Le sister-ship du Firecrest

Gerbaud, un navigateur controversé de plus.

Je n'aime pas trop non plus A. Gerbaud, plus tennis man que marin à ses débuts. Ceci au moins à l'avantage de conférer à son récit de la traversée de l'atlantique une certaine naïveté. Le choix du Firecrest d'après le récit, où du moins du souvenir que j'en ai, semble résulter plus du hasard que d'un choix délibéré. Les lignes du Firecrest en faisait un bateau de régate qui devait se transformer en sous marin en enfournant les vagues.
Encore une fois, je précise que j'interviens de mémoire, je n'ai retrouvé dans ma bibliothèque ni les récits de Gerbaud ni les écrits de Merrien qui l'assassine.

2 ou 3 trucs dont je me souviens...

La galère pour Gerbault a été sa traversée Gibraltar-New York.
3 mois, c'est énorme sur un tel trajet!
Ensuite, il s'est amélioré. En particulier, il y a eu la rencontre
historique à Panama avec Harry Pidgeon.
Un type un peu oublié, pourtant il fut le deuxième après Slocum à faire
le tour en solo sur un voilier de sa construction.
Et ça lui avait tellement plu qu'il fit 2 TDM à quelques années d'intervalle.
Gerbault a appris alors de Pidgeon comment celui-ci gardait le cap
barre amarrée avec "Islander", et il l'a appliqué à ses bateaux.

Quant à l'épithète "controversé" pour Gerbault.
Les surdoués font toujours des jaloux!
Il n'est pas donné à tout le monde, d'être à la fois ingénieur, aviateur,
héros de la grande guerre, champion de tennis, et auteur de best sellers...
Et en plus, d'oser dire m.... à la société!

D'autant qu'il a mis sa célébrité et son pouvoir médiatique au service
de nobles causes comme la défense des peuples polynésiens et de leur
culture, et la nécessité de respecter l'écologie insulaire.
Ces bouquins là se sont moins bien vendus, pourtant c'est vraiment du
très bon travail d'ethnologue, attentif, précis et objectif, loin des
vantardises de ses débuts.

petits esprits

Mais on est ou, la ??? france dimanche.com ?? detective.com ?? grosnul.com ??
keske ca peut foutre que gerbault soit homo, bi, trans ou autre....
Pis ptete bien meme qu'il etait franc macon, a moins qu'il ne soit possede par le diable, car pour debarquer un matin au Havre apres un tour du monde et se retrouver a Rolland Garros l'apres midi,c'est kia kekchose, moi jvoul dit ma bonne dame....

appuyer la ou ca fait mal....

le big probleme de A.Gerbault, c'est sa sexualité :-)
Et la, meme ceux qui ont écrit un mémoire sur Alain Gerbault n'y ont jamais répondu franchement, si on n'ignore pas que le maire de Paris est homosexuel, on est encore très puritain dans la plaisance...à voile et à vapeur

Quelle érudition !

Merci les amis pour ces précisions. Mes lectures remontaient à la bibliothèque verte, il y a 50 ans. De cette époque, il me reste aussi le souvenir de la lecture de "la croisière du Dazzler de J. London qui illustrait le fait que l'on s'"amusait" bien avec un dériveur lesté.
Juste un point à Maraudeur qui n'a rien à voir mais qui m'irrite un peu: le terme de Royale.
Pour moi la Royale se termine peu glorieusement par la livraison de Toulon aux Anglais alors que le conventionnel Jeanbon StAndré défendait les atterrages de Brest. Ceci dit je ne pense pas que la marine impériale ou nationale ait toujours eu des pages glorieuses par la suite; mais ceci est une autre affaire.
Comme quoi la charge affective des mots n'est pas la même pour tous, ce qui fait le charme du forum.

PS Chichester, JP sur le forum sont aussi passés par l'aviation. Ce qui semble montrer que c'est une bonne école de formation.

Royale

c'est moins long à écrire que Marine Nationale et tout le monde comprend, enfin ceux qui y entendent quelque chose à la mer.

Dans la suite de ce que j'ai écrit, il y a aussi le refus de récupérer le Duguay-Trouin pourtant offert par les Anglais sous le fallacieux prétexte (officiel du moins) que c'était un navire vaincu....à Trafalgar. Perso, je pense que c'est plutôt cet Âne de Villeneuve et le manque de coopération des Espagnols qui en sont la cause, mais bon, ceci ne retire rien au génie de Nelson et l'on ne va pas réécrire l'histoire.

aviateurs,

j'ai rencontré un couple sur un port, à qui je confiais mon étonnement de constater qu'en mer calme, le temps s'arrêtait presque , qu'une torpeur hypnothique me gagnait, et qu'en approchant du port, d'un seul coup tout s'accélérait et allait presque trop vite ( pour moi ), et je leur demandais comment à deux, ils géraient leur gros bateau en acier.

le gars très sympa, m'a répondu qu'il était ancien pilote de chasse de l'armée américaine, et que dans son activité , il devait analyser des situations complexes, et prendre des décisions en quelques centièmes de secondes.

Sur le bateau, il trouvait que ce qui se passait était un peu comme au ralenti, et ne s'affolait donc jamais.
C'est certainement un avantage !

Tu as tout à fait raison Winjammer

..."Il allait s'engager seul , par la route la plus longue et la plus dure, avec les cordages de l'époque, en chanvre, et les voiles en coton. Firecrest n'avait ni filières ni chandeliers,"...

et tu aurais pu ajouter : il ne naviguait pas dans un océan réglementaire. J'suis même à peu près sur qu'il n'était pas assuré !

Wi ,

Comme Cortes qui savait pô si les indiens avaient une âme...

Windjammer,

fais gaffe, tu vas passer A LA TRAPPE !

Quel athlète, ce Marcel!

Vindjammer a écrit:
"Bardiaux, au lieu de participer à la reconstruction du pays et à
l'émancipation des femmes a pris 8 ans de vacances au cours desquelles
il a consommé, à ses dires, 5.000 de ces dernières"

8 X 365 = 2922 (en comptant les années bissextiles)

En appliquant la moyenne 1 jour en mer pour 3 jours à terre, cela fait
2191.
Soit une moyenne de 2,2820629849 femmes/jour!
;-) :-) ;-)

Juger les autres

Il ne me semble pas qu’on puisse juger les autres en les détachant de leur époque.
Quelle conscience « écolo » pouvaient avoir Le Toumelin ou Gerbault ? Aucune, le mot n’avait quasiment pas été inventé et la Terre était encore «infinie».
C’est bien grâce d’ailleurs, que ça nous plaise ou non, à des types comme Cousteau, que cette conscience est née.
L’humanitaire ? Pareil : que savait-on, en 1950, de ce qui se passait à Ouagadougou ou Shanghai ? Une radio nationale, pas de télé, pas d’Internet, des infos «sous contrôle»…
Amha, il ne me semble pas qu’HEO soit un site d’intégristes (du plastique ou autre) : il y même un adepte du mobil home inscrit et sympathique, qui a réussi à se faire accepter !
Les réponses de ce forum dégagent plutôt un «humanisme» général, sans pour autant être bêlant, et qui lie des gens très différents dans leur histoire et leurs convictions personnelles. C’est le miracle de notre amour de la mer qui nous rassemble, au-delà de nos différences.
En revanche, et perso, je me sens tout à fait libre de penser ce que je veux d’un Kersauzon qui, lui, est bien un contemporain informé : valeureux marin peut-être, mais je ne monterai pas sur un bateau avec lui…

Gilou, il suffit de mettre

un mobilhome sur deux pirogues pour faire une belle virée sur le Niger ou autre. et en plus il suffit de mettre des aubes aux roues motrices.

firecrest

j espère que l'on va s'en occuper, le prem qui passe a laval pourrait se renseigner...ensuite il y a Damien qui est aussi en train de pourrir, il y a Inox de Bardiaux qui a été récupéré et dont le nouveau proprio qui la appelé entre 2 mondes s'occupe, Joshua c'est OK, Kurun je ne sais plus, est-ce que la liste est exhaustive?

Kurun

a été "récupéré" par l'assoce des amis du Kurun.
En fait d'amis il y a eu deux groupes qui se sont entre déchirés au grand dam de Jacques Yves que j'ai eu l'occasion de croiser avec mon vieux gréement construit la même année, par le même chantier issu du crayon du même archi. JYLT est quelqu'un de très simple et de très agréable.

Kurun vit sa vie de monument historique je crois, toujours mouillé au Croisic et participe aux divers rassemblements de vieux gréements.

A ma connaissance, il n'y a aucun projet de remise à l'eau pour le cousin de Firecrest.

de goûts et des couleurs

J'ai sans doute une déformation professionnelle dûe à ce que j'ai beaucoup navigué en équipage. Dans ce contexte, où on est en permanence à proximité des autres, on fait totalement abstraction des prises de positions politiques ou idéologiques,qui sont un parti-pris de "terrien", d'ailleurs fluctuant et ce n'est pas avec cela qu'on fait marcher un bateau. A côté de la puissance de la mer, les contingences idéologiques sont dérisoires. Il n'est que voir la variété des gens que l'on côtoie dès que l'on s'écarte un peu du conventionnel. Les navigateurs de vocation sont nécéssairement, par les exigences du "métier" des gens au caractère trempé et très "affirmatifs". Deux points communs: le bateau, et un solide "égo", ce qui en fait en réalité, plus que des rouges des bleus ou des noirs, de solides anarchistes. Ce qui est, somme toute, un comportement "bourgeois". A l'intérieur de cette "internationale" on se reconnaît sans avoir besoin de badges ou de caution journalistique (A l'occasion on s'en sert, mais on n'en a pas besoin pour savoir où l'on en est avec les "collègues" et avec soi-même.) Un navigateur ne sauvera jamais le monde, ce n'est pas le sens de sa vie, où il a pris assez de "recul" pour ressentir la relativité des choses. Viennent à bord ceux avec qui il est en sympathie ( au sens propre du terme) et les autres, ce sont des autres.) On sait qu'avec des bateaux différents, des moyens financiers et physiques inégaux on ne navigue pas de la même façon, mais on sait si tel ou tel navigue bien ou mal.

Scoop!...

Je suis surpris!

Il faudrait le dire à la municipalité de Laval. Ils s'en désintéresseraient peut-être pour leur jardin public et on pourrait le récupérer :mdr:

James Cook

C'est un modèle:

au départ, un ouvrier agricole: la misère.

Il a cru savoir qu'on gagnait bien sa vie dans la marine: il s'est engagé.

Il a découvert la mer et la navigation , il y a pris goût.

Alors il a "bossé", au point de devenir notre maître à tous:
- il a appris l'Anglais,
- il a tout appris de la manoeuvre,
-il s'est mis à l'apprentissage des "maths" , de l'Astronomie et de la géographie
-il a appris à tracer la route, faire le point de toutes les manières possibles.

bref, il est devenu un marin complet

c'était méritoire, parce qu'au début, les boscos et les contre-maîtres lui faisaient rentrer les connaissances à coups de garcettes, de poing ou de pied au c.., plus quelques insultes en prime (c'est facultatif, on peut apprendre sans, mais c'était l'époque).

Il a pris du galon, été reconnu pour ses connaissances et ses compétences tant par les marins que par les géographes et les scientifiques -matheux, géographes, astronomes et biologistes, tant et si bien qu'il s'est vu confier une tâche de découverte d'immense importance (nous étions au siècle des lumières, n'oublions pas). Le gouvernement Américain, en guerre avec les Anglais avait, sous l'influence de Benjamin Franklin, donné l'ordre permanent à tous ses navires de guerre de ne faire aucun acte hostile à l'encontre du bateau de James Cook -quoique navire de guerre de la Royal Navy; lui-même étant officier de la marine militaire- et qui plus est, de lui apporter toute l'aide et l'assistance qui aurait pu lui être nécéssaire, en tant que BIENFAITEUR de l'HUMANITE.

Comme son pédécesseur WALLIS, COOK avait EN ACCORD AVEC LES ORDRES de la marine Royale, un grand respect des populations rencontrées, ne les combattant qu'en cas de légitime défense, ce qui n'était pas fréquent, essayant de résoudre tous les incidents par des négociations, et n'en parlant jamais dans ses écrits dans des termes méprisants.

Avec ses équipages, Cook était très attentif à l'état sanitaire des expéditions (il aurait eu seulement 8 morts par maladie au cours des voyages, ce qui était vraiment exceptionnel pour l'époque); à leur moral et leur bien-être dans la mesure du possible (il avait lui-même subi la vie de matelot; d'autre part ses contacts avec les gens de progrès lui avaient sans doute ouvert l'esprit sur la condition humaine)

En insistant un peu, on trouve de fort belles pages dans l'histoire de l'humanité. Ceux qui ne voient que la M.. mangent de la M.., c'est une simple conséquence.

COOK a formé son second, le capitaine BLIGH .Celui-ci a eu quelques ennuis avec un idéaliste qui a réussi à le faire débarquer de son bateau en pleine mer, lui permettant ainsi de réaliser involontairement l'un des plus grands exploits de la navigation maritime (La chaloupe de la Bounty, sur laquelle les mutins abandonnèrent Bligh et ses hommes, mesurait 7 mètres de long pour 2 mètres de large. Non pontée, elle comportait 2 mâts. Surchargée avec les 19 marins embarqués à son bord, le plat-bord de la chaloupe ne se trouvait plus qu'à une quinzaine de centimètres du niveau de la mer... pour faire , en fin de compte 3 618 milles, tempêtes y compris, en 43 jours: qui dit mieux?); et ensuite de lui coller sur le dos une sale réputation qui a duré longtemps. Les meurs du temps étaient rudes.

Etranges détours de l'âme humaine

On (pas moi) honnit Alain Gerbault; on lui reproche, entre autres turpitudes, d'avoir choisi un bateau tout à fait inconvenant pour son projet (qu'il a mené de bout en bout en choisissant semble-t-il toute les difficultés possibles) et on pleure la perte de ce bateau imparfait, au point d'en vouloir la réplique...

Vouais!...

(après avoir lu "Seul à travers l'Atlantique" - j'avais 10 ans- j'ai SU que je naviguerais à la voile)