les yeux fermés

Un tour du monde à l’aveuglette

« L’impossible rêve », celui de faire le tour du monde en voilier : Scott et Pamela, tous deux malvoyants, l’accomplissent pourtant grâce à la technologie informatique qui leur a permis d’arriver en Calédonie après un départ de San Francisco le 11 octobre 2004 et de nombreuses escales.

C’est sur le thème de « L’impossible rêve » que Scott et Pamela naviguent tous deux sans aucune autre aide que la technologie numérique de reconnaissance vocale, grâce à laquelle ils peuvent contrôler leur route sur la cartographie numérique au moyen du GPS. Ils ne sont pas totalement aveugles, mais malvoyants à des degrés divers.
Scott a une vision de 20 degrés et une acuité visuelle de 1/10e sur le meilleur œil. Pamela souffre, quant à elle, d’une cataracte congénitale qui, malgré une opération, l’a rendue complètement aveugle de l’œil gauche et presque du droit. Un appareillage à l’aide d’une lentille de contact lui permet cependant de voir le paysage et de percevoir les distances. Elle peut aussi lire les documents grâce à un amplificateur TV de poche. C’est elle, en fait, qui guide Scott dans les manœuvres et cela fonctionne plutôt bien, puisqu’ils sont arrivés à Nouméa via quatre escales aux États- Unis, douze au Mexique, six en Polynésie française, deux aux îles Cook, une à Niue, une à Tonga, sept en Nouvelle-Zélande, quatre en Australie et une à Koumac, leur port d’entrée en Nouvelle-Calédonie. Et chacun sait ici que les approches de Koumac ne sont pas des plus saines avec tous les récifs environnants.

Scott et Pamela naviguent tous deux sans aucune autre aide
que la technologie numérique de reconnaissance vocale.

Tous deux ont la quarantaine. Scott est un athlète et Pamela une charmante femme à l’allure sportive. Leur voilier, Tournesol, est équipé de voiles à enrouleur. Lorsque c’est nécessaire, Scott grimpe au mât à l’aide des échelons et débloque les drisses ou bricole en suivant les indications de Pamela. Pareil pour les atterrissages. Elle est au balcon avant à surveiller devant et lui à la barre. On pourrait dire que leur navigation repose sur une confiance aveugle, selon une formule que leur humour ne dédaigne pas. En mer, comme tous les malvoyants, ils perçoivent mieux que quiconque les odeurs ou les bruits qui caractérisent l’approche d’une terre, la modification du rythme du bateau ou tout autre changement.
Scott avait une grande expérience de la navigation, accomplie en équipage, lorsqu’il a décidé en 2004 d’entamer son tour du monde avec Pamela. Elle est une universitaire spécialisée dans l’éducation. À ce titre, elle a travaillé dans les technologies d’aide aux personnes souffrant de handicap. C’est grâce à ses connaissances techniques que leur projet est né.
Le couple est au ponton visiteurs de Port Moselle après avoir passé la saison des cyclones en Nouvelle-Zélande. Après quelque temps passé en Calédonie à effectuer des réparations, il va reprendre sa route vers le Vanuatu, les îles Salomon, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Indonésie, la Malaisie et, éventuellement, la Thaïlande, pour y passer la saison des cyclones de l’océan Indien. C’est une grande première et un exploit qu’ils accomplissent en toute modestie.

L'équipage
15 juil. 2008
16 juil. 2008

merci
à toi Zorba de nous parler de cette belle aventure.. Cela nous oblige à plus de modestie lors de nos récits de nav de loup de mer aguerri!!
Je leur souhaite bon vent, plein de belle odeurs et de bonnes sensations des mouvements de la mer.

Phare du monde

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2022