Traverser la france nord-sud par les canaux: compliqué ?

Merci pour cette première réponse rapide.
Le Catalac passe par les principaux canaux français car il est très étroits ( 4m90 par 8m90 de long ).
Je vais effectivement simuler le trajet et voir les hauteurs et largeur sur son parcours , notamment les écluses.

Beau projet …. Voisin 👍
J’habite Aix les bains
Il y en a pour des semaines !!
Tu as regardé je suppose le site Vnf
Il donne toutes les infos qui vont bien
Distance
Écluses
Temps de navigation… très optimiste d’ailleurs
Je ne connais que le parcours Lyon /Port Saint Louis du Rhône
À/r Effectué une dizaine de fois
Parcours moins tranquille que les canaux
Courant et vent (mistral ) mais dans le sens de la descente cela peut être un avantage contrairement à la remontée

Bonjour, F3D73 , tu navigues sur le lac du Bourget ?
Pour le convoyage , nous avons prévu 5 semaines soit pour aller dans le sud de la france et la suite en 2e étape, soit tout le projet en 1 fois...
Donc 5 semaines de Portsmouth à Cagliari...

Bonjour Stefanbellof

Avant même de parler naviguation.
Peut etre es tu bien au courant de l'administratif.
Mais je blinderais en doc et infos au prés des AF et TVA (douane)et perception des impots pour l'importation de ton bateau, régulierement nous voyons des impasses causées par un aspect administratif.

Le Moko

Stefanbellof, amateur de 956 ?

Ca ne doit pas être le même:
www.poleposition.ca[...]n-1985/

Sur les canaux, les écluses ouvrent à 8h30 puis pause à midi, ensuite de 13h30 à 17h sachant que l'éclusier quand il y en a un, attends le regroupement des navires sur un même tronçon pour lancer la sassé. Sur les fleuves, les professionnels sont prioritaires et il arrive quelques fois de devoir attendre une deuxième sassées. Il faut aussi compter sur des problèmes d'écluses hors-service qui peuvent t'obliger à modifier le parcours… Tout ça pour dire que les durées données sur le site des VNF sont plus que optimistes, 5 semaines c'est faisable mais cela va t'obliger a essayer de naviguer le maximum du temps impartis et donc de passer complétement à coté du charme de la navigation fluvial. Il y a plusieurs coins sympas ou tu peux laisser ton bateau: Montceau-les-mines, Décize, Macon par exemple. Autre aspect, prends des vélos c'est très utile

Un livre à lire même si le voilier est plus petit : www.amazon.fr[...]7242003

Je pense le faire en 2 fois avec une halte vers les environs de decize , puis une seconde partie un peu après.

C'est vraiment très intéressant, merci, je viens de regarder le 1er épisode.
C'est exactement ce que je recherchais.

Merveilleux , c'est avec grand plaisir.
On va acheter un petit bateau (certainement un edel 5) d'ici le mois d'avril, donc une aide est la bienvenue.
On s'occupera de la collation (je fais des bonnes lasagnes...)
Je t'envoie mes coordonnées en MP

Nous avons fait un trajet similaire (quoi que dans l'autre sens) il y a 5ans.

En résumé : c'était magnifique, on voulait le faire, et on est super content de l'avoir fait.
Mais ce serait à refaire, on ne le referait pas. En tout cas, pas par le même trajet.

Je vais annoncer le point dur immédiatement :
-> éviter absolument le canal du centre.
Oui, les canaux pour y accéder (Briare, Never ...) sont superbes, mais le canal en lui même, c'est mettre en danger le bateau, l'équipage, et un bon risque de se retrouver piégé. Le canal du centre est en train de crever, tué par la VNF.

Maintenant, il y a d'autres passages, notamment le canal Champagne et Bourgogne, qui est le canal "pro" : lui, au moins, il tourne.
Vous pourriez tenter le canal de Bourgogne, mais je ne connais pas, et ca pourrait bien être identique au canal du centre. (donc potentiellement, un enfer)

Après, il y a beaucoup de choses à prendre en compte.

• Déjà, le temps :
  comptez sérieusement une vingtaine de jour de navigation, et 250 écluses. (à la fin de notre voyage, mon épouse ne pouvait plus voir les écluses en peinture).
  Notez qu'il est physiquement impossible d'aller vite dans un canal (et tenter de le faire détruit simplement les berges), mais de toute manière, c'est joli et tranquille, alors on profite tant qu'on peut.

• deuxièmement, la difficulté :
  Si une écluse maritime vous fait peur, en fluvial, c'est généralement pire : en maritime, ils savent que les plaisanciers ont du mal. En fluvial, détruire votre bateau n'est pas leur problème (Même les pro. La différence, c'est que pour les pro, ils ne le font pas volontairement non plus)
  Pour donner une idée, les meilleurs écluses, ce sont celles sans éclusiers. Ca prends peut-être un peu plus longtemps, mais au moins, vous ne risquez rien.
  Mais les écluses ne sont pas le seul danger. Le traffic commercial fait plus que vous détester, pour eux, vous êtes aussi inexistant que des canards. Vous vous envolez comme vous voulez, mais eux, ils font 300T et ils sont en acier. Bref, il faut faire comme les canards, et les fuir autant que possible. Idéalement, ne jamais partager une écluse, et au pire, être derrière, jamais devant.
  A comparer entre la traversée de la Manche et la traversée de la France, la Manche est plus facile. La seule chose que vous n'aurez pas en fluvial, c'est du gros temps... Mais question trafic, la Manche où on prends peur quand on croise un bateau à moins d'un mile, c'est de la rigolade. (et en Manche, les bateaux manoeuvrent pour vous ! Certainement pas en fluvial alors qu'ils vous frôlent à 2m)

• troisièmement, le courant :
  dans le sens choisi, la seine n'est pas très méchante à remonter, mais il faut quand même pouvoir le faire... Et il faut avoir son stock de carburant à bord.
  Accessoirement, il faut parfois attraper un ponton dans le courant : si on a du mal à attraper un ponton à l'arrêt, ben c'est la même chose, mais à 3nds. Si l'aussière se coince, ca se règle au couteau avant que le courant ne détruise tout (je recommande une petite scie, bien moins dangereuse)

• quatrièmement, les algues :
  certains biefs peuvent être terriblement envahis. Ces sont de grandes algues qui poussent du fond et flottent en surface. Un bateau faiblement puissant peut se retrouver totalement englué la dedans, au point de devoir faire des marches arrière pour se donner de l'élan et avancer de quelques mètres, puis recommencer... Je vous laisse imaginer l'horreur. Encore une fois, suivre le chemin des pro élimine ce problème.

• cinquièmement, la variété :
  Le seul moment où on est enfin sûr de notre coup, c'est à l'arrivée. Avant ca, chaque navigation est incroyablement différente de la précédente, chacune avec son propre savoir-faire.
  Du Havre à Rouen, c'est un surf sur la marée qu'il faut jouer parfaitement.
  Sur la Seine, c'est essayer de se faufiler sur le trafic pro sans gêner personne (et vu que ce seront les premières écluses, on fait pas les fiers ...), et la difficulté de se trouver une halte correcte. (nous, on a grugé ici où là, notamment sur Paris, sinon c'est la mort)
  Dans les grands canaux, ca devient un combat permanent pour rester très loin des pro, parce qu'on ne peut plus vraiment les éviter.
  Dans les petits canaux (je déconseille), ca peut être les éclusiers homicides, les algues, les biefs détruits fermés 360jours par an, les voitures au fond du canal, etc. Et accessoirement, la surprise de devoir emprunter un machin qui ressemble plus à un fossé le long d'un champs que d'un réel canal navigable. (le Nivernais de mémoire)
  La Saone est étonnamment adorable
  Et le Rhône est une sorte de gigantesque tapis-roulant avec des écluses pharaoniques. Encore une fois, il s'agit de fuir les pro (être derrière n'est alors pas plus sûr que devant)

• sixièmement, la gestion et les règlements à dimension variables :
  griller un feu dans le Rhône, c'est se prendre un savon monumental.
  ne pas griller un feu sur un petit canal, c'est accepter de ne jamais avancer (et potentiellement, se faire engueuler aussi, vu qu'un pinguin est payé à l'année pour lever un pont sans réparer le feu).
  Je me souviens d'un joyeux stress sur le Rhône lorsqu'il s'est agit de passer par un symbole "rond orange" qui n'existe évidemment pas dans le code, puisqu'il aurait du être un losange jaune, et que l'obstacle immergé était de gigantesques portes de barrage... Nous sommes passés trèèèèès lentement (et fort heureusement, on était en montée)

• Enfin, les dégâts sur le bateau :
  Difficile de naviguer sans abimer un truc ou deux, et en fluvial, ca ne fait pas exception. Mais pour le coup, ca va être la peinture/gel coat qui va en prendre un coup dans les écluses (même en ayant transformé le bateau en char d'assaut renforcé à grand coup de pare-battages et planches), l'hélice qui va manger des trucs, la proue qui se prendra son lot de branchages, quand ce n'est pas le moteur qui essaie de se refroidir en aspirant de la boue, ou la coque qui touche un machin au fond ... Le bateau souffre. Un bateau fluvial est prévu pour encaisser, un bateau de mer, moins. A noter qu'un cata souffre déjà beaucoup moins. Je n'ai mentionné aucun des problèmes que rencontre en plus un monocoque (et encore pire, un quillard !)

Maintenant, il y a aussi des très bons cotés, et là, ca va plus vite :
C'est une experience extraordinaire.
La France par les canaux est belle à crever.
On peut se retrouver à traverser Monceau les Mines sous la pluie, ou à passer la nuit dans un bras mort du Rhone transformée en décharge industrielle, ca reste incroyablement beau.
Tous les marins pourront dire que si tu n'as pas vu les Glénans ou Chausey tu n'as rien vu ... Ben le fluvial, c'est au moins aussi beau ... Sur 1000km. Et pour le coup, la variété de navigation se transforme en variété de paysages, ca varie du beau au magnifique, et ca n'est jamais la même chose.
A coté de cela, des haltes qui sont aussi très souvent charmantes, et de très belles découvertes et rencontres.
C'est une aventure qui incroyable qui forge de superbes souvenir... Quand tu traverses Paris en faisant plusieurs fois le tour de l'Ile de la cité parce que pourquoi pas. Quand tu visites le pont d'Avignon, quand tu t'arrêtes à Sancerre pour acheter du vin ...
... C'est pas une surprise que pas mal d'ancien marins finissent dans les canaux, et en sont très contents.
Du coup, le conseil, c'est d'aller très lentement pour profiter au maximum des plaisirs, et enchainer le plus lentement possible les galères. J'ai annoncé 20jours, mais honnêtement, le faire en 20jours, ca serait idiot.
(et encore une fois, je recommande d'éviter le canal du centre, ce qui est très triste, parce que la Loire est vraiment belle, mais je suis sûr que la Champagne a aussi de belles propositions)

Voilà, j'ai tout raconté :)

(pour les marins d'eau salée : ne le prenez pas mal, moi aussi je suis en mer)