Plaidoyer pour le catamaran de ballade ou de plage..

Avec l’âge, 70 ans et après 16 voiliers de toute taille et de tout genre, monocoque, catamaran, trimaran, le physique impose quelques évolutions et mon dix-septième voilier est un petit catamaran, un Wharram de 5m, le Hitia 17.
J’ai eu 2 catas de « sport », un Hobie 18 et un Tornado, mais je ne me sens plus capable de faire le singe au bout d’un câble (j’aimais bien ça pourtant !) et je veux transmettre la voile à mes petits enfants sans les faire barboter dans l’eau régulièrement.
Après trois mois d’utilisation fréquente, je souhaite mettre en avant l’intérêt des « catamarans de ballade », catégorie dans lequel je range le Hitia. Par opposition aux catas de sport, je ne pense pas qu’il puisse chavirer ou alors il aura fallu vraiment le pousser très loin. La coque sous le vent s’enfonce, mais la coque au vent ne décolle pas. Pourtant il a près de 15 m² de voilure pour 135 kg, ce qui est pas mal. Mais ici, on a un gréement bas, avec une voile à corne qui sait déverser pour libérer l’excès de puissance.
Dans les avantages, je mettrai la souplesse d’utilisation. J’ai navigué depuis le solo dans toutes conditions jusqu’à 5, 2 adultes et 3 enfants, dans des conditions maniables bien sûr. Ensuite, il y a 6 coffres dont 4 vraiment utilisables. Pas besoin de trimballer les gilets, le foc, les écoutes, tout reste à bord, la grand-voile dans une sorte le lazybag bricolée autour de la vergue. Les plus aventureux peuvent envisager une tente de cockpit et dormir à bord (je ne m’en sens pas..).
Pas de problème de stockage à terre, introuvable souvent, après une sortie, le mouillage est très bien conçu. J’ai une Fortress de 1,7 kg, 4 m de chaine et 2 bouts en V, le bateau est léger, il ne bouge pas. Les 150 kg en poids d'utilisation autorise une manipulation accessible. On peut laisser ce bateau à des gens qui ont peu l’habitude de la voile, en leur signalant les difficultés. Ce n’est pas le cas d’un cata de sport. Mes petits-enfants le barrent et apprécient, ils vont progresser.
Dans les inconvénients, le cap au près est très moyen et les virements de bord vraiment pas géniaux. Mais on cherche surtout les bords de largue. La hauteur sous trampoline (en plus elles sont mal tendues) est insuffisante si on est chargé et qu’il y a du gros clapot.
Question performance : par vent très faible, il avance sur un souffle, peut être mieux que pas mal de bateau, le gréement est assez performant dans ce type de configuration. Par vent moyen, il avance je dirais un peu comme tous les bateaux de sa longueur. Quand le vent force, il commence à vraiment accélérer et à planer à bonne vitesse. En plus comme il est très bas sur l’eau, les impressions sont multipliées. En solo à partir de force 4, c’est vraiment un plaisir de glisse permanente.
A noter qu’il y a d’origine une chaise moteur, pour un petit HB, mais je n’ai jamais senti l’intérêt vu mon type de navigation, mais j’ai un ami qui en trouvait l’utilité dans certains cas.
Donc, en résumé, je trouve que ce type de cata devrait rencontrer plus de public qu’il n’en touche. Le Hitia est un exemple, mais les Wharram on adhère ou pas. Mais je n’en connais pas beaucoup d’autres. Après il y a les petits tris, genre Astus 16, nettement plus chers et beaucoup plus lourds, car j’ai acheté le mien avec remorque spécifique, système de roues pour déplacer les coques et moteur HB pour 1350 €. Donc, un plaisir à prix raisonnable.

L'équipage
27 août 2018
    Québec, le cap Gaspé

    Phare du monde

    • 4.5 (96)

    Québec, le cap Gaspé

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