Visibilité des feux de nav en tête de mat

Bonjour à tous,

Je viens de tomber par hasard sur l'article qui suit. Peut-être êtes vous tous déjà au courant des problèmes qui y sont évoqués, en tout cas, pas moi. C'est pourquoi je le recopie ici, en esperant que ça pourra interesser certains d'entre vous.

Paix et prosperité,

Richard

"Comme beaucoup de monde, j'ai navigué en mer de nuit. J'ai navigué du temps des feux latéraux fixés aux balcons, à faible distance de la mer et comme beaucoup, je me suis loué des feux installés en tête de mat, car réduisant la consommation (une seule ampoule), mais aussi parce que leur position beaucoup plus visible à distance, particulièrement par mer formée me semblait une sécurité intéressante.
Cette belle confiance a fait long feu avec la lecture d'un petit article publié dans PBO. Un article ? Non plutôt une lettre de lecteur. Mais pas n'importe quel lecteur : Le surintendant de marine d'une grande compagnie de navires. Etudiant les rapports d'incident des capitaines (c'est son job), Dennis Barber (C'est le nom de ce capitaine) c'est rendu compte que deux incidents ayant mis en contact rapproché, mais sans choc, un voilier et un ferry traversant la manche entre Cherbourg et Wight se ressemblaient.
Dans les deux cas, l'équipage du ferry a aperçu de manière intermittente une lumière verte au-dessus de l'horizon près de l'étrave. En général, dans cette région, l'horizon est à peu près à 9 milles, mais il convient d'être prudent. Le radar est donc consulté pour observer un écho. La lumière est toujours visible de temps en temps, mais plus souvent éteinte qu'allumée. Rien n'a encore été détecté au radar. Soudain la lumière devient visible sur le l'avant tribord à moins d'un mille tandis que le radar donne enfin un point correspondant à la lumière, et en moins d'une minute, la lumière défile très proche sur tribord, très -trop- proche.
Que c'est il passé ? Les feux de tête de mat créent une lumière concentrée (focalisée) largement visible à plusieurs milles !
La réglementation spécifie que les feux de voiliers doivent montrer une pleine intensité 5° au-dessus et en dessous de l'horizon et au moins 50% de l'intensité à 25°. Si la gîte du navire excède cette valeur pour laquelle le voilier est visible, un observateur sera en dehors du faisceau lumineux. En d'autres mots le voilier sera invisible. Et la situation n'est pas améliorée si on ajoute qu'un petit bateau n'est souvent pas détectable comme un objet solide par le radar en dehors de l'échelle 3 à 5 milles.
Enfin la pratique consistant à placer les lumière en tête mat font que cette situation est encore aggravée. En effet, lorsque la lumière est - éventuellement - détectée, son élévation conjointe avec l'absence d'écho radar suggère un objet bien plus éloigné qu'il ne l'est réellement. Ce n'est qu'en s'approchant que l'erreur apparaît. Enfin cette erreur est amplifiée par le fait que cette apparence d'éloignement incite l'équipage à sélectionner la mauvaise échelle sur le radar.

Le capitaine Dennis Barber suggère que la dioptrie des feux se conforme sans doute à une mauvaise norme qui doit alors, peut être, être modifiée.
En attendant, il est conseillé aux petits voiliers d'illuminer leurs voiles avec une torche ou une lampe tempête quand des navires importants croisent à proximité."

Auteur:

Thierry PHILIPPE

Article publié à l'adresse suivante le 1er decembre 2002:
www.goldschmidt.org[...]le.php3

L'équipage
11 mai 2004
11 mai 2004

mauvaise visi
sans compter qu'à l'approche des ports les feux de tete de mat se confondent souvent avec l'illumination de la ville.

11 mai 2004

Visibilité des feux de nav en tête de mat
Bonjour l'analyse est certainement juste mais que faire ? Tu as les feux en tête de mât, le bateau gîte on ne te voit pas, tu as les feux au raz de l'eau il y a de la mer on ne te voit pas, de mon côté j'ai mis les feux en tête de mat mais j'ai gardé les autres, dans le cas de problème il vaut mieux poser une interrogation à l'homme de quart en allumant tout que de rien mettre.
En final il vaut mieux voir et éviter les gros que d'être vu.

11 mai 2004

Oui ...
Raison de plus pour ne pas faire d'excentricités en s'inventant des feux bricolés maison à base de divers ingrédient innatendus comme on le lit des fois sur les forums :-)

Robert.

11 mai 2004

dans nos petits ports...
J'ai constaté que le risque de collision avec les petites vedettes et autres batos de pêche d"amateurs (éclairés?) est plus important avec les feux en tete de mat car ils regardent plus au ras de l'eau qu'en l'air! du coup j'ai aussi gardé les deux et quand j'arrive vers un ti port sympa comme cerbère j'allume aussi ceux du bas!

11 mai 2004

question con...
A quand les fuex sur cardans?

11 mai 200416 juin 2020

Avé les cargos
Je checke toujours sur le 16 en VHF :-).
Des fois ça répond pas, mais c'est très rare.

11 mai 2004

Etre vu.
En mer, de nuit, j'utilise de préférence le feu en tête de mât pour être vu de plus loin.
Une veille attentive s'impose, et il est facile de connaître la route des gros bateaux. C'est un peu plus difficile avec les chalutiers illuminés par de gros projecteurs.
Pour les entrées de port et dans les ports et rades, je suis d'accord sur la question de visibilité au ras de l'eau et je passe aux feux de balcon. D'autant plus que, souvent, on marche alors au moteur et on devient "bateau à moteur" et je ne suis pas sûr que le feu en tête de mât soit alors bien conforme au réglement pour prévenir les abordages en mer. En plus, il faut alors allumer le feu de hune.
Quant à l'éclairage des voiles, il semble que ce soit plutôt inopérant car l'observateur ne voit qu'un vague halot. Mieux vaut envoyer un bon coup de projecteur halogène vers la passerelle. Un bon coup dans l'oeil droit de l'homme de veille.
Mais en général, avec les gros, je pars du principe qu'ils ne me voient pas (au moins sur le radar) et qu'ils ne se dérouteront pas et j'agis en conséquence.

11 mai 2004

Mouais... très dubitatif sur les constatations de...
... Mister Denis Barber ! :-(

Mon feu en tête de mât doit se trouver à une douzaine de mètres de la surface de l'eau.
Si je m'en éloigne d'une douzaine de mètres, l'angle de ma "visée" fait 45° (triangle isocèle)et je vois très bien qu'il est allumé.
D'ailleurs à la prochaine occasion je vais regarder à partir de quelle distance je le vois, car déjà du cockpit c'est possible, mais c'est la réverbération sur l'antenne VHF, la girouette et la roue à aube de l'anémo...

Si je voulais mettre cette "visée" à l'horizontale, en imaginant que je sois sur le pont d'un ferry (sans compter la hauteur supplémentaire qui diminue l'angle) cela reviendrait à mettre le mât à 45° de gite...
A 45° de gite, les cadènes des haubans sont dans l'eau, et il y a longtemps que j'ai réduit...

Admettons que Mr Barber soit dans le vrai, dans ce cas il fait diffuser une circulaire dans le milieu de la marmar (marine marchande) signalant la possibilité de voir des feux de voiliers par intermitence ( ? ), mais un feu en tête de mât se verra toujours mieux que ceux dans les balcons, en tous cas en navigation hauturière.

Maintenant j'ai moi aussi gardé les feux en bas, que j'allume en côtier à proximité d'autres bateaux et pour entrer dans les ports.

Bonne veille à tous.

Alain Pert...

11 mai 2004

En cas de doute
Ne pas hésiter à illuminer en grand la GV
Avec une bonne lampe torche ça fait une belle tache de lumière difficile à ne pas voir

12 mai 2004

les américains...
utilise des lampes flash en tête de mat, faible conso, visible de très loin car attirant plus l'attention qu'un feux fixe que l'on découvre progréssivement.
personnellement,la nuit, soit je veille et j'éteints tout, soit j'alume mon feux blanc en tête de mat. ce n'est pas règlementaire mais jusqu'à ce jour, toujours éfficace. le seul cargo qui m'a obligé à me dérouter c'était en plein jour!!!

12 mai 2004

Alors... Personne n'a d'avis
sur cette histoire d'angle de gîte qui rendrait un feu en tête de mât invisible...???

Sinon même quand je veille, j'ai quelque chose d'allumer, en pensant à l'intrépide qui navigue tout feu éteint et qui ne me verra pas...
Et comme je ne le verrai pas non plus si je roule comme lui, ni l'un ni l'autre n'allumera quelque chose, je trouve la méthode un peu dangereuse pour faire connaissance.

Et si je vois un feux blanc, j'en déduis que c'est un voilier que je rattrape, j'appuie peut-être au moteur pour être à 6 Nds quand lui préfère savourer la tranquilité d'une vitesse de 2 Nds, et je vais essayer de passer sous son vent pour ne pas l'enfumer...
Bref, voir et être vu !

Cordialement Alain Pert...

Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

Phare du monde

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Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

2022