Misaine plus efficace sur la mauvaise main ?

Nous naviguons l'été du côté de Perros Guirrec sur un skellig 1. Celui ci est gréé au tiers : misaine + petit foc sur bout dehors.
Avec ce bateau, nous ne gambeyons jamqis. Par "convention" ou par habitude, j'établis toujours la misaine à babord.
Nous avons été incapable de distinguer, jusqu'à présent, et meme sur des bords de plusieurs miles, la moindre difference de performances en terme de vitesse (GPS a l'appui) sur la bonne ou la mauvaise main.
Mais chose a priori assez curieuse, nous faisons meilleur cap au près sur la mauvaise main ! Les traces GPS sont sans appel. C'est méme sensible sans electroniques ou sans meme regarder le compas de route. On gagne quelques degrés !
J'ai lu la dessus pas mal de choses, pour tout dire, tout ce que j'ai pu trouver car la litterature a ce sujet n'est pas tres abondante et j'en tire les constatations suivantes :

Meme en ayant modifié le systeme d'origine du skellig (pour etarquer la misaine, un mousqueton au point d'amure et un reas en tete de mat, faut y aller comme une brute, reprendre le mou plusieurs fois pour un resultat pas completement satisfaisant et un guidant toujours un peu lache) en placant une poulie en haut du mat et un palan d'etarquage au point d'amure, le guindant n'est jamais completement assez raidi dans la brise et il y a une legere perte d'efficacité aux allures de près !

Sur la mauvaise main se cree une sorte de poche derriere le mat qui doit nuire a l'efficacité mais celui ci joue le role d'un bord d'attaque parfaitement tendu qui est au contraire tres favorable !

Nos conclusions sont qu'en terme de vitesse les deux effets s'annulent et de fait bonne main ou mauvaise main le bateau marche pareil. En terme de cap par contre il semblerait que le bord d'attaque de la misaine raidi contre le mat donne un leger avantage.

Du coup j'aimerais l'avis de meilleurs marins et meilleurs voileux que moi pour pousser un peu ma comprehension de ce phenomene et savoir si on se fourvoie ou pas avec nos explications !

L'équipage
23 août 2019
23 août 2019

Bjr,
une supposition: cette différence n'est elle pas due à un meilleur écoulement global (misaine+foc). en effet, la différence d’écart entre la chute du foc et la misaine doit être conséquente d'un bord sur l'autre...

23 août 2019

Quelle est la signification de "mauvaise main" ?
Des photos du bateau et des voiles ?

23 août 2019

Tout est pourtant clairement expliqué: gréement au tiers

23 août 2019

Mauvaise main = vergue au vent

23 août 2019

Je ne connaissais pas les gréements au tiers et ses subtilités.
Ce serait bien d'avoir des photos du bateau en nav pour se faire une idée des voiles. Celles du site Plasmor montrent des bateaux dans la pétole.

24 août 201924 août 2019

J’ai appris la voile sur ce type de gréement doris de 8/9 m et canot de 11m grées au tiers pas de moteur. Au virement on passait bien les vergues de l’autre côté = gambiller. Parfois il fallait mettre la misaine au poisson (au vent à contre) pour aider à virer ce qui faisait culer; immédiatement le barreur devait inverser la barre sous peine de manque à virer. On faisait des régates et ceux qui ont eu l’idée de ne pas gambiller ont fini à la traîne à cause d’un surcroît de dérive et un angle de remontée au vent calamiteux. En plus ces carènes peu lestées étaient de piètres marcheurs au près vitesse et angle de remontée au vent très médiocre par
contre au portant grand largue des pointes à 9 à 10 noeuds pour les plus téméraires étaient du domaine du possible avec f5 f6. Si le Skellig a le même gréement cela ne devrait pas être très différent

24 août 201924 août 2019

J'ai eu l'occasion de naviguer sur Notre Dame de Becquerel, le Forban du Bono.
Sur ces grosses unites en effet on gambeye a chaque virement. Sur les bisquines egamement par exemple.
Mais sur les petits canots dont s'inspire le skellig cela me semble moins evident.
La litterature tout autant que mes observations sur d'autres bateaux comparables ne m'inquietent pas trop a ce sujet.
Qui plus est vu qu'on marche mieux avec la vergue au vent !

L'explication soumise par fredbird est intetessante car en effet bonne main ou mauvaise main les voiles ne sont pas du tout symetriques. Le foc lui l'est bien mais la misaine, vergue sous le vent a son guindant qui s'arrondit et se rapproche de la chute du foc. Beaucoup plus eloignés sur l'autre main evidemment.
L'ecoulement du flux d'air envoyé par le foc est donc different sur les deux amures.

Aurions nous interet à choquer plus l'ecoute du foc quand nous naviguons sur la bonne main pour se rapprocher du phenomene qui se produit quand la misaine est vergue au vent ?

24 août 201924 août 2019

Sinon je confirme ce qu'ecrit Domde, au portant ca marche fort.
Souvent, par petis vents je deplace le point d'amure de la misaine au vent, tres en abord et je tangonne (longue perche de 4 m en chataignier avec un crochet au bout) le point d'ecoute et la ca marche comme si on avait la voile carree d'un trois mat ! :-D :-D :-D :-D

30 août 201916 juin 2020

Pour eventuellement eclairer vos contributions ou pour ceux qui visualisaient mal les données du problème : une vue trouvée sur internet qui montre un skellig vergue au vent.

18 oct. 201918 oct. 2019

Allez, un dernier ptit UP sur ce problème de fonctionnement d'un grément au tiers.
Des fois que ...
;-)

18 oct. 2019

j'ai eu un ptit misainier (sans foc), y'avait pas une grosse différence sur le mauvais bord, mais c'était mieux quand même de gambeyer

18 oct. 2019

Quand je dis qu'on ne gambeye jamais j'exagere un peu quand meme.
En rentrant de port blanc, vent d'ouest, 2,5 miles en passant entre le four et la cote je laisse pas la misaine au vent.
Mais 99 fois sur 100, en gros, on tire des bords courts, quelques centaines de mètres tout au plus. Tout à perdre à gambeyer donc.
Le maniement de ce grément est tout de meme assez subtil. D'autant que les moyens de reglage sont tres limités. Meme si on a tout de meme progressé la dessus en 2 ans.

Le palan d'etarquage que j'ai installé pour la misaine nous a fait copieusement gagner en efficacité. Je pense que je vais revoir le systeme d'etarquage du foc car ce n'est pas du tout optimum de son coté, il y a à gagner je pense.

On redecouvre aussi la navigation -sur un autre genre de grement- et conséquemment on prend aussi de nouvelles -meilleures- habitudes au fur et à mesure. Ainsi en est il du foc qu'un peu stupidement par reflexe je bordais sérré sérré au prés. Sauf qu'au près avec le skellig on se prend au moins 10° par rapport à ce dont j'avais l'habitude donc désormais on l'ouvre plus.
Plus generalement il aime bien ca d'ailleurs etre legerement plus choqué que ce qu'on aurait en tete en premiere idée notre foc.

Fredbird, plus haut emettait l'idée d'ecoulement foc + misaine tres differents d'un bord a l'autre sans gambeyer.
L'explication me convainc de plus en plus.
Mon explication a moi jouerait je pense vraiment à plein si la misaine etait amurée un peu plus encore au pied du mat.
Je pense donc que c'est l'effet decrit par Fredbird qui l'emporte mais si les 2 et peut etre d'autres doivent jouer simultanement.

Je suis preneur d'autres pistes, explications, theories, propositions.
A la fois dans l'optique d'ameliorer encore la marche de notre canot la saison prochaine mais egalement pour notre culture maritime et notre accomplissement.

19 oct. 2019

cela se dit aussi :
à bonasse et contrario
alain

19 oct. 2019

:bravo: :bravo:

19 oct. 2019

c'est plus pour les voiles latines avec une grande vergue ...
alain

19 oct. 2019

En Catalogne, à la bona et à la bruta.

Québec, le cap Gaspé

Phare du monde

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