Âge moyen des voiliers vendus d'occasion...

En 2011, l'âge moyen des voiliers de plus de 6 m vendus d'occasion était de.... 24 ans !!!

Comment expliquer cet âge canonique ?

Les graphiques suivants (qui datent de 2001) montrent la répartition des années de construction en fonction de la longueur.
Pour les voiliers de 6 à 8 m, le pic des ventes a été atteint entre 1975 et 1980 (14000 unités entre 1976 et 1980 ans, 29000 entre 1971 et 1985)
Pour les voiliers de 8 à 10 m, le pic des ventes a été atteint entre 1976 et 1985 (12 000 unités en 10 ans)
Les voiliers de 10 à 12m sont nettement plus jeunes, sans parler des plus de 12 m.

Ces chiffres n'ont pas dû varier beaucoup depuis...(les ventes de voiliers neufs en 2012 (moins de 1400) par exemple n'ont représenté que 1,3 % du parc des voiliers)
Le parc des voiliers en France est donc ancien, le reflet du boom extraordinaire de la plaisance entre 1970 et 1985 qui concernait presque exclusivement des bateaux entre 6 et 10m... Donc il y a entre 40 et 25 ans....

Source: www.atout-france.fr[...]ion/378
Voici le tableau numérique (surtout pour ceux qui aiment les bateaux anciens...)

L'équipage
11 jan. 2013
11 jan. 201311 jan. 2013

âge moyen justement.

bateau vieux, donc pas cher, petit (les plus nombreux et âgés) donc rotation rapide, acheté par un jeune, qui le revendra vite sans perte pour plus grand, ou parce qu'il est pourri à la recherche d'un nouveau « pigeon ».

ca fait du volume de transactions face à des bateaux récents et chers. :reflechi:
Statistiques intéressantes. Où va tu chercher tout ça :mdr:

11 jan. 2013

Bonjour,

Merci Pytheas pour cet important travail de recherche et d'analyse. Il permet de remettre en place notre compréhension du problème au-delà des idées reçues. J'ai lu quelques PJ et notamment le CA fait au salon nautique sur les bateaux neufs. Entre 2010 et 2011, le CA progresse de 30% et le nombre d'acheteurs diminue de presque autant.
Quand on regarde toutes les dimensions du problème, il me semble que ce qui ressort massivement est l'absence de renouvellement de la population de plaisanciers.

11 jan. 2013

Tout à fait d'accord. La plaisance telle que nous l'avons connu et telle que nous la pratiquons encore sera morte dans une dizaine d'années.
C'est pas grave... Des milliers d'activités et de pratiques culturelles sont mortes le siècle dernier...Aux plus jeunes d'inventer ce qui leur convient (s'ils arrivent à résister aux multinationales qui veulent s'emparer de leurs porte-monnaie, sinon de leurs âmes...)

11 jan. 201311 jan. 2013

Je pense également que l'évolution et le mode de consommation des loisirs tendent à une plus grande rationalisation.
Ainsi les dépenses liées à la pratique du nautisme va peut-être rejoindre celle de la consommation de l'automobile.
Plus de location, moins d'achats en propre.
Ce mode de consommation favorise les grandes unités à destinations des sociétés de locations/charter, permettant aux passionnés occasionnels de profiter de belles unités.
Ceci permet également de comprendre l'évolution des chantiers, ainsi qu'une plus grande segmentation.
- des grands chantiers avec une production tournée vers une clientèle de masse, constituée en grande partie de sociétés de location avec des besoins spécifiques : des grandes unités, des prix plutôt bas pour des bateaux qui naviguent peu (en distance) mais souvent.
- des petits chantiers spécialisés pour des bateaux orientés TDM, des bateaux de petites/moyennes tailles orientés régates et croisières rapides.
- des grandes unités luxueuses avec des bateaux orientés croisières CNB/AMEL pour une clientèle de particuliers disposant de revenus confortables.

11 jan. 2013

Merci pour toutes ces informations, mais également au petit billet relatif à l'histoire de Belle-Île sur ton blog (cela touche très particulièrement des personnes modestes et très âgés ayant contribué personnellement à la sauvegarde du patrimoine architectural et religieux de l'île).

11 jan. 2013

Il y a derrière cette réalité la dimension socio-économico-démographique du pays (même si nous n'avons pas l'exclusivité de ce processus).
Très schématiquement :

La génération des baby-boomers qui a connu la période des 30 Glorieuses et sa capacité d'épargne.

La fracture générationnelle avec les descendants de cette génération (ceux nés à partir de mai 68), lesquels connaissent des conditions moins favorables à tous points de vue.

Les bateaux construits jusqu'à présent visaient les premiers. Et en effet, il est probable que les dynamiques de développement du marché de la plaisance qui avaient cours jusqu'à maintenant vont devoir s'adapter à cette donne inédite.

11 jan. 201311 jan. 2013

D'accord sur les constats faits plus haut, même si je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine tristesse face à cette évolution. J'aimerais que l'on rencontre aujourd'hui des gens comme Herbulot, Harlé, Vianney, stephan et quelques autres qui avaient comme motivation de permettre au plus grand nombre d'aller sur la mer. Il ne s'agit pas de reproduire le passé mais de trouver au "besoin de mer" comme le décrit si bien Hervé Hamon les moyens de se satisfaire.

11 jan. 201311 jan. 2013

Que veut dire avoir un bateau, Soleil, Bronzette sur la plage Av, naviguer dans les eaux turquoises, l'insouciance ....... ???
Non pour faire du bateau il faut :
- ne pas craindre le froid, l'humidité, le mal de mer,
- Attendre des heures et des heures voir des jours et des jours, être attaché, ne pas craindre la gîte, prendre son temps, ne pas vouloir communiquer avec le monde entier, etc etc.....
- Se permettre d'avoir un budget conséquent pour assumer l'entretien, le port, l'assurance etc etc
Cette sensation de liberté que nous avons sur nos bateaux est un élément que beaucoup ne comprennent pas.
Actuellement, si on n'a pas son téléphone portable greffé sur l'oreille, un loisir qui se pratique à la demande, "au zapping", une manière différente de gérer un budget (eh oui un bateau ça coute cher), alors, rien ne va plus.
Le bateau est une pratique qui ne plait plus à la "majorité montante" pour toutes ces raisons et bien d'autres socio-écomomiques comme le dit si bien Zitoun69.

La PLAISANCE est elle morte ? non, je ne le pense pas, elle sera différente, elle a vécu ces plus beaux jours, le courant inverse n'est pas près de se voir.....(je travaille avec des très jeunes et leur attitude face à l'effort, l'argent, la société en générale, me surprend et me déconcerte souvent).
Regardons les clubs de voiles actuels, les jeunes qui pratiquent régulièrement cette activité sont hyper-compétents, hyper mordus mais peu nombreux.
Je pensais que le prix des bateaux était le principal frein, mais je n'en suis plus du tout certain. J'ai fait de belles navigations avec un vieux petit bateau de 6m et je dépassais allègrement les 1500 Mn par an, sans eau courante, sans frigo, sans toilettes, et à 3,5 nds de moyenne, qui le ferait actuellement ?
Je pense qu'on se dirige vers 2 catégories :
Des grandes unités "renouvelées régulièrement" pour la location (une semaine dans l'été et après on fait un trekking en montagne)
Des bateaux très typés "régate" destinés aux plus mordus avec des personnes très exigeantes sur les voiles, le poids, le rating,.....
Les chiffres que Pandasail nous communiquent (superbe travail encore une fois), ne m'étonnent pas plus que cela.

En ce qui me concerne, plus je vais sur l'eau et plus j'ai envie d'y être...........
et mon bateau, j'espère le garder encore très longtemps ! ----> pas de renouvellement, de toutes les façons, je n'ai plus les moyens de le changer pour un équivalent

11 jan. 201311 jan. 2013

Les Herbulot, Harlé, Stephan sont arrivé dans un monde où il n'y avait rien. Ils ont bénéficié du même attrait que pour l'arrivée de l'automobile, et ont pu vendre comme des petits pain des produits relativement sommaires comme une 4CV ou un Vaurien, synonymes de liberté.

Qui serait assez téméraire pour relancer ce genre de produit alors que tout est saturé ?

Ceux qui les ont remplacé s'appellent Steve Jobs...et le besoin de liberté s'exerce autrement

11 jan. 201316 juin 2020

Bonjour

superbes statistiques à comparer avec l'endettement du pays depuis 1980...vous avez dit déclin?

11 jan. 201311 jan. 2013

le rêve de chaque plaisancier a toujours été le "mètre de plus".
La baisse (relative) du prix des voiliers d'occasion a permis à des gens de s'offrir des voiliers plus grands que celui qu'il auraient pu... en occasion-neuve (moins de 10 ans)
Après, le prix facial ne correspond pas forcément au vrai coût des choses (frais de port, entretien, renouvellement du matériel) mais a effectivement déshérité les petits bateaux au profit des plus gros...
En plus, un vieux voilier (plus de 10ans, toujours) gardera sa valeur en fonction de son entretien.

ben non !moi je reve de deux metres en moins !mais c'est vachement dur de trouver ce genre de bateau relativement reçent a un prix raisonable !

12 jan. 2013

Ne serait-ce tout simplement pas lié au fait que les bateau anciens constituent en terme de coût le tiquet d'entrée pour le monde de la voile habitable? En tout cas ce fut mon choix pour ne pas dire contrainte. De plus ces bateaux sont un formidable outil d'apprentissage. Le fait de devoir "mettre les mains dedant" est une bonne école. Leur robustesse permet aussi de tolérer quelques erreurs.
En fin effectivement leur côté évolue avec leur niveau d'équipement et leur état ce qui permet de limiter un peu les dégâts...

Comme il est rare de pouvoir de payer une bagnole neuve quand on est jeune ou qu'on a des moyens limités, les bateaux anciens font le bonheur de pas mal de monde.
Vives les vieux pots!!

12 jan. 201312 jan. 2013

philovent : "Comme il est rare de pouvoir de payer une bagnole neuve quand on est jeune ou qu'on a des moyens limités, les bateaux anciens font le bonheur de pas mal de monde.
Vives les vieux pots!!"

Tout à fait d'accord. Au départ c'est peut être un choix "par défaut".

Mais maintenant, pour ma part, même si mon budget me le permettait, je ne crois pas que je serais tenté par le neuf d'aujourd'hui, en tout cas pas par les unités des grandes séries qu'on trouve actuellement sur le marché. Je suis notamment très dubitatif face à la quête d'espace plane qui fait que les monocoques ressemblent à des cata (strophes ?). Et puis la question de "l'obsolescence programmée" m'inquiète. Sans compter que j'apprécie trop naviguer pour passer mon temps la serpillère ou le chiffon à la main comme le font généralement les propriétaires de bateaux neufs. Mais chacun trouve son plaisir là où il le souhaite ou là où il peut. Qu'aurais-je de plus avec un bateau neuf ? Franchement je ne vois pas...

12 jan. 2013

Je pense que la case "vieux bateau" nous permet aussi finalement de savoir vers quel programme de navigation on veut aller demain. Si je prends mon cas je me rends compte que j'ai de plus en plus de plaisir à rechercher à "faire marcher le bateau" et dans la régate. Je me pose donc la question aujourd'hui d'un peu plus grand et plus performant et surtout avec de multiples réglages. Il est donc probable d'ici un ou deux ans que je partirai vers un autre bateau. Mais grâce à l'étape que je vis en ce moment avec mon canote que j'apprécie énormément, mes critères seront certainement plus "affirmés" et l'investissement plus lourd.
Bref on se fait la main pour un coût modéré en se faisant plaisir. Je ne connais pas de gens qui sont passés par cette étape et qui le regrette. J'ai en mémoire par contre des cas d'achat de bateaux récents en premier bateau qui étaient des erreurs de casting. Le cout de la perte à la revente pour le coup fait très mal...

Re-vivent les vieux pots!!

12 jan. 201312 jan. 2013

Bonjour,
Je viens d'avoir 35 ans;
Je me considère donc comme étant quelqu'un de jeune (enfin j'espère !)
Je partage vos avis car mon expérience confirme ce que vous dites. Je suis un peu une exception dans la classe "jeune" !
Pourquoi ce constat ?
Par ce que quand un grand nombre d'amis de mon âge, quand ils ont appris comment j'envisageait de passer mon temps libre ne me comprennent pas. (sauf un copain mordu comme moi !)
Voici mon expérience:
Il y a 4 ou 5 ans, avec un ami, on a décidé de restaurer un vieux muscadet. 1 an de travaux, c'est là que plusieurs de mes potes ont commencé a dire : vous etes fou, il est pourri votre bateau !
Apres 1 ans, ce joli Muscadet a rejoint son élément naturel en bais de Quiberon.
Apres plusieurs Tour de Belle Ile, semaine du Golfe et simple navigations dans ce cion, je me suis dit que vraiment j'aimais la voile habitable. Rejoindre la grande plage de Houat et avoir le regard "des anciens" du genre " ah quel beau bateau, ça nous rappel des souvenirs ! " bah je trouve ça sympathique ! Toujours prêt aussi à donner des conseils. On nous dit aussi que voir des jeunes comme nous, c'est rare !
Mais suis-je vraiment un des rares trentenaire a supporter de ne pas avoir de toilettes à bord, encore moins une douche ? il faut croire que oui !
Beaucoup de mes amis disent , c'est bien mais je ne pourrai pas...
Je me demande vraiment pourquoi. J'ai vraiment l'impression qu'ils passent à coté de ce que justement on appel la liberté, le rêve, la prise de recul.

Après 2 ans, mon pote a conservé le muscadet (c'est lui qui l'avait quand même beaucoup financé !) et moi du coup, avec de la chance, j'ai dégoté un Etap 22i. Un peu plus spacieux qu'un Muscadet mais loin encore du confort d'un 10m !
On a fait de superbes navigation avec nos 2 bateaux, que de supers souvenirs. Certes, il faut entretenir, passer beaucoup de temps à terre pour tout ça. C'est ce que "les aures" ne comprennent pas non-plus.

Aujourd'hui, pour des raisons professionnelles, je me suis séparé de mon bateau car je suis pour 2 ans à Shanghai. Mais à coup sûr, à mon retour, je retrouverai une occasion dans mes prix, pour retrouver "cette liberté" !
Et ce nouveau bateau fera peut-être son metre de plus ;). Mon pote, lui, est en train de retaper son metre de plus: un Cognac va reprendre la Mer peut-être en 2013, sinon 2014 !!!

Merci à vous pour tous les conseils que vous nous donnez. Ici ou sur l'eau !

12 jan. 201312 jan. 2013

Superbe ta réflexion du jour, c'est exactement ce que je pense quant à l'évolution des mentalités sur la navigation avec un petit bateau.
J'ai eu un muscadet pendant une dizaine d'année et quels souvenirs, .........., juste un exemple de ce qu'on ne voit plus, arrivé sur la côte N de l'espagne, (venant de Ouistreham), je rentre dans un petit port de pêche et le lendemain matin un seau de poisson glissé délicatement par un pêcheur espagnol local nous attendait dans le cokpit ! ! Bon c'était en 1980 ! ! !

12 jan. 2013

Shangai.... Il parait qu'ils font de bonnes voiles pas cher!!
:bravo: :mdr:
Pas taper svp

12 jan. 2013

Yes, je suis dans the moyenne avec un bémol, mon canot est de 1979 et son achat en terme de taille est volontaire pour plusieurs raisons :
- Le coût de l'anneau (hé oui les frais fixes comptent aussi)
- La manoeuvrabilité en solitaire

En plus vu la vocation pêche-plongée pas question d'avoir une cabine en finition Hilton. Que du fonctionnel...

Pour revenir à l'exception, je pense faire partie de la relève avec mes 46 ans...

17 jan. 2013

Sur les 8 bateaux acquis (à qui? ben à moi), 6 étaient des vieilles occasions. Le dernier en date - Mai 2011 - est un cata de 1985. Les deux que j'ai acheté neufs n'étaient pas dispo sur le marché de l'occasion, donc c'est plutôt contraint et forcé que j'ai eu l'avantage de respirer à plein poumons la bonne odeur d'epoxy et de solvants lors des premières nav'...

Je n'ai jamais analysé le pourquoi du comment de cette préférence pour l'ancien; peut être que je n'avais pas envie d'attendre entre la décision de l'achat et la 1ère navigation?
A moins que mes goûts aient tjrs un temps de retard sur la mode?

J'ai eu qq années un Cornu. C'est clair que pour le coup, je n'aurai pas eu les moyens financiers d'avoir le même en neuf!
Mais pour les autres?

17 jan. 201317 jan. 2013

Excellentes questions... mais il y a tellement de réponses possibles selon les individus

Les premières qui me viennent en tête
- La diversité de l'offre d'occasion est stupéfiante (beaucoup de chantiers aujourd'hui disparus offrant beaucoup de modèles). On peut trouver le mouton à 5 pattes qui convient...
- Prix bien plus doux
- Il n'y a pas de fumée sans feu: si certains bateaux se sont très bien vendus, c'est qu'il n'étaient pas mauvais. Je ne peux pas faire une grosse erreur si j'en choisit un...
- Dans les tailles moyennes (8 à 10m), l'offre actuelle est limitée
- Les bateaux-caravanes, très peu pour moi...
...

17 jan. 2013

Oui, en y réfléchissant plus longuement, tu as raison; je retiendrai pour moi le fait de limiter les risques en achetant une valeur sûre, pour un investissement moindre que dans le neuf.
C'est comme ça que je suis devenu proprio d'un Karaté. Bon, au départ on cherchait un Arpège, sans connaître ce bateau plus que cela, hormis sa notoriété. Mais Arpège, Karaté, quelle différences? Ensuite c'est l'occasion qui fait le larron.

17 jan. 2013

un bon exemple d'un bateau âgé qui peut intéresser un néophyte voulant se tester à la petite croisière...

www.hisse-et-oh.com[...]-daimio

22 juil. 2013

En recherchant le fil sur l'âge de nos bateaux, tombé dans les archives, je suis arrivée sur celui-ci.
Pour ceux qui ont suivi l'autre, c'est un bon complément. Je le fais remonter juste pour faire partager le plaisir de le relire.

Môle du Cap D'Agde - France

Phare du monde

  • 4.5 (46)

Môle du Cap D'Agde - France

2022