Mésaventure de mer...
Je me permets de recopier ici le texte de cette histoire racontée par celui qui l'a vécu et qu'il a publiée sur Facebook.
Le 7 Aout dernier, je convoyais seul mon Trimaran de Arzal vers Fouras. Une navigation côtière de 120 milles nautiques. Rien de compliqué pour moi, la prévision météo est belle, le vent 3/4 arrière, tout est OK.
Vers 15h30, alors que le bateau marchait bien, à une vitesse moyenne de 8-10 nœuds, et sous pilote automatique, j'étais assis sur le bras au vent, une jambe de chaque coté, une position stable. Ce dernier c'est baissé doucement, puis a remonté très rapidement. Dans ce mouvement de bascule, quand le flotteur sous le vent a retrouvé un appui sur le plan d'eau, j'ai été littéralement éjecté, comme catapulté. Je suis retombé sur le dos puis tombé à l'eau. J'avais un bout en main, et j'ai été tracté, sous le bras, le long de la coque du flotteur au vent. Mais impossible de remonter sur le bateau qui marchait toujours à 8-10 nœuds.
Après deux ou trois tentatives de remontée à bord, en buvant quelques tasses, j'ai compris que remonter serait impossible. J'ai fini par lâcher ce bout, en regardant mon bateau partir seul sou pilote. Il est 15h30. J'ai mis plusieurs minutes dans l'eau à retrouver mon calme et une respiration. J'ai mal au dos. Mon gilet de sauvetage s'est gonflé instantanément à ma chute dans l'eau. Mais avec le clapot assez important, soulevé par un vent d'environ 15 nœuds, je découvre que ce dernier me tient a peine la tête hors de l'eau. Je vois au Nord Est la cote du Croisic et et au Sud Ouest le grand parc Eolien en construction. Le vent du Nord Est semble me pousser vers le parc éolien. Je décide donc de nager sur le dos dans cette direction en gardant la cote du Croisic en vue. Je pédale des pieds doucement en essayant d'économiser mon énergie. Les éoliennes semble assez loin, mais par contre il y en a beaucoup et sur une étendue très large. Je me dis qu'il sera probable que je passe près de l'une d'elle, et j'y puisse trouver refuge. Je me demande si elles sont munies d'une échelle ? car une paroi pleine de moules et d'huitres ne me sera pas très utiles. Mais en réalité, je suis a 4 Milles nautiques des éoliennes. Je pédale déjà depuis une heure, en me retournant régulièrement pour vérifier mon cap, et je ne les vois pas vraiment grandir, s'approcher. Au vu du gigantisme de ces structures, il est vraiment difficile de s'avoir à quelle distance on est... Mais il y en a beaucoup, et de toutes façons, je ne peut luter contre le vent. Quand j'arrête de pédaler des jambes, j'ai froid. Si je pédale trop, je m'essouffle. Je dois trouver le compromis. Je ne peux nager des bras, car d'une part cela me fait mal au dos, et j'ai besoin de me soutenir au gilet pour rester le tête hors de l'eau... J’entends un bruit de moteur, et je repère un bateau de pêche qui visiblement ne va pas passer très loin de moi. Il est passé à environ 200m, et malgré mes gesticulations, il ne m'a pas vu, et je le regarde s'éloigner. Je me dis que la navigation dans et au prés du parc Eolien est sans doute interdite, qu'il y aura donc de moins en moins de bateau...
Mon bateau à moi fais route au 145. Il finira par arriver quelque part, et cela lancera sans doute des recherches, mais quand... Si on prolonge cette route, le bateau va passer à l'Ouest de Noirmoutier, et à l'Est de l'ile d'Yeu. a 10 Noeuds, l'Ile d'Yeu est à environ 4 heures, et si il ne percute pas cette ile, la prochaine cote est loin, Oléron ???
Au Sud Est du parc Eolien, le bateau des pilotes de Loire, la Couronnée est au mouillage en attente d'arrivées de cargos. C'est un bateau de 40m, avec une permanence à la passerelle. L'officier voit mon trimaran arriver droit sur eux. Il se dit que ce voilier va finir par changer son cap pour les éviter, vu qu'ils sont au mouillage. Mais le voilier continu son cap. Ils tentent un appel radio, pas de réponse. Il décide rapidement de mettre en route et tenter une manœuvre pour éviter l'impacte. Mais ils sont au mouillage et la manœuvre n'est pas vraiment opérante. Impacte ! mon trimaran par chance vient percuter la Couronnée, après seulement 7 milles nautiques au 145°. Environ 45 minutes après ma chute. Les pilotes ne voyant personne sur le pont, mettent un canot à l'eau et viennent inspecter le bateau vide de tout équipage. Ils trouvent mon téléphone, appellent ma femme qui leur confirme mon point de départ, Arzal, et ma destination Fouras. Ils appellent le Cross qui déclenche un plan de recherche. Les pilotes trouvent ma tablette avec mon programme de navigation et surtout la trace du bateau. On voit nettement la belle ligne droite de 8 Milles nautiques que le bateau a réalisé seul sans plus aucune correction de cap. Heureusement que le téléphone et la tablette n'était pas verrouillés par des codes... Ils transmettent les infos au cross qui dirige les recherches. Un bateau de la SNSM de St Nazaire est en route, 4 autres bateaux sur site sont mobilisés, et une veille attentives est demandé à tous ceux navigants dans le secteur, pêcheurs et plaisanciers....
Mais de ma position, il n'y a personne autour de moi, et cela fait bientôt deux heures que je pédale vers ces éoliennes, et dont je ne peux pas vraiment apprécier si je m'en approche ou pas, dans un gros clapot... J’aperçois un bateau de pêche qui semble venir à peu prés dans ma direction. Puis je vois aussi un plus gros navire qui lui fait une route perpendiculaire. Petit a petit le bateau de pêche s'approche, il devrait passer pas loin de moi. Je tente comme je peux d'agiter un bras en l'air en espérant qu'il me voit. Il est assez prêt pour que je puisse voir qu'il est en pêche, il traine, je vois les câbles. Pendant plusieurs minutes, je me maintiens le plus à la verticale possible en agitant mon bras gauche en l'air. Le gros navire à changé de cap et pointe vers moi. J'ai un espoir, je me dis ça y est, ils m'ont peut-être vu, mais pas certain. Moi je ne sais pas qu'ils me recherchent. Le bateau de pêche bien plus prés change de cap et pointe également vers moi... et là j'ai compris enfin que j'allais m'en sortir. Il s'approche doucement, me lance un bout, me ramène contre son bord, il est seul à bord. Il prend mon bras et me hisse sur le pont. La fin d'un grand stress pour moi. J'ai froid, je tremble de partout. Le cross lui demande par radio mon état, il m'enlève mon gilet, ma veste coupe vent, il me couvre avec un drap. La vedette SNSM de Saint Nazaire arrive. Tout va assez vite. Ils m'embarquent, me réchauffent. Un hélicoptère Dragon 56 déja sur zone débarque un pompier et une civière sur la SNSM. Avec mes fractures aux cotes, ils pensent que c'est la meilleure solution. Je suis hélitreuillé en civière et emmené directement aux urgences de Saint Nazaire. J'ai un peu d'eau dans les poumons, un début d’hypothermie, une cote cassé, un plaie sur le front recousue de 4 points.
Le Trimaran fait 9,50m de long par 8,40 de large. J'ai beaucoup d’expérience en navigation à la voile, mais quasi aucune en trimaran. j'ai appris à travers cette expérience que même en pesant pas loin de 100kg, on peut se faire catapulter très facilement par ces mouvements de plateformes dans un clapot formé, avec seulement 15 nœuds de vent. J'ai aussi appris qu'en solitaire, une balise de détresse personnelle est INDISPENSABLE ! Et pourquoi pas obligatoire. Si la trajectoire de mon bateau n'avait pas rencontré le Couronnée, je n'écrirais sans doute pas ces lignes... Merci à tous ces professionnels de la mer, au Pilotage de la Loire au Cross Etel, à la SNSM, au bateau de Pêche La Revanche, aux pompiers de l’hélico Dragon 56…
Un grand Désolé à ma famille et aux amis qui ont stressé durant ces moments éprouvants.
Pour cette fois, la vie continue. Je raconte ici mon expérience car je pense qu’il y a pas d’autres marins, plaisanciers, qui comme moi ne sont pas assidus au port du gilet par beau temps, et qui navigue en solitaire sans balise personnelle sur eux.
Bonjour.
C'est bien que tu sois là pour le raconter, ouf.
"J'ai aussi appris qu'en solitaire, une balise de détresse personnelle est INDISPENSABLE ! Et pourquoi pas obligatoire ?"
Parce que la nav. en solitaire, c'est interdit par le RIPAM (Parie B, règle 5). On ne peut pas rendre obligatoire un dispositif à utiliser dans le cas où on est en infraction, c'est un non-sens en Droit.
Suite à la lecture de ce récit , j'ai enlevé la protection de ma tablette de navigation pour qu'elle soit accessible au cas ou.
Comme quoi les retours sur des " incidents" de naviguation peuvent être utiles à d'autres.
Un grand merci à l'auteur du récit.
Heureusement que tout s'est bien fini.
Dans l'idéal il faudrait toujours avoir son harnais capelé lorsqu'on navigue en solitaire, et surtout sous pilote, l'objectif étant de ne pas être à l'eau (surtout qu'elle mouille et qu'elle est froide). La balise n'est alors qu'un plus, mais un plus pouvant faire toute la différence.
Ce qui m'impressionne c'est l'impossibilité de remonter sur le flotteur du fait de la vitesse du bateau. Cela signifierait que la possibilité d'être retenu par dessus bord par le harnais peut être une situation sans solution : pas possible de remonter en se hissant sur le harnais et pas possible de se laisser glisser jusqu'à la poupe si la longe est trop courte.
Cela me rappelle un aphorisme à la serpe, comme d'hab., de l'inénarrable Amiral (citation approximative) : "Si quelqu'un tombe à l'eau c'est qu'il n'a pas sa place à bord".
Merci beaucoup de nous avoir rapporté cette histoire. j'ai une balise personnelle plb fast find 220. C'est vraiment assez petit donc ok pour garder sur soi. Encore faut il avoir cette discipline. Cette histoire devrait tous nous motiver à en avoir une en solo et de bien vérifier l'état de la batterie chaque année.
Tu as eu beaucoup de chance et personne n'est à l'abri. Tu n'as apparemment jamais perdu espoir. Merci pour ce rappel et ce témoignage.
Avec le NE, tu étais travers et donc le clapot arrivait pratiquement perpendiculaire au bateau.
A bord de mon trimaran, je ne quitte jamais le cockpit sauf envoi de spi ou de code 0.
Quand ça bouge un peu, je rajoute la longe et je m'attache dès que je quitte le cockpit, même si nous naviguons toujours à 2. Je sais que la récupération peut-être longue. (j'ai deux exemples proches en baie de Quiberon).
La balise individuelle est probablement une bonne idée, je vais y penser.
Les gens à mon bord ont interdiction de rester sur les trampolines en navigation sauf cas particulier, cela me stresse de ne pas avoir en visu tous les occupants.
La navigation à plat (ou presque) donne un fausse impression de sécurité.
En nav de nuit, celui qui reste à la veille dans le cockpit a en plus sa longe attachée.
J'ai appris du cours des glénans qu'il faut tout faire pour éviter de tomber à l'eau.
Très impressionnant
Je n arrive pas à visualiser comment il est passé par dessus bord
Et si le curatif est intéressant meme si cher, le préventif n est pas à négliger
Pour compléter, expérience personnelle de la semaine dernière
Je pars vers 10h de mon corps mort de Loix sur l'ile de Ré, 15-17 noeuds de vent, temps couvert. Deux ris et génois un peu roulé, sympa de partir avec peu de monde sur l'eau, plutôt que de se sentir comme sur le périph aux heures de pointe.
45mn après mon départ, près des Ilates, ma quille (relevable, sabre) tombe sur rupture du voile...
Le bateau se couche instantanément, et chapeaute en quelques secondes. Je me retrouve à l'eau puis assis sur le bateau mais pas du côté habituel, après avoir récupéré mon gilet qui était tout près de la descente. En revanche, la VHF est à l'intérieur et je n'ai osé aller la récupérer avec un bateau en train de se retourner.
Tout se finit bien, car un voilier allant aux Sables me repère et prévient la SNSM qui est sur site 20mn après la perte de la quille.
En repli, j'étais à 1000m de la tome des Ilates, mais dans une zone à courants..
Mes enseignements, en complément de ceux ci dessus:
- heureusement que j'étais encore près de la sortie de St Martin...
- mon schéma mental était qu'on avait au moins 30s avant que le bateau ne coule pour aller récupérer un grab bag avec ce qu'il faut dedans... Ça ne marche pas toujours, il faut être sur une échelle de temps de 0 à 2s.
- en côtier quand on fait des ronds dans l'eau l'été, la VHF est aussi importante que le gilet: je l'aurai désormais à la ceinture ou à portée de main dans le cockpit
- et je prendrai quelque chose du type VHF portable avec balise, "montre AIS" ou autres pour mon prochain bateau
- outre la caisse de champ que le leur ai laissé, je vais désormais augmenter mes dons à la SNSM locale, dont j'ai pu apprécier en live le professionnalisme et le dévouement
Ça me coûte un bateau, mais ça aurait pu être pire.
Avec moi la personne de quart a toujours une balise AIS, et on ne quitte le cockpit qu'après avoir appelé quelqu'un d'autre. En solitaire, la VHF portable est en effet à considérer mais c'est beaucoup plus encombrant avec risque de perte.
Mais Shari, il est d'accord pour que ce soit publié ici ?
Tu devrais mettre le lien vers la vo / FB.
27 % des accidents se produisent lors d'une navigation en solitaire.
Ce pourcentage est stable entre 25 et 30 % depuis des années (47% en 2018). Ce qui ne me semble pas refléter le nombre de voiliers qui naviguent sans équipage.
j ai tremblé en te lisant , oups , quel stess , bien content que tu sois la ....
tous n'ont plus qu'à aller déposer un cierge à la gloire de Sainte Rita, patronne des causes désespérées ... Bienvenue à nouveau parmi nous !
Navigant toujours solo sur mon petit canot au pont assez incertain (stabilité très sensible au clapot + hauteurs de chandeliers inférieurs à 40cm), cette histoire est entrain de me convaincre à investir dans une balise AIS.
Quant à moi, la balise PLB était notée parmi les investissements à prévoir, elle est remontée d'un bon cran sur la liste...
La seule et unique leçon à tirer de cette "mésaventure", c'est qu'il vaut mieux naviguer en équipage. Jo Fly a eu beaucoup de chance...
Un sujet intéressant pour qui étudie notre comportement de Français : pourquoi la navigation en solo s'est-elle à ce point généralisée dans notre pays ?
L'autre point que soulève ce fil est sur les moyens de prévention.
Je suis persuadé que tomber à l'eau en solitaire donne des chances de survie proches de 0 (malgré cette histoire qui dénote un sacré coup de bol), mais aussi en équipage réduit.
Pour moi, le gilet est inutile (en solitaire) et la longe, si tu ne peux remonter à bord tout autant.
Il faut en solitaire ou en équipage réduit adapter son bateau et son comportement.
Cockpit très protégé, filières conséquentes, manoeuvres qui reviennent au cockpit, WC facilement utilisables.. perso, je fais très rarement des manoeuvres sur le pont la nuit. Je préfère attendre le matin pour ariser quitte à avoir le génois plus réduit qu'il ne faut pendant quelques heures. J'évite au maximum à aller sur le pont. Et quand j'y vais, je réfléchis et n'ai jamais un comportement qui peut présenter un risque quelconque.
ca fait froid dans le dos..tu as eu de la chance 🍀
j’espere que tu t’es bien remis.
quel flip ca a du etre jusqu’au moment ou tu as vu les etraves pointer sur toi..et quel soulagement cela a ete..
Navigant parfois en solo et m^me en équipage j'ai preferé investir dans une balise personnelle PLB que je peux avoir sur moi en permanance que la balise de pont EPIRB ..même si je ne suis pas "reglementaire" en nav hauturiere .
josé
quand je suis en solo,de nuit encore plus j’ai le gilet et la ligne de vie si je sors du cockpit,et vhf dans la poche..
et ,pour avoir anticipé de me retrouver hors du bord,j’ai raccourci et fait en sorte de ne pas me retrouver dans l’eau ,tiré par la longe a 9 nds ,avec un franc bord de 1,80m…parceque là,c’est sure que je ne pourrait remonter seul..
Plus qu'une mésaventure en solo je trouve que c'est une tragédie qui finit bien par chance, bravo à Shari de l'avoir rapportée. Je navigue parfois en solitaire depuis plusieurs années, j'ai toujours la plb sur moi, une vhf étanche à portée de main la nuit un gilet/ harnais, et de quoi couper la longe si je suis coincé de long du bateau dans l'eau. La nuit c'est AIS et radar en veille active et dodo dans le cockpit par tranche de 20 mn, en plus le portable théoriquement étanche dans une boite étanche et dans une poche, idem sieste dans la journée. Je pense que une PLB devrait être obligatoire pour la personne de quart la nuit.
Un détail technique et médical.
Shari, tu annonces avoir eu un peu d'eau (salée) dans les poumons.
J'espère que le corps médical à pris en compte cette complication.
En effet cette eau salée, par osmose, remplit les poumons d'eau. Risque: mort par noyade :-(
Mais cela prend quelques jours.
C'est bête de finir noyer à terre après la première infortune.
J'espère que tu vas définitivement bien!
Pour éviter cette ingestion d'eau, il existe des cagoules à fixer sur les gilets pour de couvrir le visage.
Inutile de s'adresser à Shari, ce n'est pas à lui que la "mésaventure" est arrivée, lui ne fait que relayer l'histoire. Le chanceux s'appelle JO FLY sur son FB.
C'est intéressant de vous lire, finalement vous êtes dans l'ensemble prudents et vous réfléchissez beaucoup à votre sécurité. Trop ? Je ne saurais dire. Je suis d'une autre génération, je ne porte jamais de brassière et le harnais j'ai du en passer un deux fois en 45 ans de navigation. Suis-je le seul ?
Edit : pour être tout à fait exact, pour le harnais ce n'est pas vrai, quand j'étais chef de bord en école de croisière, il m'est arrivé de le porter, on ne peut l'imposer à l'équipage et s'en dispenser. Mais c'était il y a longtemps et c'est un cadre de formation, c'est différent.
Bonjour,
Cette histoire, qui fini bien heureusement, est tout de même assez "spéciale" et due à la méconnaissance d'un nouveau bateau (ça n'est pas une critique, c'est ce qui est écrit). En effet les mouvements d'un multicoque doivent être assez particulier pour celui qui n'a pas l'habitude, comme moi par exemple.
Il ne faut pas tomber dans la parano et remettre en cause la navigation solo à cause de ça. Dans les conditions décrites, il y avait peu de "chances" de tomber à l'eau hormis d'être surpris comme cela à été le cas par manque d'habitude. Personnellement, je n'aurais pas eu de harnais ni de gilet dans ces conditions la, je n'en porte quasi jamais. Je ne dit pas que c'est un exemple à suivre, je m'en garderais bien.
Donc la première leçon à en tirer d'après moi est qu'il ne faut pas sous-estimer la période d'apprentissage quand on navigue sur un bateau nouveau et très différents de ces précédentes expériences et également qu'il ne faut pas se laisser aller à la routine sous prétexte qu'on à l'habitude et rester vigilant.
Pour le reste, on sait tous que la navigation comporte des risques et on y va quand même. ça ne remettra pas en cause l'attrait des navs solo pour moi, mais toutes ces histoires qu'on lit font aussi partie de notre expérience et je pense qu'on garde, même inconsciemment, tout ça dans un coin de notre mémoire. Peut être que ça peut nous éviter de faire les mêmes imprudences plus tard.
Pour ça, un grand merci à l'auteur du récit ainsi qu'à Shari qui nous l'a transmis.
Le récit est très intéressant et chacun pourra en retirer quelque chose pour sa propre sécurité.
Je navigue très souvent seul ou à deux. A bord, le port du gilet est devenu un réflexe dès que l'on quitte un port ou un mouillage. De plus, on s'attache toujours avec les longes que ce soit dans le cockpit ou sur le pont. Comme en voiture, les accidents n'arrivent pas qu'aux autres et un empannage intempestif peut survenir sans prévenir ou une vague un peu plus vicieuse que les autres peut s'inviter à bord.
Ouh la la, les ayathollahs du harnais et de la balise vont rugir Morteen...
Mais c'est dans l'air du temps bissimilaye!
A deux on porte un gilet/harnais/ligne de vie que la nuit et avec une PLB, s'il faut du sortir du cockpit en urgence, on est déjà équipé car sinon on y va sans et là on prend un risque. Dans la journée à partir de F5/6 et la mer qui va avec on se dit que l'on va mettre les gilets, et même bien avant sous spi symétrique, surtout si on doit aller manoeuvrer à l'avant, comme établir la trinquette sur l'étai largable si on a pas pris la précaution de l'installer à poste avant, ou rentrer le spi avec la chaussette. Je suis plus prudent avec l'âge et ma femme aussi (plus de 70 passés tous les deux). Les accidents les plus graves que j'ai failli avoir un au mouillage une fillette tombée à l'eau sans son gilet qui savait pas nager avec du courant il a fallut plonger pour la récupérer avant qu'elle se noie et au port une chute entre le quai en béton et le bateau. Heureusement ça s'est bien terminé. Un autre beaucoup plus grave qui s'est mal terminé j'avais une quinzaine d'années, le skipper s'est noyé, (pas de port de gilet dans du très mauvais temps, F8 établi, bateau de 10 m retourné dans deux très fortes rafales, probablement une trombe, 18 heures dans l'eau accroché à la coque qui flottait au ras de l'eau, une chance incroyable de s'en être sorti sauf pour le skipper, on était plusieurs). Depuis la sécurité a fait des progrès mais à chacun de prendre ses responsabilités.
Je suis assez dubitatif devant certains commentaires...c'est bien le reflet d'une société où la prise de risque est interdite, ou tout doit être contrôlé...assuré...et en fin de compte , on ne maîtrise pas grand chose....vivre ,aller en mer, seul ou accompagné c'est accepter les risques inhérents a cette activité...certes, on peut minimiser les risques , mais jamais à 100%...j'espère ne jamais voir le jour où cet espace de liberté sera supprimé par des bonnes âmes technocrates bien soucieuses....
Pour ce qui concerne le gilet, en effet c’est rentré dans les moeurs chez les jeunes comme la ceinture de sécurité et c’est tant mieux.
Tous les rapport du BEA reviennent sur les gilets et leur port.
Apres chacun fait ce qu’il veut mais in gilet c’est se donner une chance d’être récupéré vivant et une grande chance qu’on retrouve son corps ce qui est important pour ceux qui restent.
Merci pour cette histoire puissante. Je vais sérieusement envisager l'achat d'un AIS individuel. Puisque chacun y va de ses procédures, voici les miennes (que j'annonce à chaque équipage, nouveau ou non avant l'embarquement, celui qui veut faire autrement n'a qu'à naviguer avec un autre chef de bord) : dès qu'on manoeuvre, port de chaussures fermées. Quand le soleil a disparu derrière l'horizon, port de gilet gonflable obligatoire équipé d'une lumière forte intensité sensée s'allumer seule au contact de l'eau. J'ai acheté tous les gilets gonflables moi-même et ai testé le modèle 4W Ocean 300N en conditions réelles dans l'eau (par force 6, mer formée). Ça m'a appris à changer les cartouches de gaz, malheureusement elles ne sont pas données. J'ai appris aux équipiers avec qui je navigue le plus souvent à percuter une cartouche manuellement. Je révise les gilets tous les ans, je change les cartouches selon les consignes, j'en ai de rechange à bord. On met le gilet dès qu'on sort dehors. On s'attache avec une longe quand on sort du cockpit pour n'importe quelle raison. Quand la gite dépasse 20° ou si la mer est confuse, idem. On fait régulièrement des manoeuvres d'objet à la mer, volontairement ou involontairement (cf casquette), ce qui rappelle la difficulté à la réaliser correctement et la vitesse à laquelle on perd les choses de la vue. Quand on a raté la manoeuvre un certain nombre de fois par mer calme et petit temps, on n'a pas envie de recommencer la nuit ne serait-ce que par temps moyen. Je me rappelle que dans les années 90 on discutait déjà du sujet sur les pontons et dans les revues, rien de neuf finalement. Mais personnellement, au fil du temps, les accidents vécus, ou directement rapportés, m'ont rendu plus circonspect surtout que c'est quand même pas le bagne de porter un gilet, si ?
Pfiou, vous êtes trop forts!
Attachés dans le cockpit? Comment vous faites pour bouger? Moi je reste pas en place quand je navigue. Je passe à l'avant, assis sur le balcon pour scruter le plan d'eau, je retourne à l'arrière, au vent, sous le vent, un coup d'œil sous le génoa, puis à l'intérieur, un tour à la barre, etc,etc ... arnaché avec un harnais, une longe, le gilet, ça serait l'enfer. En plus ici il fait plus de 30° depuis le moi de mai, je sais pas comment vous faites.
Et dans l'annexe? vous en faites quoi des gilets une fois à terre, vous les emmenez avec vous? ici je ne vois jamais (ou presque) personne avec un gilet sur une annexe.
Je ne dis pas que c'est bien, chacun son truc.
PS: "Ici", c'est en Med.
En angleterre on voit dans les ports des casiers à harnais pour déposer son harnais après avoir débarqué de son annexe pour aller à terre.
Un peu comme un casier de piscine.
Moi non plus pas d'attaches ,j'ai bien reflechi au probleme de la chute a la mer et je pense que c'est mieux que l'epahd
Impressionnant le nombre de personnes qui n'ont pas compris que Shari n'a fait que poster un texte et une aventure dobt il n'est pas l'auteur.
Pour l'attache j'ai résolu le problème. A bord je ne porte pas de brassière, par contre lorsqu'il vente un peu je met ma veste de quart. Elle est équipée d'un harnais, et la longe est toujours installée et mise dans une poche. Ainsi si je dois aller sur le pont automatiquement je m'accroche à la ligne de vie. C'est simple et sans problème
Bon ces jours ci vu qu'il fait assez chaud je ne met pas la veste..
José
Dans mon cas, de jours et moins de 15-20 noeuds de vent: rien.
De nuit et/ou plus que 20 noeuds de vent: gilet.
En annexe: gilet.
Pour la longe c'est au feeling. Quand ça commence à vraiment secouer et plus que 30 noeuds ce n'est pas rare que je m'attache dans le cockpit pour la "grosse vague sur 1000". Mais c'est surtout au feeling. Si solo: gilet.
Mais vous naviguez où pour mettre un gilet en Axe ? Au Groenland ?
Pour répondre à Morteen, Manche, Bretagne nord et Angleterre.
Si je naviguais dans les baléares je ne mettrais pas de gilets en annexe. De notre côté il y a du courant.
C'est aussi une vieille habitude d'ex mono Glénans, je n'y réfléchis même plus. Comme la ceinture en voiture.
Si je me souviens bien en Irlande c'est obligatoire ou un truc du genre.
Comme écrit plus haut, si les anglais le font il doit y avoir une bonne raison, ils ont de l'eau salée qui coule dans leurs veines.
P.S.: tu représentes pour moi un cas intéressant Morteen car lisant tes commentaires je note que tu connais bien la loi et relève souvent des aspects techniques de celles-ci par contre tu sembles assez "relax" pour la sécu.
Dans mon cas c'est l'inverse, je me fiche assez royalement des textes de lois (qui il est vrais s'applique rarement à mon cas vu que je navigue jamais dans les eaux territoriales de mon pavillon) mais prend au sérieux la sécu. Par contre c'est surtout pour mon équipage et rester qlq années de plus sur cette terre et quand Pierre2 écrit plus haut qu'il préfère tomber à l'eau que terminer en epadh je respecte cela tout à fait.
Merci pour ce Retex
Merci de dire merci, et si je puis me permettre, la SNSM a besoin des dons, c'est avec ça qu'on s'équipe, on équipe nos moyens pour accomplir nos missions. Et ça coute cher.
Bonjour
je l'ai déjà dis plusieurs fois sur HEO,
pour moi, les situations les plus potentiellement dangereuses c’est quand tout va bien, qu'il fait beau, que le bateau marche bien et glisse sur l'eau tout en douceur.
Car c'est dans ces cas là, que l'on desserre totalement l'attention au danger.
Et le moindre faux pas peut se terminer au bouillon.
Morteen, arrêtez de chercher la p'tite bête comme on dit. Pour rester poli…
je pense que tout le monde a compris ce que je voulais dire quand vous, vous faites des fixations sémantiques. Et surtout, vous m’attribuez un état d'esprit (obsession du danger) que je n'ai vraiment pas.
Pour vous faire plaisir, une version bis:
"pour moi, les situations les plus potentiellement à risque, c’est quand tout va bien, qu'il fait beau, que le bateau marche bien et glisse sur l'eau tout en douceur.
Car c'est dans ces cas là, que l'on desserre totalement l'attention au risque."
@ Morteen : je crois qu'on vient d'une autre époque. la société est devenue très sécuritaire et on se préserve de tout par les assurances et des équipements pléthoriques. Paradoxalement, ces équipements et ces assurances sont à la fois la cause et la conséquence de la peur. J'ai traversé l'atlantique il y a longtemps sans aucun équipement, pas plus qu'un bib. Et personne n'avait quoi que ce soit. Est ce mieux, est ce moins bien, je ne sais pas, mais j'ai tendance à penser qu'aller sur la, mer relève de sa propre responsabilité et que chacun fait ce qu'il veut. Mais laissez moi naviguer sans tout ça, et surtout sans le stress qui semble accompagner tous ces équipements.
Image : La Venus, avec laquelle Paul Johnson a navigué autour du monde (sans bib, sans gilet, sans longe ...
Oui, ED850, je sais que tu as raison, c'est une question d'époque. Je vais donc m'arrêter là.
D'accord avec ED, le principe de précaution qui prévaut aujourd'hui dans tous les domaines et cette idée qu'il faut tendre vers le risque zéro génèrent plus d'angoisse qu'autre chose
1 - j'ai perdu un ami/convoyeur, fin des années 80. Il faisait un convoyage en solo tout simple entre Lorient et la Trinité.
2 - j'ai traversé l'atlantique sans bip et aucune électronique excepté un gps. Si c'était à refaire, je le referais.
On peut quand même discuter et réfléchir sur le moyen d'éviter de rejoindre les cieux trop prématurément.
Une ligne de vie, un harnais, c'est le minimum syndical du matériel à avoir à bord.
Je reste halluciné par ces notations négatives qui vous tombent dessus pour des propos tout à fait respectables.
En ce moment je fais un retour sur HEO, je crois que je vais très vite reprendre de la distance.
Je pense etre de la vieille époque celà ne me dispense pas de mettre ma brassiere lorsque je monte dans mon annexe et de demander au autre de la porté , celà ne me dispense pas d'avoir une balise personnel et comme dans le temps d'avoir un "correspondant" à terre .
et je puis vous dire que je n'ai aucune obsession sur la securité ..neanmoins je viens d'acheter une couverture antifeu installé pret de rechaud ...
Et ce qui me "tracasse" c'est d'avoir un jour un accident grave a bord non pas envers moi mais d'étre RESPONSABLE envers un membre de mon équipage a cause d'une négligence ...
C'est l'équipage qui me fout les "trouille" comment vivre apres la disparition de ma fille ou de l'un de mes petit enfants parce que j'ai fait "le con" ... moi ce n'est pas grave mais envers les autres certainement .
Juste un dernier mot : il y a peu j'ai resuivi pour la 3eme ou 4eme fois l'initiation aux premier secours ..et ce n'est pas pour me secourir..mais pour eviter de faire une connerie si quelqu'un a un accident à bord ,au moins j'aurai fait ce qui est en mon pouvoir :apprendre
José
Je n'ai pas l'expérience de la plupart des intervenants ici, mais je m'étonne qu'alors qu'on cause d'une navigation en solitaire sous pilote, personne ne semble évoquer la commande à distance étanche qui permet de mettre le navire en cape (attachée avec un bout svp).
Et si pilote mécanique ou non commandable à distance, il ne doit pas être difficile de bricoler -si ça n'existe pas pour cet usage ou un autre - une commande radio, placée en sac étanche genre smartphone et avec un relais qui largue les écoutes et/ou met la barre à contre ?
Pour l'hiver je vais peut etre m'acheter un de ces gilets non homologué mais qui ont l'air assez confortables
Le port du harnais attaché demeurant recommandé. L'idée du coupe circuit est simple et efficace, on peut même bricoler un système sans électronique, avec un long bout suivant la longe et qui une fois tiré -violemment -, déclenche un puissant sandow qui tire sur la barre; je suis sûr que Moitessier et Wakelam nous auraient concocté un truc du genre à base de récup en moins de deux (tiens faut que je vérifie qu'ils ne l'aient pas fait ...).
Normalement les gilets à gonflage auto comportent un gonflage de secours à la bouche, non ?
Tout ça pour ça...
En fait Morteen reçoit plutôt des - à cause de son côté pinailleur,et qu'il intervienne des fois sur énormément de sujets,parfois sans tourner 7 fois sa langue dans sa bouche,avec des avis ultra tranchés comme ne pas se servir d'une gaffe ou que la nav en solitaire est interdite...
Pourtant je suis d'accord avec lui et Ed que l'on se dirige depuis un bon moment sur une débauche de trucs sécuritaires qui ne sont pas forcément très indispensables...
Mettre un gilet dans une annexe systématiquement bof bof,mais partir au moteur sans un mouillage me paraît bien plus risqué ...
Comme s'attacher tout le temps,porter des chaussures obligatoirement,etc...c'est quand même exagéré.
Pourtant je suis déjà tombé à l'eau en pleine nuit par de mauvaises conditions et un mauvais bateau, qui s'est littéralement couché sur une vague scélérate à 90° des autres,et qui en plus a bien mis une bonne centaine de litres dans le carré, en arrachant au passage la capote de la descente.
Bon je suis toujours là et je sais que maintenant dans ce genre de situation même dans le cockpit, même à la barre on ne peut rien faire face à la puissance de la mer.
C'est entièrement de ma faute,j'aurais dû me méfier et sur le nouveau bateau il y a de solides cadenes pour se crocher.
Mais c'est au feeling que je vois les choses et c'est moi seul qui décide si je m'attache ou pas.
Après la portée d'une télécommande c'est pas évident qu'elle soit énorme,si on est choqué avec la chute le temps de réagir c'est un peu tard...
Je serais plus pour une consigne automatique donnée au pilote en cas de rupture de la connexion, c'est quand même plus sûr.
Apres quand je faisais de grandes nav en solo je laissais traîner un long bout orange fluo en polypropilene avec un petit flotteur,relié au vérin du pilote de la barre franche, mais il faut être rapide et le voir,pas sûr de son efficacité...honnêtement je ne le mettais pas systématiquement.
Est-ce une rumeur ou une vérité
Il paraît que lorsque l'on découvre un cadavre en mer s'il ne porte pas une brassière les assurances ne paient pas. Et que parfois la SNSM enfile une brassière
Vrai ou faux
C,est vrai on fait un meilleur mort avec une brassiere car on est en regle avec la loi !
je fais plus pipi par dessus bord , je navigue sur mon cata stable sur l eau et qui gite pas . le mono ça parait dangereux ...
Bref, non seulement ce n'est pas dans mes moyens, mais je continue à avoir des doutes...·le 14 août 2022 11:04
Je lis des commentaires du genre « si tu mets un harnais ou un gilet c’est que tu n’es pas un skipper competent » ou autres du genre « j’ai traversé x fois l’atlantique et fais x tours du monde sans jamais mettre de gilet/ harnais » ou du genre « tu risques de mourir en traversant la rue » !!!
C’est comme si en montagne vous prôniez de ne pas s’encorder sous prétexte que seuls les mauvais s’encordent !!
Ou comme si vous partiez en randonnée à ski sans arva parce que vous connaissez tellement bien la montagne que jamais vous ne prendrez une avalanche.
C’est comme si vous voliez en parapente ou en delta sans parachute de secours parce vous, il ne pourra jamais rien vous arriver vous etes des maîtres de l’aerologie .
Et quand vous êtes en voiture j’imagine que vous ne mettez pas la ceinture ? Ben non … ça c’est pour les mauvais conducteurs !!
Que voilà de bien mauvais exemples pour les jeunes générations.
Donc pour les jeunes générations ou les nouveaux possesseur de voiliers : oui il faut s’équiper. La navigation est un sport à risque comme la montagne et le vol libre.
Pépère, tres binaire comme raisonnement.
Tous ces moyens de sécurité sont aussi piégeux pour ceux s'y raccrochent...
Plein de mes bons amis sont morts dans une avalanche avec un arva,simplement parcequ'ils croyaient qu'avec cet appareil il ne leur arriverait rien...
Ils ont juste oublié que la survie sous une avalanche est très courte...
On a à chaque fois retrouvé leur corps,ça leur fait une belle jambe !...ou plutôt une belle croix...
Il y a deux ans je me suis engueulé avec ma copine parcequ'on passait en raquettes dans un endroit trop raide après une grosse chute de neige ventée.
Le gamin qui était avec nous se balladait aussi sur une grosse corniche qui aurait pu casser.
On avait tous nos arvas mais il faut entendre la sonnerie d'alarme dans notre tête et prendre le temps avant de foncer...
Maintenant la mode est aux sacs à dos avec airbag intégré et des protections de partout,des casques,etc...
Comme rien n'est global le corps lâche juste à côté de la protection .
Bon,je mets le casque et la dorsale si je fais du squale (un genre de snowboard extrême)où si je vais vite pour moi.
Sinon sur le bateau mettre son harnais par beau temps est aussi ridicule que ne jamais le mettre.
Et croire que parceque l'on a une main courante tout du long pour se tenir est illusoire par gros mauvais temps.
La main ne tiendra rien devant la force d'une vague.
Le corps humain a ses limites et est emporté comme un fétu de paille si la nature s'énerve.
En être conscient,ne pas paranoïer aussi et être capable de faire la part des choses en oubliant sa fierté et en s'attachant quand on atteint nos limites est sage...
Après le danger fait partie de la vie,et j'ai bien plus peur des bouchons sur une autoroute que devant le mauvais temps.
Porter ou non le gilet est effectivement un choix personnel pour quelqu’un qui gère sa propre sécurité.
En tant que chef de bord, demander aux équipiers et/ou aux passagers de mettre le gilet relève d’une autre logique.
Prêcher par l’exemple participe d’une bonne méthode.
Ce fil me fait penser à celui ci www.hisse-et-oh.com[...]-en-mer
dont l'objectif était de dédramatiser la navigation et de déstresser les nouveaux navigants en essayant de montrer qu'avec un peu de bon sens, aller sur la mer ne présentait pas beaucoup plus de risques que de marcher dans les rues.
James semble très branché montagne, peut-il confirmer ce qu'on m'a appris quand j'ai fait un peu de grimpe : on s'encorde 1/ si le risque de chute est fort même si les conséquences seraient a priori peu importante et 2/même si le risque est très faible, mais ses conséquences seraient majeures (genre corniche facile mais avec à pic de 200 m - vécu-) ?
J'ai tendance à transposer aussi aux cas marins évoqués, solo, annexe, forte mer ou calme sans courant, ça me semble simplement rationnel.
enfin il ne faut tout de m^me pas se faire une fixation sur les mesaventures qui peuvent arrivé en bateau .
Il suffit d'avoir un brin de bon sens et tout de m^me un peu de formation ...
Et a lire la presse ,il y a tous les jours plusieurs deces simplement en faisant trempette à la plage ...donc la bouée canard devrait obligatoire
"Laisser moi crever comme je veux" aurais je envie de dire (en navigation solo).
Je ne suis guère porteur du harnais, hormis pour les manœuvres par mauvais temps.
Le jour où cela deviendra obligatoire sera un jour néfaste pour le monde de la mer, pour tout ce qu'il représente comme dernier espace de liberté encore possible sur cette belle planète.
Allé à mon tour, mes deux balles. J'aime les bateaux simples, et les systèmes simples. J'aime la liberté, absolue, sans concession. Et j'aime la vie, à fond. Ou cela nous mène t-il ?
Système simple : trouvez-moi un système plus simple (et éco) qu'une ligne qui court à plat sur le pont, et surtout aussi efficace à sauver la vie (Ca c'est pour mon dernier point, la ou j'aime la vie).
Du coups en hauturier, toujours attaché, sur mon petit sous-marin de 27 pieds. Simple 😘
C'est un choix cependant, et c'est bien que cela reste un choix je suis d'accord !
Certains commentaires me paraissent assez égoïstes.
La liberté sur la mer: oui bien sûr. Mais ça s'arrête là où ça commence à empiéter sur celle des autres.
Dans le récit de l'auteur de ce post, tout le monde a compris que la mer n'était pas mauvaise.
Si ça avait été le cas, on ne sait pas si l'histoire qui se termine bien aurait été racontée par celui qui l'a vécue.
Puis il y a les autres, ceux qu'ont appelle à n'importe quelle heure du jour comme de nuit, H24, qui parfois, ne le mettons pas de côté, prennent tout de même des risques pour aller chercher un fétu de paille dans une immensité océanique.
Puis selon les saisons, l'eau n'est pas toujours à la même T° (Hypothermie rapide possible et même certaine en hiver)
Et puis il y a ce bateau qui file sans personne à bord. Il va aller percuter qui? Quoi ?
Alors, un harnais sur bateau quand on est seul, est-ce un entrave à la liberté?
Ou la liberté de ne pas se retrouver à la baille bêtement?
Bien entendu, un accident, par nature, c'est bête, et que l'auteur de ce post comme tout un chacun ici, moi le premier prenne ce Retex comme leçon de vie.
Pour le coup, cette leçon est belle, et ultra honnête de la part de celui qui nous la raconte.
Bon WE à tous
Je pense que beaucoup de commentaires de ce fil sont abusifs. Comme je l'ai dit, je ne porte jamais de gilet et m'attache très rarement.
Mais :
Mon bateau a une cockpit entièrement fermé. Je barre, manœuvre, règle les voiles depuis l'intérieur. dehors, il est ceinturé de filières rigides hautes, qui prennent au dessus d'un liston en bois.
Le poids du bateau fait que ses mouvements sont doux quelle que soit la mer.
Je pense que s'attacher n'est pas de la prévention, car tomber à l'eau pas attaché, c'est 98% de chance d'y passer, mais tomber à l'eau attaché n'est pas beaucoup moindre.
La prévention, c'est d'avoir un bateau sur lequel tu ne tombes pas à l'eau, adapté à sa pratique, ou en accepter les risques. Un safran suspendu en navigation hauturière entraine le risque de le perdre. Une coque fine et une quille rapportée entraine un risque lié aux boulons, un mât fin et léger est plus risqué qu'un gros, un cockpit ouvert est plus dangereux qu'un central fermé, un bateau léger aura des mouvements plus saccadés qu'un lourd etc...
De même, si le choix est de porter de la toile et vouloir dépasser les 200 miles par 24h, on aura un risque plus important que celui qui réduit tôt quitte à parfois se trainer.
Je lis ce poste...
Je ne sais quoi penser.
Je navigue tout le temps en solo
Perso c'est gilet et balise ais systématique (celle ci est dans mon gilet)
Comme ça, la ou je navigue ça me laisse quasi 100% de chance de survie en cas de chute...
Du coup je prends peu de risque en naviguant..
Le gilet c'est vraiment pour moi comme la ceinture en voiture...un réflexe
Je m'attache quand ça commence à bouger... autour de 25 nœuds,
Par beau temps je m'attache quand je suis seul en pleine mer.Quand il y a du monde autour, je le fais pas ( longe + harnais )
Mais chacun fait comme il veut, aucune chance que le gilet ou le harnais deviennent obligatoire...
Parce que incontrôlable... les af mar n'ont pas que ça à faire, et les lois françaises s'arrête à 12 milles des cotes... c est à dire pas loin du tout...
Ce qu'il y a de certain et avec mes stats au doigt mouillé, en Bretagne je dirais 90% de port de gilet systématique...
Soit on est tous des imbéciles soit on a tout compris ;)
Ça dépend aussi de la taille du bateau, sur mon 26 pieds, je pense avoir plus de risque que sur un 50... (largeur des passavents, gîte, réaction du bateau etc... )
L'esprit de sécurité n'est ni une névrose de cette époque (les premières versions de la convention SOLAS datent de 1914), ni une affaire uniquement individuelle. Les consignes de sécurité sont élaborées en collectivité, par des experts divers, des sauveteurs, des pratiquants des activités concernées et toute personne intéressée par le fait de diminuer les risques liées à une pratique. Ce sont des personnes formées à l'analyse des accidents à partir du recueil de faits ou de statistiques. N'oublions pas que nos activités ne sont de toute façon possibles que grâce au fait que nos sociétés fonctionnent. Sans ça il n'y a pas de nautisme (c'est du bon sens, je ne fournirai pas de preuves mais je pourrais en indiquer les grandes lignes), enfin si, mais seulement en pirogue.
Les risques d'accident fatal ou non sont faibles en voilier mais pas nuls. Ils sont de l'ordre du risque de rouler en automobile si on en croit les -la France ne publie pas de statistiques à ce sujet. J'ajoute que chaque accident est unique, et résulte de circonstances dont la probabilité d’occurrence avoisine le 0 sans problème. Mais dans l'ensemble on connaît des facteurs aggravants, et pour ce qui est du nautisme, une bonne moitié des accidents répertoriés aux US est "l'homme à la mer" dont il est répété à l'envi que s'il se produit la nuit ou en solitaire, il est la plupart du temps fatal. Autre fait, dans les statistiques US plus de 80% des noyés ne portaient pas de gilet. Ce n'est pas la preuve de son efficacité mais c'est un élément à prendre en compte. D'ailleurs le port du gilet est fortement conseillé par toutes les instances nationales dans le monde, je ne pense pas qu'il s'agit de simplement soutenir l'industrie de fabrication des gilets. Enfin reconnaissons que nos accidents coûtent de l'argent aux contribuables du monde. Les actions de sauvetage ne sont également possibles que par la mobilisation de moyens de la société comme le souligne si bien @Marilo83. Certes, comme l'écrit ED850, en ce qui concerne la sécurité à bord, la formation individuelle, l'utilisation du matériel dans le strict cadre pour lequel il est prévu est certainement bien plus important que le port du gilet et l'utilisation des lignes de vie. Mais utiliser les gilets et les longes sont des marqueurs qui montrent la sensibilité au problème et surtout ont une efficacité démontrée (qui ne se mesure pas en 0 ou 1 d'ailleurs) si ce n'est celle de rappeler les autres règles de prudence qu'il convient de mettre en œuvre quelle que soit son propre niveau de compétence, d'age ou de matériel. Enfin, et cela a été rappelé de nombreuses fois dans ce fil, le matériel de sécurité n'en est que si on s'en sert et que si on sait s'en servir ce qui est réciproque. Rien n’empêche d'ailleurs d'ajouter une bonne dose de , notamment pour adapter le système des lignes de vie à ses objectifs et son bateau et en améliorer la sécurité et l'utilisation.
J'apprécie les esthètes de la pratique de la voile qui comme les grimpeurs à mains nus, savent naviguer en assumant pleinement les risques qu'ils prennent, sont entraînés et connaissent leur monture à fond. Je trouve leurs récits passionnants. Leurs enseignements sur la pratique et de nombreux aspect de la voile me paraissent avoir autant ou plus de valeur que la plupart des traités. Et effectivement dédramatisons l'activité de la voile en habitable, ce n'est pas plus risqué que de prendre sa voiture tous les matins. Mais il s'agit de l'aspect individuel de la pratique de la voile.
Je m’étonne donc avec d'autres ici, que les interventions voire ceux qui les formulent, et qui sont conscients à contrario de l'apparente autonomie que confère la pratique de la croisière qu'ils évoluent dans un cadre rendu possible par la collectivité et appliquent les règles élaborées ensemble - particuliers comme professionnels - soient traitées de "abusifs", "excessifs", "donneurs de leçon", "peu compétents", "rigides", "ridicules" etc ... surtout qu'aucun ne semble avoir formulé d'injonction pour voir imposer son opinion comme une vérité pour tous. En tout cas ce n'était certainement pas mon cas.
Pour terminer je tiens à souligner un autre fait. L'accident en bateau ne se solde, loin de là, systématiquement par un décès. Là aussi les statistiques US montrent bien qu'il existe un nombre non négligeable de séquelles irréversibles (amputations, paraplégies, lésions cérébrales potentielles) chez les accidentés susceptibles de les précipiter plus sûrement dans un état de dépendance que le grand age à l'EHPAD.
PS, excusez-moi pour les liens en anglais, mais la culture de la sécurité et bien plus vivante chez les anglo-saxons que chez nous... il existe de bons traducteurs en ligne pour ceux qui sont intéressés.
Les stats US sont trés complètes et extraordinairement fouillées. On y constate que l'alcoolémie et l'inattention sont les causes principales d'accidents.
Malheureusement, je n'ai pas trouvé de chiffres concernant les voiliers.
A comparer avec l'indigence des chiffres français. carte.snosan.fr[...]/
Un tout petit peu de bon sens, juste un peu et tu trouveras.Tu sauras même si les accidents concernant la plaisance ont lieu lors du départ ou de l'arrivée à destination ou en route, si au moment de l'accident le voilier progressait au moteur ou sous voile, si ce sont des voiliers communs ou des voiliers dits historique (patrimoine, etc ...), si c'est dû à l'action humaine ou à l'équipement, à l'emport de matières dangereuses (gaz, essence, divers) etc ... Il y en a 13 pages d'un rapport complet concernant la plaisance sur un total de 150 pages tous types de navires confondus en passant par la pêche, le transport maritime, de passagers, fluvial et ça date de 2020.Des statistiques précises sur la plaisance dont tu es si friand qu'on ne trouve pas aux US puisque tu le dis. Les US, pays indigent, alors que nous en Europe car je suis très heureux de t'apprendre que la France fait partie de l'UE et que la sécurité maritime au sens large et statistique est une affaire de l'UE et concerne donc chacun de ses états. ·le 15 août 2022 09:37
- Le type et la taille des voiliers accidentés.
- Les zones et secteurs de navigation les plus dangereux
- Le nombre de canots de survie percutés et, surtout, réellement utilisés.
- Combien de voiliers de série ont coulésDEFINITION d'un VOILIER DE SERIE : voilier de "monsieur tout le monde", construit en polyester en aluminium, en acier, en bois moulé, en contre-plaqué ou en bordé classique, dans un chantier professionnel dont le nom est connu, en série supérieure à dix, à l'exclusion des day-boats, dans la zone de 300MN de la France métropolitaine ( approximativement de l’Irlande au Portugal en passant par les Açores et de Barcelone à la Sardaigne) , voiliers en perte totale ou gravement endommagés, chavirés ou coulés et dont les données disponibles sur le naufrage soient suffisantes .
- Le nombre de combinaisons de survie utilisé.
- Combien de sauvetages sont réalisés par les hélicoptères et par d'autres moyens maritimes.
- Le nombre de sauvetages réels réalisés par la SNSM concernant des voiliers.
- Combien d'accidents se produisent en solitaire ou en course.
- Le nombre d'incendies en navigation, d'abandons pour convenance personnelle.
- Le délai d'intervention après un Mayday.
- Combien de multicoques ont été en avarie.
- Le nombre d'hommes à la mer recherchés.
- Les conditions météo régnant lors de l'accident.
Flokke, j'apprécie beaucoup ton intervention, et le soin que tu y as apporté. Cela ne m'empêche pas d'y relever certains points qui, à mon sens, relève parfois du raccourci un peu rapide, et je me permets donc d'y apporter mes objections:
Tu dis notamment que les consignes de sécurité sont élaborées par des experts divers. Je t'y oppose volontiers le fait que si elles émanent en effet en premier lieu d'experts, elles sont, à la fin, rédigées et donc établies par des législateurs, qui ne sont experts en rien du tout si ce n'est en politique. Et malheureusement, c'est ce qui fait toute la différence entre une consigne de sécurité initialement pertinente et une loi/arrêt/décret finalement bien souvent vide de sens mais pas de conséquences. Les exemples ne manquent pas, et nous sommes tous malheureusement contraints par un trop grand nombre de législations, soit disant établies pour "le bien commun", pour "profiter au plus grand nombre", et qui ne sont en fait destinées qu'à permettre au politicien concerné de dire qu'il a agit.
Concernant le gilet, les faits sont là, tu les rappelles, cependant, quand tu espères consolider l'argumentation en ajoutant qu'il est fortement conseillé par toutes les instances nationales dans le monde, tu oublies un peu vite qu'il n'y a pas si longtemps toutes les instances nationales dans le monde nous "conseillaient fortement" (doux euphémisme) de nous faire vacinner contre la covid. Et ça n'est pas pour rouvrir une polémique trop barbante mais simplement pour signifier que ceci n'est pas un argument recevable, en tout cas, pas pour moi.
Tu termines par ce qui me semble le plus important, à savoir que personne ne semble avoir enjoint quiconque de procéder comme ci plutôt que comme ça dans ce fil de discussion. Et pour le coup, ça me parait être la meilleure des choses qu'un autre intervenant à déjà résumé autrement: que chacun accepte de reconnaitre que SA propre manière de faire est celle qui lui convient à lui le mieux parceque cela répond à son état d'esprit et sa manière d'appréhender la vie mais qu'elle ne peut, en aucun cas, être LA manière de procéder universelle et unique. Il appartient à chacun de procéder comme il l'entend dans ce domaine.
Si la manière de procéder de tel ou tel doit conduire à un incident/accident avec des conséquences plus ou moins fâcheuses pour lui, et des répercussions financières plus ou moins importantes pour lui, ou pour la collectivité(prise en charge des soins hospitaliers), ma foi, là encore c'est son choix, c'est sa vie, c'est son état d'esprit. Qui pourrait rêver d'une société dans laquelle nous serions tous formatés, doté d'un modèle de pensée unique?
Je coupe court à ceux qui voudraient s'offusquer des couts (financiers, humains) pour la société: nous cotisons tous pour nos services publics, le faites vous uniquement pour vous, pour LE jour où bien malgré vous, vous en aurez besoin? Ou le faites vous parceque vous êtes conscients de vivre dans une société qui se donne les moyens de protéger tous ses sociétaires, y compris ceux qui ne réfléchissent pas exactement comme vous?
Si vous hésitez, réfléchissez à ceux qui consacrent leur vie entière à protéger la vôtre: croyez vous qu'ils se demandent qui ils protègent? Quand les pompiers vont tenter de sauver une maison, questionnent-ils d'abord le voisinage pour savoir si les occupants sont dignes de leurs efforts?
Bonne journée à tous, et surtout bon vent!
J'ai dû épuiser mon quota, je n'ai pas pu mettre un +1.Je ne crois pas une seconde l'assertion de flokke :"Les risques d'accident fatal ou non sont faibles en voilier mais pas nuls. Ils sont de l'ordre du risque de rouler en automobile", certainement pas dans notre pays.·le 15 août 2022 09:17
c'est très romantique de parler de sa propre mort devant un écran d'ordi ... la noyade plutôt que l'EPHAD ... mais se retrouver dans l'eau et voir son bateau s'éloigner en se disant "mais pourquoi je meurs aujourd'hui ?", ce n'est pas une question que j'ai envie de me poser ... il existe du matériel de sécurité, des comportements sécuritaires ... ce n'est absolument pas liberticide de les
solliciter en navigation (et, d'ailleurs, mon père a fini sa vie en EHPAD après un AVC très grave et, heureusement, qu'il existe ce type d'établissement pour recevoir les personnes ayant perdu toutes leurs facultés ... et chapeau aux professionnels qui y travaillent !)
Ca frise quand même la conversation de comptoir, bien arrosée pour certains.
Les risques sont plus nombreux en voiture, mais on a jamais vu des vagues de 3 M sur la route. On a aussi, jamais vu un pauvre malheureux se noyer sur la route, ni même nager des heures avec l'hypothétique chance de faire retrouver des heures après, comme je l'ai dit hier, tel un fétu de paille dans une immensité océanique.
Faut peut-être remettre les choses dans leur contexte non ?
Il est évident que personne ne paye les services publics pour sa propre poire, mais personne ne dit non plus qu'à ce titre, tous les comportements sont permis au nom de la liberté individuelle qui se traduit par ''je m'en fous des autres, je fais ce que veux ''
Bah non, c'est pas tout à fait comme ça que ça marche.
Ne pas mettre sa ceinture de sécurité en voiture ne porte atteinte à personne d'autre que la votre, pourtant, j'ai cru lire dans ce fil, que c'était automatique pour tout le monde. Ne pas la mettre peut aussi vous coûter cher, et couter inutilement cher à la société.
A quoi sert-elle cette ceinture de sécurité ? A éviter de se noyer ou à éviter de se faire projeter ? Peut-être bien des deux en cas d'accident proche d'un cours d'eau.
Trop de sécurité n'a jamais nuit, l'inverse a déjà été remarqué maintes fois.
Pour les suicidaires épris de grande liberté personnelle, il y a le pont de Normandie, les falaises de Cassis ou d'Etretat, mais ces lieux méritent mieux que ça.
En deux mots comme en trois, cette histoire vécue devrait tous nous faire acquiescer que tout ce qui concoure à sa sécurité personnelle et collective n'est même pas discutable. Surtout quand c'est prouvé. Dans ce cas des politiques et législateurs, on s'en fout, et si on était moins bête et qu'on faisait les choses de nous mêmes, personne ne nous y contraindrait par une loi.
@marilo83:"Trop de sécurité n'a jamais nuit, l'inverse a déjà été remarqué maintes fois." quand je lis ça, je sursaute et je pense immédiatement à cette citation désormais trop bien connue:
« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux ».
C'est trop facile d'en appeler à la sécurité de tous pour nous pondre des lois liberticides! Je n'irai pas plus loin, on va encore me reprocher des propos polémistes. Mais, vraiment, non, y a un moment ou il n'est plus possible de culpabiliser des gens au nom de la fameuse sécurité de tous! STOP.
Trop de sécurité n'a jamais nuit? Allez, on essaye d'approfondir: au nom de la sécurité de tous, je propose d'interdire la cigarette dès que les risques d'incendies sont avérés. Au nom de la sécurité de tous, j'interdis la vente d'alcool. Au nom de la sécurité, j'interdis également la voiture, et plus généralement tout type de véhicule motorisé partout où la circulation à vélo est possible. J'interdis la baignade sur toutes les plages où il y a des bahines. Franchement, on peut aller loin au nom de la sécurité...
Je n'ose imaginer un type comme James Cook atterrissant sur HEO en ce plein 21eme siècle.
Ne se demanderait il pas si les navigateurs ne sont pas devenus bien frileux ?
seul sans harnais ? voilà déjà le premier point ... et très content du retour sain et sauf du plaisancier, tant il est vrai que l'accident guette chacun de nous (pour moi, passé depuis peu à la voile, très peu d 'ailleurs, et vu la complexité des manœuvres, je ne conçoit pas , même en couple, de ne pas mettre ma ligne de vie, car homme à la mer, c'est déjà toute une histoire avec un 35 pieds avec marins d'eau douce dessus ! j'ai vécu une histoire un peu similaire mais avec un stress très court: j'étais sur un antioche 7 m à environ 5 miles ... environ ou très limite (^^). seul à la pêche. J'ai voulu faire pipi par dessus bord . une vague m'a fait faire un soleil de ouf et je me suis retrouvé dans l'eau le dixième de seconde plus tard, et si je n'avais pas (par chance je précise), rattrapé le broumech qui était attaché avec un bout de malade, je ne serai pas non plus là pour le raconter. Depuis, toujours le harnais . la nouveauté, c'est que j'ai compris qu'un gilet de sauvetage n'est pas de trop ... car à l'époque je n'avais que ma clope au bec !
Ca tourne en rond non?
Le port du gilet en permanence est recommandé.
Pourquoi tout le temps?: parce que beau temps ou pas, mouillage ou transat, nous ne respirons pas dans l’eau.
Le port de la longe est recommandée quand les conditions le nécessitent
Tout cela ne sont que des recommandations à l’heure actuelle seules la présence à bord des équipements est obligatoire.
Chacun fait ce qu’il veut. Et utilisent les arguments qu’il veut pour se justifier de bonne ou de mauvaise fois.
La liberté c’est aussi celle de porter un gilet en permanence parce que l’on est convaincu de son utilité sans avoir à supporter les jugements de ceux qui pensent que cela fait mouton ou trouillard.
Si on revient à nos moutons, sans gilet, le plaisancier dont il est question serait mort noyé, avec un harnais il n’aurait rien eu à raconter.
Cela ne veut pas dire qu’il aurait du s’attacher, cela veut dire que la veritable liberté c’est de prendre les risques en conscience, par parce qu’on les ignore ou qu’on les nie.
L’analogie avec la montagne prend tout son sens: il y a en voile une notion d’engagement face au risque. Mais avoir une pratique engagée cela ne veut pas dire nier les risques, cela signifie les connaitre et choisir en conscience de s’y exposer ou pas.
Derrière nos discussions il y a cela. Certains ne veulent pas voir le risque et refusent donc qu’on en parle ou les moyens de s’en premunir.
Apres celui qui juge qu’il préfère faire son trou dans l’eau que naviguer avec un gilet, prend son risque.
Ça dérape ça dérape et chacun reste sur ses positions qu'il croit les meilleures du monde...
Peut-être est-il temps de fermer ce fil ?
Il ne me semble pas l'avoir lu : son gilet de sauvetage lui a sauvé la vie.
Bravo à cette personne pour avoir rendu publique ce compte-rendu.
J'apprécie également la navigation car on est rendu libre, donc responsable.
Ce fil est à mes yeux, hélas le reflet de notre société et de l'individualisme généralisé.....Moi...Moi....Moi......Je fais ce que je veux
Je n'y reviendrais plus. Le constat est ainsi.
On consomme la mer comme on consomme du Sopalin tout comme on consomme la planète dans le déni le plus total. Ainsi va la vie, pourvu que ça dure.
Bon 15 Août à tous.
Tu as raison, ce fil est, hélas le reflet de notre société ... qui dérive vers le tout sécuritaire et qui fait de la population des assistés incapable de prendre une décision ou d'assumer ces actes.
Puisque tu aimes les comparaisons, "un gars trébuche sur un trottoir et se fait mal, il attaque le maire de la ville parce que le trottoir est dangereux et mal entretenu (véridique) au lieu de se dire qu'il aurait du faire attention ou il mets les pieds"
ça peu paraitre n'avoir aucun rapport, mais c'est un tout, et ça se répercute sur notre activité.
C'est vrai qu'on tourne en rond la (moi le premier) ...
@marilo: Tu peux tout simplement dire que c'est l'heure de l'apéro et que c'est pour ça que tu veux vite avoir le mot de la fin!
Bon 15 août à toi aussi, de la part de quelqu'un qui a passé et passe encore sa vie à protéger celle des autres. Alors, l'égoïsme, il n'est pas forcément là où tu penses ;)
Allez, vendons nos voiliers et mettons-nous à la pétanque (avec un casque ! ;-)
Allez, puisque ce fil est somme toute assez amusant, relançons un peu : Je remarque que souvent les tenants du gilet/harnais ont des bateaux peu sécuritaires : légers, rapides, aux mouvements brusques, voilés, demandant des manœuvres fréquentes, à quilles rapportées avec les risques inhérents, aux safrans suspendus, aux cockpits très ouverts, aux filières légères et pas très hautes, au mats peu épais, à la stabilité de forme plus que de lest etc...
Est une conséquence ou une cause?
Élément de sécurité important pendant le quart de veille : le chapeau
A une époque pas aussi lointaine que celà ,les accidents en mer voir les disparitions étaient considéré comme une fatalité ..mais maintenant les pros portent la brassiére et m^me un casque et bien des dispositifs ont été mis en place , voir la refonte profonde de la legislation en 1983 ..
la conclusion , il faut un bateau lourd , quille longue , qui avance moyen , tout retour au cockpit complétement fermé ... un Joshua bien lourd , et un blockhaus autour du cockpit , ça donne envie de voyager la dessus ....
Bonjour,
Je suis nouveau sur ce forum et un novice en voile (il faudra que je me présente)
J’ai tout lu concernant ce sujet préoccupant (surtout ma fille:)). Merci pour la qualité des infos et expériences.
La « mésaventure de mer » et bien relatée ,c’est claire …...effrayant !!
Vous m’avez appris beaucoup de choses sur la sécurité , des idées, des questionnement, des doutes et c’est bien. (Pleins de questions à poser lors de mon prochain stage de voile.:)
Je serais peut être un futur retraité navigant en solitaire.
Ma fille ayant peur de mon projet m’a dit « je vais peindre en gros devant la porte de sortis de ton futur voilier »…. « solus exis , vos adepto attachiatus ....En solo, tu sors, tu t’attache.
Je suis d’accord.Une ligne de vie a ne pas oublier mais pratique quand même:),
On va peindre ça (bonne idée ma fille) mais question pour les gens qui connaissent le latin ?c’est bon la traduction en latin ?
Et toujours la même question. Si l on retrouve un corps sans gilet, pour un pratiquant solo, que prends ou pas en compte l assurance. Quid des exclusion vs également les Assurances vie ? Il faudrait creuser.
Fred sur un 45 pieds, nav côtière gentillette, souvent seul, avec gilet, vhf, balise, couteau (mais qui l oublie de temps en temps et qui donc va s efforcer de ne plus l oublier). Je pense à mon fils et à ma femme et aux emm...des si cela se produisait.
Amitiés et merci pour ces partages de point de vue et à notre ami qui a démarré le fil.
Rassurez vous, la pluie arrive et les températures vont baisser, les neurones vont se calmer !!!
C'est vrai que par chez nous ya surchauffe ,mais ca fait du bien d'echanger en toute bonne amitiés !
Un élément oublié, la condition physique,
Les gens en surpoids arthroses, enfin tous ces désagréments sont très handicapants comparé à celui qui est souple et en bonne condition physique...
Aucune expérience de la chute à la mer ni du harnais ( autrefois, un bon bout autour de la taille ) mais puisque plusieurs évoquent l'idée du couteau en cas de longe trop courte, pourquoi pas une longe double, la courte d'usage courant doublée par une plus longue (pas forcément aussi résistante puisque par hypothèse, on est déjà passé par dessus bord l'effort est moindre) pliée en temps normal dans une poche ou un petit sac avec velcro ?
Mais je reste persuadé qu'après la longe et le gilet, le principal - en solo ou pas d'ailleurs, surtout si l'équipier au dodo - est un moyen de mettre en panne à distance en cas de chute ; après, reste à ne pas se faire assommer s'il y a de la mer, mais la longe peut y aider...
Un autre récit instructif sur les harnais et longe.
voilesetvoiliers.ouest-france.fr[...]7565809
"Les enseignements ? La combinaison sèche m’a préservé du froid en retardant son envahissement. Le harnais m’a gardé accroché au bateau. Le gilet a maintenu ma tête hors de l’eau. Les secours m’ont sorti du pétrin. Si un de ces paramètres avaient manqué, je ne suis pas certain que je serai en train d’écrire ces lignes"
CQFD
Il a pu remonter par la trappe de survie. Tous les bateaux n’en sont pas équipés. Il suffit de se baigner de son bateau au mouillage pour comprendre que ça ne doit pas être forcément évident pour remonter à bord quand il avance, que l’on est alourdis par des vêtements remplis d’eau et que l’on est épuisé.
Ce récit est intéressant, car il montre que tout équipé, attaché, avec gilet et télécommande, la chute à la mer est de toute façon un risque d'y rester.
La première des sécurités est de ne jamais tomber à l'eau (ou en diminuer le risque au maximum).
En aménageant son bateau manœuvres au cockpit..., en privilégiant des cockpits profonds et sécurisés, des filières hautes et robustes, si besoin des balcons en pieds de mât...
En adaptant son comportement : ne pas forcément privilégier la vitesse, réduire sa toile, faire ses besoins en bas...
En privilégiant pour des navigations solitaires des bateaux lourds aux mouvements doux et à la tolérance à la voile importante.
Après, naviguer en course sur un mini est une autre histoire.
J. ·le 18 août 2022 12:56
Pour moi ce récit montre tout simplement qu'il vaut mieux rester dans le cockpit que de s'assoir sur le bras d'un flotteur qui peut faire catapulte
les choses évoluent que ce soit dans la marine comme ailleurs. A l'heure actuelle tout est fait pour nous protéger.Revenons 60 en arrière, je n'ai pas vu grand monde avec tous ces équipements de sécurité, la réalité est que beaucoup naviguaient à cinq ou six sur des petits bateaux de 6 à 8 m,sans rien,les gilets au fond d'un coffre, c'était comme ça à l'époque. je dois avouer qu'en 60 ans de navigation je n'ai jamais porté de gilet ni de ligne de vie. Je ne dis pas que c'était raisonnable! les mentalités ont bien changé.
Retour d'expérience, arrivée à un concurrent de la course du Figaro (ou de l'Aurore à l'époque.
Le concurrent était le mari d'une collègue.
Il tombe à l'eau avec longe cochée, harnais et gilet autogonflable + bien sûr ciré, ....
A l'eau le gilet se gonfle.
Il arrive à atteindre les filières, mais pas à les enjamber, à cause du gilet.
Il a été contraint de le retiré pour réintégrer son bord.
Bonne musculature des bras nécessaire.
Les limites à ne pas franchir sont les filières. Les longes courtes sont préférables, au moins en statique.
Le récit audio de cette mésaventure par son "auteur" vient d'être publié sur "Canal 16" le podcast de la SNSM.
Il me semble que c'est quelqu'un qui est sur HEO, mais j'ai oublié son pseudo...?
shows.acast.com[...]12ac340
https://shows.acast.com/60b51989a7680d0012c9cf01/64626145616b8e00112ac340
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