Livres à bord.

Lors de croisières, petites ou grandes, en navigation ou au mouillage, nous sommes amenés à identifier des coquillages ou des poissons qui nous sont inconnus ( comestibles?,rares?,dangereux?...).
Que conseilleriez-vous comme référence pour faire partie de la bibliothèque de bord ? (compte-tenu du poids et de l'encombrement de chacun des volumes...chasse au poids, car il n'est pas question de limiter mon cassoulet de Castelnaudary...)
Titres, auteurs et maisons d'éditions pour un éventuel achat. Merci.

L'équipage
24 nov. 2004
24 nov. 2004

y'a le classique
"Ciguatera en dix leçons" par P.Chabor et G. Lacourante, mais je suis pas sûr qu'il ait été réédité :-D

24 nov. 2004

En eau douce
La Moselle

Le MEUNIER écaillé brille parmi les herbes sablonneuses : sa chair très molle est criblée d’arêtes serrées, et il ne peut se conserver plus de six heures pour la table.

La TRUITE a le dos étoilé de gouttes de pourpre ; la LOCHE n’a pas pour nuire la pointe d’une épine, et l’OMBRE légère échappe aux regards par la célérité de sa marche.

Et toi, longtemps ballotté dans les gorges de l’oblique Saravus, où bouillonnent les bouches frémissantes de six piles de pierre, quand tu glisses, ô BARBEAU, dans de plus nobles ondes, plus libre en ton essor, tu nages au large.

Tu as meilleur goût dans le plus mauvais âge, et de tous les êtres qui respirent, tu es le seul dont la vieillesse ne soit pas sans prix. Je ne te passerai pas sous silence, ô SAUMON, toi dont la chair a l’éclat de la pourpre : du milieu de l’abîme, les coups vagabonds de ta large queue se répètent à la surface, et ton élan caché se trahit sur l’onde endormie.

Ta poitrine est cuirassée d’écailles, ton front est lisse : tu peux faire l’ornement d’un repas ambigu, et tu supportes sans te corrompre les. délais d’une longue attente : ta tête est semée de taches remarquables ; ton large ventre tremble sous le poids d’une panse gonflée de graisse.

Et toi, qu’on pêche dans les mers d’Illyrie, dans les flots de Pister aux deux noms, LOTTE, toi qu’on devine à l’écume qui surnage, tu passes aussi dans notre océan pour que le large fleuve de la Moselle ne soit point privé d’un hôte aussi célèbre.
De quelles couleurs la nature a su te peindre ! Ton dos est marqué de points noirs qu’un cercle jaunâtre entoure.
Le long de ta peau lisse s’étend une teinte bleuâtre chargé de graisse jusqu’au milieu du corps, de cette partie jusqu’à l’extrémité de la queue, ta peau est sèche de maigreur.

Toi non plus, délices de nos tables, je ne t’oublierai pas, ô PERCHE, fille des fleuves comparable aux poissons des mers, et qui seule peux le disputer sans peine au Surmulet pourpré ; car ton goût n’est pas sans saveur : les parties de ton corps charnu se composent de segments divisés par des arêtes.

Là aussi, ce poisson plaisamment désigné par un prénom latin, l’hôte des étangs, l’ennemi acharné des criardes grenouilles, le BROCHET, recherche des trous obscurs dans les herbes et la vase. Sans attraits et sans usage pour nos tables, il va bouillir dans les tavernes enfumées de sa vapeur fétide.

Qui ne connaît la verte TANCHE, ressource du vulgaire, et l’ABLETTE, facile proie des hameçons de l’enfant, et l’ALOSE grillée au foyer pour le régal du peuple ?

Et toi, qui participes de deux espèces, qui, sans être ni l’une ni l’autre, es de l’une et de l’autre, toi qui n’es pas encore le Saumon et n’es déjà plus la Truite, tu tiens, TRUITE SAUMONEE, le milieu entre ces deux poissons, et tu dois avoir, pour être pêchée, la moitié de leur âge.

Il faut te chanter aussi parmi ces enfants du fleuve, toi dont la longueur n’excède pas deux mains sans les pouces, GOUJON au corps très gras, arrondi, allongé, mais plus trapu quand ton ventre est gonflé d’oeufs ; Goujon, dont les barbes imitent les tentacules effilés du Barbeau.

A toi mes louanges à présent, gibier de mer, énorme SILURE, au dos empreint des reflets de l’olive actéenne, et que je regarde comme le Dauphin des rivières, à te voir ainsi promener au large ta vaste masse, ne déroulant qu’à peine toute l’étendue de ton grand corps au sein des eaux trop basses et des herbages qui le gênent.
Mais quand tu poursuis majestueusement ta marche dans le fleuve, à ta vue les verts rivages, à ta vue la troupe azurée des poissons, à ta vue l’onde limpide s’émerveille.

Ausone, IVe s.
Trad. Corpet, 1843.

24 nov. 2004

Entre l'enfer et le Paradis...
Merci à vous, Messieurs, de vos réponses...
Il n'y a pas de problème avec la ciguareta, mais le problème s'est posé avec la tourista lors de mon dernier séjour au Mexique...tout le contenu ( y compris la couverture cartonnée, avec le nom de l'éditeur ) du livre cité en première référence y a passé à l'ombre des cactus en fleurs...
Quand à toi, Chébec, pour citer l'un de mes contemporains, je trouve cela déplacé pour me faire avouer mon âge...En attendant, cette fresque donnée en référence avec ton nom, serait-ce une peinture de Pompeï...?
Alors, si une personne du purgatoire pouvait me renseigner sur ces livres de références, je lui concèderais ma première trouvaille...parole d'un frère de la côte...

26 nov. 200416 juin 2020

Geranium
Voici les coordonnées du texte complet.
Je ne sais s'il te sera utile dans les glaces comme dans les savanes du Nouveau Monde, y compris dans un rôle hygiénique si besoin est.

www.nimispauci.com[...]lle.htm

Voui, c'est au port de Pompéi que rentre ce voilier. Des badauds se reposant contre une balustrade ou se promenant parmi les paons, bref coinçant la bulle comme on dit de ce côté des Colonnes d'Hercule, le regardent passer dans le silence d'une nuit paisible.

26 nov. 2004

EH ! FLEUR DU DESERT...
Merci pour cette référence, et pour l'authentification de la fresque... J'au vu de mes yeux vu ces merveilles sur place...que du bonheur...mais il me semble que le fond très sombre de plusieurs de ces fresques ne représentait pas la nuit mais était dû à la dégradation des pigments employés à l'époque...quelles beautés !! je vais très certainement en faire quelques unes sur le bateau, ce qui en fera une épave des plus légendaires.( J'en ai commencé une sur le bois de mon panneau d'accès au rouf....)
Mais j'avoue qui je n'irai pas faire escale à Naples, de peur de ne retrouver que les varangues du bateau a mon retour d'Herculanum...
Et en attendant ? Toujours rien pour ces bouquin de croisière ?

Açores

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