lou larsen (chatam)

bonjour. En 1983, mon frère, médecin à Rouen, et néophyte en voile achète un chatam en acier d'occasion, qui à l'époque servait plus d'apartement que de voilier.. Après deux trois mois de travaux, il part du Havre, avec à bord, sa fiancée...et moi-même,débauché par obligation pour skipper cet équipage hétéroclite; Nous sommes au mois d'octobre, il fait froid, il fait nuit,nous partons vers la bretagne, puis le Portugal,l'Espagne à la recherche du beau temps, du bon temps.Après de longs quarts de nuit plus ou moins ventés,plus ou moins bercés par la lune ou les grains, noua atteindrons sain et saufs les iles du Cap-Vert, escale où nous laisserons la fiancée prendre l'avion et nous reprendre la mer jusqu'a la Guadeloupe; Heureux voyage,merveilleux souvenirs, tellement heureux que mon frère restera presque douze ans sur l'ile de La Désirade,en qualité de médecin.C'est pendant ce long séjour qu'il décidera de se separer de son "Lou Larsen".En 1997, sur mon propre bateau, je refaisais à peu près le même voyage,et lors d'une escale à Sainte-Anne, tombais nez à nez avec le Lou Larsen,ce bateau qui m'avait permis de réaliser mon premier rêve de jeune homme.D'un coup d'annexe, j'allais me présenter à bord, et expliquant mon passé intime avec ce bateau, demandais à la femme présente à bord si par hazard, elle avait gardé le livre de bord de notre voyage. Quelle ne fut pas mon emotion quand elle ressortit de la cabine, tenant à la main le gros cahier relié qui recélait toutes nos joies, toutes nos angoisses et découvertes d'aventuriers en herbe ; nous étions alors jeunes, prolifiques, exhaltés et surs de nos dons de conteurs, et le livre de bord tenait plus du grimoire aux formules fumeuses que du livre officiel de l'officier de marine marchande! Bref. Tendant les mains avec nervosité, je voulais feuilleter le gros cahier à la couverture fatiguée, retrouver les odeurs, tous ces souvenirs enfouis... Hélas, jamais la dame ne voulut me le laisser, même toucher, pretextant que son mari n'était pas là, qu'elle ne pouvait prendre la responsabilité d'un tel acte. J'eus beau tenter