Une nuit qui tourne à la galère

Vendredi soir, nous partons avec Théo, 7 ans, de Bandol pour aller à Porquerolles.

Marie et Lisa nous rejoindront samedi.

La météo est bonne, avec une annonce d'un F5 d'ouest pour toute la nuit, et une probabilité de F6/7 pour la journée du samedi. C'est pour cela aussi que nous choisissons de partir vendredi soir.

Le vent colle avec la météo. Au début, nous avons 3-4 milles à faire plein sud, donc vent de travers, pour passer les Magnons, qui marque le bord ouest de l'archipel des Embiez, et ça secoue un peu dans une belle houle.

Puis on attaque la descente au portant. Ca glisse bien, avec les jolis petits surfs dont parlait Marie dans l'autre fil.

Mais, après avoir passé au large de Cepet, c'est à dire grosso modo 3 - 4 milles au large de l'entrée de la rade, le vent tombe.

Pas de souci, le moteur est là pour ça.

Je le démarre, embraye, et "crac". Je vois que le support moteur (c'est un HB sur chaise), c'est à dire l'espece de machoire qui tient le moteur sur la chaise, a cassé nette. Un miracle que le moteur ne soit pas parti à la flotte.

Une demi heure de boulot pour d'abord le sécuriser, puis le remonter à bord avec un palan.

Bon. Il est 11 h du soir, il n'y a pas un souffle de vent, mais une belle houle. Cool. Je suis quasi à mi chemin entre les Embiez et la passe de Giens.

Je pense avec rage aux mecs de la météo qui dorment sous leur couette pendant que j'attend le F5 annoncé.

Et je réfléchis. Quoi faire ?

Le vent va forcément revenir. Mais aller où avec ? Continuer au portant sur Porquerolles ? Mais je vais me retrouver coincé le samedi, et si le vent tombe dimanche, en grosse galère pour la nuit. Et j'hésite un peu. Les deux mouillages protégés seront bondés, alors me faufiler, crevé, au milieu de la nuit à la voile entre eux n'est pas trés réjouissant comme perspective.

Aller mouiller vers Fabregas ou les 2 frères ? distant de 4 milles ? Oui, mais je ne connais pas ce coin, et pareil, avec le vent annoncé samedi, je risque d'être coincé.

Rentrer à Bandol ? Evidement le plus sage, mais cela fait 12 milles en route directe, soit une vingtaine au près...

J'aurais trois heures pour réfléchir... Le vent reviendra vers 2 heures du matin, d'abord tranquille, autour de 10 nds, puis 13 nds puis 20 nds devant les Embiez.

Evidement, pas un souffle au fond de la baie de Bandol, où j'ai mon corp mort. C'est avec les pagaies du kayak que je ferais les 50 derniers metres...

Voila donc. Il faut maintenant que je trouve comment démonter cette connerie pour la remplacer (j'ai une carcasse du même moteur qui traine dans un coin).

Et vous, vous auriez fait quoi ?

Pour la petite histoire, effectivement, le vent a soufflé 6/7 samedi, et s'il y a eu pétole le dimanche matin, il a soufflé sud l'après midi.

Jacques

L'équipage
29 juin 2009
29 juin 2009

moteur
ça se "serait" passé comment et quand le retour ?

29 juin 2009

le moteur de l'annexe
si j'en avais eu un j'aurais fait en sorte que cela s'adapte à la chaise et hop les 50 denier metres nickel ou j'aurais mouillé au embiez

bonne idées ?????

bon courage

:-p

29 juin 2009

1er degré?
"C'est avec les pagaies du kayak que je ferais les 50 derniers metres... "

RV

29 juin 2009

Relis daidai
Jacques a bien utilisé le moteur de l'annexe pour les 50 derniers mètres...:acheval:

29 juin 2009

arrrrgggghhhhh
et pis pourquoi pas des palmes

bon bon ça va

y a t'il pas moyen de maintenir le moteur en place sur la chaise avec des serres joint, une pince etau ou autre outil bien utile à bord

non pas pour faire route vers une destination précise mais vers un mouillage à proximité (port pin roland ou les embiez par exemple.....)

enfin je dis ça pour erendil pas pour faire parler ;-) ;-) ;-)

29 juin 2009

Question béte........
........avec ce genre de bateau on peut pas beacher en cas de galére ?

30 juin 2009

Beacher à la voile
Cela necessite une plage abritée, sans bouée, et suffisament dégagée et peu encombrée, pour y arriver.

En hiver, il y en a quelques une, mais pas tant que cela, essentiellement à Porquerolles et le long de la presque ile, entre la Capte et le port d'hyeres. En été, c'est une autre salade.

Et le long des falaises de Scicé et de Cepet, c'est carrément pas possible.

Par contre, c'est pratique pour bosser sur le moteur autrement que la tête en bas. Si l'eau n'est pas à 8° !

Jacques

29 juin 2009

Moteur et annexe...
La solution de bloquer le moteur m'est venue à l'esprit.

Il y avait beaucoup de houle. Pour faire bien, il aurait fallu que je mette le kayak à l'eau pour pouvoir faire un brelage sérieux du moteur sur la chaise.

J'ai pas osé. C'est un coup à se blesser.

Mais c'est bien un des trucs que j'aurais pu tenter, au moins par en haut, c'est à dire depuis le cockpit, sans le kayak.

Après, oui, j'ai cherché où aller. Mais ceux qui connaissent le coin savent qu'il n'y a pas tant de choix. La cote est en falaise quasiment tout le long, sauf dans l'anse de Fabregas, que je ne connais pas bien, et dans laquelle j'aurais été coincé le samedi avec le vent d'ouest.

Les Embiez ? Purée, sûr qui j'y ai pensé. Mais il n'y a pas de mouillage correctement abrité du vent d'ouest, et une fois que j'étais aux magnons, il restait 3 milles à 8 ou 9 nd...

Pas de moteur d'annexe à bord, sinon les rames du kayak. De toute façon, un moteur d'annexe ne m'aurait servi à rien dans la houle. Par contre, oui, au fond de la baie, pour les 50 mètres, cela aurait marché. Mais bon, à la pagaie, j'en ai eu pour trois minutes, et Théo, qui venait de se réveiller, était mort de rire.

Ce qui m'épate, c'est que ça a cassé comme ça. Je n'ai jamais vu ça, pourtant, des merdes de moteur, j'en ai collectionné ! En fait, les presses se sont cassées de chaque coté en travers du pas de vis (vous voyez comment c'est foutu, il y a deux gros boulons que l'on sert pour bloquer le moteur sur le tableau de la chaise). Et ça, sans effort. Juste par le fait de passer la marche avant, déja passée deux milliards de fois avec ce moteur.

Pour revenir sur les solutions, il est possible qu'en trois heures (le temps que le vent a mis pour rentrer) j'aurais eu le temps de bricoler un brelage et d'y aller au moteur tranquille.

Jacques

29 juin 2009

mon cher erendil,jamais un vendredi
parole de samedi
:-D

29 juin 2009

Une photo du dis hors-bord peut-être ?
jamais vu non plus un moteur cassé comme ça et à cet endroit là. :-(

29 juin 2009

et aussi une foto
....du faciès de Théo mort de rire

29 juin 2009

p't étre
que c'est vendredi qui les a scier...
histoire de rire ou alors théo qui sait ????

29 juin 2009

T'as raison
la prochaine fois, je pars après minuit !

Jacques

29 juin 2009

Et aussi...
...une petite photo en gros plan du faciès de rupture.

29 juin 2009

Le plus bizarre de l'affaire,
ce sont les 2 presses cassées ensemblé ! une seule, ok, un défaut du métal. Mais les 2 au même moment, dans le même évènement... Ca suggère une contrainte violente, brutale, inhabituelle. Pas une usure progressive qui fini par casser. Une tentative de vol avortée mais dont tu ne t'est pas rendu compte ? Un choc survenu il y a quelques temps au corps-mort sans que tu le sache ? quelque chose qui aurait forcé sur le moteur, sur les fixations, sans que ça pète sur le coup, mais plus tard... Regarde si la fixation de la chaise sur le tableau n'a pas travaillé...

29 juin 2009

Hypothèse ???
Trop bloqué le moteur sur la chaise ???

Les vis sont justes faites pour maintenir le moteur, la poussée se faisant sur l'AR de la chaise ...

Tout métal ayant une limite de rupture, si le serrage est trop important, proche de la limite de rupture, il suffit d'un petit choc bien sec pour que cela casse ...

Cela doit pouvoir se calculer, mais ont doit faire une sacré force avec ses vis car il y a un bon bras de levier.

En ajoutant l'usure du temps ...

29 juin 2009

Je pense à un truc comme cela
J'avais remarqué il y a quelque temps que le moteur bougeait parce que les vis étaient desserrées.

En fait, le bout des vis se plante dans le bois de la chaise et je pense que cela fait un effort en porte à faux quand le moteur pousse.

Cela a du faire une amorce de rupture.

Le truc est bien en fonte d'alu. La cassure est nette au milieu des deux filetages recevant les vis. Il n'y a eu aucun effort anormal au moment de la casse, qui s'est produite dès que le moteur était en poussée.

Avant, il était dans sa position relevée, l'effort n'est pas dans le même sens. Il est assez bien équilibré autour de l'axe de relevage, alors la pression sur la machoire devait être verticale.

Jacques

29 juin 2009

Ca serait pas de la fonte d'alu
cette pièce du moteur HB qui a cassée?
:reflechi:

29 juin 2009

réponse de Normand?
Au delà des mesaventures techniques, dont je vous laisse bien volontier débattre, j'ai envie de saluer le marin derrière tout cela: retour en sécurité du canote et de l'équipage, voilà le sens marin; connaissance de la zone de nav et reconnaissance des limites desdites connaissances, voilà le sens marin; info sur la météo annoncée, même si erronée, voilà le sens marin.

Le Cross n'a pas été saisi, respect pour le sens marin Jacques ;-)

29 juin 2009

Je te remercie du compliment
Mais appeler le Cross quand il n'y a strictement aucun risque ni pour le bateau ni pour l'équipage, que tu navigues effectivement dans une zone que tu connais par coeur et que tu sais que le vent va finir par arriver, ce n'est pas un exploit.

Même si je sais aussi, évidement, que le Cross se fait parfois déranger pour bien moins que ça...

Tu as bien raison, par contre, de rappeler les fondamentaux de la sécurité.

Jacques

01 juil. 2009

Ben de toutes façons,
quand tu peux raconter quelle décision tu as prise, c'est qu'elle n'était pas totalement stupide ! Si en plus tout et tout le monde sont rentrés dans le même état que lors du départ, c'est que la décision était judicieuse !

01 juil. 2009

La pratique....
... où là Théo rit.
la foto, la foto, la foto!!

01 juil. 2009

Moteur ...
Jacques, si tu avais perdu ton moteur, il aurait peut être tenu compagnie au mien, perdu entre Porquerolles et la presque ile !
Le moteur a été arraché de sa chaise par une vague. Le bois s'est arraché malgré la pression des presses, et l'ensemble à pivoté comme pour le relevage du moteur.
Il était bien sur assuré par un petit bout.
Hélas, pris sur la poignée peinte à la même couleur du moteur, qui a cassé net et s'est révélée en plastique ...
Mon beau 5CV Evinrude git au fond.
Je suis rentré à Hyère et en ai acheté un autre d'occasion (sur les pontons).
Je ne me sentais pas de rentrer à Sète en solitaire et sans moteur ...

Je penses aussi que ta décision est forcément la meilleure, puisque c'est celle que tu as choisi posément.
Je veux dire par là qu'un choix sans contraintes ne doit pas être regretté. C'était forcément le bon.

Philippe.

01 juil. 2009

Respect aussi
Belle démonstration.
Surtout si Théo a attendu l'arrivée pour se réveiller, c'est que tu as géré la situation sans bruit, donc dans le calme.

01 juil. 2009

et puis respect
d'avoir penser à prendre DEUX moteurs annexes. Par contre, Marie et Lisa, c'est des droles de noms, pour des moteurs ? C'est comme Jaoul qui a appelé son pilote auto gonflé au sens marin "Pepette" ...

Cela dit, quand je convoque les moteurs auxiliaires je lance "les héritiers du nom à défaut de la fortune, aux avirons". Hé oui. Je me tais ? Oui, je me tais. Complétement ? Oui oui. Mais pas sur la tête, quand même. AIE

01 juil. 2009

Fabregas
c'est un très bon abri par vent d'ouest et c'est très joli.
A ta place, j'aurais fait pareil, je serai rentré à Bandol vu la météo annoncé et ton petit passager.

Ibiza, un phare englouti...par l'urbanisation !

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