prao lesté lourd façon Micronésie

Bonjour à tous,

je me penches actuellement sur l'idée développée par Marc Philippe d'un prao lours, coque centrale lestée, pour le cabotage à la voile.

Cela s'inscrit dans un cadre plus grand nommé "fin du pétrole pour les bateaux".

J'ai déjà tenté un tracé et quelques calculs: 20 m, 100 tonnes.

Je cherches toute information et contact avec quelqu'un ayant déjà pensé à ce truc.

Merci,

Gérald

L'équipage
01 fév. 2006
01 fév. 200616 juin 2020

J'ai tout vu et je dirai tout!

Je pense pouvoir te donner quelques éléments de réflexion, vu que
j'ai contribué à la diffusion de ces idées iconoclastes.
Et que je plaide coupable, Votre Honneur!

En effet, j'avais interviewé Marc Philippe sur son projet en 86
(déjà! ça ne nous rajeunit pas!) et j'avais repris son exposé,
avec son accord, dans le H.S "Connaissance des multicoques" publié
par L.N en 1988 (pages 180 à 185)

Je peux le dire, ce n'est pas une pub', cet ouvrage est épuisé.

J'ai donné la parole à M.P, sans commentaires, parce qu'à l'époque,
encore un peu puceau en ingéniérie navale appliquée, je croyais que
ses idées révolutionnaires méritaient d'être exposées.

Son prao lourd, soit dit en passant, n'a rien de mélanésien.
De profil, il adopte plutôt une forme de couloir lesté à fort tirant
d'eau et son pont de liason n'a rien de commun avec les frêles
assemblages insulaires reliant les coques au flotteur au vent.

Aujourd'hui, je suis parvenu à la conclusion que son concept devrait
être sérieusement révisé, après avoir soumis le projet à des
hydro-dynamiciens de l'université de Melbourne qui en ont fait
une maquette en 1998, et avec qui je suis resté quelque temps
en contact épistolaire.

La principale caractéristique du projet (qui a pu évoluer depuis)
était moins son lest léger permettant à la coque de ne pas verser
sur le côté à l'arrêt du fait de sa forme et de son aile/flotteur,
que son profil très asymétrique.

La coque adopte un profil mince lenticulaire biconvexe, très convexe
au vent (du fait de l'amphidromie) et plutôt vertical sous le vent.
Selon son auteur, cette forme s'apparenterait au profil des ailes
des jets supersoniques, permettant en milieu aqueux une distribution
des pressions et des dépressions, semblable à celle observée sur
les ailes.

Pour me convaincre, il m'a présenté des graphes d'incidence laminaire
vraiment impressionnants, avec une portance quasi-parfaite permettant
d'atteindre les 40 kts sans problème.

Je passe sur les détails des dessins et des spécifications, ses calculs
optimistes font rêver, mais une maquette "pour de vrai" en bassin
de carène, de même qu'une simulation sur ordi, même en variant
la valeur des paramètres ne sont pas concluants.
Le bateau est handicapé par sa lourdeur et sa surface mouillée.
Sans même préciser que son "habitacle" sous le vent est une grossière
erreur qui destabilise l'ensemble... Quant au côté auto-redressable
après une rogue wave, eh bien, tout simplement, à l'expérimentation
ça ne marche pas.

Alors, si Marc Philippe est encore vivant, transmets-lui mon meilleur
souvenir, c'est un brave homme et un excellent maître voilier, mais
comme archi nav, il a encore des progrès à faire... :-)

01 fév. 2006

Vu!
Un gros truc turquoise à houat au printemps il y a deux ans, un véritable avion sur l'eau!

Détail amusant, l'anexe faite du même jus hissée sous le bras de liaison.

;-)

01 oct. 2007

Oui
ce "truc" a cependant des milliers de milles dans les flotteurs. Et sans soucis semble-t-il !

02 fév. 2006

Prao et décroissance soutenable
Bonjour

C'est moi qui ai eu le dernier exemplaire du HS Loisirs Nautiques "Connaissance du multicoque". Ce livre est étonnament toujours d'actualité. Ca, c'est chouette!:bravo: Par contre le style a vieilli...
L'hiver dernier, j'ai pu essayer un prao de 40' avec un greement "pince de crabe". Ce bateau n'a pas de moteur, pas d'électricité à bord et pèse 1 tonne. La manoeuvre est simple. Les performances sont correctes. Il me semble qu'il s'inscrit, sans le savoir, dans le cadre d'un bateau à la simplicité volontaire avec une attitude de décroissance soutenable. Pour cela il est léger. Tu ne feras pas un bateau "écolo" s'il est lourd car il nécèssitera une grande dépense d'énergie pour la construction et la navigation.

Sur mon site, vous trouverez un lien vers le site d'équilibre, ce fameux prao de 40'. ;-)

A Ajaccio, je monte actuellement un projet de construction similaire dans un cadre associatif. J'ai déjà dessiné un prao de 6m et en ai essayé plusieurs. Je cherche des acteurs pour ce projet pluriel. Bien que prof de dessin industriel, j'ai peur des erreurs de conception/calcul et reste ouvert à toutes propositions.

www.le-popote.com[...]

02 fév. 2006

La quadrature du cercle des multis

En architecture multis, on a pratiquement tout essayé en matière
de coques, d'appendices, de voilures et de gréement.
Avec toujours cette alternative:

Je fais léger et je vais plus vite, exemples l'hydroptère ou
l'hydracata, mais en mer ouverte je casse ou je me retourne...

Je fais lourd, je tiens le coup dans le gros temps, mais je perds
le petit "plus" qui me plaçait au dessus du lot.
Exemple, champagne Charlie, le tri foiler de Gilles Vaton,
un excellent architecte par ailleurs, mais dont les ailes de géant,
tel l'albatros, l'empêchaient de prendre son envol.

Marc Philippe a cru résoudre cette quadrature du cercle en faisant
du costaud et en rattrapant ce handicap par les formes.
Sur le plan théorique, son point de départ était juste et son
raisonnement cohérent. Mais il ne m'aîtrisait pas tous les paramètres.

ALors, bien sûr, on peut toujours faire des bateaux aux formes
bizarres, qui flottent et avancent à la voile.
Simplement on peut se demander:
L'énergie, le temps et l'argent dépensés valent-ils le coup?
Et accessoirement, quelle pourra être la valeur à la revente d'un
engin typé qui n'a aucune performance à son actif?

P.S: J'ai écrit ce HS à l'époque où le cata était donné par les
"spécialistes" comme ayant détrôné définitivement le tri, et peu
de gens savaient qui était Nigel Irens lorsque j'en parlais!
J'ai donc eu un peu de flair... ;-)

01 oct. 2007

prao
Salut Gérald

Où en est ta maquette?
Le prao de 6 m est en construction.
Bientôt des photos...

01 oct. 2007

prao
Salut Gérald

Où en est ta maquette?
Le prao de 6 m est en construction.
Bientôt des photos...

03 fév. 2006

prao
Bonjour,

je suis content de trouver un dialogue possible concernant les suites à donner aux expériences innachevées de Marc Philippe.

Loin d'être un projet utopique, l'idée d'utiliser la voile pour des transports pondéreux est d'actualité.

Je ne parles pas de transporter des lots de couteaux gadjet qui sont offerts gratuitement à la première visite dans un magasin de fauteuils en cuir. Je parles de transporter sur de faibles distances (50 à 100 miles) des productions écologiques locales indisponibles 50 à 100 miles plus loin.

La question de l'énergie dépensée à la construction d'un bateau n'a de sens que si l'on accepte les changements obligatoirs (volontaires si on se décide maintenant, subits si on se décide plus tard) que les échanges humains vont devoir subirs. Le mode de vie occidental basé sur la croissance de l'exploitation des matières premières, de l'énergie pas chère et de la main d'oeuvre mopins chère (colonialisme puis libéralisme). Donc l'énergie humaine va remplacée l'énergie fossile, donc les matières les moins transformées seront les meilleures, donc le bois massif traité à l'huile de lin sera le meilleur. Et le nombre d'heures de travail en charpente marine remplacera les nombreux KWh nécessaires aux autres matériaux. Donc on construira plus lourd qu'avaec les matières issues du pétrole (polyester époxy... par exemle) et du colonialisme (CP Okoumé par exemple).

Donc il n'est pas du tout anti décroissance soutenable que de travailler à imaginer un autre mode de vie en bord de mer.

M.NAVIS, j'aimerais pouvoir confronter vos souvenirs ou documents concernant les essais de maquette du flying proa avec mes propres données (informatiques et théoriques pour le moment. Je penses que les logiciels de simulation hydro actuels sont au oins ausi puissant que les essais en bassins des carennes des années 89 90. Il me serait donc utile de comparer tout cela.

Je penses que votre remarque concernant la révision de l'idée de marc Philippe est tout à fait juste: j'ai moi même commencé à aiguiller mon travail concernat le flying proa dans ce sens: red de la SM et red de la résistence de vague entre autre. Bien évidement le poids sous le vent est absurde mais part de l'idée d'un équilibre dynamique entre balancier et contre poids. Pas débile du tout, mais pas sur mer houleuse.

J'entame la construction d'une maquette naviguante rapide à partir d'un premier jet de dessins et calculs. Je souhaites poursuivre les recherches. Si cela vous interesse, j'en suis heureux.

Gérald

03 fév. 200616 juin 2020

Analyse de Gérald et actualité du tiers monde
... donc le bois massif traité à l'huile de lin sera le meilleur... Donc on construira plus lourd qu'avec les matières issues du pétrole...

A Madagascar au 21ème siècle, le fret léger ( ou peu dense ) est transporté sur des pirogues-boutre, praos faits d'un tron évidé surmonté de bordés pouvant aller jusqu'à deux mètres de haut.

ces magnifiques mécanos de près de 15 mètres, ont une masse à vide supérieure à celle du fret. Elles sont incapables d'affronter plus d'un mètre de creux. (photo )

Pour les charges lourdes, ils ont recours aux cargos boutres, construits en bois massif bordé sur membrures. Eux ne peuvent remonter au vent(deuxième photo )

ces deux transpoteurs ainsi que les goélettes Vézo ne naviguent qu'à la voile ( coton ).

J'ai vécu avec ses marins et les populations cotières pour qui ce mode d'approvivionnement par voie maritime est le principal.
Pendant ce temps, mon épouse universitaire (malgache ) qui harpentait à pied les pistes à la rencontre de populations isolées, constatait chaque année la destruction un peu plus irréversible des forêts cotières.

Les solutions citées par Gérald sont-elles un avenir ?
J'en doute en ce qui nous concerne... j'en ai bien peur pour les populations malgaches... jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de bois.

Guillemot.

03 fév. 2006

suite
photo de cargo à voile

03 fév. 200616 juin 2020

raté
là voila

Feu sur l'épi Dellon, à l'est de l'ancien Lazaret à Sète

Phare du monde

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Feu sur l'épi Dellon, à l'est de l'ancien Lazaret à Sète

2022