Le Chef de bord ne pourra plus se prévaloir d'une limitation de responsabilité....

Chefs de bord et amateurs de régates, attention au vent (juridique) qui tourne... vous ne pourrez plus vous prévaloir d'une limitation de votre responsabilité si l'un de vos équipiers, au cours d'une compétition nautique, est victime d'un dommage et ce, même s'il participait en toute connaissance de causes et n'ignorait pas les risques...

Jusqu'à présent, les risques juridiques résultant d'un dommage corporel subi à l'occasion de son exercice étant essentiellement supportés par celui qui s'y était adonné. La Cour de cassation avait en effet, à plusieurs reprises, clairement indiquée qu'au regard de l'activité sportive présentant des dangers, le pratiquant était présumé avoir accepté les risques inhérents à ladite activité.

Mais cette acceptation des risques étaient déjà critiqué en raison de l'incertitude de son domaine et de ses fondements.

Le 4 novembre 2010, la plus haute juridiction a définitivement tiré un trait sur cette théorie. L'acceptation des risques en matière sportive est abandonnée !

Vous trouverez l'article complet prochainement sur mon site où je mettrai l'accent sur les raisons de cet abandon et aussi et surtout les conséquences immédiates...

Réfléchissez à deux fois avant d'embarquer avec un équipage incompétent si vous souhaitez participer à un régate....

L'équipage
02 mars 2011
02 mars 2011

Et les licences?
OK merci pour ta vigilance et le partage des infos. A quoi servent les licences que l'on souscrit à l'année ou au coup par coup lors des régates?

02 mars 2011

re
Je suppose que tu évoques les licences délivrés par une fédération sportive (en l'occurrence la FFV qui a monopole en droit français)

Ces assurances sont complémentaires de ta responsabilité civile (qui ne couvre pas les dommages corporels).

Donc en fonction de ta souscription, la licence couvrira un champ plus large que ta Responsabilité civile.

02 mars 2011

Très interessant
en effet, mais pourriez vous nous éclairer sur le terme "regate" ou comptétition nautique :
2 bateaux se tirant la bourre sont ils en régate ?
( bien sur je pense que non, mais ou est la limite juridique ?)
C'est très important car nos contrats d'assurance mentionnent généralement que toute clause d'indemnisation est caduque dès lors que l'on participe à une compétition. Est ce qu'un "rallye" , ou un "raid" sont considérés comme tels ?

En tous cas bonne initiative que votre site, nonobstant l'apparition d'un sous vetement feminin dans votre logo ! :-D :-D

02 mars 2011

re
je vous propose de lire les articles à cette page :

jurisplaisance.free.fr[...]ive.php

Vous devriez y trouver vos réponses :)
La délimitation de la manifestation nautique (sportive si vous évoquez les régates) dépend de plusieurs paramètre dont le principal reste le principe d'une organisation par un organisme habilité avec une déclaration préalable adressée à la préfecture.

02 mars 2011

Merci
pour la réponse,
j'ai de la lecture maintenant ! ;-)

02 mars 2011

re
"toute clause d'indemnisation est caduque dès lors que l'on participe à une compétition"

Très intéressant comme remarque qui sous tend la notion d'acceptation des risques par le participant... théorie justement rejeté en novembre 2010 par la Cour de cassation !

Pour autant, il s'agit d'un contrat d'assurance et jusqu'à aujourd'hui le rejet de toute clause d'indemnisation ne semble pas abusive (faudrait voir la jurisprudence)... mais sujet à creuser au regard de l'arrêt de novembre 2010..

03 mars 2011

re
Idée intéressant que la notion d'entrainement

Je m'attache à écrire un article sur la notion.

02 mars 2011

Re re
:-)
En relisant mon contrat (tous risques) le terme exact, qui figure dans la rubrique "EXCLUSIONS GENERALES" :
Ne sont pas garantis par ce contrat :
.../...
"les dommages résultant - pour les voiliers, sauf stipulations contraire aux conditions particulières, de leur participation à des régates et des courses croisières, ainsi qu'à leur entrainement"

reste à déterminer la notion d'entrainement ??
Je dois quand même préciser une chose importante : les dommages corporels ne concernent que les tiers .

02 mars 2011

risques!!!!!
pour info, mon contrat de travail stipule que ce n'est pas un métier à risque , aucun !!!.
pour mémoire certains orguanisateurs ont été mis en "examen" des suites d'accidents plus ou moins graves.
Les problemes ont commencés après la disparition totale d'un bateau lors d'un SNIM ( ou autre) devant le phare de pomegue.Aucune trace?????, pas un sous marin comme un autre dossier??
Il faut arreter avant de devenir comme les américains procédurié.
Combien de temps sous l'eau avant de mourrir, combien de temps met un bateau de sécu pour intervenir( après compréhension du pb) et en course croisière???
Vive la voile libre mais en sécurité.
J'aimerais avoir des nouvelles d'un hitoire de mouillage et empannage en med d'un post récent.
Richard

02 mars 2011

re
Quel contrat de travail ? Un contrat d'engagement maritime ?

Là on évoque l'acceptation des risques qui ne concerne QUE la compétition nautique.. Il n'a jamais été question d'acceptation des risques en dehors du cadre limité de l'activité sportive dans un cadre compétitif.

Sinon concernant les organisateurs, ils peuvent bien entendu voir leur responsabilité civile et pénale engagée.

Le droit tend justement à permettre une navigation plus sûre en adoptant une règlementation qui doit concilier liberté et sécurité.

02 mars 2011

contrat
CDD
moniteur de voile
ou assistant nautique!!!

02 mars 2011

et la course au large
La BARCELONA, faut il mettre en cause les organisateurs en cas de pb??? la sécurité ou autres
Qui gère la météo qui est la "science" qui permet de connaitre le temps qu'il aurait du faire, qui gère le matériel avec ses défauts indécelables même neuf,ces équipiers qui craquent, oucapitaines????
La mer est un risque comme traverser sur les clous en plus complexe.

02 mars 2011

Tu as déjà été devant un tribunal ?
Je suppose que non car devant la cours, si tu profère ce genre de remarque, au mieux ils lisent leurs dossiers mais assez souvent, tu es rappelé à l'ordre.
Je dit ça car lorsque l'on a la chance d'avoir ici quelqu'un qui peut éclairer notre connaissance. Il me semble inutile, comme devant le juge de contester la loi. Un tribunal est là pour dire le droit c'est tout.

02 mars 2011

oH QUE OUI
déjà allé devant des trbunaux, à moultes reprises.
Mais, qui fait les lois, qui les appliques, qui ose se battre pour éviter des jurisprudences, ceux qui sont dans des fauteuils et qui vont pleurer dans n'importe quelle situation en restant bien droit dans leurs bottes, qui vous remercieront de les sortir d'un pb et vous ferons bien entendu un peteit procès ( je ne peut pas m'en empecher comme l'histoire du scorpion qui demande à traverser).
Donc grace à ces résonnements nous aurons surement bientot un permis voile aussi .

02 mars 2011

Sur le fond tu as raison
Mais je ne pense pas qu'en contestant la loi ici, on avance beaucoup. Il doit y avoir très peu de députés inscrit. Je pense que nous devons, ici, nous limiter à comprendre. La loi, c'est celle du peuple avec leurs bulletins de vote et donc c'est une autre histoire... non ?

02 mars 2011

Histoire peut être plus compliquée que ça
On parle bien de l'arrêt rendu dans le pourvoi 09-65947 ?

Si c'est ça, rappelons la cause.

Cet arrêt est rendu par la 2ème chambre civile et il est publié au bulletin.

Un gars (M. X) qui s'entraine sur un circuit fermé de moto se fait emplafonner par un autre motard (M. Y).

Il n'est déja pas question de compétition, mais d'entrainement.

Et d'office, la loi du 5 juillet 1985, qui ne s'applique qu'aux accidents de la circulation terrestre, complique la donne, puisqu'elle reconnait explicitement que ta propre faute peut limiter ton droit à indemnisation (classique du gars bourré au volant).

M. X demande une indemnisation à M. Y., à Suzuki, propriétaire du moteur dela moto de M. Y, à la société Bug Moto, propriétaire du cadre de la moto de M. Y, au préparateur de la moto de M. Y et la CRAM s'est mise dans le coup, probablement pour récuperer le montant des soins remboursés par la sécu à M. Y.

Cette affaire est jugée après une première decision de la cour de Cassation, qui avait déja cassé un arrêt d'appel et renvoyé l'affaire devant une autre cour d'Appel. C'est donc du deuxième arrêt d'Appel que la cour de Cassation était saisie.

Elle dit quoi ?

Elle rappelle un principe général :

"Attendu que la victime d'un dommage causé par une chose peut invoquer la responsabilité résultant de l'article 1384 alinéa 1er du Code Civil à l'encontre du gardien de la chose instrument du dommage sans que puisse être opposée son acceptation des risques".

Donc, M. X peut invoquer la responsabilité de tous les autres.

Puis la Cour relève que l'arrêt d'appel attaqué avait débouté M.X en retenant que les règles du code de la route ne s'appliquaient pas dans un circuit fermé et que la participation à un entrainement impliquait une acceptation des risques inhérents à une telle pratique sportive.

Donc la Cour statue en relevant la contradiction de cet arrêt avec le principe visé.

Et la Cour renvoie tout le monde devant une troisième cour d'Appel...

Mais alors où est le problème ?

Dans les faits.

M. X, le blessé, ne faisait pas à ce moment la course. Il poussait la moto d'un autre participant sur le bord de la piste.

Et c'est bien le problème.

La cour casse donc l'arrêt d'appel qui déboutait M. X (qui a donc été percuté alors qu'il poussait une moto) de sa demande d'indemnisation.

Donc oui, au final, il est probable que si la cour d'Appel suit ce raisonnement, M. X sera indemnisé par le gardien de la moto conduite par M. Y.

Je ne sais pas comment on peut extrapoler de cette décision ce que dira la Cour d'un accident survenu au cours d'une compétition, surtout si toutes les parties se trouvaient dans le même équipage.

Je ne sais donc pas comment tu peux en tirer qu'il faut réfléchir à deux fois avant d'embarquer avec un équipage incompétent pour participer à une régate.

Dans cette affaire, il n'y avait ni équipage ni compétition.

Jacques

03 mars 2011

re
Bonsoir

Mon analyse n'engage évidemment que moi mais je viens de publier sur mon site un article qui, je l'espère, montre mon raisonnement juridique.

pour le lien direct vers l'article : jurisplaisance.free.fr[...]ive.php

Bonne soirée et merci pour vos remarques et analyses pertinentes :-)

03 mars 2011

re
je n'évoquais pas l'article sur la limitation de responsabilité mais sur la théorie de l'acceptation des risques.

Cordialement.

03 mars 2011

re
Ne t'inquiète pas, la critique nourrit le débat et c'est le plus intéressant.

Il est évident que le droit est formé par les textes et la jurisprudence, la doctrine n'ayant qu'un rôle d'observateur, bien que parfois entendue de façon implicite.

Concernant le sujet, une manifestation sportive, qu'elle concerne une course automobile ou une régate reste avant tout une compétition sportive, chacune avec ses propres caractéristiques.

D'une part, dans cet arrêt, il s'agit effectivement d'un dommage survenu au cours d'un entrainement. La jurisprudence a déjà assimilé l'entrainement à la compétition... notamment en matière d'équitation.

Le rapprochement est critiquable et j'en suis conscient, mais il n'est pas incongru à partir du moment où on accepte la notion de garde collective.

A partir de là, un équipage pourrait être tenu solidairement responsable de dommage causé à un autre navire avec rejet de l'acceptation des risques au détriment des premiers.

Attendons la suite des évènements, mais je ne serai pas surpris que cette décision fasse écho dans une prochaine affaire concernant la compétition nautique quand celle ci se présenta - espérons le plus tard possible quoi qu'il soit.

En tout état de cause merci pour tes encouragements.
Pour ton information, je travaille actuellement sur la responsabilité pénale des plaisanciers au regard de la réforme du CDPMM et des TMC, si le sujet t'intéresse j'ai ouvert un sujet de discussion sur le forum de mon site.

03 mars 2011

Je comprends encore moins
L'article cité démontre une thése qui est strictement la mienne : "Le principe en droit terrestre est la réparation intégrale du dommage. Or, le droit maritime connait en la matière une institution particulière et ancienne1 que la doctrine nomme limitation de responsabilité".

Je ne vois toujours pas comment tu tires de cet article la démonstration de l'inverse.

Jacques

03 mars 2011

Ne nous méprenons pas
Il n'y a pas de critique de ma part, juste un débat.

Le problème est de savoir si la position que tu as relevé de la Cour de Cass s'applique au participants à une régate.

C'est un magistrat qui tranchera ce débat.

Tout ce que l'on peut faire tous les deux, c'est donner notre avis, sachant que le magistrat ne nous le demandera pas et s'en foutra totalement.

C'est bien le problème de la doctrine élaborée par les profs de facs. C'est bien, c'est intéressant, ça fait des bons bouquins et des beaux débats, mais tu ne verras jamais un magistrat juger "attendu que le prof machin chose a dit que".

La source du droit, c'est la Loi, pas la doctrine.

Revenons à nos moutons. Je ne vois encore rien qui permette d'étendre la décision de la cour à une régate, alors que toi même tu expose que la pratique maritime est spécifique par rapport à la pratique terrestre objet de la jurisprudence que tu cites, et que la cause ne concernait pas un équipage en régate, mais deux participants en entrainement hors conditions de course (le circuit était officiellement fermé, et la victime roulait à 20 à l'heure en poussant un troisième larron en panne).

Il n'y a jamais de certitude en droit. C'est aussi ce que je voulais dire.

A la fin, c'est un magistrat qui juge. Et il ne manque pas dans l'histoire du droit de décisions parfaitement inattendues...

Même rendues en assemblée pleinière...

En tout cas, continue ton boulot. Ton site est une mine d'infos. Après, à chacun de se forger son avis et d'apprécier les conséquences de son choix.

Jacques

02 mars 2011

Dans quelques années
il n'y aura plus d'organisation française pour les compétitions nautiques.
Ce seront des entités britanniques avec comme seul recours les tribunaux britanniques qui, en matière navale, n'ont pas la même vue que les français.
Navicalement.
André

02 mars 2011

C'est le contraire, Dédé
Dans cette histoire, c'est le gardien de la moto qui est responsable du dommage, pas le propriétaire ou l'organisateur du circuit.

Justement, cela remet dos à dos les participants.

Jacques

Phare de la pointe de Vénus Tahiti

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