Un peu de joaillerie nautique...

Bonjour

les planchers en lattes de massif teck/bois blanc, cela semble présents sur pas mal de voiliers US des années 70/80. Où il s'agissait de faire robuste, durable et qualitatif.
C'est le cas de mon Freedom. Ils ont plutôt bien résisté à l'assaut du temps, exceptée la partie bois blanc qui est forcément plus fragile. Il m'a fallu changer quelques unes de ces portions de bois clairs. C'est pas mal de travail, mais au final, j'ai retrouvé des planchers de toute beauté.

En règle générale, les voiliers de conception et construction US sont dotés d'une belle esthétique. Pour être resté quelques semaines aux alentours de Bristol (Rhode-Island) et de Boston, je n'y ai vu que de beaux bateaux, la plupart très bien entretenus.
Certains intérieurs de bateaux ont une esthétique très discutable pour les européens.
C'est un peu l'héritage saloon qui nous est peu familier, excepté par les westerns qui ont été si nombreux à être projetés sur les écrans français.

Pour ceux qui se demandent pourquoi donc s'occuper de ces chères ($$) vieilleries américaines, d'abord je pense que se frotter à d'autres cultures dans tous les domaines enrichi et contribue à retarder le vieillissement de mes neurones.
Deuxio la tendance dans cette partie du monde est assez radicalement différente de la nôtre et c'est assez intéressant, la France a contribué à démocratiser la voile et à rendre les voiliers plus performants, c'est une contribution qui est exemplaire et assez unique. A l'opposé chez eux ont dirait que tout a été figé dans le temps, aussi ça m'interpelle de voir ces bateaux, quand je les vois au coffre sur les belles rivières/bras de mer du Maine je trouve qu'ils s'intègrent bien mieux dans le paysage qu'un cata en plastoc blanc à 3 étages, ça me laisse admiratif. J'admire aussi qu'ils soient toujours adeptes du cockpit faits "pour la mer" plutôt que pour le port et j'y vois des bateaux pour naviguer loin et longtemps, le tout avec une élégance non ostentatoire. Donc je trouve le tout très très élégant, ça nous donne une autre image des USA que ce qu'on voit souvent, une qui peut nous inspirer, un petit peu. On a besoin de ce qu'ils ont et eux ont besoin de ce que nous avons.

Mon avis concernant la voile US est très différente du tien, Pierre.
Tout d'abord et comme d'habitude, les USA ont au moins une décennies d'avance sur nous sur d'innombrables domaines. Pour le pire et le meilleur.
Déjà dans les années 60/70 il y avait bien plus de voiliers là-bas que chez nous.
Il suffit de consulter yachtworld.com pour se rendre compte de la quantité incroyable de voiliers de ces deux décennies, à vendre.
La démocratisation de la voile n'est pas né en France, mais aux USA.
L'essor incroyable qu'a connu les USA dans les années 50/60/70 en est la cause.
Et donc cette profusion de voiliers des années 60/70 peut donner l'impression que les USA sont un pays de vieux voiliers.

Cette idée que la voile US se serait figé là-bas n'est donc qu'une impression.
Disons que les USA n'ont pas connu comme en France cette césure qui fait que tout d'un coup dans notre pays, les vieux voiliers sont devenus des vieux gréements, fixant ainsi une rupture dont la France est coutumière en règle générale. Le Marconi associé au polyester s’est totalement imposé en France alors que le monde anglosaxon a connu bien plus de diversité et de phase intermédiaire.
Les Freedom première génération, apparus toute fin 70, sont exactement l’exemple de ce mélange ancien-moderne.

Lorsque je séjournais à Bristol, j'allais de temps en temps à Newport: là-bas sont regroupés ce qui se fait de plus modernes, performants, et c’est majoritairement de la construction US.
D'autre part, je rappelle que les USA ont très souvent remporté l'America's cup, signifiant ainsi qu'ils restent quand même une des nations qui maitrisent le mieux le high tech navale.
Et s'ils s'intéressaient vraiment aux courses océaniques françaises, on seraient peut être amenés à les voir s'imposer.