La Polynésie bientôt tabou pour les voiliers ?

J'étais à Raiatea en 2019 où j'ai vu une manif de gens en colère "chauffés" par un politicien local qui s'en sont pris à 5 bateaux au mouillage de Miri Miri. Ils s'insurgeaient contre le risque que les ancres font courir au corail mais comment leur expliquer que les coraux vivent en symbiose avec une algue microscopique unicellulaire la zooxanthelle et forment un écosystème bien plus menacé par la pollution que par les ancres.

En outre, sur ces 5 bateaux, 1 seul (le plus petit) abritait des voyageurs de mers. Les 4 autres étaient des charters de grosses sociétés qui bénéficient d'une grande bienveillance de la part des autorités : subventions, dégrèvements, places de port préférentielles... Mais on arrive à faire croire à certains Ma'ohi, les plus oubliés par le développement économique, donc les plus virulents, que les responsables de leur misère sont ces yachties à qui l'Etat aurait offert leur bateau !

On continue avec la pollution des lagons. Il n'y a de stations d'épuration qu'à Tahiti, Moorea et Bora, leur contrôle est contesté, tous les farés n'y sont pas raccordés et beaucoup continuent à déverser leurs eaux usées à la mer. Comme dans les autres îles.
La pratique de la "lagonisation" intaurée par les militaires continue. A part que les épaves de l'électroménager et des 2 roues remplacent les jeep et halftracks déclassés. Quant aux poti marara (pêche côtière) beaucoup vidangent sans se cacher dans le lagon.
Mais la pollution c'est la faute des yachties.

Enfin, alors que les gens des bateaux font tourner le commerce à terre, tandis que le Fenua connaît une crise du tourisme (bien avant le corona de nombreux hôtels et villages de vacances ont fermé ou tournent au ralenti) Les difficultés économiques actuelles, c'est la faute des yachties.

Le président de Polynésie en personne invite à s'en aller ces boucs émissaires qui détournent l'attention des vrais scandales : la vente à des trusts privés des joyaux du patrimoine polynésien tels que les atolls de Tetatoa et Nukutepipi sans que la population en retire le moindre avantage, les sommes astronomiques dilapidées à Tupaï pour en faire un centre de vacances de VIP et dont il ne reste plus que des ruines... Les centaines de millions évaporés pour des réseaux d'assainissement incomplets, ou des marinas en projet car on reproche aux voileux de s'installer un peu partout, mais là aussi les crédits destinés à créer ou agrandir les marinas se sont perdus qui sait où...
Salauds de plaisanciers, si tout va mal, c'est de votre faute !

L'équipage
26 mai 2020
26 mai 2020

Bien triste , étant passé en 83 , puis en 97 et en 2012 en voilier on sent bien les interdictions qui se sont développées .

26 mai 2020

Ceux qui ont eu la chance d'aller plusieurs fois en Polynésie Française n'ont pu que constater que le paradis local se dégradait entre chaque passage.

Pour moi, le grand virage eu lieu quand la télévision est arrivée par satellite avec les multiples chaines accessibles.
Comme en métropole, chacun regarde son écran dans sa boîte! Plus de sortie le soir comme du temps où il y avait une seule chaine.

Tout fout le camp.

Nota:
les ethnologues rêvent d'étudier les polynésiens à qui on retirerait tous les gadgets modernes.
Retourneront-ils au temps d'avant sans problème. Certains le pensent!
Ce serait possible dans la mesure où leur vie est conforme à leur grammaire (ou l'inverse): pas de conjugaison au futur ou au passé, juste le présent!

26 mai 2020

Erratum : tetatoa il faut lire Tetiaroa.
Sinon oui, moi aussi j'étais venu il y a 30 ans, la mentalité était beaucoup plus cool.
Aujourd'hui les populations de Tahiti et Moorea sont manipulées pour détester les voileux accusés d'être responsables de tout ce qui ne va pas. Et petit à petit ça gagne les autres îles. J'ai passé près de 2 ans à Huahiné, et j'ai vu évoluer les comportements.
Et contrairement à ce que prétendent les démagogues, il y a de moins en moins de bateaux !
En 2010 826 voiliers sont arrivés en Polynésie. Mais en 2015 ils n'étaient plus que 556. Depuis le chiffre s'est stabilisé entre 400 et 500.
Par comparaison, Aotearoa NZ accueillait 669 voiliers à la même période.

Répartition par pays en PF : USA (143), Australie (43), Nouvelle Zélande (39), Canada (23) divers pays (86) = 334 autorisés à rester 3 mois avec impossibilité de renouveler leur visa sur place.
Une aberration : chasser des gens qui ne demandent qu'à dépenser leurs dollars ici quand on se plaint que le commerce périclite !
Pour des séjours de 3 ans : France (90) et le reste divers pays de l'U.E en tout 222.
Mais c'est contre le pavillon français que la vindicte se déchaîne le plus.

Source des chiffres : cornellsailing.com[...]ateaux/

29 mai 2020

C'est vrai que quand on connaît les contraintes pour faire quelque chose sur le littoral en France métropolitaine, surtout en zone natura 2000, il faut une multitude d'études d'impact et les contraintes sont multiples (par exemple pour l'éolien en mer)

Et à Tétiaroa, (île de Marlon Brando) on est passé d'un état sauvage (il y avait eu une tentative d'hôtel mais abandonnée) à la création d'un hôtel de luxe (et le mot est faible).
Cela a nécessité de défoncer la barrière de corail, de creuser dans le lagon, et ensuite évidemment d'avoir de la production électrique et du rejet d'eaux noires grises et de toutes les couleurs, et quid du traitement des déchets de cet hôtel (c'est traité ailleurs ou ça finit en mer???)
Et tout cela avec la bienveillance des autorités locales.

26 mai 2020

ah oui, cela ne s'améliore pas la1ere.francetvinfo.fr[...]02.html

26 mai 2020

Droit de réponse des plaisanciers à l'attention des médias

voiliers.asso.pf[...]/

26 mai 2020

Salut à tous, conclusion de tout ça, comme pour les zones à pirates, éviter les endroits où les plaisanciers ne sont pas les bienvenus, c'est dommage mais plus sage. Je pensais m'y rendre un jour mais si ça continue dans ce sens je n'y passerai pas, j'irai ailleurs, la terre est grande et il y a certainement encore d'autres paradis plus accueillants.

26 mai 2020

Hello,
J'ai eu de mauvais retours également, en direct d'un bon pote encore sur place... les Marquises qui semblent encore "épargnées" ...pour combien de temps?
Il semble y avoir de plus en plus de bateaux sur place...
Moi qui pensait reprendre un bateau pour traverser le Pacifique, je suis en train de sérieusement envisager d'autres options pour mes voyages à venir, peut-être même plutôt terrestres que maritimes...

26 mai 2020

c est devenu trop chiant , a zapper rapidement

27 mai 2020

Election + COVID 19 = on ressort les vielles rancœurs. Dommage !!

27 mai 2020

Les rancoeurs sont nées il y a déjà quelques années quand des zélotes du tavini huiraatira (parti indépendantiste en perte de vitesse) ont répandu la rumeur sur "Radio Cocotiers" que tous les yachties toucheraient de l'argent du gouvernement !
Dans un pays où il n'y a ni RMI RSA, ni CMU, ni assedic, évidemment ça a choqué les miséreux qui "font faapu", un peu de culture potagère, en plus de la cueillette et de la péche pour survivre.
L'affaire s'est corsée quand il est apparu que des investisseurs en gros catas de charter, bénéficiant de toutes sortes d'aides publiques, embauchaient peu de locaux et ne reversaient rien contrairement à leurs engagements, et que certains après avoir exercé le temps de toucher les primes, mettaient le cap vers d'autres cieux, Australie, Californie ou Hawaï.

La détestation des plaisanciers peut être aussi corrélée aux jeu de chaises musicales d'alliances et de fâcheries politiques entre 2004 et 2013 quand Oscar Temaru le chef du Tavini élu 5 fois Président, a été chaque fois renversé par ses alliés du moment qui lui reprochaient son manque d'intérêt (ou de compétences ?) pour la gestion du Territoire.

A l'époque, le rôle du voilier Ouvéa dans l'affaire du Rainbow Warrior était encore présent dans les mémoires, au besoin on ne manquait pas de le rappeler, et "Radio Cocotiers" a commencé à accuser des yachties français d'être des agents du service action du SDECE en mission de déstabilisation !!!

Par la suite, la crise économique, la mauvaise gestion, quelques détournements de fonds, ont incité certains élus à désigner des boucs émissaires.
Les accusations de pollution et de travail au noir, exprimées sur les vraies radios, ont commencé à déferler sans que les "coupables" aient la possibilité d'y répondre... Suscitant des réactions de réserve voire d'hostilité chez des tenanciers de roulottes où on était pourtant bons clients !
C'est d'autant plus grave que la plupart des médias locaux et la culture ma'ohie traditionnelle continuent à accorder une confiance aveugle aux chefs, dès lors qu'ils sont doués pour "orero", des discours démesurés mêlant religion, humour, poésie, mythologie et promesses politiques.

27 mai 2020

Tout ceci fait penser à du populisme en version pareo...

28 mai 2020

Si je comprends bien, on est devenu les maghrébins de la Polynésie :-)

16 juin 2020

excellente remarque!

28 mai 2020

Combien d € la france envoie en polynésie ??

28 mai 2020

Je n'ai pas fait les comptes mais il suffit de bouger pour constater que la quasi-totalité des archipels du Pacifique sont des pays du tiers ou du quart monde, sauf les deux qui ont un grand frère bienveillant et généreux : Hawaï et la P.F
L'Australie et la NZ sont assez radins avec leurs dépendances et états associés.

28 mai 2020

j ai bien vu la différence en continuant le voyage , Les Tongas , les Fidjis , pas pu faire le Vanuatus . J imagine qu une partie de mes impots passent en Polynésie , on peut donc avoir un peu de sympathie ( mon dernier passage en 2015 était correct sans plus )

29 mai 2020

wikipedia :

La Polynésie française est passée d'une économie de comptoir à une économie de garnison8 avec l'installation du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP).

Quand le CEP a cessé ses activités, la France a signé le « Pacte de Progrès » avec le gouvernement territorial afin de compenser la perte de ressources financières. Il était initialement prévu pour 10 ans (1996-2006) et pour un montant d'environ 1 milliard de francs français par an (environ 150 millions d'euros, environ 18 milliards de francs pacifique par an)9; cette limite a ensuite été reportée et enfin pérennisée en 2010 sous forme de trois dotations10. Les transferts financiers directs de la métropole vers la collectivité Polynésie française en 2006 correspondaient, selon la cour des comptes11, à 590 millions d'euros : 232 millions d'euros sous forme de subventions et 357 millions d'euros par le biais des salaires des enseignants. En comparaison la valeur des exportations était de 12,5 milliards de francs (dont 7,6 milliards liés aux perles) en 2009.

L'État français publie chaque année le montant des dépenses de l'État en Polynésie française : 179 milliards de francs en 2010, soit 1,5 milliard d'euros (environ 34 % du PIB soit sensiblement le niveau de la fin des années 1980). Ce montant est essentiellement composé des salaires des enseignants, du versement des pensions aux agents de l'État installés sur le territoire, des coûts des missions régaliennes assumées par l'État : Justice, Sécurité... Aucun impôt ou prélèvement n'est perçu par l'État sur le territoire. Le taux des prélèvements obligatoires (fiscalité et prélèvements sociaux) est de ce fait assez modéré mais a considérablement augmenté, passant de 27 % en 1995 à 38 % du PIB en 201012, du fait notamment de la mise en place de la protection sociale généralisée et de la multiplication d'établissements publics.

28 mai 2020

@Victor_bis : Toi qui semble bien connaître la Polynésie, j'aurais une question sur un truc que j'ai toujours entendu, et je voudrais savoir si ce sont des rumeurs ou pas ( c'est pas du trollage hein).

Quand la marine a quitté Muru, elle a voulu donner tout son matériel à Tahiti. Malheureusement, le gouvernement tahitien a voulu imposer des taxes douanières sur ce matériel. Comme la marine n'a pas voulu, elle a mis son matos sur des barges et a coulé ça par des milliers de mètres de profondeur. Bulldozers, camions de pompiers (certains neufs) etc....

Je me suis toujours demandé si c'était vrai.

28 mai 2020

C'est pire ! Une grande partie du matos a été coulé dans les lagons, et le mot "lagonisation" est resté pour dire quand on se débarrasse de toutes sortes d'épaves.
Pour l'anecdote, on croit en France que les Ma'ohi sont en colère d'avoir été irradiés. En fait cela ne concerne qu'une minorité qui réclame des indemnités justifiées.
Mais autrement, quand tu parles avec les gens, la quasi totalité regrette le bon temps du C.E.P où l'argent coulait à flot, où les Popaa ne regardaient pas à la dépense, et où la France offait des emplois pas trop fatigants et bien payés pour moderniser la Fenua.
Le plutonium dans le corail posait alors moins de problèmes que nos ancres !

01 juin 202001 juin 2020

Pas tout à fait vrai, du matériel a été déplacés vers des atolls; exemple centrale électrique (ou de désalinisation je ne me souviens plus) à Hao. De plus les installations hors Mururoa et Tématangui ont été récupérées par les autorités locales.

Pour la lagonisation, les us et coutumes du CEP avaient évolué avec l'océanisation des matériels inertes durant les années 80.
En effet, le CEP avait constaté que la lagonisation n'était pas vraiment bonne pour l'environnement.
Des campagnes pour remonter les déchets toxiques étaient parfois entreprises.

Par ailleurs, mettre 3000 personnes sur un atoll est une énorme concentration humaine comparée à celles des autres iles polynésiennes, hors Tahiti bien sûr.
Et toute concentration humaine ne peut qu'induire des pollutions. Et je ne suis pas convaincu que le CEP faisait pire que locaux. Il suffit d'aller trainer ses docksides sur la côte sous le vent du lagon des atolls habités que par des autochtones, la quantité de déchets industriels est désespérante.

Enfin, pour les irradiés, dans la mesure où on cherche, on trouve.
L'exemple métropolitain des tests covid actuels en est un parfait exemple.
Logique qu'on trouve des cas de cancers parmi les 60 000 personnes (estimation à la louche, 3000/an pendant 30 ans, avec les PRL qui étaient les permanents du site) ayant posé les pieds à Mururoa.

01 juin 2020

@Polmar: Merci pour ces précisions. "L'océanisation" , quel beau mot pour dire qu'on jette tout à la baille.... :(

28 mai 2020

Le déchainement sur facebook est assez impressionnant...

28 mai 2020

@Gildas, peut-être ce PDF, mais à vérifier.
D'autres lectures :



29 mai 202029 mai 2020

je connais bien la Polynésie pour y être arrivé en 1972 à l'age de 14ans , avec mes parents en voilier.
j'y ai fait mes années de collège et de lycée. bac en poche je suis parti, en courant, faire mes études en France. Depuis j'y retourne très régulièrement ayant un frère encore la-bas.

Et ce que je peux lire sur ce fil ne m'étonne guère.
Je ne vais pas en raconter plus, craignant de me faire traiter de tous les noms d'oiseaux possible. Je peux juste dire que la société polynésienne est passablement raciste, et totalement inculte.

Ceci étant dit, je peux comprendre leur aversion pour les occidentaux et les français en particulier, que dirait-on en France si nos immigrés avaient tout, et les autochtones rien. Les belles villas sur les haut de la pointe Venus pour les premiers, et les bidonvilles des fonds de vallée pour les autres!

Bref la Polynésie est bien malade, et cela ne va pas s'améliorer, je le crains.
dommage, c'est l'un des plus beaux pays du monde, vraiment.

29 mai 2020

Hornblower, ta description est juste mais un peu incomplète.
D'abord la société est très métissée, la multiplicité des phénotypes et des patronymes en témoigne, sans parler du chauvinisme d'un archipel à l'autre. Exemple: un indépendantiste marquisien me disait qu'en cas d'indépendance, il n'accepterait jamais le pouvoir des Tahitiens et qu'il préférait "la colonie".

Ensuite il existe une bourgeoisie locale riche tant chez les Ma'ohis que chez les Haffas (métis) et les Tinitos (Chinois)
Pour simpifier, les premiers et les seconds tenaient la politique et les marchés publics, les troisièmes l'économie et le commerce, mais les rôles tendent désormais à se mélanger. Surtout chez les plus jeunes qui ont fait des études en Europe ou en Amérique et pratiquent l'exogamie.

Enfin dans un pays classé par "Transparency international" comme un des plus corrompus, il y a ceux qui se goinfrent (pas forcément des Popaa, la plupart sont des fonctionnaires qui ne font que passer) et des autochtones peu éduqués qui suivent les mots d'ordre, car le statut d'autonomie de 2004 qui fait de facto du Fenua un état associé, n'a pas réussi à éliminer le culte du chef, une constante culturelle millénaire chez les insulaires, instrumentalisée par tous ceux qui y ont intérêt.

J'ai assisté hier soir à un débat affligeant sur l'avenir du tourime en P.F. Pas une fois l'impact des yachties sur l'économie locale n'a été évoqué. Et c'est à peine si on a abordé la situation difficile des "pensions". Par contre, les représentants des hôtels de luxe et des paquebots de croisière,
pleurnichaient sur leurs profits évaporés et réclamaient encore et toujours plus d'aides publiques !
Problème : les esprits simples nous assimilent à ces individus.

30 mai 2020

@victor bis
bien sur, la description que je fais de la Polynésie est très incomplète. Dans un post, sur un réseau social, il est impossible de faire une rédaction de 6 pages si on veut être lu ! j'ajoute qu'il est aussi très difficile d'exprimer une opinion (qui n'engage que moi) sans se faire incendier et donc forcement on rentre pas trop dans le détail.

Après, je pense qu'il faut raison gardé quant à l'apport des voileux à économie locale : 500 voiliers qui dépense quelques euros par mois sur l'archipel pour se nourrir, ça ne fait pas grand chose dans le pib de la Polynésie.

Et pour finir, a ceux qui avaient pour envie l'idée de naviguer la bas, il ne faut pas y renoncer même si l'ambiance y est parfois pesante et si les conditions de navigation entre les iles et les atolls ne sont pas si facile. Ces lieux sont magique, vraiment.

30 mai 2020

Dire que les voileux ne dépensent que "quelques euros par mois" c'est inexact, et cela fournit des arguments à ceux qui voudraient les faire dégager au prétexte qu'ils profitent de la Polynésie (sic)
La plupart des yachties ne sont pas des clochards des mers, ils ont des revenus de placements ou de retraites. Le babacool sur son ferrociment déglingué, y'en a plus des masses !

Les marinas sont pleines à craquer avec des tarifs comme sur la côte d'Azur.
De plus en plus de mouillages sont obligatoires sur bouées, à 3000 FP la nuit soit 25 €
Les voileux font travailler les services de carénage et de mécanique, les shipchanders, ils louent des voitures pour se déplacer et visiter, achètent dans les supérettes et consomment dans les roulottes proches des marinas et des mouillages.

Ceux qui veulent rester doivent payer un droit de papeetisation et diverses taxes de l'ordre de 20% de la valeur du bateau (en plus de l'expert assermenté obligatoire)
Pour tout objet importé d'une valeur supérieure à 20.000 FP (166 €) taxe de 30% (20% si ça vient de France) Il faut savoir que 40% du budget du Fenua est couvert par les taxes douanières.
En théorie il existe des exemptions pour le matériel nautique mais il faut prendre un avocat pour les faire appliquer !

Last but not least, les yachties sont les seuls touristes à l'heure actuelle, et sans doute pour un bout de temps. Les derniers hôtels encore ouverts ferment les uns après les autres et licencient. Quant au paquebots de croisière, les réservations se sont effondrées, les images des malheureux prisonniers à bord ont fait le tour de la planète et comme Corona 2 le retour est toujours possible...
Ceci dit, j'adore té Porinetia, j'y ai de la famille et des amis, leur nonchalance me convient, et pour rien au monde je ne reviendrais en France. Mais cela n'exclut pas la lucidité et le réalisme.

30 mai 202030 mai 2020

"cela fournit des arguments à ceux qui voudraient les faire dégager au prétexte qu'ils profitent de la Polynésie (sic)"
désolé, ce n'était pas mon intention. Mais il y a un fond de vrai dans ce que je vous dis à propos de l'apport économique des voiliers de passage dans l'économie locale. Vous devez en convenir, avec un peu de bonne foi.

Mais vous avez, je trouve, un regard très eco centré sur la problématique des yachties. Je pense que ce problème est très anecdotique quant aux problèmes sociétaux et économiques de la Polynésie: corruption au plus haut niveau, stupidité et imbécilité chronique de la classe politique locale, ignorance, nonchalance (fainéantise?) élevé au rang d'art, alcool (ah la Hinano, une des meilleures bières au monde), pacalolo etc... Et je ne vous parle pas des problèmes de pédophilie, viol, et autre inceste (c'est vrai de cela, on en parle moins! Si vous avez des amis enseignants là bas, questionnez les, vous serez surpris) etc...

Mais je comprends que vous ne souhaitez pas rentrer en Europe, le "fenua" est tellement beau. Et j'y retourne encore et encore, et pas que pour voir ma famille. Peut être irais-je emmener ma quille pour ma retraite là bas, quoiqu'il y a encore tellement de coin où je ne suis pas allé? j'ai encore le temps d'y réfléchir :-)

bien à vous.
dom

29 mai 2020

C’est bien dommage tout ça... j’avais le désir de boucler mon tour du monde en y faisant un long séjour mais franchement je crois que je vais rester dans les Caraïbes, plus sympas, ouvertes et beaucoup moins chères et contraignantes

30 mai 2020

Dire que les Caraîbes sont plus sympas et ouvertes que la Polynésie est une vision très contestable, mais bon, à chacun son appréciation.

Toujours est-il que la dégradation de l'ambiance en Polynésie est bien triste, mais quand même je me pose la question de savoir si l'augmentation du nombre des bateaux de plaisance, n'est pas, au moins en partie la cause de ce malaise...et j'ai aussi l'impression que les bateaux restent trop longtemps dans cette région, en effet la Polynésie est un paradis, au moins pour ce qui concerne la beauté du pays, mais cette région ne devrait être qu'une escale, car le paradis on s'y emmerde dés qu'on y reste trop longtemps, et on fini aussi par emmerder les autochtones. Quant à l'apport économique des voiliers, j'ai quelques doutes...

Perso j'ai adoré cette région, c'était dans les années 90, mais je ne me serais pas vu y rester scotché. Pour autant, et je m'adresse à ceux qui rêvent d'y aller, allez y, profitez de cette région magnifique, et...partez avec vos souvenirs, car vous n'êtes pas chez vous ici.

Ps-Il n'y a pas non plus que la Polynésie française...

31 mai 2020
30 mai 2020

A lire tout ça, la Polynésie devient de moins en moins tentante. Peut-on l'éviter et passer ailleurs pour traverser le Pacifique ?

30 mai 2020

panama - galapagos - (marquise) - kiritimati - etc...

30 mai 2020

c est un grand territoire , sur la route entre Panama et Torrés , quai impossible de ne pas s arrêter , Le vision après x jours de mer des Marquises est magique , et la visite des iles aussi . Dommage si l ambiance se dégrade

30 mai 2020

"vous n'êtes pas chez vous ici"

Je te rassure, la plupart des visiteurs des mers ne s'incrustent pas, la PF est une étape de leur TDM, ils n'ont pas envie de payer la taxe de papeetisation, et après quelques années de vie sur l'eau, les femmes et les enfants aspirent souvent à retrouver la terre ferme et la vie à l'européenne.
Rares sont ceux qui, comme moi, finissent par s'installer dans un faré.
Et j'ai de bonnes relations avec les autochtones tant que j'évite de dire comment je suis arrivé ici.

Cela dit, affirmer qu'on n'est pas chez nous ici ne résiste pas à 2 arguments :

1/ Les chiffres sont difficiles à trouver car, comme sur tous les sujets sensibles, les politiciens éparpillent l'info. Néanmoins les voici : le budget 2020 de la PF [avant covid] s'élevait en francs Pacifique à 172 milliards de dépenses pour 130 de recettes. Le différentiel 42 milliards soit 350 millions d'euros étant couvert par la France, auxquels il faut ajouter la "rente nucléaire" annuelle de l'ordre de 100 millions € et les annuités de la dette publique s'élevant à 80 milliards.
Ces chiffres ne prennent en pas en compte les dépenses pour le fonctionnement de l'enseignement, de la justice et des militaires qui assurent l'ordre public et contrôlent la zone économique exclusive qui serait pillée autrement par les chalutiers chinois et coréens (la raréfaction relative de la ressource halieutique ne viendrait-elle pas plutôt de là que des voiliers ?)

2/ Aux élections 2018 des députés à l'assemblée de Polynésie, à la proportionnelle, le Tavini (indépendantiste) a obtenu 8 sièges sur 57 quand, 15 ans avant il faisait et défaisait les majorités.
Les 2 autres partis "frères ennemis" opposés sur des questions de personnes sont autonomistes dans le cadre de la République. Ils affirment que le statut de 2004 leur convient et dès qu'il y a une dépense imprévue [covid ou tornade] ils actionnent leurs relais en France pour des dotations exceptionnelles.
Ceci étant, je serais partisan d'un référendum sur l'indépendance afin de clarifier la situation...
En précisant qu'en cas de "oui" la France arrêterait de raquer, comme a fait l'Angleterre avec ses anciennes colonies insulaires qu'il suffit de visiter pour voir la différence avec nous.
On peut noter que chaque fois qu'on évoque le sujet, le Tavini explique qu'en cas d'indépendance, l'aide économique devrait être maintenue. Bref, le coco, l'argent du coco, et le... sourire de la vahiné !

31 mai 202031 mai 2020

je me demande si ce ne serait pas surtout aux français de métropole d’être consultés sur l'indépendance de la Polynésie; après tout c'est bien eux qui finance la nonchalante danseuse? non? ;-)

31 mai 2020

Je ne suis pas bien renseigné sur la PF, je le dis tout de suite.

J'ai l'impression que l'indépendance des colonies est aujourd'hui une vue de l'esprit. Et plus particulièrement de cette colonie.

Il y a longtemps le conquérant aspirait les richesses des territoires conquis qui devaient payer un tribut. Sinon le conquérant plus fort que toi revenait te péter la gueule.

Aujourd'hui c'est l'empire qui donne aux Colonies.

Et la PF n'est même pas un DOM à qui l'on impose nos lois comme aux Antilles, c'est une COM. Ils font quasiment ce qu'ils veulent avec leurs lois. J'avais lu l'an dernier, que nous l'empire, en droit régalien, on avait choisi de garder les armes, "pour l'ordre", lol, officiellement "la défense", pour faire bien, la police et l'armée. C'est tout. Traduisez pour leur taper dessus si ils se montent un peu trop le bourrichon. Pour le reste ils font ce qu'ils veulent. La viande aux hormones US et NZ ? Interdite en métro ? allez en PF ils prennent.

Donc je vois pas bien le problème, si ce n'est une fierté locale, des politiciens qui surfent sur la vague de la nature belliqueuse de l'homme primaire mal éduqué qui veut que l'autre différent parte loin. Mais à nouveau je suis très mal renseigné. je le dis. Il y a du avoir dans l'histoire des tensions entre les ehtnies, comme partout, et puis comme d'habitude, ça dort, ça gonfle de pue et ça fini toujours par péter.

J'avais lu un super essai, il y a longtemps, je ne me souviens plus, qui expliquaient très bien que dans un empire, ce sont toujors les régions les plus excentrées qui sont toujours les moins intégrées, qui s'identifient le moins dans l'appartenance au groupe, et qui ont cette résilience extrème à perpétrer leurs traditions, leurs héritages, etc. En métropole cela se vérifient : On a les bretons, les Alsaciens, les Basques, les Corses. TLes 4 coins ! On a jamais entendu un Auvergnat fueuler "Ouais Indépendaaaance" ! Donc la PF, de l'autre coté de la terre. Sans blague. Ils sont juste humains en fait. Humain et un peu inculte. Parce qu'un xénophobe cultivé, je n'en connais pas.

31 mai 202031 mai 2020

tant qu'a développer ce sujet il serait intéressant d'étudier les raisons pour lesquelles les états gardent et subventionnent leurs territoires d'outre-mer, raisons économiques, stratégiques et géopolitiques, avantages et inconvénients, etc... et pour les territoires qui nous concernent nous enverrions notre rapport au ministère des Outre-mer.

ps/ de BWV988 : "le paradis on s'y emmerde dés qu'on y reste trop longtemps"
c'est pas faux ...

31 mai 2020

La P.F est un melting pot, où contrairement à ce qui s'est passé ailleurs, l'indigène a colonisé le colon.
Tout simplement parce qu'à toutes les époques, le mode de vie local a paru plus gratifiant et a été adopté par beaucoup de nouveaux arrivants.
Après plus de 200 ans de mariages inter-ethniques, il y a des tas de gens avec un prénom tahitien et un nom de famille breton, corse, anglais, allemand, polonais ou chinois. Ou à l'inverse des prénoms de ces différents pays ou régions et un nom de famille typiquement ma'ohi.
Il est à noter que, pendant les deux guerres mondiales, alors que rien ne les y obligeait (certains insulaires comme à Huahiné sont restés apatrides jusqu'en 1947 !) on n'a pas manqué de volontaires pour se battre contre les ennemis de la France, et la PF s'honore d'avoir été la première colonie à démettre le gouverneur pétainiste.
Bref, rien n'est simple...
Et il serait paradoxal que la France qui accueille des gens du monde entier renie ses lointains cousins des antipodes, pour un coup de mauvaise humeur qui j'espère passera.

31 mai 2020

La Polynésie française représente une énorme surface maritime. Stratégiquement, c'est extrêmement intéressant pour la France car dans toutes les discussions internationales relatives à la mer, cela nous donne un poids très fort quand les décisions sont en relations avec le pourcentage de surface maritime de chaque pays.
Nous avons actuellement le deuxième espace maritime mondial et l'exploitation potentielle des fonds marins est une des raisons de cette stratégie.
Ça va bien au delà de la simple question de relations inter communauté au Fenua.

01 juin 2020

La France s'intéresse toujours à la PF:
Décret n° 2020-590 du 18 mai 2020 établissant la limite extérieure de la mer territoriale au large de la Polynésie française

www.legifrance.gouv.fr[...]exte.do

01 juin 2020

@Polmar: comme les autres territoires français en fait, c'est le projet
C'est le Shom qui s'occupe des délimitations maritimes limitesmaritimes.gouv.fr[...]/

01 juin 2020

ok mais concrètement quel est l'intérêt d'avoir la deuxième plus grande surface maritime mondiale ??? est-ce que les avantages compensent les inconvénients ?

01 juin 2020

@Quizas. En 1999 j'étais en Guyane pour le projet EXTRAPLAC (6 mois en Guyane j'ai adoré). Les levés ont permit d'étendre de presque 30% la ZEE française à cet endroit. On était super contents d'avoir réussi.

Après, comme dit Polmar, il se peut qu'il y ait des intérêts économiques, ou géopolitiques. Not My Business :)

01 juin 2020

Tous dépends des règles relatives à la propriété des eaux, fonds et sous sols marins qui existent ou existeront.
Si la zone économique est très riches potentiellement (exemple : les nodules polymétalliques qui existeraient sur les fonds marins), il est très tentant d'en être officiellement les seuls propriétaires.

11 juin 2020

A Papeete quelques jours après que les Zotorités aient invité fermement les plaisanciers pollueurs à dégager, dès que la navigation océanique sera autorisée, ces mêmes autorités ont mis en place une barge pour préparer l'élargisement de la passe du port de Papeete (30 m supplémentaires) et son approfondissement pour accepter des navires de 12 m de tirant d'eau.
Evidemment il faudra creuser les fonds jusqu'à 13 ou 14 m (les gros ont aussi un pied de pilote) et pas uniquement dans la passe comme annoncé, mais aussi à l'intérieur du port jusqu'aux quais.

Je me suis un peu renseigné : un navire de 12 m de T.E a en moyenne 250 m de long (2,5 fois un terrain de foot) sur 45 m de large.
Pour mémoire, les "Taporo" (cargos mixtes inter îles) font 80 X 14 X 5,2 m et les "Aranui" qui desservent les Marquises 117 X 18 X 5,5 m
Ce n'est donc pas la navigation commerciale indispensable au ravitaillement des archipels qui est visée, ni les porte containers aux normes Panamax (plus de 15 m de T.E et pour lesquels les infrastructures sont inadaptées) mais les paquebots de croisière qui subissent en ce moment une crise sans précédent : les réservations se sont effondrées par crainte de Corona 2 le retour.
Mais on spécule sur un afflux de croisièristes dans un futur incertain.

Si un ingénieur des T.P passe par ici, peut-il calculer au moins à la louche, combien de millions de tonnes de corail il va falloir dynamiter dans le platier et extraire des fonds ?
Sans aucun impact sur l'environnement ni sur l'écosystème bien évidemment...
Quant aux navires prévus, il est clair qu'ils ne pollueront en aucune façon le lagon et que les remous de leurs hélices ne causeront aucun dommage au rivage.
A la différence de ces salauds de plaisanciers qui saccagent tout avec leurs voiliers ! :-(

la1ere.francetvinfo.fr[...]18.html

13 juin 2020

@Victor Merci pour cette excellente recherche et ton partage de connaissance.

12 juin 2020

Bonjour Viktor bis

L’approfondissement de la passe de Papeete est un vieux projet qui remonte à la surface.
Il s'agit de permettre non pas à des plus gros paquebots, mais bien à des plus cargos de venir à Papeete.
Les navires sont aujourd'hui limités à 11 mètres à la passe mais de toute façon n'ont que 10.50 le long du quai long cours (quai de déchargement en zone douanière). S'ils approfondissent la passe, ils vont devoir refaire les pieds de quai plus profonds aussi.
Les navires de la compagnie CMA CGM par exemple se trouvent donc limités dans leur possibilités de charger plus pour les ports suivants Tahiti (Auckland par exemple).
Et ils menacent depuis longtemps de ne plus escaler en direct à Papeete, mais d'aller directement à Auckland, avec une reprise de charge là-bas sur des "feeders" (petits navires faisant des lignes secondaires).
Les autorités cèdent sans doute à un lobbying intensif sans réaliser que la nature, et le marché, ayant horreur du vide, si CMA CGM mettait sa mesure à exécution, d'autres la remplaceraient.
Et que le volume de ce marché étant essentiellement lié à la taille de la population, le fait d'approfondir ne fera pas augmenter ce volume.
Donc l’intérêt pour le contribuable ou le consommateur polynésien peut être questionné
Et que permettre à un gros acteur de verrouiller le marché est très inquiétant pour l'avenir, avec baisse de la concurrence et hausse à terme des taux de fret.
Quant à l'impact environnemental, et plus encore, l'impact sur les rives, sachant que la houle de nord ouest peut parfois être très forte, je n'ai pas de compétence pour y répondre, mais ce ne doit pas être négligeable.

12 juin 2020

Peut-être que les 2 projets sont liés maintenant car Nicole Bouteau ministre du tourisme a organisé le 9 juin une réunion stratégique sur la reprise du tourisme : beaucoup d'invités et de blabla (la France a importé son savoir-faire bureaucratique !) mais l'impact des voileux sur l'économie n'a même pas été évoqué. Sujet tapu.
Un membre de son cabinet répétait comme un perroquet : "l'avenir c'est les paquebots de croisière !"
(Les plus gros peuvent embarquer aujourd'hui de 2000 à 3600 passagers mais ce n'est pas assez ?)

Parmi les recommandations (avec subventions ?) aux groupes hôteliers, aux croisiéristes et aux compagnies de charter de luxe : "s'adapter à la clientèle internationale et offrir de l'authenticité."
Deux impératifs incompatibles.
Il suffit de comparer les spectacles pitoyables (ersatz d'aparima ou de ori) proposés aux passagers, avec les heivas de Tautira où de Tahaa où les rares Popaa étaient, commme par hasard, des yachties.

Même remarque avec le patrimoine archéologique (qu'ils ont su exploiter à Hawaï)
A Huahiné, au sommet du Mouatapu où subsiste un des rares maraés pyramidaux et quelques ahus en escalier, au milieu d'une forêt magnifique avec un point de vue exceptionnel, j'ai rarement vu d'autres visiteurs que des voileux, avec bouquin et plans pour s'y retrouver. Pour les touristes qui restent en bas au bord de l'eau, on a inventé des répliques dont un faré poté intéressant mais artificiel.

13 juin 2020

Pour mon avis personnel, ces technocrates se tirent une balle dans le pied. On commence à voir pas mal de sites ou zones touristiques qui n'acceptent plus ou avec réticence l'arrivée de ces "HLM de luxe" débarquant une cohorte d'humains pour une période courte et suivant un circuit type et formaté.
Le problème c'est que quand on se rend compte de l’impact négatif et du faible "rendement" et retour économique, il est trop tard, les baies, lagons et sites sont défigurés pour longtemps. Et c'est souvent les habitants "à temps plein" qui le constatent.
Merci Viktor pour tes retours objectifs et détaillés.

13 juin 2020

Ce qui est dit dans ce fil sur la Polynésie "française" est-il transposable à la Polynésie "non française" ?

13 juin 2020

A propos de la Polynésie non française, je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui, car le souvenir que j’en ai date de la deuxième moitié des années 90. Mais au moins à cette époque, dans des endroits comme les Cook, Tonga et Fidji, les voiliers étaient quand même bien moins nombreux qu’en Polynésie française, et surtout ils ne restaient pas, Il ne faisaient que passer…

13 juin 2020

A noter que le maire de Bora Bora, avant la crise de la covid 19, avait déjà pris un arrêté visant à interdire à partir de 2022 les navires de plus de 1000 passagers.

13 juin 2020

@ Marie-Jade : Gaston Tong Sang politicien caméléon (plus que la moyenne ici, c'est tout dire !) a cru satisfaire ses électeurs, "importunés" paraît-il par l'invasion touristique.
Ainsi les voiliers ne sont plus admis qu'en petit nombre et doivent annoncer leur arrivée pour faire une clearance d'entrée et de sortie, comme s'il s'agissait d'un état étranger !! (bien avant le covid)

Une fois acceptés, ils s'accrochent à des corps morts payants (3000 FP la nuit) une affaire juteuse concédée sans appel d'offres aux amis du maire... Qui ne sont pas tous assurés ! On l'a vu quand le mouillage "bricolé" d'un cata a lâché l'an dernier, le bateau allant percuter les bungalows d'un hôtel sur pilotis.

Résultat : Bora qui vivait du tourisme est en faillite, la plupart des hôtels ne rouvriront pas, et 3.000 personnes ont perdu leur emploi sur 10.000 habitants. Pire qu'après le passage d'un cyclone !

13 juin 2020

Quel rapport entre le fait que Gaston Tong Sang interdit les navires de plus de 1000 passagers et les voiliers obligés de payer des mouillages ?
On peut concéder qu'il peut prendre une bonne décision, au sujet des paquebots, et une moins bonne au sujet des voiliers, non?

13 juin 2020

Pour les paquebots c'est une bonne chose pour une petite île, mais quand GTS disait que le développement de la capacité hôtelière à terre ne devrait pas dépasser 1000 chambres (700 en service avant covid) pour "rester une destination haut de gamme" (sic)... Je me demande si d'ici 2022 les Bora-Boriens ne seront pas heureux d'accueillir des "gens ordinaires" dans des pensions abordables.
A moins de renvoyer tout le monde au faapu ?
Parce que pour les voiliers ce sera difficile de revenir sur les mesures restrictives sans perdre la face.

15 juin 2020

sur facebook une info ? comme quoi tous les mouillages sont inderdit ?

15 juin 2020

En fait, depuis bientôt 2 ans on s'acheminait progressivement vers des zones interdites aux mouillages forains, selon l'humeur des tavanas et la cupidité ou l'agressivité de leurs administrés. Avec le renfort des indivisaires de terrains vagues taxant le débarquement en annexe.

Profitant de la crise sanitaire (minime ici, 60 contaminés, 60 guéris, zéro mort) une nouvelle loi de pays veut que les mouillages sur ancre sont interdits partout sauf dans des zones bien délimitées, en attendant la mise en place généralisée de bouées payantes.
Mais même comme ça, on a assisté à des exactions et des menaces de la part des locaux obligeant des voiliers en règle à déguerpir.

Pour ma part, je me suis hâté de vendre "Moana" il y a un an, quand j'ai compris que le Fenua sombrait dans un délire paranoïaque attisé par des démagogues, lorsqu'à Tahaa île bien arrosée on a voulu me taxer pour un bidon d'eau, puis pour un mouillage sur ancre à Tapuamu, en me traitant de "profiteur" après que nos amarres aient été nuitamment détachées dans le petit port public d'Uturoa (Raïatea)

A Huaniné, des amis se sont retrouvés sur le platier après que le câblot de leur mouillage ait été sectionné, d'autres ont eu leur vieille annexe lacérée au ponton du Te marara pendant qu'ils faisaient le tour de l'île (ces "profiteurs" avaient loué une auto, mangeaient souvent aux roulottes et restos, et achetaient tous les jours des produits importés au Faré Nui !)
Les vieux Ma'ohis qui ont honte de ces comportements incompatibles avec leur culture t'expliquent que ce sont des jeunes défoncés à l'ice. Il y a une part de vérité. Mais pas que...

15 juin 2020

Si ils veulent pas, ils veulent pas. Ca ira peut être mieux dans quelques années. La terre est grande.

16 juin 2020

dommage a zapper et qu il se demerde .

16 juin 2020

et bien triste de dire ça après 3 passages en polynésie en voilier dont sur le premier , mon fils est né la bas ( clinique paofai )

16 juin 202016 juin 2020

la situation actuelle est surtout exacerbée par le fait que de nombreux voiliers sont aujourd'hui bloqués en Polynésie.
Tous les petits pays à l'ouest, et la Nouvelle-Zélande, sont pour l'instant fermés aux voyageurs, et ces voiliers s'entassent ici dans nos lagons.
On peut aussi se questionner sur le bien fondé de la loi autorisant les bateaux à séjourner trois ans en Polynésie Française sans être obligés d'importer le navire.
Cela a probablement été profitable aux chantiers navals, et autres vendeurs de matériel, mais ça a résulté à l'augmentation considérable du nombre de bateaux, et une certaine saturation des populations locales.
Le fait que certains navigateurs laissent pourrir leur rafiots dans les lagons jusqu'à ce qu'ils coulent n’arrange aussi pas les choses.
Ces comportements ne sont pas rares et nuisent gravement à l'image des voiliers en PF.
On peut néanmoins espérer que les tensions s'apaiseront (sans toutefois disparaître je suis d'accord) quand le voyage sera de nouveau permis.

16 juin 2020

Ou les voiliers pourrissent ? a part Taina ou peut etre une dizaine de voiliers a l abandons ? sinon ailleurs , rien ou presque rien

17 juin 2020

devant le Maeva entre Taina et le Beachcomber, pas plus tard que la semaine dernière, on pouvait voir la proue d'un voilier dont le reste est immergé.
Il y a eu un catamaran qui a coulé devant le Beachcomber.
J'ai vu il y a quelques temps un voilier dont seul le mat émergeait derrière le motu Tapu à Bora.
Il y a un problème avec ces bateaux qui sont abandonnés par des gens qui souvent quitte le territoire.
Et ça contribue à donner une image négative des "voileux" auprès des populations locales.
Peut-être un système de cautionnement serait à envisager afin d'éviter ces pratiques ?

17 juin 2020

un térritoire grand comme l Europe et tu cites que qq voiliers en vrac , et les politiques font tout un foin ... Mais certains polynésiens ont la haine des metros venu de France grassement payés ....

17 juin 2020

mais payés par la france

17 juin 202017 juin 2020

certes, mais cela permet à la France d'avoir la main sur une surface maritime plus grande que l'Europe.
Beaucoup de fonctionnaires viennent prendre ici des retraites indexées grâce à la générosité des contribuables.
Et ne pas oublier que la France, après être partie d'Algérie, a fait 193 essais nucléaires ici dont 46 en atmosphère.
Et que pour ça la France a une dette considérable vis à vis des polynésiens.
Donc il me paraît tout à fait incongru d'insister sur le fait que le budget de la Polynésie est abondé par la France.
Le Vanuatu est maintenant une colonie chinoise qui ne dit pas son nom, et les chinois ont à Papeete un consulat qu'il serait sûrement très contents de transformer en ambassade:

16 juin 202016 juin 2020

Tout ça est bien triste et le confinement n’a certainement rien arrangé, mais il y déjà eu des fils qui parlaient de ces problèmes bien avant la crise sanitaire.

J’imagine qu’il y a plusieurs causes à l’origine ce climat malsain, mais le nombre important de voiliers qui arrivent et qui restent trop longtemps y est certainement pour quelque chose, d’autant que les infrastructures pour accueillir ces voiliers sont notoirement insuffisantes, et quand on ajoute l’action de certains politiciens véreux, on voit le résultat.
D’autre part il ne faut pas oublier que le Polynésien n’a pas le même rapport à son environnement que nous autres occidentaux. Le lagon au bord duquel il vit, c’est SON lagon, le poisson du lagon c’est SON poisson, et le voilier qui mouille à proximité de son faré mouille dans SON jardin, et quand il commence à voir plusieurs voiliers mouiller dans SON jardin, il a le sentiment d’être envahi … Je me souviens d’ailleurs d’une anecdote à ce propos en rapport avec l’activité de charter que j’ai pratiqué là bas ; j’avais emmené des clients en annexe pour remonter une rivière, lorsque nous sommes passé devant un faré ou une vahiné prenait sa douche…surprise, elle s’est cachée…que diriez vous quand vous prenez votre douche si un quidam regardait par la fenêtre ? Une autre fois, dans la même rivière, un mec nous a jeté des branches d’arbres en gueulant de manière agressive…bon, c’était peut-être le mec de la vahiné…

J’espère que les choses s’arrangeront car ce pays est vraiment extraordinaire, et mérite vraiment une escale, mais il faudrait que ça reste une escale, uniquement une escale...pas trop longue.

Ps- j'ajoute que les Polynésiens n'ont peut-être pas envie de voir leur pays évoluer comme les Caraîbes avec des milliers de bateaux qui squattent la région.

17 juin 2020

Les épaves visibles ne sont qu'un aspect du problème des bateaux abandonnés.
Pour parler de ceux que je connais, il y a sur quelques mouillages (Phaéton) et dans des marinas (Uturoa) des bateaux "oubliés".
Propriétaire parti sans laisser d'adresse après avoir éliminé toute possibilité d'identification s'il est français.
Les relances ne donnant rien, le territoire avait voté une loi permettant de les saisir après une mise en demeure infructueuse, et de les vendre à vil prix, ou de les désosser pour l'accastillage et tout ce qui est récupérable comme on fait pour ceux qui se sont mangé le récif.
Mais cette loi de pays permettant d'alléger les procédures et les coûts a été retoquée par le conseil d'Etat sur requête du haut commissaire (c'est plus cool que gouverneur colonial) dont on se demande en quoi cette affaire le concernait.

18 juin 2020

C'est marant j'ai récemment lu Alain Gerbault, je me demande bien ce qu'il penserait de la situation actuelle! (Quoi que j'ai peut-être une petite idée :)

Ibiza, un phare englouti...par l'urbanisation !

Phare du monde

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Ibiza, un phare englouti...par l'urbanisation !

2022