il pas un minimum de courage ?
Il n’y a pas d’intelligence sans courage.

Les dirigeants politiques sont guidés par le principe de précaution. Est-ce un tort ?
Le principe de précaution est une obscénité intellectuelle. C’est le laissez-passer des pensées lâches.

« Nous nous voulons à l’abri de tout et nous exigeons d’être protégés de tout », écrivez-vous…
La date la plus importante de nos vies, c’est celle de notre mort. Or, on ne peut pas la prévoir. Tout ce qui est fort dans nos existences ne peut se planifier. Vivre est dangereux.

Vous évoquez la maladie dans votre livre. Comment allez-vous ?
Ça va !

On va bientôt pouvoir cultiver les dattes en Bretagne ! On se plaint des températures élevées, mais c’est à ceux qui travaillent la terre que cette variation climatologique pose de gros problèmes
Où en êtes-vous avec Dieu ?
Je suis un sympathisant lointain. Mais un sympathisant tout de même.

À quoi ressemble une journée d’Olivier de Kersauson à Tahiti ?
Je me lève tôt (3-4 heures du matin). Un café. Je fais alors le check-up de ce qui m’intéresse vraiment : la direction du vent, le dégradé de l’eau… Dès le lever du soleil, on a une idée précise de ce que sera météorologiquement la journée. Ensuite, je marche, je nage, je soulève des haltères. Je pêche ou pas.

La Bretagne a connu cette année des températures caniculaires et de nombreux incendies. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
On va bientôt pouvoir cultiver les dattes en Bretagne ! On se plaint des températures élevées, mais c’est à ceux qui travaillent la terre que cette variation climatologique pose de gros problèmes. Ils font face à des phénomènes auxquels leurs aînés ne les ont pas préparés. C’est à eux qu’il faut penser. On s’en fout qu’il fasse chaud.

L

24 déc. 2022

Ça me donne l'envie de le lire....

24 déc. 2022

Et pas moi

10 déc. 202210 déc. 2022

Un homme libre qui obéit au doigt et à l'oeil aux éditions du Cherche-Midi qui lui ont ficelé une tournée des popotes bien chargée.
On le voit et on l'entend partout.
Comme à chaque fois qu'il sort un bouquin.

Le marin le plus beauf' des océans joue de son image de taiseux mais clame à très haute voix sa discrétion, sa vie dans l'ombre mais aussi sa misogyne au coeur tendre (elles se pâment toutes devant la bête !) en nous bassinant sans arrêt du sempiternel // qu'il fait entre sa personnalité et celle de Tabarly.

Côté discrétion, on fait mieux. Rappelons-nous : les Grosses Têtes de Bouvard (un marin touchait le fond !), Ruquier à la radio puis à la télé, et même, à une époque, Druker histoire de goûter aux après-midis acidulés-sucrés devant de vieilles dames qui s'ennuient le dimanche sur le canapé.

On fait une recherche sur le net et on le retrouve dans tous les titres de la presse y compris la plus people et la plus médiocre.
Il y a quelques années, en cherchant bien, on trouvait même une vidéo sur le mariage "intime et discret" du grand marin, bien sûr montée par un studio pro. La discrétion doit être bien montée pour cumuler des dizaines de milliers de vues.

Alors, oui, bravo pour ses records mais qui ne valent pas plus que d'autres dans d'autres domaines et on passe vite à autre chose parce qu'on s'ennuie bien ferme quand on s'intéresse au taiseux qui ne peut pas s'empêcher de nous sortir ses petits phrases très calculées et bien rodées faites pour, tour à tour, choquer puis rassurer.

C'est dingue la force de persuasion massive que peut avoir un porte-monnaie sur la discrétion d'un marin qui dégouline de tant d'humilité, de retenue et de sagesse.😓

10 déc. 2022

Voila un réquisitoire bien élaborée!...De la rancune? Sinon akoa bon?

10 déc. 2022

comme quoi il ne laisse pas indifferent ,bravo l'artiste

10 déc. 2022

Hello,
En quoi une vision éclairée du monde des médias associé aux gens connus et à leurs magouilles et bidouillages a-t-elle un rapport avec de la rancune ?
Tabarly,un peu connu ici à la montagne où il avait sa deuxième maison,je le voyais régulièrement en ski,un personnage complexe oui,mais aussi un bon bourrin militaire voulant toujours prouver sa supériorité physique .
Il avait des côtés sûrement attachants je n'en doute pas mais puis-je dire ce que je pense d'une facette de sa personnalité sans passer automatiquement pour un envieux ou un jaloux ?

10 déc. 2022

Comme beaucoup, Eric Tabarly avait un côté pile et un côté face.
D'un côté un homme de mer réel avec un caractère bien trempé et doté d'une vision des choses qui a fait pas mal progresser le monde de la plaisance.
De l'autre côté, un vrai militaire, pilote de l'Aéronavale pétri de certitudes, parfois un peu rigide, mais tellement attachant par bien des côtés.
Sa réputation de bourru lui vient des journalistes auxquels il n'aimait pas répondre quand ceux-ci lui posaient toujours les mêmes questions (du style: qu'aimeriez-vous manger maintenant après cette course?)
Jusqu'à il y a peu, dans les milieux du nautisme, il ne fallait pas toucher à Tabarly (l'idole des houles comme disait Kersauson). C'est peut-être un peu moins vrai aujourd'hui...

17 déc. 2022

@FVLS35,
Houpala! Atend un peu! Finalement j'ai trouvé le livre de yann Quenet à ma librairie . Pour Noël c'est celui-ci que tu devrais te procurer.
Un vrai bonheur à lire, simple, bien écrit sans phrases alambiquées, de l'humour et de l'autodérision,de l'humilité et des délires.....
Avec comme cerise sur le bateau une préface de l'amiral, comme ça tu fais d'une pierre deux coups!
Ça se lit d'une traite, pas de perte de temps pour tes réparations de kayaks!
Seul bémol, ne le laisse pas à la portée de tes enfants bricoleurs, cela pourrait leur donner des idées.....
Amicalement

24 déc. 2022

C'est bien cela qui me peine, dans le livre du skipper de Baluchon..
Livres que je ne lirais pas.

24 déc. 2022

Pas vraiment accroché.

24 déc. 2022

@ tuperware , baluchon ou tam tam ?

25 déc. 2022

tantam

28 déc. 2022

c'est de la philosophie de comptoir .
je suis en train de le lire
ce qui me plait c'est ensemble avec les écouteurs sur les oreilles et en même temps
on le fait et en même temps on ne le fait pas .
et il y en a d'autres des perles ..

28 déc. 2022

Je pense que c'est cher pour ce que c'est !

28 déc. 2022

Je ne connais pas vos gouts en lecture, mais ayant feuilleté d'autres bouquins du même auteur, ayant vu certains interviews et en vous lisant...

Vous m'avez convaincu !!!

Oui, vous m'avez convaincu d'acheter le livre de Yann Quenet !

;-)

02 jan. 2023

Bonjour.. ayant lu les deux... difficile de comparer deux livres si différents... rien à voir...Bon après il faut essayer de lire en faisant abstraction des auteurs si possible en ne retenant que le message....peu de gens arrive à cela....jean

03 jan. 2023

Le livre de Kersauson commence par des vérités ou des ouvertures de portes ouvertes.
La seconde partie est une réflexion plus personnelle; optimiste ou pessimiste 🤔?

03 jan. 2023

bonjour , je lai connu et fréquenté à Audierne et sur Sein , j'aime l' homme ( pour les connaisseurs du temps de mich et mité et les grandes heures de Brigitte )

Phare du monde

  • 4.5 (136)

2022