Mise à la cape

Dans Vagabond des mers du sud, Moitessier explique la mise à la cape : le bateau, en dérivant, doit créer un remous suffisamment étendu pour empêcher la vague de déferler sur le bateau. Ce remous est comme une "mer d'huile" qui, donc, protège le bateau des déferlantes. Quelqu'un pourrait-il m'expliquer cette théorie de la mise à la cape svp? Merci beaucoup!

L'équipage
30 nov. 2024
30 nov. 202430 nov. 2024

Il me semble que les conclusions tirées de la Fastnet de 1979 étaient que la mise à la cap pouvait fonctionner jusqu'à +/- force 8 (34-40 noeuds de vent), pas trop au-dela ou un bateau immobile serait trop vulnérable aux déferlantes. Intuitivement c'est vrais que je vois mal ce que le remous modeste créé par le bateau en dérivant pourrait opposer à l'énergie considérable d'une déferlante d'une vague de 6m de haut voir beaucoup plus.


amaryllis:sur un parcours la Corogne /Madère je ne suis mis à la cape avec au max 60 nds , j'avais un dériveur lesté ·le 02 déc. 20:10
30 nov. 2024

J'ai lu je ne sais où (Eric Tabarly? à vérifier) que la mise à la cape et la création des remous "protecteurs" étaient efficaces pour les voiliers à quille longue, nettement moins pour les carènes modernes à quilles étroites et profondes.


30 nov. 2024

C'était mieux avant avec les quilles longues, pratiqué 2 fois car l'équipage en avait ras le bol de se faire tabasser,(retour Irlande), un petit repos de quelques heures en attendant le jour nous fit le plus grand bien. Comme dit Pierre au dela de f8 ...fuite ou cape? Ca dépend de beaucoup de facteurs, équipage, bateau, de l'eau à courir...
Maintenant avec les lests "modernes" je ne peux pas dire n'ayant pas eu l'occasion d'essayer mais j'ai un gros doute.


30 nov. 202430 nov. 2024

Je me cite une fois de plus conditions comme décrites par Pierre :

On ne saura jamais ce qu’a fait Hal mais nous nous sommes retrouvés brutalement à contre, bâbord amures. Le bateau reste bien calé. Hal amarre la barre et me propose de voir ce qui se passe, " give it a chance, man ! ". Le bateau semble content

et finalement nous resterons à la cape courante bâbord amures jusqu’au lendemain matin. S’ensuivirent 17 heures qui resteront un bon souvenir, quel confort après la fuite. Quel bonheur de sécher les fonds, nettoyer, ranger, préparer le premier repas chaud depuis longtemps, trouver des canettes de bière encore intactes dans les fonds (la plupart étaient cabossées et percées, penser à les assurer la prochaine fois !), revivre un peu plus normalement, toutes choses étant relatives bien entendu et dormir du sommeil du juste, la VHF sur le 16 quand meme.


Pat45:Ça m'était arrivé une fois, au large du Portugal, de nuit avec uniquement 2m de creux et 20 noeuds de vent.Suite à l'ouverture intempestive de la trappe de survie, placée horizontalement à l'entrée dans le carré sur mon ancien cata, j'avais dû tout affaler, pour stopper le bateau qui filait à + de 8 noeuds..De nuit, sans trop de repères, j'avais laissé la barre libre pour réfléchir à une solution, le cata s'etait mis tout seul dans une position plutôt confortable, qui m'avait permis, malgré mon mal de mer, de bricoler quelque chose de façon à pouvoir continuer ma route.🙄🙂·le 30 nov. 22:38
BWV988:Ton intervention Peace And Love me fait penser a un évènement similaire que j'ai vécu entre les Canaries et le Cap Vert à bord de mon Kelt 8m, j'étais au près par 20/25 nœuds de vent (c'est rare sur cette route, mais ça peut quand même arriver...) depuis 24 heures, et ça remuait tellement que quant il a fallu faire un point au sextant mes deux bras ne suffisaient pas...j'ai donc mis à la cape, et là, tout à coup coup, le calme, le bonheur, à tel point qu'on est restés à la cape pendant deux bonnes heures pour déjeuner et se reposer. La cape c'est magique! ·le 01 déc. 09:58
Haddoc:C'est pas la cape d'invisibilité de Harry Potter quand même ? ·le 01 déc. 10:18
Peace And Love:@bwv oui c’est comme un miracle, je crois que le bateau a fait 17 ou 20 milles en crabe pendant qu’on dormait ·le 01 déc. 13:14
lilas blanc:Au début de la transat retour j ai rencontré une dépression orageuse qui m envoyait au près des vents soutenus avec des rafales jusqu’à 40 nds. J ai mis en cape pendant 4 heures. ·le 16 déc. 14:06
lilas blanc:3 ris barre d écoute sous le vent avec retenue bordée à mort. Barre amaree et tout petit bout de génois pour qu il ne fassaye pas, bordé à contre et le bateau trouve son équilibre·le 16 déc. 14:13
01 déc. 2024

A noter que tous les ne tiennent pas la cape. Par exemple mon surprise ne tient pas la cape barrr amarrée . Il est trop volage. Cela a été surprise (?) pour moi parce que sur tous les bateaux sur lesquels j’avais essayé la manœuvre elle tenait sans problème.

Pour l’explication théorique je ne la connais pas mais j’ai lu cela aussi sous la plus de Moitessier Tabarly et d’autres encore alors je les crois.


01 déc. 202401 déc. 2024

Le fait ou non de créer une "zone perturbée" au vent lorsque tu es à la cape ne dépend pas de la carène, mais de la façon dont tu prends la cape.
Par mauvais temps (pas la cape que tu prends pour attendre le jour devant un port ou que tu prends pour te reposer quand t'en as marre de faire du près), il faut conserver de la voilure. Quand ça devient trop fort, c'est soit cape sèche, soit fuite.
Il faut conserver de la voilure, car justement le principe est de dériver en présentant le flanc avant du bateau le plus haut possible.
Donc, tu gardes de la GV, 2 ou 3 ris bordée plat (important, car sinon, elle faseye, se déchire, peut être propulsive si le bateau abat et ne fait pas giter le bateau), un petit foc à contre et la barre sous le vent. Il faut que ton bateau reste à 50/70° du vent et de la mer, qu'il soit gité et dérive à 2 ou 3 kn, sans avancer, créant une perturbation au vent.
Paradoxalement, un dériveur ou un bateau à petite quille dérive plus vite et créé une perturbation au vent importante.


Haddoc:Merci Ed. C'est instructif. D'après ce que je comprends, la longueur du bateau, en glissant latéralement sur la pente de la vague et en étant légèrement poussé par le vent , crée ce remous protecteur. Si ce n'est pas le cas le bateau est alors très exposé au déferlement. Présenter l'étrave à la vague serait alors la solution, peut-être une fausse solution, car alors le bateau bondit et n'est plus en position de cape. Seule autre (vrai) solution : la fuite, vent au portant, de manière à atténuer le déferlement ? Finalement, la cape est un équilibre délicat où la force des vagues est utilisée pour se mettre à l'abri, un art de l'esquive en somme. ·le 01 déc. 10:43
Peace And Love:On avait plus de gv depuis 4 ou 5 jours et ça c est bien passé sous TMT à contre ·le 01 déc. 16:41
01 déc. 202401 déc. 2024

bjr
Je ne reponds pas précisément à la question .
Mais se mettre a la cape devrait etre un entrainement regulier de chacun d'entre nous .
Une fois dans mes nav j'avais dû me mettre à la cap ,fatigué ,les enfants et ma femme en avaient marre de se faire secoué alors j'avais tenté la cap ..seulement je n'avais jamais fait ..j'ai ramé dur ..ça l'a fait mais surement mal ..
Alors depuis une fois l'an je me met a la cape et petit a petit les mecanismes ce sont mi en place ..je sais qu'il faut que je passe mon écoute sous le greement ,je sais ou amarré ma barre etc ..la grandeur du genois . en 1 minute c'est fait ..et on prends l'apero et on mange pénard .
faites le de temps en temps..


01 déc. 2024

Merci pour vos réponses à la fois techniques et pleines d'émotions. Je comprends mieux. De toutes manières Moitessier a mieux expliqué par la suite. Il est très pédagogue. Si la Longue route est plus poétique, Vagabond ressemble parfois à vrai cours de navigation.


01 déc. 202401 déc. 2024

La légende entretenue par Moitessier de" créer un remous suffisamment étendu pour empêcher la vague de déferler sur le bateau" est lié au fait que dans le passé pour des trois mats ou les thoniers, c'était un fait constaté.

Pour des voiliers de quelques tonnes, vous pouvez chercher le remous qui annihile la déferlante...

Ce qui détermine le choix de la cape ou de la fuite dépend beaucoup du voilier, de la mer mais aussi de l'équipage.

karibario.blogspot.com[...]re.html

karibario.blogspot.com[...]en.html


01 déc. 2024

C'est bien d'avancer mais c'est parfois plus prudent de se mettre à la cape quand la mer croisée est très forte ainsi que quand l'équipage est fatigué.

Au près par mer croisée très forte avec un 42 pieds, j'ai une déferlante arrivée de 3/4 arrière qui a soulevé le bateau et l'a projeté sur le côté en pliant le safran à angle droit sous l'aileron.

Ayant déjà eu l'occasion de me mettre à la cape avec le même bateau par très mauvais temps, je pense qu'en attendant quelques heures à la cape pour que les vagues croisées diminuent, j'aurai probablement évité de plier le safran.
Avec 40n de vent, le bateau dérive vite à au moins 2n sur le côté et les turbulences qui atténuent la mer sont bien présentes.

A l'époque, sans gps, on s'inquiétait de ne plus savoir où on était avec la dérive.
Aujourd'hui avec le gps, je serai encore plus tranquille à la cape


01 déc. 2024

Il semblerait qu’on traite de la cape en mono,(première chose que j’ai enseigné à ma compagne : savoir arrêter le bateau sous voile des fois que je tombasse par dessus bord😬..)

Est ce que le résultat est identique avec un cata?
Je l’ai fait uniquement en entrainement,jamais eu besoin en cas réel.

Mais pas gros vent et belle mer ( ah ..elle est là ,elle !!!) est ce que c’est aussi efficace que sur un mono?


mayko:un cata a la cape dans une position +/- de travers , selon la taille des vagues , ca me parait scabreux·le 01 déc. 12:53
01 déc. 202401 déc. 2024

mes experiences de capes sont peu nombreuses mais quand meme un peu:
1)80 nds etablis , creux de 10-15 m estimés ( par rapport za la hauteur du mat) , trinidad 14.4=> cape seche , repos total comme si on etait dans un mouillage agité. On ne se couche plus la position /au vent stable , aucune intervention sur la bare, on va se coucher.
2)40 nds creux de 4-5m mon voilier correlation 13.2m quile semi longue : GV trois ris . trinquette lourde a contre (12m2) : pareil encore plus calme
3)40-50nds alors que l'on voulais faire du pres : meme bateau . GV 3 ris seul bordées a plat barre sous le vent => le bateau derive beaucoup mais avance tout de meme un eu dans le vent, pres on fait du pres sans les emmerdes mais pas vite
4)50nds ou plus , cape seche par mesure de confort et par paresse, ca bouge plus qu'avec un peu de toile mais c'est tout aussi secure.
L'histoire de faire des remous au vent ca me parait un peu simpliste: il y a quelques remou qui en fait declenchent les defertantes secondaires; quand elle arrivent au bateau elles sont affaiblies et moins brutales. Le plus souvent le bateau flotte sur cette masse et n'est pas submergé, sans meme se coucher a plus de 10-15° : ceci par vent modéré ( 35-50nds).
intervient aussi la vitesse de derive et le vecteur avancement qui attenuent aussi la brutalité initiale des vagues.
Avec une GV a trois ris seule tout se passe comme si la deferlante ( pas 10m non plus) passait sous la coque..Avec un bateau typé regate ce n'est certainement pas le meme jeu


01 déc. 2024

Il faut absolument essayer la cape par temps maniable pour savoir plus tard en pire régler son bateau. C'est étonnant de contraste, le silence s'établit presque, on cesse d'être dans une machine à laver, on peut revivre...


01 déc. 2024

Un peu de lecture qui résume les problèmes de mauvais temps.
Je n'ai jamais du affronter un force 8 mais je me prépare pour un départ pour le sud Atlantique. pour ce faire j'ai acquis une ancre Jordan. J'espère ne pas devoir la sortir...



Peace And Love:Les coast guard’s ont testé la Jordan, conclusion oui jusqu’à max 7 plutôt 6 , dangereuse au dessus, les déferlantes recouvrent le bateau comme dans un très très mauvais mouillage, la fuite ou la cape à mon avis ·le 01 déc. 13:46
Peace And Love:Désolé Genavigue ! Et encore merci pour ta solidarité il y a deux semaines ·le 01 déc. 13:47
mayko:jamais du "affronter force 8 ???? et comment fait on ca·le 01 déc. 15:03
ED850:Suis assez d'accord. Chez nous, du gros mauvais temps à se mettre en survie , j'ai jamais vecu. Par contre, se mettre à la cape pour le confort, aller faire pisser le chien, attendre le jour pour une entrée de port délicate, ou se reposer dans une traversée au près, oui.La cape est très sure longtemps à la condition de la pratiquer comme il faut. Il faut vraiment penser à ce que tu veux pour ton bateau : Ce que tu veux, c'est presenter un grand franc bord defendu aux vagues et esquiver. Pour celà, il faut que ton bateau gite de 10/15° et derive sous le vent pour créer un remou protecteur au vent et attenuer la force des vagues. Qu'il presente son meilleur franc bord, donc entre 50 et 70 ° du vent. Donc, tu equilibres pour ça. Sur la majorité des bateaux, cet equilibre se trouve GV reduite bordée plat, mais vraiment plat. Il faut que ce soit une tôle, et foc a contre, taille tourmentin et barre sous le vent. la position d'equilibre, avec un enrouleur est plus facile à trouver, car tu laisses filer la surface à l'avant qui te positionne ton bateau au mieux. Apres, quand ça depasse ce qu'une voile peut supporter, c'est cape seche. Tout abattu, tu vas te coucher et t'attends que ça passe.·le 01 déc. 15:42
genavigue:Pourtant si tu lis le journal des participants à la Longue route 2024, l'ancre Jourdan a été mise en oeuvre pour 50nds de vent.·le 14 déc. 19:45
lilas blanc:J en ai un, jamais utilisé, ça serait mon ultime secours. Dangereux pour le régulateur d allure·le 16 déc. 14:16
01 déc. 2024

Sur mon précédent bateau le propriétaire l'avait équipé d'une grand voile gros temps dite Suédoise. Je n'ai jamais essayé de la mettre en place. Elle semblait de petite surface et bien plate.


Peace And Love:peut être une voile de cape, en anglais STORM TRYSAIL, les durs a cuire anglosaxons ont parfois sur des BLUEWATER BOATS comme ils disent un deuxième rail sur la bôme avec cette voile déjà endrailléesur notre requin on avait une suédoise plutôt dans l'esprit régate classique pour des régates à la journée assez ventée, changer de GV en mer pas vraiment imaginable;J'ai toujorus cette suédoise j'ai essayé de la donner sans succès !·le 01 déc. 18:43
philou2:Une voile suédoise se grée comme une GV normale sur la bôme alors qu’une voile de cape se règle avec 2 écoutes comme un foc.Elle s’envoie en plus de la GV affalée et la bôme bloquée C’est pour cette voile qu’un deuxième rail sur le mât est prévuCertains la fixe par un transfilage sur le mât·le 01 déc. 21:06
Peace And Love:On est d’accord cela dit on en voit pas souvent sur les pontons!·le 01 déc. 21:31
Pierre3:J'ai ce deuxième rail sur mon mât et la voile qui va avec. Jamais utilisée, en nav côtière on ne va pas se mettre dans du temps pareil ...·le 01 déc. 23:13
01 déc. 2024

Bonsoir à tous
Je me permets de rebondir sur ce post concernant « la cape » pour un,ketch
Quel est d’après vous la meilleure procédure.?

Avec ou sans artimon?

Artimon sans GV?

Merci a à vous


ED850:Chez nous, les 2 sont possibles. Mais generalement, quand on arrive à la force de vent ou il faudrait prendre la cape, la GV est deja descendue. Donc, plutot que la remonter, on reste sous foc artimon. Il n'y a pas de regle.·le 01 déc. 19:12
02 déc. 2024

se mettre à la cape un exercice qui peut être rigolo suivant la façon dont on le présente et rassure les moins amarinés (et moi si je tombe à l'eau).
On jette à l'eau une épluchure (bio) et on envoi à virer foc à contre puis choque la gv.
Et là non seulement ça devient calme on discute de la dispense de l'épluchure, mais avec un peu de chance on dérive droit sur elle.


olcdlm:il me semble que c'est la méthode enseignée par les anglophones au yachmaster : homme à la mer = mise à la cape avec foc à contre.·le 02 déc. 17:12
tuperware:Et aussi en France il y a 40 ans. :-)·le 02 déc. 18:35
tiktak:oui c'est la procédure standard.Mise à la cape immédiate, tentative de récupération, démarrage du moteur affilage des voile, manoeuvre au moteur.·le 02 déc. 19:28
Moyak:tu as bien raison c'est un exercice à s'approprier... merci à ce fil pour la piqûre de rappel, d'autant plus que sur mon biquille, c'est moins évident à mettre en place que cela n'était sur mon précédent voilier (O321). Faut que je refasse plus souvent pour intégrer cela·le 02 déc. 20:28
mitch58:Lorsque j’ai commencer a faire decouvrir la voile a ma femme,c’est la 1 ere chose que je lui ai fait faire,pareil en jetant un pare bat ( bio bien sur) par dessus bord,et tout ca dans du force 8 …nan la j’deconne ,a force 8 je fais de la planche.Tout ca avec 10/ 15 nds de vent.Et j’ai rajouté que c’etait plus pour me sauver la peau que de lui apprendre un nouveau truc ,comme ca pour rien..!Parceque,va expliquer a quelqu’un resté a bord,alors que toi t’es a la baille,et qui ne t’entend deja plus …qu’il faut mettre a la cape 😬·le 14 déc. 20:11
02 déc. 202402 déc. 2024

Les seules fois où j'ai eu du mauvais temps j'avais de l'eau à courir. Je dois avouer que jamais je n'aurais eu le courage de passer du vent arrière, de loffer en passant par le travers pour faire ce genre de choses. Pour mon épouse et pour moi une chose était certaine. Impossible de récupérer une personne qui serait tombée à l'eau.


En sortie à la journée du côté de St Malo il nous arrivait de nous mettre à la cape le temps du casse-croûte... je roulais un peu de génois pour qu'il ne s'appuie pas contre les haubans, amorçait un virement sans choquer le génois qui se retrouvait à contre, la barre sous le vent et la GV débordée..
Un œil ouvert pour surveiller la dérive.
Le plus dur était de réactiver l'équipage pour remettre en route et rentrer.


ED je partage complètement ton expérience de la cape.

Je l'ai pratiquée deux fois de façon très efficace,
une fois jadis dans le Golfe de Gascogne sur un Rorqual 14 quelques heures pour soulager l'équipage
et plus récemment au large du cap Finistère pour soulager le bateau d'une mer très cassante sur mon First.

Sur le First nous dérivions à 2 noeuds dans un calme relatif très apprécié et la mer ne tapait plus du tout, comme prévu. Nous avions de mémoire 2 ris et trinquette
Fañch


La mise à la cape peut permettre aussi de prendre un ris dans la GV plus tranquillement qu'en route, comme il est dit dans un autre fil.


N'étant pas régatier, à chaque fois que ça commence à piauler, je mets à la cape pour ariser. C'est tellement plus confortable et, à mon sens, moins dangereux.

Sur mon bateau actuel (Dufour 30 classic), la GV est sur enrouleur de mât, c'est plus secure d'ariser, puisque je reste dans le cockpit. En revanche, il faut beaucoup plus anticiper qu'avec une GV "classique", parce que dès qu'on passe les 20-25 kts établis, faut se mettre debout sur le winch. Je me fie beaucoup au vieil adage : un ris est toujours plus facile à larguer qu'à prendre, alors quand je sens que ça va pousser un peu, j'ai tendance à être légèrement sous-toilé, encore une fois, je ne suis pas pressé.

S'agissant de la manœuvre elle-même, je ne peux que plussoyer ce qui a été dit. Prendre la cape doit devenir une sorte de "mémoire musculaire", faut savoir le faire sans penser aux étapes, et dérouler la procédure rapidement et proprement.

Pour ce qui est du confort, sur l'estuaire de la Gironde, il m'arrive fréquemment de me retrouver dans un clapot croisé pas rigolo, comme c'est bien large, je me mets à peu près au milieu, je mets à la cape et je casse tranquillement la croûte en contemplant la Gironde en colère, mais en en ressentant beaucoup moins les effets.

Quant à la dernière question, cape ou fuite, c'est vraiment en fonction des conditions. Si j'ai beaucoup d'eau à courir, j'aurais tendance à préférer la cape, pour autant que ce soit encore possible, si même cette allure devient dangereuse, je choisis la fuite, mais en me maudissant et en me disant très fort que j'avais rien à foutre dans ce gourbi au départ... :-)


2j2j

J’ai aussi pratiqué la mise à la cape un certain nombre de fois. Souvent pour attendre le jour sur des entrées mal cartographies ou pour se reposer, déjeuner tranquillement lors d’un grand bord de prés par exemple.
La mise à la cape est très simple :
Virer de bord sans toucher à la voile d’avant, choquer la GV en grand et bloquer la barre sous le vent.
Le bateau est à plat, dérive tranquillement.
Je ne borde surtout pas la GV. Ça crée plus d’inconfort qu’autre chose.


SailorAlex:Bonjour Pépère, d'après mon humble expériences la GV choquée en grand c'est pour attendre, comme tu nous l'indique très bien. La GV bordée à plat c'est une position de défense dans le gros temps où on fait le dos rond et on met la patte sur le museau. On ne prend pas la cape dans le "gros temps" (gros temps arrive vite sur mon précédent bateau de 27 pieds, disons 35 noeuds) avec une gv choquée, je l'ai vite appris... J'ai bien cru perdre mon mât, ou tout du moins ma GV ! 😅·le 16 déc. 23:30
ED850:Bah oui, au delà de 25 kn, GV choquée, GV déchirée.·le 16 déc. 23:45
pepere:@sailoralex et tu as pratiqué avec GV bordée à plat et voile d’avant à contre dans du gros temps avec un 27 pieds ? ·le 17 déc. 08:28
SailorAlex:Bonjour Pépère, pas dans du gros temps non mais dans 35kn qui pour mon bateau était déjà la limite. 3eme ris et voile d'avant à contre pendant 6h. Pourquoi ? ·le 17 déc. 13:28
pepere:Ok. Je n’ai jamais eu à le pratiquer avec GV bordée. Et donc comment ça se passe ? Tu laisse la barre libre ?•du coup le bateau est gîté ? Et tu dérives à quel angle du vent et à quelle vitesse ? Comment tu encaisses le roulis ? ·le 17 déc. 23:51

Entre Cap vert et Martinique avec des alizés entre 15 et 25 noeuds et des vagues de 2 à 3 m nous avons mis à la cape à plusieurs reprises, pour quelques réparations à bord. Ça remuait quand même pas mal...


Phare de Sant Joan de Labritja - ES - 27 juin 2021

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Phare de Sant Joan de Labritja - ES - 27 juin 2021

2022