SADLER 34 expérience

Je me suis beaucoup renseigné sur ce bateau. La version biquille du Sadler 34 est très rare.

Mes infos viennent sur président de la WOA anglaise et d'un ami à lui, responsable du chantier Sadler à l'époque où il existait encore.
Le premier avait un Westerly Fulmar 32 biquille et le deuxième interlocuteur avait un Sadler 34 GTE limite Oneoff.
Nous-nous sommes rencontrés une première fois à Trebeurden, puis à Jersey l'année suivante.

Ce que j'ai retenu du Sadler 34, qui me faisait beaucoup rêver à l'époque :
Bateau aux multitudes de versions de lests, avec tous les même problème. Le bateau est très gîtard, en raison de sa forme de carène circulaire, sans bouchain marqué. Seule la version GTE s'en tire à peu près.
Construction limite en terme d'échantillonnage et fuites récurrentes aux boulons de quille.
Volume intérieur décevant pour un 34 pieds et volumes de rangements très limites. Il n'y a pas que la mousse poly (qui pourrit), il y a surtout les formes pincées du bateau, aux deux extrémités.

Les deux compères considéraient le Fulmar 32 comme supérieur en tous points au Sadler, ce qui est exact, car je connais bien le Fulmar.

Je ne rêve donc plus dutout de ce bateau depuis. Lors de l'achat d'un Westerly, j'ésitais avec un Sadler 29, que le broker m'a vivement déconseillé d'acheter, en raison de soucis structurels (décollements du contremoule).

J'ajoute que les version biquille des Sadler n'ont pas une réputation de bons marcheurs. Les carènes ne sont pas adaptées, et les quilles sont énooormes...
On trouve pourtant quelques Sadler 26 et 29 en biquille (la version la plus cohérente en raison d'une carène plus moderne que les autres), et quelques 32 (une catastrophe).

Voila un bateau rhabillé pour l'hiver.

Alors, oui, les propos de l'ingénieur du Chantier Sadler (ce ne sont pas les miens, je vous rappelle), peuvent paraitre abruptes, mais ils sont objectifs.

Comme pour d'autres chantiers en difficulté, il n'est pas certain que la qualité de construction ait été constante. Certaines générations sont peut être mieux échantillonnées que d'autres.

Ce qui est incontestable, ce sont les qualités marines dans la brise du GTE, avec un très bon équilibre de barre et une douceur dans les vagues. Ca n'en fait pas un bateau rapide, mais là n'est pas la question, surtout si on s'oriente vers le biquille.

Il insistait sur les râleries des clients fidèles à la marque, qui voulaient l'impossible, m'avait-il expliqué. Un bateau au TE d'environ 150 cm, raide à la toile. Ils n'ont jamais réussi. Pas possible, simplement, à moins de sur lester le bateau.

Je ne suis donc pas sûr que la version biquille soit très recommandable, avec 130 cm de TE au mieux, et deux bonnes grosses quilles placées bien trop près de la ligne de flottaison, et qui rompent les lignes d'eau, que le bateau gîte ou non.

J'invite donc à loucher sur le Fulmar 32, qui bien que plus court, est plus volumineux et plus rapide. On en trouve en plus un très grand nombre en occasion, pour environ 25.000 euros (23.000 livres, prix moyen demandé).

Il y a un super Fulmar 33 à vendre pour ... 53.000 livres ! Le tout dernier construit, avec une jolie petite jupe. Le bateau est d'aspect complètement neuf. Ca invite à la réflexion !

Voilà des photos prises il y a 12 ans, de celui que je voulais acheter. C'est un biquille. On aperçoit la quille sur la deuxième photo.

Bonjour, je suis possesseur d'un sadler 34 biquille depuis presque deux ans. Il est effectivement lourd (6t), chaque quille pèse 1500 kg, mais il est très stable, même par 40 noeuds. Je ne diminue le génois qu'à partir de 25 à 30 noeuds. L'été dernier, je l'ai mené de Gruissan à Propriano en passant par Calvi. Il aime le vent moyen à fort. Un régal par 20 noeuds de vent. Il est très sécurisant, bien réglé, on peut même s'absenter, il garde son cap. On a pris des rafales de vent totalement imprévues et particulièrement fortes à la sortie de Port St Louis puis des vagues de 5 mètres face à Marseille. On a du se réfugier au Frioul. Un peu de surf en descente, sinon, un vrais paquebot. Egalement 35 noeuds de vent entre Calvi et Cargese, de nuit, 6 longues heures. On s'est toujours senti en sécurité. L'été dernier était venteux.... Pour les manœuvres de port, marche avant ça fait, pour la marche arrière, peu mieux faire, il réagit tardivement. Pas étonnant avec un biquille en long. Heureusement, il est équipé d'une hélice tripale. Aucun problème de fabrication à signaler, pas de fuite par les boulons de quille. La finition est très propre.Les mousses intérieures ont moyennement vieillies. Tout le reste est nickel. Les voiles sont d'origines et ont bien vieillies. Changement de la GV cette hiver. Quelques améliorations apportés comme un double palan, beaucoup plus efficace, simplification des prises de ris, le 220v aux normes Françaises. Pas de problème d'habitabilité ni de rangement, de grands coffres, équipés... 250 litres d'eau en un réservoir dur sous la banquette tribord. La double coque limite effectivement les rangements intérieurs. Malgré ses petites ouvertures en long, il reste assez lumineux. J'en suis plutôt content. Dans quelques jours, il nous emmènera aux Baléares pour un mois.