Quand réduire au portant ? Et pourquoi ?
Bonjour,
Ma question est la suivante, au près on réduit lorsque ça forcit pour les départs au lof.
Mais au portant pourquoi réduire ?
Parce que après la marque à virer, il est possible de se retrouver au près.
Le vent apparent au portant est en général plus faible que le vent réel. Et c'est l'inverse au près.
Exemple :
Vent réel 20 noeuds.
Vitesse au vent arrière : 8 noeuds.
Vent apparent : 12 noeuds. C'est bien agréable, il fait beau et même chaud.
Vitesse au près : 6 noeuds à 45° du vent.
Vent apparent : 20 + 6/1,42 = 24,2 nds. Cela souffle bien, réduction de voilure + ciré bienvenus 🥺
on ne reduit pas forcement ,perso je mets souvent le spi ..80m2 en plus
Parce que, généralement, les grands bords bien agréables au portant surtoilé, où le bateau donne sa pleine mesure, où on est vachement content de soi et de son bateau, finissent par une manœuvre (entrée de port, passage de bouée, cap à franchir, etc…) où l'on doit remonter au vent. Et là, ça se complique, surtout si le vent a peu à peu forci (mais ce n'était pas grave, ça augmentait le plaisir !) : le bateau surtoilé devient difficilement contrôlable, le pilote ne tient plus, on doit aller réduire alors que les conditions ne sont plus bonnes, et généralement, il y a urgence, cailloux, digue qui se rapproche, etc…. C'est là que l'on se dit : "bien fait pour moi, je suis allé chercher les emmerdes !".
Ps : c'est vrai que je parle en solitaire, en équipage, c'est peut-être moins crucial.
Cela dépend du contexte.
Si on n'est pas joueur on porte au portant la toile dont on aurait besoin au près.
Exception: le spi. Si on est pas joueur on le porte quand on a pas besoin de réduire au près.
Après si on est en course...
Drôle de question, le vent monte à 50 noeuds, le bateau part au lof😀
En fait il s'agit de garder un voilier équilibré et donc d'adapter la voilure à la force du vent.
Pour qu'un bateau soit efficace, qu'il marche bien, qu'il avance le plus vite possible (et avec son meilleur cap) il faut pas mettre le plus de voile possible mais les voiles qu'il faut et les régler du mieux qu'on peut.
Si au tu mesure le risque d'un départ au lof, tu risques aussi un départ à l'abatté, autrement plus dangereux.
Si tu régates et que y a plein de monde sur le bateau au rappel tu peux porter plus de toile, c est valable au portant aussi même si on se place pas au même endroit...
Bref c est toujours une question d'équilibre...
Bonjour, perso surtout pour pas bourriner sur le matos.
Si je peux reduire et garder la même vitesse,j'hésite pas.
Qui veut aller loin ménage sa monture.
La question serait plutôt "pourquoi ne pas reduire?" Ca fait pas aller plus vite d'etre surtoilé en général.
(Je parle au large, et c'est tout de même parfois rigolo de pousser au max!)
il faut réduire quand l'étrave enfourne trop et reste sous l'eau façon sous-marin 😅
Il y a belle lurette que mon anémo ne marche plus, et je ne cherche même pas à savoir pourquoi.
Aux allures portantes, au large, je laisse le bateau s'exprimer autant qu'il en a envie, et je me fie uniquement à l'état de la mer. Après, je suis parfaitement d'accord avec ce qui a été dit précédemment.
- Si je commence à enfourner dans la vague devant, je réduis
- Si je me rends compte que le pilote travaille trop, je réduis
- Si je trouve qu'en réduisant, je ne vais pas moins vite, alors je réduis, suis pas maso, les voiles, ça coûte...
Mais il est vrai que la question est légitime. Autant au près il est facile de savoir quand il faut réduire, autant aux allures portantes, en tout cas pour moi, c'est beaucoup moins évident et il faut rester vigilant.
Moi, je vais simplement reprendre ce que dit kifenlo plus haut : c'est pas parce que tu es au portant que tu ne vas pas partir au lof comme un goret par une vague qui te prend la hanche.
T'en fais un, ça va, au second, tu réduis sans te poser trop de questions.
Ca m'est arrivé deux fois, une fois vers 4h du matin en remontant de Porto à Calvi pour me protéger de la houle de sud, vent calme en début de nuit, tout dehors, et ça a fraichi. J'étais à une heure d'arriver, la flemme de réduire, et on avançait bien. Pas vu la vague dans la nuit (c'était pas la première, mais les autres, j'avais géré), vlan, salade de tout ce qui trainait dans le bateau au milieu du carré. Bon, je réduis le génois (c'est facile). Ben heureusement qu'on était pas loin du cap, parce que le ris dans la GV était vraiment pas loin non plus.
Deuxième fois au cap Creus (saloperie de cap Creus), un ris génois deux tours, mer hachée. Grand voile bien fatiguée trop puissante quels que soient les réglages, pilote aux fraises, vlan ! Je prends la barre, je tiens pas 5 minutes, re-vlan. Dans la lessiveuse qu'était la mer (et avec le pilote qui ne comprenait plus rien), j'ai pas eu envie d'aller crapahuter prendre le second ris, et puis on avait presque passé les cailloux du cap, la mer était plus calme derrière. Sinon, je n'y coupais pas !
Je ne parle là que des gros plans surtoilés au portant avec départ au lof grandeur nature, parce que les petits, je ne les compte pas...
Personnellement, je regarde la correction de la barre sur le pilote en mode vent réel ou compas). Si je suis à plus de 5° de correction (ou si la barre devient dure lorsque je barre manuellement, ce qui est rare), je prend un ris dans la GV (avec un peu de vitesse ça se fait facilement). Si ça ne s'équilibre pas je prend le 2ème ris, voire j'affale le spi et déroule le génois. J'ai un bateau qui est fait pour le portant mais tout ça dépend des bateaux et de l'état de la mer. Sur le mien je porte spi (70m2) et GV haute jusqu'à environ 20nds réels si pas de grosse houle.
Au portant ou n'importe quelle autre allure, on réduit si le bateau est difficile à tenir ou si ça n'est pas assez confortable. Je ne vous pas quoi ajouter :)
Je rajouterai juste un truc c'est que tout comme au près, on peut aussi partir au lof au portant, c'est le cas sous spi, le bateau glisse, glisse, c'est grisant, tout va bien jusqu'au moment où, à l'occasion d'un petit écart, que celui-ci soit dû au barreur ou au pilote, le bateau part et youpi!!!... y'a plus qu'à remettre le bateau en position verticale et à ramasser le linge...ou... à reprendre la cavalcade...
En général, lorsque tu te poses la question, c'est que c'est le moment de réduire.
J'adore le spi par gros temps...(> 25 kts), surtout le symétrique.
Il est largable au bras, avec au besoin un mousqueton rapide ouvrable sous tension.
Et la GV 2 ris pour tenir le près à venir, ou le HLM
En plus, le spi respire mieux dans le haut.
Et le départ au lof est beaucoup plus gérable.
Grand Voile haute, généralement , cela te mets dans le rouge assez vite
Histoire de rigoler, en voici une autre, peut être un chouia moins maîtrisée que la première.
Pour ce qui est de la GV, quand on a le moindre petit doute c'est qu' il faut réduire. On est souvent étonné comme tout se passe mieux quand le ris est pris, voir le deuxième ris. Procrastiner un ris c'est la meilleure façon de se mettre soi-même dans un coin duquel on a mal à s'en sortir par la suite. Attention au piège du vent apparent au portant. On peut décider d'essayer de faire un record d'étape aussi, pas de soucis avec ça mais il faut bien juger de ses forces, ne pas les surestimer. Avec mon vieux bateau j'essaye de le ménager aussi, c'est d'ailleurs plus économique de cette façon...:-)
Mon budget voile n'est pas le même que celui de ces régateux... et mes enjeux non plus. Souvenir d'un jour où nous partions vers les anglo-normandes au départ de St Malo. Nous avions dépassé la bouée d'atterrage et j'avais renoncé à envoyer le spi compte tenu des prévisions de vent (et de mon équipage). Des régateux arrivant de l'ouest virent la bouée d'atterrage partent au nord et envoient le leur... en quelques minutes nous avons vu quelques cabrioles et 3 spis partir en lambeaux...
Une nuit en solo au portant dans le Golfe de Gascogne j'ai senti que je devrais réduire pour faciliter le travail du pilote et me rendormir avec plus de confort. Mais je n'ai pas voulu stresser le pigeon voyageur qui se maintenait tant bien que mal sur mes panneaux solaires depuis le coucher du soleil : j'ai pris la barre pour qu'il se repose jusqu'à l'accalmie que j'espérais.
Bonjour.
Il y a un viel adage qui conseille de porter la toile du temps
Notamment si tu as un homme à la.mer
Pas simple de faire demi tour et remonter au vent si tu es beaucoup trop toilé
bonjour,
expérience personnelle:
départ un soir de l'ile de Batz vers Guernsey avec un coup de huit d'ouest annoncé pour la nuit.
je confie à mon second la préparation du bateau pendant que je prépare la nav.
une fois partis et dégagés de la côte, le vent monte et il me dit que le bateau est difficilement contrôlable malgré un ris dans la gv et le foc 2 et propose de réduire.
je lui fait descendre complétement la gv et renvoyer l'inter devant en le tangonnant.
résultat une nuit tranquille à la barre et un bateau plus confortable qui n'avait rien perdu en vitesse voir en a gagné un petit peu.
seul revers à la médaille : ses deux quarts de nuit (8 - 12 et 4-8, j'avais gardé le 12-4 pour assurer la nav et rester en réserve) se sont passés sous la flotte et le mien sous un splendide ciel étoilé.
à moins d'un bateau particulier, j'ai toujours préféré au portant n'avoir qu'une voile d'avant si possible tangonnée, et pas de gv des que le vent monte. le bateau reste agréable et rapide et en cas de chasse il est plus simple de s'adapter aux nouvelles conditions.
En cas d’HLM ou d’obstacles sur la route avoir juste une toile d’avant par vent fort et mer formée peut rendre la manœuvre très difficile. En urgence il faudra utiliser le moteur pour manœuvrer. Sauf en fuite si vent est trop fort je préfère garder un bout de grand voile surtout en côtier pour rester manœuvrant à toutes les allures.
pour repondre à la queston ..il est bien certain que je reduit plus tard lorsque le bateau est au portant que lorsque je suis au près..autant profité de la glisse et du plaisir ...
La vitesse critique de nos voiliers majoritairement non planant est vite atteinte dans la brise au portant.
En dehors de la régate, en croisière tranquille à deux et à partir d’un certain âge 😀 je ne vois pas trop l’intérêt de surtoiler pour ne pas gagner grand chose à part des enmerdes 😂
trop de "réponses" sur mon post ci dessus. je "répons" à mon tour ici pour plus de clarté.
- pour commencer les anciens n'avaient effectivement pas de marconis, mais dans le cas qui nous intéresse des auriques, raison de plus pour réduire très vite une grand-voile grande, lourde et difficile à manipuler avec en plus des bômes débordant largement des pavois. si vous n'avez jamais pris un pic de 10 m fait dans un poteau de téléphone dans l'estomac, je vous recommande d'essayer.skipper d'un vieux gréement de 17 m au pont, j'ai fait l'essai et ai fini 3 m plus loin dans le pavois ( Pépé, si c'est bien ce qui lui est arrivé, n'a pas eu cette chance, son bateau est trop étroit et sans filières) c'est beaucoup plus facile de renvoyer un bout de gv aurique pour revenir du portant au près que de la réduire au vent arrière.
- pour ce qui est de la casse éventuelle du mat, je ne vois vraiment pas comment une gv marconi arisée
peut contribuer à la tenue d'un mat mais mes connaissance en physique ne sont pas nobelisables. ceci dit j'ai parlé d'un mat de croisière bien tenu tant en longitudinal qu'en latéral (profil de bonne section,bas haubans avant et arrière et bas étai), pas d'un mat limite sous dimensionné et mal haubanné comme beaucoup de gréements modernes de mon point de vue.
- enfin pour le confort, dans les alizés je confirme qu'un génois tangonné ou non avec ou sans gv est une usine à roulis rythmique, par contra au portant dans la brise ou la brafougne je n'ai jamais eu à me plaindre de faire ainsi, retirer la gv rendant le bateau plus "souple" à la barre avec des mouvements plus doux mais je reconnais n'avoir jamais eu à exécuter cette manoeuvre avec des bateaux à lest profond .....
Quand reduire au portant ?
Comme au près : quand tu commences à te poser la question… ce moment est très très variable selon bateau, capitaine, conditions etc… mais c’est ma meilleure réponse à cette question metaphysique.
Pourquoi reduire au portant ? Parce que tu viens de decider qu’il faut le faire. Donc tu le fais.
J’attends avec impatience le prochain topic : « quel est votre cap compas favori ? » (humour) moi c’est 280•
Pour ce qui est de la supériorité de la voile d'avant sur la GV au portant, je pense que ça dépend du bateau, du gréement, et des voiles.
Comme CowboyBebop, je ne vois pas en quoi la GV participe à la tenue du mât et compense la traction génois lorsqu'elle est choquée, au contraire, elle rajoute une contrainte. Elle ne tire pas le mât vers l'arrière, mais exerce comme le génois une force vers l'avant, ce qui fait avancer le bateau. Si elle exerçait une force vers l'arrière, le bateau sous GV seule au portant reculerait ! Le problème est différent au près très serré ou avec la GV bordée à plat, mais là, elle ne sert plus à la propulsion.
Je parlais de différence entre bateaux, le mien est gréé en tête, 2 pataras et barres de flèche non poussantes, le mât supporte très bien le génois seul. Pour ce qui est de la remontée au vent, il fait aussi bien sous génois que sous GV seule, c'est à dire du près bon plein. Pour la maniabilité dans l'urgence en cas HLM, ce serait sur mon bateau beaucoup plus rapide de lancer le moteur et de rouler le génois que d'affaler et ferler la GV. Ce que je dis ne concerne peut-être que mon bateau, je crois qu'il faudrait éviter de faire des généralités de son cas particulier, chacun a sa propre expérience.