La voile c’est la vie

Je viens de finir mes vacances et je vais essayer d’écrire ce que je ressens maintenant : ça sera la mot de la fin du journal de bord de cet été.

Quel bonheur, quelle joie d’avoir accomplie cet « exploit ». Il est même difficile de trouver les mots pour décrire toutes les émotions qu’un marin ressent quand il arrive au port.

Oui j’en fais beaucoup, mais c’est 4 semaines, une fois par an et c’est tellement intense.

Je me dis qu’on doit ressentir les mêmes émotions qu’un alpiniste qui aurait fait un sommet, après quelques jours d’efforts intense de difficultés. s’endormir en repensant à tout ces moments passés est une source de bien-être incroyable.
Et pourtant c’est différent, il y’a en bateau ce sentiment élitiste de se dire « toi seul sait ».

Seul un marin peu comprendre le frisson d’un bord de travers par mer plate. le frisson d’un coup de vent trop violent ne permettant pas de progresser sans mettre en danger l’ultime équipier : le bateau. la frayeur traumatisante d’un orage au mouillage. L’angoisse permanente d’une pièce fragile qui taraude l’esprit pendant un coup de vent. Cette impression de se faire piétiner les trips à chaque fois que le bateau plante un pieux quand il passe une grosse vague au près. Cette sensation de fierté et d’accomplissement au mouillage dans les coins les plus sauvage, les moins accessibles et les plus beaux de notre planète. sentir cette relation presque fusionnel avec son bateau.

Il y a pas mieux que le bateau pour se sentir vivant, On a de la chance de connaître ça :)

L'équipage
26 août 2022
26 août 2022

C'est exactement cela Thomas. Merci de le traduire.


26 août 2022

C'est triste


Thomas_75:Ce qui est triste c’est de ranger le boat ;)·le 26 août 2022 22:20
26 août 2022

Que de joies, de plaisirs , de beautés, et la satisfaction de l’achèvement d’une nav , sans oublier la tension permettante du chef de bord pour réaliser une belle croisière…
Oui la voile permet de si grandes choses,


26 août 2022

`Il y a pas mieux que le bateau pour se sentir vivant, On a de la chance de connaître ça :)

Peu pas mieux dire ! 👍

`


👍
Je ne vois pas ce sentiment « toi seul sait » comme élitiste, mais comme une plénitude. On n'est plus dans le rapport à l'autre mais dans le rapport à soi et à notre environnement.


26 août 2022

J ai eu la chance de pratiquer ce bonheur d être sur un voilier sur l eau pendant 40 ans, et ça me manque putain ça me manque !!!
Je continue un peu à travers vous et vos récits, profitez bien les gars et prenez du plaisir c est essentiel !


26 août 2022

bel enthousiasme ! bravo !


26 août 202226 août 2022

Je peux témoigner que le "toi seul sait" existe tout autant, voire plus, en alpinisme particulièrement en pratique de solo intégral 🤫 Faire une voie d'une quasi verticale de 800m en glace/mixte tout seul avec ses cordes dans le sac à dos, seuls ses piolets au bout des bras sans y être vaché ... bon dieux que c'est bon d'y repenser ! Seul ce grimpeur peut comprendre le frisson... sentir cette relation presque fusionnel avec son environnement.


27 août 2022

Je n'ai jamais eu l'impression de faire partie d'une élite quand je me suis sortie de quelques mauvais pas en solo. Je partage par contre ce sentiment d'appartenance à un environnement tantôt accueillant tantôt menaçant qui nous oblige à nous y adapter en permanence.


27 août 2022

Sauf à faire la course pour gagner sur un autre, il n'y a rien d'élitiste en navigation, le but premier étant de fuir le plus rapidement possible les autres mais que l'ont va nécessairement retrouver arriver au port. Il y a des moments agréables, parfois magiques indéniables mais aussi des moments très difficiles et fatiguants, qui font qu'on est content quand on arrive en bonne santé et si possible au bon endroit.
Le point le plus négatif de ce moyen de transport est hélas son extrème lenteur et la monotonie des jours qui se suivent, rompue par la surveillance permanente de la machine, à assumer.


27 août 2022

J apprends ici que je ne suis pas le seul a passer des nuits de terreur au mouillage sous les orages....
Cela me va bien


carpe diem:J'était au bout de la ria de Vigo lorsque l'Espagne a gagné l'Euro 2012, un peu stressée par un orage car le seul bateau arrivé après moi avait mouillé perpendiculairement à ma position et se trouvait devant à ce moment-là. (mouillage d'1 mille de diamètre !).Plus de bruit que de vagues heureusement et les klaxons du train qui annonçait la victoire m'ont un peu déridée.·le 27 août 2022 19:03

Cette impression de se faire piétiner les trips à chaque fois que le bateau plante un pieux quand il passe une grosse vague au près.
Hou là là !

Mais il faut changer de bateau !
Le mien ne tape jamais ....
Certes il ne va peut-être pas aussi vite que le tien !


Pat45:je n'osais le dire...des pieux, j'en ai enfoncé assez avec mon cata!!!Désormais, c'est grand silence...mais au moins 12T de déplacement!·le 27 août 2022 21:20
27 août 2022

Merci Now. Je me permets de reprendre ta formulation qui nous va très bien :
`Il y a pas mieux que le bateau pour se sentir vivant, On a de la chance de connaître ça :)
Peu pas mieux dire ! 👍
Denis et Democrite


27 août 2022

Et ce qui agréable en mer, c'est d'être coupé du monde, je veux dire par là, ne plus suivre "l'actualité" toujours pessimiste. On échappe à cette réalité que l'on veut nous imposer. L'aventure, c'est la vie.


Trimaran:Equalizer, il suffit de ne pas écouter !!·le 27 août 2022 22:29
Pat45:oui, surtout ne plus regarder la télé...·le 27 août 2022 22:36
28 août 202228 août 2022

Les difficultés que l’on peut affronter en mer, l’abnégation et la persévérance que cela parfois impose pour rejoindre la destination prévue ne peut que rendre insignifiantes les contrariétés de notre quotidien à terre.

Je reviens aujourd’hui d’un très long bord de près de 425 milles depuis Camarinas jusqu’aux Sables d’Olonne après une remontée épouvante contre les alizés portugais depuis Lisbonne.

C’est une épreuve qu’il faut tenir dans la durée surtout quand le vent refuse que la mer est forte et désordonnée qu’il faut sans cesse prendre les ris, les relâcher, rouler dérouler le génois pour la trinquette, s’écarter du vent par moment pour ne pas taper des pieux, qu’on peine à se mouvoir, que sa femme et ses enfants sont cloués dans leur bannette dans un état de torpeur.

Dans ces longues périodes propices à la cogitation et aux doutes je me demandais toutes les 3 - 4 heures s’il ne fallait pas faire un virement pour gagner vers le Nord quitte à perdre un peu vers l’ouest alors que depuis 48 heures le cap était orienté entre Arcachon et Cap Breton. Pouvais-je me fier aux fichiers météo et auquel ? J’ai décidé de croire en Arpège qui m’avait semblé le plus fiable malgré et les différences en angle et en force et j’ai bien fait. La renverse de vent annoncée dans ce fichier de 3 jours à eu lieu à l’heure dite alors que j’arrivais sur Oléron. Cet unique virement de bord tribord amure m’a permis de rejoindre ma destination dans un temps optimum. Mais la je me suis trouvé face aux vagues qui elles n’avaient pas tournées….

Alors oui quelle joie d’avoir accompli cette navigation. Et de me dire que cet accomplissement m’aidera à affronter d’autres vents contraires que ce soit en mer comme à terre.

Je serai prêt à repartir dès maintenant…. Mais dans le sens contraire, au portant. D’ailleurs combien je les enviais ceux qui descendaient à 8 - 9 noeuds pendant que je remontais sous les paquets de mer à 6 noeuds.


Thomas_75:Et tu as la chance d’avoir une trinquette (nous aussi).Notre dernière traversée était de 300 milles entre la Sardaigne et port leucate. Avec une météo complètement fausse, un force 7 c’est levé alors qu’on était à 40 milles de l’arrivé. on a mis 20 heures pour cette partie en tirant des bord dans cette météo... éprouvant ·le 28 août 2022 00:35
Môle du Cap D'Agde - France

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