2 jours heureux en bateau ..le jour où on l'achète et celui où on le vend ?

Bonsoir,

J'avais un Biloup 9m, vieux rustique et pas très rapide, mais que j'avais retapé, modifié, optimisé, entretenu, etc,etc,
Quand j'ai décidé de le vendre pour un nouveau projet, je ne me doutais pas que ça serait si difficile de m'en séparer.
Pourtant c'était pour un remplaçant bien plus adapté, plus moderne, plus rapide, plus tout...
C'est un petit jeune qui me l'a acheté. Il connaissait bien le bateau et voulais celui la. Je lui ai cité tous les défauts, je lui ai suggéré d'aller en visiter d'autres et comme il voulais vivre à bord, je lui ai laissé les clef pour y passer un week-end froid et pluvieux de Novembre avant de se décider.
On c'est revus après ce week-end, je lui ai demandé "Alors?", il m'a répondu "C'est bon, je le prend!" J'avais plus d'arguments on a signé et j'ai pu acquérir mon yacht actuel.

Je crois que ça sera encore plus dur le jour ou je devrais me séparer de ce fabuleux bateau qu'est le Comet 36... et pourtant pour tout le reste je suis assez réaliste et pragmatique, mais pas pour le bateau... c'est comme ça.

Pour mes bateaux, content le jour de l'achat. Heureux chaque fois que je naviguais. Triste lorsque je le revendais.
Mais peut-être que ceux qui ont une trapanelle sont heureux de s'en débarrasser ? :-)

Beau souvenir des rencontres de nos deux Hanse 370 il y a plus de 10 ans ! Je comprends cette émotion quand on tourne la page. Un bateau n’est pas qu’un véhicule, ce sont des tranches de vie. Bonne réussite dans tes nouveaux projets !

Oh que oui...En trente ans, 3 bateaux, et jusqu'à présent ils se sont suivis de très près, c'est la première fois que je fais les choses dans le bon sens et vends avant de racheter.

Donc certes avec l’argent de la vente il a réalisé d’autres projets , mais à quel prix 😉

Hello,
ouais, sans être un marin dans l'âme, j'ai bien eu les "boules" lorsque j'avais aperçu mon fidèle petit Capsun à l'horizon, avec son couillon de nouveau propriétaire à bord...
Après une courte mais néanmoins sympathique expérience en van VWT4, je me suis relancé...ma nouvelle monture me donnant entière satisfaction(je pars la rejoindre la semaine prochaine...), ça a un peu amoindri la vente du cata à l'époque.
Comme quoi, on s'attache, et on se détache aussi...c'est la vie!

VCC est mon premier bateau. C'est MON bateau ! Il me fait vivre mes rêves même si ils sont parfois cauchemardesques (panne de pilote, guindeau qui déconne, vanne de passe-coque bloquée, feu de mouillage oxydé, etc). Je viens de passer 15j dessus en Espagne, je suis à peine rentré que je pense à y retourner rapidement. Je ne pense pas le revendre, si cela devait arriver ce serait la mort dans l'âme. Quand j'appelle Patrice, son précédent propriétaire, pour des précisions techniques, il me dit : "qu'as-tu encore fait à MON bateau ?". Il l'a tellement choyé, que ça reste SON bateau !
J'ai été heureux quand je l'ai acheté, je suis heureux quand je suis dessus, que je navigue ou pas et ce sera un crève-cœur de le revendre si ça devait arriver. L'Amirale et moi avons encore plein de projets sur VCC. Inch'Allah 😉🤞

❤ bises au PPN 😉

@Meaban : l'achat d'un nouveau bateau avec tous les choix qu'il y a à faire, ça occupe.. ;-)

oui, surtout en neuf...l'idéal est de trouver une belle occasion récente, déjà aménagée, et un peu éprouvée.
A l'époque du projet Neel, je ne comptais plus les heures passées à trouver des sous traitants "corrects", à demander des devis, à relancer(surtout sur la Rochelle, hein...), à rechercher une assurance qui tienne la route également, sans compter les AR et échanges de mail, de coups de fil avec le chantier, et les (déjà)nombreuses prises de tête!
Et ça c'était avant la livraison de la "merveille", ça s'est encore plus gâté après, hein...

Je n'ai vendu qu'un seul bateau dans ma vie. c'était un dauphin entièrement en bois vernis. Ce bateau et moi étions nés ensembles, mon père m'y avait embarqué en couffin avant que je sache marcher. Quand ma soeur ainée a eu 15 ans et moi 13 il nous laissait partir seul pour des sorties de 2 à 3 jours (ça me semblait normal à l'époque, je me rends compte maintenant que ce ne l'était pas du tout). J'y ai passé toutes mes vacances d'etudiant, j'ai navigué de nuit, eu peur et me suis senti le roi du monde à son bord. J'ai initié mes propres enfants dessus... Lorsque mon père est mort j'ai du le vendre. C'était la voix de la raison mais je n'ai pas pu me rendre sur place le jour de la vente j'ai prétexté un empêchement et demandé à un ami de me représenter. Je n'aurais pas voulu que le nouveau propriétaire me voie pleurer comme une madeleine.

Je suis très heureux avec ma monture actuelle bien plus grande et qui me permet des escapades plus longues dans des conditions de confort acceptables, mais j'ai encore souvent la nostalgie de "mon" bateau.

Bonjour,
Pour mes 6 bateaux successifs, une belle excitation à l’achat. Beaucoup de plaisir pendant. Et de la nostalgie à la revente.
Par chance, chaque fois les nouveaux propriétaires étaient des gens biens, avec qui je suis resté en contact.
Pour la petite histoire, j’ai revendu mon Daïmio à la personne qui me l’avais vendu. Pas banal quand même. Daïmio que j’ai retrouvé il y a peu de temps à Port Haliguen aux mains d’un petit jeune très sympa. Boire un simple café dans ce bateau plusieurs années après a été un moment de forte émotion….
Bonne journée,
Patrice

de mon côté, je suis resté en contact avec l'ancien propriétaire de mon cata, ainsi qu'avec son constructeur, tous deux revus à plusieurs reprises...l'un était même venu à bord lors de la traversée de Paris, et m'avait fait une formation aux manoeuvres avec les deux moteurs, qui m'a été bien utile par la suite!
Pareil avec l'ancien proprio du mono, resté à St Martin.
J'avais, par contre, coupé les ponts très vite avec le jeune et arrogant américain à qui j'avais vendu le cata, et qui était en train de le transformer en mobil home flottant, avec chatières dans toutes les cloisons, même structurelles...

Vendre son bateau, ça peut soulager d’un poids malgré l’attachement qu’on pouvait avoir. Mais c’est généralement une page qu’on tourne pour des raisons plutôt désolantes (séparation, santé déclinante, revers financier, etc.), voire dramatiques (décès, accident, …).

@lulu 2, ça peut-être aussi pour réaliser un nouveau rêve et acheter un "encore plus mieux" ! 😜

Je comprends de vendre son bateau quand on change de programme " au lieu d aller en course on part aux antilles puis panama puis ... changer pour plus beau plus confortable plus rapide j arrive pas a comprendre c est un peu comme changer d epouse parce qu elle a vieilli qu elle a grossi et j en passe c est vrai que ca se fait comme de changer de bateau ca doit etre les memes
Moi j espere bien qu il sera mon compagnon jusqu a la veille ou je le laisserai pour partir pour LE long voyage le vendre c est pas possible donc je laisserai ca a mes heritiers

Tatihou, je suis dans cette situation, mon programme change. Un bateau n'est pas comme une voiture, tous les bateaux sont imparfaits mais quand ils sont adaptés au programme et qu'on y est attaché, on les garde.. Attention tout de même, ce n'est pas un cadeau à faire à tes héritiers surtout s'ils n'y connaissent rien : ils auront un truc de plus à gérer, peut être une place de port à payer en attendant la vente, qui se fera peut être n'importe comment...Quand il ne me sera plus possible de naviguer, je chercherai pour mon dernier bateau quelqu'un en phase avec moi, qui en prendra soin et le fera naviguer, peut importe le prix.

Ce fil me rappelle irrésistiblement la chanson d’Emmanuel Pariselle « La Nonchalante » qui exprime bien la tristesse de voir partir son bateau pour son dernier voyage.

Je vais surement passsé pour un fou mais :
- Joie à l'achat
- Plaisir des navigations
- Mais aussi heureux comme un gamin en fait quand il faut bricoler le voilier qu'on vient d'acheter pour en faire SON voilier. J'ai tendance à acheter un voilier en très bon état mais pas forcément équipé à un très bon prix pour pouvoir l'équiper par rapport à ma vision du voilier idéal en fonction de mon programme. Installer une cuve à eau noir, refaire l'électricité, ajouter des répétiteurs pour la nav, améliorer l'ergonomie du cockpit, optimiser les rangements, sécuriser les affaires,... Bref j'adore aussi les moments de bricolage entre les moments de navigation...
- A la revente : il y a toujous le pincement au coeur. Et après des moments de nostalgie. Je n'ose pas imaginer la vente de mon dernier voilier... Là je crois que ce sera horrible...

Le pire C’est certainement quand tu vends ton dernier bateau

Salut,

Je viens plaider coupable d’avoir honteusement exploité les diverses fonctions des moteurs de recherche et du forum afin de pousser Méaban à se séparer de son fidèle compagnon. Après avoir été encouragé à regarder plus attentivement les Hanse produits entre 2006 et 2009, et plus précisément les versions époxy par un autre membre du forum – qui se reconnaîtra –, après avoir visité un Hanse 400e à Roses – Espagne – puis un 342 à La Ciotat début mars, je m’étais mis en chasse d’un Hanse 370e. Chez un Helvète, le sens du compromis est plus fort que tout. Le hasard m’a fait trouver le blog d’un Hanse 370, parti de Fréjus pour une boucle atlantique en 2010-2011. Le Hanse de Powhatan – ou Aquilon désormais, pour ne pas le nommer et jusqu’à la lecture de ces lignes il ignorait tout de sa participation au complot – est parti depuis naviguer plus au nord et ce n’était pas un 370e. Mais au hasard d’un article, notre ami évoquait un autre Hanse 370, d’un Breton rencontré aux Antilles. Magie des liens hypertextes, j’atterris sur les pérégrinations de « Anse Vata ». Je dévore d’un trait le récit du voyage d’un certain Méaban. Lequel indique en 2012 déjà, à la fin de son périple, envisager un voyage plus nordique avec un 45" dans quelques années.

Méaban ? De retour sur mon forum préféré, je tombe sur un message d’octobre 2021 qui reprend à 100 % les éléments énoncés en 2012 : un 45" pour une navigation à raser les moustaches des ours polaires. Le monsieur a de la suite dans les idées !

Ni une, ni deux, je prends mon courage à deux mains et ma plus belle plume de l’autre pour me confondre en circonvolutions, comme quoi, éventuellement, sait-on jamais, au cas où, puisque je cherche exactement ce dont il envisage peut-être de se séparer, n’est-ce pas…

Le môssieur ne sait pas seulement écrire, mais lire aussi. Il parvient à discerner un soupçon de sérieux dans mes délires. Ce qui nous vaudra finalement une visite à bord et même une trop courte balade sur eau plate quelques mois après cette indélicate prise de contact. Il est vrai que lorsque tu proposes de faire 1000 km aller et autant retour pour voir le bateau, tu dévoiles « un peu » ton intérêt. Le reste s’est passé comme il se devait ou presque, avec les inévitables surprises et autres petits coups de stress. Expertise, négociation sur quelques points de détail révélés par ladite expertise, engagement dudit expert pour gérer le chantier, jonglage avec des rapports, des devis, des acomptes, des versements, des formulaires de radiation de pavillon, des contrats puis des attestations d’assurance, de TVA et j’en oublie. Des formalités en Suisse aussi : ma femme et moi fondons une SÀRL pour assurer nos arrières pendant encore 5 ans jusqu’à l’âge légal de notre retraite et je remets fin-septembre ma démission à mon chef pour la fin de l’année. Si tout se passe bien, il nous suffira de travailler 4 mois par année et nous pourrons naviguer le reste du temps. Je suis en télétravail depuis 2 ans, ça ne change en théorie pas grand-chose si je travaille depuis le bateau. En théorie…

Démissionner à 60 ans pour un pareil saut dans l’inconnu, c’est incongru. Mais cette démarche s’inscrit tellement dans ce rêve initié depuis plus de 30 ans que ce n’était guère qu’une étape, indispensable pour la suite. Au risque de décevoir Méaban, je dois avouer que l’achat proprement dit de son voilier, donner l’ordre de versement à la banque pour un objet éloigné de 1000 km, m’a fait sur le moment le même effet : rien de spécial ! Oh, ma femme et moi avons dignement fêté la chose, mais sans plus : les trois premières lettres de sexagénaire évoquent plus des souvenirs que des promesses…

Il reste tant à faire avant notre départ, prévu pour janvier, sur un voilier qui sera alors quasiment remis à neuf. Non pas que Méaban ait négligé l’entretien de son pur-sang au cours des années, mais le matériel s’use en 16 ans et à l’heure de mettre les voiles pour « plus loin », autant faire bien les choses et repartir, si tout va bien, pour 15 ans supplémentaires. Paradoxalement, ce sont plutôt les pièces qui n’ont jamais été utilisées qui ont le plus souffert. Comme toutes les pièces d’accastillage en plastique (butées, mollettes…) des rails de génois et de tangon de spi, jamais servies mais cuites par les UV. Ou celles prévues pour tenir 20 ans (joint de saildrive, gréement dormant…) et que, changement de propriétaire aidant, on change un peu plus tôt ne serait-ce que pour rassurer les assurances.

Certains me reprocheront peut-être de ne pas m’impliquer plus dans ce refit. C’est comme ça : j’habite un peu loin pour passer au chantier après le travail. Mes compétences me permettent de gagner de quoi payer des professionnels qui feront correctement en 2 mois et demi ce que je ferais mal en 12. Si certains sont des bricoleurs hors pair qui prennent plaisir à bichonner leur canote, je ne suis qu’un navigateur qui aspire simplement à aller passer les 6 premiers mois de sa « semi-retraite semi-hauturière » aux Canaries. L’homme sage connaît ses limites. Il me restera à découvrir celles de ma monture dès janvier.

La dernière découverte sera pour Méaban. Je me suis permis de donner un nouveau nom de baptême à son « Anse Vata ». Un nom qu'il avait choisi plutôt pour le jeu de mot avec la marque (Hanse) qui ne m'évoquait rien et me gênait presque. Si je l'avais gardé, je me serais senti presque obligé d'y passer. Je déteste les obligations au point que les chances que nos navigations nous y mènent un jour sont paradoxalement plus grandes sans cette filiation forcée.

L'Office suisse de la navigation maritime à Bâle m'a confirmé hier par l'envoi d'un certificat de pavillon que mon Hanse 370e s'appelle désormais « Exigences ». Un peu pompeux et immodeste, mais c'est aussi le nom de ma petite entreprise et « business is business, bronzeur ». Je ne pouvais guère me passer d'une telle publicité. ;-)

Amitiés,
Jef-avec-mes-excuses…

P.S. Et je revends mon Friendship 22" sans trop de regrets. :-)

;=))

" les trois premières lettres de sexagénaire évoquent plus des souvenirs que des promesses…"
Sublime...Que la mer soit votre nouvelle promesse !

"2 jours heureux en bateau...le jour où on l'achète et celui où on le vend" c'est ce qu'on m'a souvent dit quand j'ai vendu mon voilier pour changer de région. La vente de notre maison était une évidence, mais il nous a fallut plusieurs mois avant de nous décider à vendre notre voilier. On a réflechis à toutes les hypothèses mais le plus raisonnable était de le vendre. Pourtant, on sait bien que ce n'est pas la raison qui guide le fait d'avoir un bateau, sinon ça se saurait :-)
Et bien, autant la décision de vendre la maison, de changer d'école, de région etc... était plutot bien passé auprès de nos enfants (ados), mais la vente du voilier... pas du tout. J'ai compris ce jour là l'attachement qu'ils avaient à notre voilier avec qui ils ont passé 10 ans, une sacré tranche de vie pour un ado... Donc, définitivement pas un jour heureux. En revanche, clairement un jour heureux pour les acheteurs, qui m'ont donné des nouvelles de leurs navigations avec enthousiasme. Au moins, ce n'est pas devenu un bateau ventouse...

Je viens juste de vendre mon dernier catamaran, Horus.

Pour moi, c’est comme un deuil, mais il faut parfois savoir être raisonnable, je ne pouvais plus physiquement et mentalement entretenir ce magnifique bateau.

Mon unique problème maintenant est mon pseudo sur Héo, de nombreux amis me connaissent sous ce pseudo.

Si vous avez des idées ?

Hervé

Je sais qu’il ne faudrait jamais dire jamais…

A ce jour, je n’ai pas envie d’avoir un autre bateau…

Hervé

Merci Flora. Ce n’est pas seulement une question d’instinct.

Fatigue physique suite accident et fatigue morale, plus envie de galérer sans cesse pour avoir un bateau à 100%, même si je faisais beaucoup par moi-même.

De plus, changement des mentalités suite au Covid, de moins en moins d’artisans ont envie de bosser. Sans compter leurs prix qui ont explosé.

Un exemple :
Le tarif skipper était de 150 à 180 Euros par jour, aujourd’hui, c’est 250 Euros.

Ah, si j’avais 20 ans de moins, place aux jeunes.
Maintenant, ce sera BDA, location ou plaisir des yeux.

Mais de belles histoires à raconter à mes petits-enfants.

Hervé

J’ai coutume de dire, ce n’est pas une vue, c’est un panorama.

Hervé

Il est sur son pneumatique dans la piscine !

;-)

Maril, tant mieux pour toi, moi c'est pas possible. Beaucoup d'HEonautes semblent dans un premier temps soulagés à la vente de leur bateau...Puis ont un gros coup de spleen quelques semaines plus tard.
Et même pour certains, au départ c'était leur dernier bateau...Puis ils finissent par changer d'avis, en rachètent un, plus petit, pour naviguer encore quelques années.

Même quand je n'avais qu'un vieux Sangria fatigué, je me disais souvent que si je perdais mon bateau, ce serait bien pire que si je perdais ma maison, et pourtant financièrement ce n'était pas du tout la même chose. Alors à la vente, c'est encore pire. Nickels comme yachts classiques aux vernis impeccables, ou nés d'un douteuse construction ferro-ciment au fond d'un jardin, les voiliers ont une âme, c'est ma conviction.