Restauration Dufour T7 : la dérive auto-orientable

Et sur les via du même architecte.

Le portant n'a rien à voir, c'est la dérive au près qui donne l'incidence, c'est très astucieux.

La dérive orientable permet de gagner théoriquement un peu de trainée car la coque se déplace selon l'axe de la carène. Le pb est que l'angle de dérive varie beaucoup selon les conditions, typiquement entre 1 et 5° pour un dériveur rapide, et que l'angle de la dérive orientable n'est pas réglable. Si on le met à 5° ça va être un frein quand le bateau va vite, et si on le met à 1° le gain sur la trainée de la coque est négligeable.
Autre inconvénient, le safran se trouve dans les turbulences de la dérive et du coup est moins efficace et ne participe plus au plan antidérive.
En pratique ce système n'est quasiment pas utilisé à haut niveau dans les classes qui l'autorisent.

j'ai eu un Dufour T7 pendant 20 ans. Très grosse déceptions au début dans le petit temps le voilier refusait de faire du près à tel point qu'on ne pouvait pas virer de bord, il fallait empanner. Grosse rigolade dans le milieu de la régate Nantais où je sévissais. Très fâché un jour j'ai sorti le bateau de l'eau, j'ai retiré la dérive et je l'ai remplacée par une dérive en contre plaqué marine sans jeu en mettant des cales latérales et en creusant un nouvel emplacement pour l'axe de la dérive. Depuis le bateau a fonctionné normalement se distinguant en régate au près et autres allures, (demander aux vieux du SNO ou de L'ANCRE)
Nous avons été nombreux à écrire à monsieur Noir l'architecte pour lui demander comment faire pour le faire marcher au près ce bateau, je n'ai jamais eu de réponse et les autres non plus. Dommage car la coque était bonne et fine, le bateau sain et rapide, avec lui nous avons parcouru la Bretagne du nord au sud, la vendée, la gironde et nous avons (ma femme et moi à 60 ans) été deux fois en Corse depuis Nantes sans problème.