Le sens des torons de l'étai
Cela fait plusieurs fois que je lis des allusions au "sens des torons de l'étai", la plupart du temps associées au sens de rotation de l'enrouleur.
Je conçois parfaitement qu'il puisse y avoir des câbles enroulés à droite, et d'autres enroulés à gauche, mais je ne vois pas en quoi ça peut jouer sur le sens de rotation de l'enrouleur. Aidez moi à m'endormir moins bête ce soir !
Ok, il y a plus d'efforts en enroulant qu'en déroulant. Mais que veut dire exactement "le sens d'enroulement des torons" ? Si on considère un câble enroulé à droite, par analogie avec un filetage "pas à droite", si on regarde le montage depuis le capelage en haut du mât, donc vu de dessus, et un enroulement du génois en sens horaire, toujours vu depuis le dessus, et si on divise arbitrairement l'étai en deux à mi-hauteur, en admettant que le câble est retenu en rotation à chaque extrémité, l'enroulement irait "dans le sens du poil" pour la partie supérieure et à "rebrousse poil" pour la prtie inférieure. Quel intérêt donc à privilégier un se plutôt qu'un autre ?
Crescent, tu as très bien résumé le problème. Les plus sceptiques feront l'essai avec une amarre (ou de la ficelle), et effectivement, si tout se passe bien, l'effort sur l'étai ne doit pas être bien terrible (quoi que... il m'est arrivé d'avoir bien des soucis à ... dérouler le gênois, avant que je comprenne que sur mon bateau, il vallait mieux blinder le pataras et la drisse, et qu'alors tout allait comme sur des roulettes).
Crescent76 a réussi à mieux exprimer ce que je voulais dire. Le fait d'être "dans le sens des torons" est simplement une question de point de vue. Je ne comprends pas ce que change le sens de rotation de l'enrouleur au niveau des contraintes.
Pour reprendre l'analogie avec une tige filetée, si on prend une extrémité à l'étau et qu'on visse un écrou de puis l'autre extrémité, on travaille en compression, donc dans le sens du dé-toronnage. Si on continue à visser l'écrou, mais qu'on libère l'extrémité prise à l'étau pour saisir l'autre, on travaille en étirement, donc dans le sens du sur-toronnage. Or, l'étai est fixé aux deux extrémités, il travaille donc autant en dé-toronnage qu'en sur-toronnage, quel que soit le sens de rotation. Où est-ce que je me gourre ?
Les frottements du profilé de l'enrouleur sur l'étai sont normalement faibles car le couple d'enroulement du tambour est transmis à la voile par le seul profilé de l'enrouleur.
Les ruptures de toron des câbles d'étai viennent plus de la flexion importante de l'étai qui fait qu'en l'absence de chapes efficaces au niveau de la cadène et de l'ancrage du mât, certains torons travaillent beaucoup plus que d'autres. Ces torons finissent par se rompre par fatigue anormale. Une surveillance périodique du câble au niveau du sertissage supérieur permet d'éviter les gros problèmes.
Le detorronage de l'étai peut se produire si par ex la drisse de spi s'enroule avec le génois et que l'on force
cette année j'ai rentré le grand mat à la maison pour vernissage et inspection .
ça me titillais depuis quelque temps ..on ne peut inspecter l'étai sous l'enrouleur , j'ai donc demonté celui-ci ..bien m'en a pris car dans la partie haute il était mal en point, détoronné ,j'ai du le changer.
le probleme c'est que sous l'enrouleur on ne voit biensur pas se qui se passe et là reside le danger
Bonjour
Et pour illustré le detoronnage,(drisse de génois/étai) voilà des photos.
Bonne idée ce jour là d'avoir regardé à la jumelle la tête de mât.