Petits moments de bonheur.

On m'a plusieurs fois posé cette question :
qu'est-ce qui vous plait quand vous naviguez, qu'est-ce qui vous attire sur les bateaux ?

Mes réponses étaient à chaque fois évasives et laissaient mon interlocuteur sur sa faim.
Pas facile de communiquer sur une passion qui offre une gamme de plaisir aussi vaste que la voile.

En fait, pour moi, ce sont des milliers de petites choses, des petits riens apparement insignifiants qui, mis bout à bout forment un tout merveilleux.

Entre autres :

Etre assis sur le banc de cockpit sous le vent, adossé au rouf et regarder le sillage pendant que le bateau marche sous pilote.

Etre assis dans le balcon avant et regarder la vague d'étrave, mettre une main sur le genois et sentir l'énergie qui se propage dans le gréement.

Couché dans une couchette sous le vent, écouter le bruit de l'eau qui défile à quelques centimètres, derrière la coque. Se sentir plaqué contre le vaigrage à chaque vague.

Border l'écoute de génois et sentir le bateau s'incliner et démarrer.

Sentir la barre vivante dans ses mains, la retenir quand elle veut vous échapper. Instorer un dialogue muet avec son bateau, fait d'impulsions et d'énergie transmis par la barre.

Mener le bateau par l'amarre avant comme un cheval par la bride, pour le déplacer le long d'un ponton. Rentrer l'amarre et le tenir par le balcon arrière. L'orienter vers le large et lui donner l'impulsion du départ. Rejoindre le bord in extremis.

Réussir un acostage en douceur et arrêter le bateau pile où on voulait.

Diner dans le cockpit, sous les étoiles, et regarder un beau bateau s'approcher silencieusement et prendre son mouillage.

Avant d'aller se coucher, faire un dernier tour sur le pont pour sentir que le bateau est bien.

Remonter l'ancre et quitter le mouillage à la voile.

Après une traversée, sentir les parfums de la terre (l'odeur des pins par exemple) avant d'arriver.

Sauter à l'eau avec un masque pour voir si l'ancre travaille bien, se tirer sur la chaîne pour descendre de quelques mètres et découvrir les dessous de son bateau qui planne dans la lumière.

Et vous quels sont vos petits moments de bonheur en bateau ?

L'équipage
30 jan. 2003
30 jan. 2003

presque pareil
presque pareil pour nous et il n'y a probablement pas de difféerence finale, juste tu n'y as peut-être pas pensé.
Les mammifères marins, quel bonheur de les voir, de les croiser ou quand ils viennent jouer avec nous.
le ciel étoilé. c'est pourtant le même quand on est à terre, mais là en mer il donne l'impression d'être plus près, presque de communiquer avec nous.

Découvrir une nouvelle terre de nous inconnue.

Découvrir presque inventer un nouveau mouillage dans un coin perdu isolé et beau.

Arriver enfin au port après une longue route pénible au près dans les vagues glacées.

Découvrir un bon copain, ou simplement un voisin de pays dans un coin perdu.

il en reste plein encore, aux autres de jouer !

30 jan. 2003

Les moments de bonheur
Je crois que le bonheur de la voile, de la voile en croisière loin de la compétition et des exploits, est fait pour une part de contemplation.

Si l'on a pas un esprit un peu contemplatif on s'ennuie ou on se défonce.

Michel Laurens

30 jan. 2003

ma vie juste pour cet instant
J'en rajoute un, et je souhaite vraiment à ceux qui ne l'ont pas encore vécu que cela leur arrive vite:
un diner aux chandelles (mais alors, un vrai, pas des sandwichs ou autres trucs vite mangés) avec ma femme, dans le cockpit, au milieu de la Méditerrannée (traversée continent/Corse), seuls sous les étoiles, avec un petit F2 au portant et voiles en ciseaux, sur une mer plate.
Je crois meme que là, c'était un grand moment de bonheur !
Merci Philippe d'avoir lancé ce sujet !
Nicolas

02 fév. 2003

Bonne idée
Vraiment une très bonne idée que celle du dîner aux chandelles ! je regrette de ne pas l'avoir eue; ca ne doit pas être souvent réalisable mais quel pied !

02 fév. 2003

suite....mais par le debut....
j'en rajoute un, souvenez vous lors de l'achat de votre 1ier bateaux...les nuits a s'endormir avec pleins de reve de croisiere,de balade, les reparation pendant l'hiver entre copain...et la premiere mise à l'eau...

03 fév. 2003

début...mais qui aura une suite...
ok avec ce que tu dit antoine et c'est pour ça que j'attends la suite des évènements avec beaucoup d'impatience;peut-ètre sur les conseils du très pertinent kaj.
j'ai commencé sur un lac(donc marin d'eau douce)et mon meilleur souvenir reste le jour ou j'ai enfin pu baigné mon bateau dans l'eau salée de l'atlantique et d'y tirer mes premiers bords: moments inoubliables..........
allez, bon surf et bon vent à tous!

03 fév. 2003

début...mais qui aura une suite...
ok avec ce que tu dit antoine et c'est pour ça que j'attends la suite des évènements avec beaucoup d'impatience;peut-ètre sur les conseils du très pertinent kaj.
j'ai commencé sur un lac(donc marin d'eau douce)et mon meilleur souvenir reste le jour ou j'ai enfin pu baigné mon bateau dans l'eau salée de l'atlantique et d'y tirer mes premiers bords: moments inoubliables..........
allez, bon surf et bon vent à tous!

03 fév. 2003

z'avez dit bonheur ?
Rien que du bonheur garantissait le voileux (diplômé d'état siouplaît) lorsqu'il me guidait dans mes premières brasses sur l'eau ...Hum... L'avait oublié des trucs le gars .. ou alors il vivait avec une femme, po avec un "marin" :o)
Mes p'tits moments à moua c'est d'entendre et de voir les marins qui accompagnent certaines.. arriver en bleu de travail empestant l'huile de vidange, noirs de la tête aux pieds,s'asseoir nonchalamment dans le carré et leur dire d'un air "angélique" "Qu'est ce qu'on mange ?? j'ai faim..." C'est aussi de les voir arriver au port ... Lui à la barre et elle aux amarres... hem hem ...Rien que des tendresses...
Alors mes p'tits moments de bonheur.. c'est aussi entendre les N** d* D**** d'B***** de M**** de ces mêmes messieurs galants et courtois grimpés dans leur mât et ne parvenant pas à dompter la clef de 13 ..., c'est aussi de les voir stressés, tendus, rater lamentablement l'abordage du ponton par pétole.Et le lendemain ... les voir repartir aux aurores moteur à fond en marche arrière.. une aussière oubliée et bien accrochée au ponton ...
Là ...j'avoue...j'adooooooore...
En vrai ... Mon grand bonheur à moi.. ben.. y'a pas d'mots.. Je suis aux cotés de mon compagnon, les mots ne sont plus utiles, nous partageons les mêmes émotions, nous ne parlons pas nous nous savons, seuls nos yeux se croisent et nous.. tout simplement "nous".
muriel

03 fév. 2003

pourquoi "petits" les bonheurs ??
Bah... Elle ( "ma" Elle..) a saisi le sujet avant moi ..po grave .. vais vous dire quand même mes bonheurs..
Je bosse à Paris, 10h par jour, au volant dans Paris et banlieue, 10h à me soumettre "au règlement" , 10h à écouter la radio, les infos, la santé de ce monde ...alors... Mon grand bonheur.. il ressemble à ces vendredis soir très tard où nous arrivons au bateau.. Nous avons roulé 2h ou 3 ou 4 selon.., nous avons quitté les bouchons parisiens,j'ai "saoulé" Madame de mes "profondes réflexions sur ce Monde" et nous nous asseyons dans le cockpit...Il fait froid, il fait chaud .. On s'en fout ..Quel bonheur de laisser derrière nous les contraintes créées par l'Homme pour retrouver les contraintes simplement naturelles... l'Essentiel...Quelque soit le temps sur le bateau nous nous confrontons à nous, à notre essence pas à ces règles inventées de toutes pièces.... Juste nous sommes là loin de l'agitation, et je vous assure que c'est bon...
Passer trois heures de nuit dans un brouillard si épais que je ne vois plus l'avant de mon bateau, sans radar, et avec une compagne "cool raoul" rassurante... stressée mais rassurante.. ( j'sais po comment elle fait ;o)..) Arriver au port... souffler... s'asseoir dans le cockpit.. échanger un sourire... envie de la remercier.. et pourtant pas de mots .. elle sait..
Pis .. ben j'vais vous dire honnêtement quand même.. Quel bonheur de passer deux heures en haut du mât à jurer des "b*de M** pendant que Madame prépare le repas et l'apéro !! Cette odeur de crêpes qui monte le long du mât ... ( euh.. le bonheur c'est quand je descends hein !!)
Pis quand même pour po trop l'agacer ... suis un théoricien pur et dur .. "Elle ".. ben elle se nourrit de son nez.. ( ch'sais po comment elle fait...)toujours est-il que j'éprouve une émotion profonde quand je la vois barrer notre bateau, qu'il marche du tonnerre de Dieu, et que je lui demande comment elle fait .. Elle répond invariablement .. "euh .. ben je sais po .. regarde !! comme çà.... " Et je dois avouer qu'elle m'épate (euh....épate ??? voir elle m'agace...parfois)...Pas d'explications rationnelles...
Dois je encore avouer un autre petit bonheur .. allez!!! en forme de clin d'oeil, je l'ai déjà vue rire aux éclats un jour où avec beaucoup de sérieux j'avais préparé ma sortie de port: marche arrière, consignes passées à ma compagne.... et ... et ... en omettant une aussière au ponton....(je me demande encore si "elle" n'est pas allée la remettre en double derriere mon dos )
Bon.. j'en ai déjà trop dit !! elle va encore se marrer et me taquiner !!
Bon vent à tous
fred

04 fév. 2003

BONHEURS, PETITS BONHEURS, GRANDS BONHEURS, ... OU "THE BONHEUR"
Bien sûr que cela nous procure toute sorte de petits et grands bonheurs, et heureusement, car sinon vu le nombre de petits et grands malheurs qu'induisent ces fichus voiliers, vu le prix du mètre de bateau en solde, s'il n'y avait pas à la clef cette variété kaléidoscopique et muticolore de petits et grands bonheurs divers et variés, c'est que tout simplement ON SERAIT FADAS , un point c'est tout.Ces petits et grands bonheurs qutodiens de la voile et de sa pratique, on les connait tous, mais ce qu'on recherche tous, sans le savoir et inconsciemment, c'est le "TOP BONHEUR", ( vilain anglo-néologisme) ... le moment sublime, subreptif et fugitif, long et langoureux, recherché ou inattendu, cet espèce de moment qui vous récompense de tout, de tous les efforts, qui vous donne l'impression de vous donner raison d'avoir accepté les turpitudes passées, d'avoir choisi cette voie contre vents et marées avec l'entêtement de celui qui sait et qui en fait, ... doute. Ce moment, chacun a le sien dans sa tête, et parfois un nouveau bonheur sublime vient remplacer le précédent , quelques jours, quelques mois pour quelques années aprés le premier... la quête du Graal pour les uns, "l'Alliance" pour Bernard MOITESSIER.
Ce moment de bonheur , une fois passé, éloigné , continue à aider et à permettre de vivre dans la sérénité, dans l'espoir aussi secret qu'intime de recroiser sa route un jour, ou la route d'un autre "grand moment de bonheur sublime", et le souvenir d'un de ces moments de bonheur sublime, peut émerger comme ça, sans prévenir, comme un flash-back toxicomaniaque, ou (moins laidement) une réminiscence de la pleinitude, et c'est là et là seulement qu'on se surprend à avoir l'air con au milieu d'une interminable réunion de technocrates qui vendent l'un aprés l'autre leur salade absconce,et vous dévisagent, parce que vous souriez bêtement, en proie à cette petite réminiscence d'un dernier plus "grand bonheur sublime" en date... celui de l'été dernier, d'il y a dix ans ou plus, peu importe, vous êtes décalés, vraiment décalés.
Moi, le mien, mon dernier en date, et je ne demande qu'à en changer, il remonte à 11 ans.
Aprés une trés trés jolie navigation, qui m'avait menée dans tous les mouillages vierges de la baie de PRONY dans le Sud Calédonien, j'ai traversé vers l'Ile des Pins ( plus bel endroit du monde bien avant Bora et les Iles sous le Vent), et je suis entré dans la baie de Kanumera à la voile, dans le silence religieux d'un mouillage vierge et époustouflant de beauté ( genre baie d'Hannong) dans un soleil couchant aussi flamboyant que les tropiques savent le faire. En traversant cette baie lisse comme un miroir et dont ont voyait parfaitement les fonds de sable blanc malgré une profondeur supérieure à 10 mètres, un de mes trois enfants a mis l'andante du 21° concerto de Mozart, mezza voce, alors que la bateau glissait majestueusement. J'ai lofé... voile en ralingues, je suis surpris par le bruit de la chaine dans le davier déchirant la silence, et résonnant dans les frondaisons. Un homme, un pécheur, seul être vivant sur la plage, se retourne, assez indiférent, m'adresse mollement un salut de la main, c'est déjà à une ombre chinoise que je répond . -Mouillé!! me dit-on à l'avant. La petite dernière remonte du carré, toute fière d'avoir appris à lire le sondeur à éclats et de participer à l'aventure nautique -"Papa y-a quatre mètres " Elle sourit sans réaliser qu'elle exhibe sa seule incisive définitive qui me fait mourir de rire.

Au retour de ce long séjour à l'Ile des Pins, nous découvrirons une nurserie de baleines à bosses( au Sud de l'Ile Ouen), un grand mâle réglera sa vitesse sur celle du bateau avant de rouler sur lui même, à plusieurs reprises exhibant son abdomen à quelques centimètres des filières pendant que les mères empéchaient les baleineaux de trop s'approcher de nous, et que ...j'étais (inutilement) mort de trouille. Instant pesant de silence mystique, uniquement troublé par le petit dernier pleurant : - Le laisse pas monter sur le bateau, il est trop gros... Sous pilote, les genoux jouant des castagnettes, je n'avait qu'une idée : Bien utiliser les 4 clichés restant dans mon Nikon,... pour "notre" histoire, notre belle histoire à tous les cinq, et aujourd'hui lorsque sur les clichés je vois la vague d'étrave faite par la tête de la baleine se dirigeant sur nous, je suis encore impressionné. Voilà mon dernier "petit moment de bonheur sublime" en date, mais j'espère bientôt le remplacer par un autre...

04 fév. 2003

Du vin et de la charcutterie
Bonjour,
Je ne fais pas beaucoup de bateau (helas).
Mais je peux vous dire qu'un de mes moments preferes, c'est apres plusieurs heures de dur labeur, se reposer, prendre un verre de vin avec de la charcutterie sur le pont, il n'y a rien de meilleur.... Meme le meilleur vin avec la meilleure charcutterie a terre est moins bonne que de la vinasse et des riette perimees sur le pont !
Nico.

07 fév. 2003

et la régate ?
Ben oui quand même ! Il y a du bonheur là aussi sinon pourquoi on en ferait ? hein ?

On a eu ainsi quelques très bons moments en régate aussi.
c'est l'histoire du p'tit gars qui avec sa "caravane flottante" finit devant tous les gros méchants affutés avec leurs bateaux de "guerre"
C'est l'histoire de la risée étudiée, prévue et qui propulse le bateau devant tous les copains...

Bonheur de se battre avec de bons régatiers et de voir/comprendre ce qui se passe tout en retant dans le coup.

Bon, j'arrête là car je crois qu'il y a bien d'autres très bons moments en régate même si, il faut bien l'avouer, ce bonheur un peu égoïste se fait au détriment des copains. mais c'est du bonheur quand même non ?

11 fév. 2003

le plus fort ?
Le plus fort moment de bonheur c'est au tout début des vacances, quand on est seul sur l'eau, le 30 juin par exemple ou le 1er juillet, pas une voile à l'horizon... Et on apprend qu'il y a des files de dizaines de kilomètres de voitures sur des routes, dans des villes, aux péages.
On se sent très heureux dans ces cas là sur le bateau pour peu que la brise soit portante, tiède, que l'eau soit pure, à peine ondulée et que l'on savoure son apéro bien frappé.

c'est pas du bonheur ça ?

12 fév. 2003

p'tit bonheur
parfois sur le forum y'a plein de p'tit bonheur
C'est le forum comme j'aime...

13 fév. 2003

Plus de terre à l'horizon
Bonjour à tous,

Pour ma part, mon moment de bonneur est arrivée quant au dépard d'Ajaccio et en direction de la Sardaigne, nous nous sommes éloignés de toute terre ! Plus de référence terrestre et la mer sur tout l'horiszon avec le seul bruit du vent sur les voiles et le soleil qui ce couche sur une lumière féérique, ah enfin libre !

Les navs de nuits sont aussi magnifiques avec un quart de lune et les étoies qui illumine la mer sans vague !

J'en veux encore des moments comme cela !

Bonne nav à tous,
Nono

13 fév. 2003

pas encore de petits, mais un grand !
il y a 1 an 1/2 j'ai décidé de construire (dès que possible) puis partir. mais pas d'expérience maritime, donc depuis, bcp de livres, de pages web, de bavardages sur les quais, etc.

la rochelle fin septembre, tout bascule, au hasard d'une rencontre j'ai la possibilité de m'embarquer lors d'un convoyage, départ le lendemain pour st-malo. là, j'étais comme un gamin à qui on dit que ce soir c'est noel. tellement excité, je n'en ai pas dormi de la nuit.

pensez donc! en plus à bord d'un bateau comme ceux qui me font vraiment rever : un vieux grément(1916), ketch à corne de 26 m au pont. biensur, temps superbe le jour, quarts de nuit au clair de lune, l'impression de naviguer déjà si loin de la terre...bref, un grand pied, quoi!

d'accord, il m'a bien fallu 2 jours pour me mariniser (ah bon, on dit ça que pour les moteurs? -amariné, alors!), mais le troisième, c'était NiCr (nickel-chrome !); dommage...on arrivait déjà.

c'est certainement insignifiant pour la plupart d'entre-vous, mais pour moi qui n'ai jamais mouillé mes bottes à l'eau salée (n'ayant qu'une -longue- expérience fluviale), c'était vraiment géant.

je suis donc conforté dans mes projets : encore plus envie de construire ma goélette franche, et partir pour longtemps, loin, loin...

en attendant, on va retourner bosser encore un peu....sur le Seine!!!

bons vents à tous.

13 fév. 2003

moment esthétique.. au moteur!
Après 24h de nav, coucher de soleil doré sur l'avant, on avance à un demi noeud au moteur (sic, règlement oblige), pot pot pot, une belle bouteille de vin, du saucisson, des biscuits salés. Une drisse fatiguée bat contre le mat.

Chacun assis un peu re^veur dans son coin du pont, des émotions trop personnelles pour les exprimer. On ne partage que les regards vers tribord.

On voit défiler les sapins de St Elena, puis les jardins publiques, puis les murs rougeatres devant l'arsenal, puis le grand palais blanc en pierre d'istrie, enfin les deux colonnes aux lions, portes de la mer d'où partaient les bateaux de commerce, tanto^t de guerre.

Derrière, la place st marc.

On pointe l'avant du bateau dans le canal grande, mais le soleil se cache, on fait demi tour, pot pot pot.

On se retourne tous vers babord, encore ensemble. Un peu de vin, l'adagietto de la V de mahler, visconti discute avec dirk bogarde, proust entrouvre la fenetre de son hotel, un petit coup de barre pour éviter une gondole.

Naviguer au moteur n'est pas beau?

13 fév. 2003

Ah, un connaisseur !
Oui, parfois, mais mélanger le bruit du moteur avec le son si pur et si profond de l'adagietto de la 5ème de Malher, tu es dur ! (ce morceau me tord le coeur et parfois, j'en ai un peu honte, me fait pleurer !)

Content de rencontrer un Mélomane (c'est rare !), qui de plus a eu la chance de balader son étrave à Venise (j'en reve !)

Si je peux me permettre, essaye également "In Paradisium" de Fauré: lorsque l'on quitte la terre et que s'ouvre une belle nav devant l'étrave, c'est géant ! Si en plus on a la chance d'avoir quelques dauphins qui se baladent autour, pour le coup, on y est, in paradisium !

Bonnes naves musicales !

18 fév. 2003

les p'tits bonheurs suite
Pour renter a Gravelines, il y a un long chenal, tout droit au 150°. Avant il y a comme une barre et un courant traversier pas triste, encore avant... mais passons... c'est la mer du nord...
donc aprés la jetée soudain tout est calme, en fin d'aprés midi le soleil qui baisse éclaire d'une lumiere dorée ,la bas tout au bout, les rempart de Vauban. sur les jetées de chaque cotés il y d'abord les pecheurs qui profittent des remous de l'entrée, ensuite les promeneurs, quelques amoureux, puis c'est l'ecole de voile avec les gamins qui vous regardent passer, envieux, echange de sourires. Esprit de Sel est silencieux sous voiles seules, je suis tt a l'arriere assis sur le balcon sirotant un petit whisky coca, je barre aux pieds jouant entre qq bouées.Un peu de musique, Oh oui nicolas un adagio va bien(brahms violon et orchestre ...).Le chenal est plus etroit, le vent est totalement loufoque, tourne a 180°, disparait revient au gres des obstacles.Des oiseaux pechent. C'est la virage avant l'ecluse, il faut ferler et lancer le le moteur vrooooooooooo.....

18 fév. 2003

Etre bien
La journée est finie les soleil descend sur l'horizon, tout est bien rangé, la journée à été dure , j'ai mal aux rein, au dos, je me suis cogné en remontant tant de fois la descente.Je suis content j'ai bien avancé et j'imagine les cocotiers le lagon , un petite musique qui arrive au loin.
Je suis bien , la fraicheur tombe et assis sur le petit muret devant la maison je regarde le voilier en chantier et me dis en soupirant :"plus que quatre ans". et ...................

Phare du monde

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2022