la vague ultime

pourquoi cette appellation (les Anglais disent "Rogue wave": vague scélérate).
ultime pour un plaisancier, qui ne peut la voir qu'une fois (Moitessier lui-même en était venu à cette conclusion)

"Dépêche du 15 02 2005:
Le paquebot "Grand Voyager" de la compagnie iberotjet a été victime d'une vague géante entre les Baléares et la Sardaigne. Plusieurs personnes ont été légèrement blessées à bord d'un paquebot de croisière transportant 700 à 800 passagers et membres d'équipage.

Parti de Tunis pour rallier Barcelone, le paquebot a été pris dans une violente tempête, avec des vents de force 11 et des creux de dix à quinze mètres.
Une grosse vague a fracassé la verrière de la passerelle du paquebot, et l'eau s'est infiltrée dans le navire, endommageant le réseau électrique. A la suite de cet incident, seul un des moteurs du paquebot était encore opérationnel avant que l'équipage ne parvienne à relancer manuellement un deuxième moteur, a indiqué Patrick Adamson, directeur général de la société britannique V.Ships, qui assure la gestion technique du navire.

Le navire, dont les systèmes de communication sont toujours en panne, progressait depuis à environ 10 nœuds, escorté par trois avions de la Marine nationale française, dont un Falcon, et un gazier britannique, le Gimi, dérouté afin de lui porter secours. Un remorqueur italien a aussi appareillé de Cagliari et faisait route lundi soir vers le paquebot.
Les blessés légers, dont une personne ayant eu la jambe fracturée, ont pu être soignés par le médecin du bord, alors que le paquebot se dirigeait vers le port le plus proche, celui de Cagliari, en Sardaigne, où il devait arriver mardi au petit matin, a-t-on appris auprès de la préfecture maritime à Toulon, chargée de coordonner les secours."

La forme de la "chose" est quasi verticale, précédée d'un grand "trou" et la crête s'écroule en permanence. Les photos et les descriptions proviennent de grands bâtiments: un copain naviguait vers les Etats-Unis sur le "Michel-Angelo" (280 mètres) lorsque ce paquebot a percuté à 30 noeuds une vague de ce type: il a eu l'impression de tomber dans un précipice, puis il y a eu le choc, quantité de hublots ont éclaté, 4 morts, des blessés et énormément de dégâts.

D'autres bâtiments, malgré leur taille, ne s'en sont pas sortis, au point de n'avoir parfois pas eu le temps de signaler l'avarie.

L'exploration par satellite a permis d'observer la fréquence de ces vagues, et leur forme; ce qui a conduit à établir un modèle mathématique différent des vagues "normales".

De toute manière et quelle qu'en soit la formule, si lun jour on l'aperçoit d'un petit bateau (disons: moins de 100 mètres) on est assuré qu'on ne la verra pas deux fois, et qu'il est temps de repenser très vite à tous les bons moments qu'on a vécu, en mer ou à terre.

pour les formules et la modélisation (les schémas, la photo et l'animation permettent de comprendre le phénomène):

www.math.uio.no[...]en.html

étudié par les Norvégiens, qui ont eu, depuis les Vikings (30 Drakkars au départ, 14 à l'arrivée, excellents bateaux côtiers menés en haute mer par des marins exceptionnels pour qui le snobisme était le courage absolu: voir la mort en face sans ciller), énormément de pertes de navires en Atlantique Nord. Je me souviens d'une conversation avec le neveu d'un armateur danois, qui m'avait parlé de la disparition lors de son premier voyage d'un cargo neuf qu'ils venaient de mettre en service entre le Danemark et le Groënland: après une vacation radio, le silence.

Plus à la portée de tout le monde et compréhensible sans effort ni concentration,il y a le lien de l'E.S.A qui fait bien le tour de la question, en un article très clair et bien pourvu en photos.
www.esa.int[...]_1.html

Les efforts des chercheurs portent maintenant sur le moyen de prévoir les "rogue waves". On sait comment elles se forment: une captation de l'énergie des vagues qui les entourent (on peut même en fabriquer en réduction dans sa baignoire). Il faut maintenant trouver la méthode de prévision qui permettrait de passer à côté.

L'image que j'ajoute n'est pas une photo prise "sur le vif", mais la figuration correspond à celle des quelques photos existantes du phénomène, rapportées à la taille d'un petit bateau. Les photos de surf fou dans les "Jaws" d'Hawaï sont prises par d'extraordinaires pilotes d'hélicoptère. Pas question qu'un hélicoptère se promène dans l'Atlantique jusqu'au moment où il y trouve un chalutier vivant ses dernières secondes dans une "vague scélérate"!

L'équipage
06 avr. 2005
06 avr. 2005

ça fout la trouille
salut windjammer

tes explications et ta photo foutent vraiment la trouille
que peut-on faire ?
on s'enferme à l'intérieur ? et avec énormément de chance, le bateau reste entier ?
peut-être qu'un petit bateau a plus de chance de s'en sortir qu'un gros car il sera complétement balloté comme un bouchon ? alors qu'un gros bateau sera tordu par la force de la vague ?

que les dieux de la mer et des vents nous protège et nous évite ce type de rencontre

tu dis bien qu'elle ne se forme qu'en cas de forte tempête ?

kénavo
laurent

06 avr. 200516 juin 2020

souvent
remarquable dans la tempete car le principe de ces vagues est d'etre X fois plus grosse que ces voisines, donc plus les voisines sont hautes ...
La remontée du plateau continental est un facteur qui augment les probas.Un bon courant contre le vent ou la mer (cf courant des aiguilles) provoque aussi ces phénomènes.
Ce qui est marrant c'est que les marins ont toujours mentionné ces vagues génates et qu'il a fallu attendre les satellites pour etre crédible :)

d'autre photos:
tv-antenna.com[...]y-seas/

photos+ explications:

www.ifremer.fr[...]onf.htm

06 avr. 2005

mes questions...
est-ce que la foto (je suis naif?), est vrai?
quand on a vu le lien sur le petit bateau renverse, on se dit que s il avait ete ferme le petit bateau, eh be, il n aurait pas coule???
la vague ultime, existe, moi si je la vois je m enferme a double tour dans mon bateau...
la ca doit surfer....

06 avr. 2005

il me semble
que la photo est extraite du film americain "En pleine tempete" ... à moins que je ne me trompe !!! donc il s'agit en ce cas d'un trucage cinematographique.

ps: wind, mentionne tes sources !

06 avr. 2005

La vague
Cette fois c’est parti ! Cinquante nœuds, peu être même soixante, et surtout, des vagues dont l’attitude a changé.
Fini les bataillons bien rangés qui défilaient comme à la parade sous les confettis blancs de leurs panaches d’écume. Maintenant la guerre est déclarée et ce sont les solitaires qui passent à l’attaque ; les forces spéciales de la mer, les commandos !
Chacune d’elle en veut au phare et tentera de démontrer qu’elle est la meilleure !
Celle qui vient de se lever au-delà de Bannec, et se prépare à l’assaut, retient toute mon attention. Elle s’est lancée en soufflant vers notre tour, et je la regarde avancer, fasciné par tant d’inquiétante beauté.
Oeuvre unique, façonnée par le souffle de la tempête, je me dis que je suis le seul à la contempler et que personne ne la reverra jamais. Inestimable privilège…
Une… Deux… Trois fois, je pense qu’elle va s’écrouler, qu’elle n’arrivera pas jusqu’à nous, qu’elle est trop haute pour tenir encore debout !
Sa crête n’est qu’un rictus de bave haineuse, son ventre de plus en plus creux semble se durcir encore pour soutenir, au-delà des lois de la physique, la masse monstrueuse qui veut nous frapper.

Même Christian, que rien ne semble pourtant pouvoir effrayer, est incapable de regarder en face un tel monstre, de rester jusqu’au bout devant les hublots pourtant épais de plusieurs centimètres.
Il parie, jure que cette fois ci il ne bougera pas ! Mais rien n’y fait. L’instinct de survie est plus fort que la volonté et au dernier moment, il s’écarte en jurant.
Justement il est redescendu ; sa sieste gâchée par le vacarme et les infiltrations d’eau sous pression qui inondaient le beau parquet de chêne de sa chambre.
« Tiens ! Regarde celle là », je lui dis.
Il se colle dans l’encoignure de fenêtre, prêt au duel…
-...
« La salope ! »
Il a encore perdu, il s’est jeté derrière le frigo !
Aussitôt passé le choc, alors que le bruit de vaisselle s’entrechoquant et le grincement des meubles s’atténuent, tout devient vert dans la cuisine et le grand silence de l’apnée s’installe pour une petite seconde. Les yeux écarquillés et la bouche ouverte pour évacuer la surpression, nous nous regardons comme deux poissons perdus.
Puis le niveau d’eau redescend et le fracas de la vague remplit l’espace qui nous sépare de Korn a Men, la roche voisine.
Tel un plongeur a bout de souffle, le phare émerge du bouillon, bien droit sur le Men Tensel, symbole de la forfanterie des hommes.
Là bas, derrière l’horizon, une autre vague s’est levée…

Kéréon. Février 74.

NB: La parquet de la cuisine est à 16,5 mètres au desuus de la roche

06 avr. 200516 juin 2020

la vague scélérate
Merci Gdp pour ce texte qui permet de "voir" la puissance terrifiante de cette vague autant qu'au moyen d'une photo.

le 1er Avril 1946 ( mais ce n'est pas une blague!), le phare de Scotch Cap en Alaska a été dévasté par une vague qui a été estimée à une soixantaine de mètres de hauteur: cinq morts complètement déchiquetés; L'image a été évidemment reconstituée, personne n'était au bon endroit pour faire des photos. L'esquisse du tableau a été faite sous le conseil et les observations des marins, chercheurs, et autorités qui sont venus étudier le phénomène et ses conséquences et remettre les installations en état. Le tableau tel qu'il est, au dire de tous, est conforme à ce qu'a probablement été le phénomène réel.

Il s'agissait d'un Tsunami, non d'une vague océanique. De même, les "Jaws" d'Hawaï (25m) sont des rouleaux particuliers produit par des houles s'engouffrant dans un entonnoir rocheux: les meilleurs (et les plus fous) surfeurs du monde, avec leurs accompagnateurs sur jet-skis et les pilotes d'hélicoptères y jouent leur vie pour ramener des photos exceptionnelles.

Les "rogue waves" sont plus fréquentes qu'on le croyait voici peu, mais avec de la chance, on peut ne pas les rencontrer -la mer est grande- Si on ne fréquente pas assiduement l'Atlantique Nord, l'Océan Indien ,le Cap de Bonne Espérance ou le Cap Horn la probabilité est relativement faible
(mais pas nulle). Les professionnels en Marine marchande (commerce et pêche), qui parcourent dans l'ensemble bien plus de milles que les plaisanciers ont, en vertu d'une simple application des lois de la probabilité, plus de "chance" de faire cette rencontre.

Moitessier n'en a , semble-t-il jamais rencontré. Jean Gau a fait le tour et s'est redressé démâté dans une tempête, disons "normale"; Bernicot a fait le tour sans démâter: il avait un bateau de marin conçu et gréé par un marin, ancien des trois-mâts Cap Horniers.

Illustration des méfaits possibles des tempêtes "ordinaires", j'ai eu récemment en mains une dépêche -ancienne, mais toujours valable quant à l'intérêt qu'elle présente- qui m'a paru intéressante:

PORT ELIZABETH
Lone sailor saved after yacht rolls six times
Posted Fri, 08 Nov 2002

A 72-year-old German sailor was plucked to safety off Port Elizabeth on Thursday as his badly damaged yacht drifted into the south Indian Ocean after it had rolled six times in a storm.

The city's National Sea Rescue Institute station commander, Ian Gray, said Heinz Schwab was extremely lucky because his 38 foot steel yacht was drifting away from sea lanes.

A supertanker, however, spotted one of his emergency flares early on Thursday.

Schwab has been at sea for fourteen years

Schwab, who has been sailing round the world alone for the past 14 years, was on his way to South America from Richard’s Bay when his boat rolled six times during a storm on Monday night. His sailing gear and radio were damaged.

Said Gray: "He managed to get the motor going and he was trying to get to East London but he was 35 nautical miles (from East London) when trailing ropes and steel cables fouled his propeller."

Schwab spotted a supertanker at 5.45am, fired flares, and a rescue operation was launched.

Yacht found drifting outside shipping lanes

Gray said: "By the time we reached him he was drifting at quite a high speed. It took us about 90 minutes to locate him. He was 50 miles from PE and a good 45 miles from the closest land.

"He was outside shipping lanes and it is unlikely that anyone else would have seen him."

Schwab sustained lacerations to his head and legs and was bruised all over his body.

"But for a 72-year-old man he is in very good health," Gray said.

It took six hours for officials to tow the yacht to Port Elizabeth. The party reached port just before 6pm.

The Paxton Hotel offered Schwab free accommodation.

"He is extremely lucky. He would have ended up in the south Indian ocean. It would have taken him eight weeks to reach his next port of call, sailing normally, and I don't even know if anyone was expecting him."

World trip a life’s dream – sailor

Speaking from his hotel room, Schwab said sailing around the world was his life's dream. "I like to see God's creation," he said.

The retired Opel factory manager said he thought Africa was a beautiful continent, and South Africa one of the most beautiful countries in it. Schwab, who has no family except for a brother, said he had spent the last twelve months with friends in Richard's Bay.

He expected the repairs to his yacht could take as long as a year, as the damage from rolling was so great.

"Everything was destroyed."

Water had got in everywhere, and even his passport, which was well protected, had got wet.

Asked if he planned to return to Germany, Schwab laughed and said "I hope never." He disliked the extremes of heat and cold in the European climate.

Schwab said he was overwhelmed by the friendliness he had experienced in Port Elizabeth.
(iafrica.com )
Sapa

Mes excuses si elle est en Anglais (langue fort utile en navigation maritime et sur Internet). Il me manque le temps, non de la traduire, mais de la dactylographier.

J'ignore d'où vient l'image précédente; Je suppose qu'elle est du film "en pleine tempête", que je n'ai pas encore vu - un film à voir si on aime la mer, la navigation et les gens de mer. Il y a un niveau de la force des éléments où il vaut mieux les contempler d'un bon fauteuil qu'en vraie grandeur, car il arrive un point où l'on n'utilise le reste de ses ressources physiques, morales et mentales que pour survivre. Je me souviens, après une traversée dans des conditions très limites, avoir dit à mon équipier, le meilleur que j'ai jamais eu, : "crois-tu que, dans 15 ou 20 ans, nous dirons, comme certains survivants des tranchées de 1914-1918 "c'était le bon temps"? ce qui l'a fait éclater de rire. Pour moi, cela a été, définitivement "une fois suffit"
(en tout cas de cette manière).

Je n'oublierai jamais avoir entendu pleurer Ellen Mac Arthur, ce grand marin, et Patrick Morverand qui a quand même réussi sa traversée de l'Atlantique Nord en kayak très spécial, ni l'expression désespérée de Gérard d'Aboville à certains moments de sa traversée. Nous avons nos expériences, mais il est impossible d'avoir toutes les expériences. Celles des Maîtres (n'ayons pas peur des mots) nous aide à prendre plus précisément la mesure des choses.

(à suivre- pour ne pas être trop long)

06 avr. 200516 juin 2020

Pour se faire peur...
Allez voir ce site
www.rosslaird.info[...]essays/
où est décrite cette vague de 34 m de haut (11 étages) par 350 m de large...
C'est en anglais, malheureusement, et ça fout la trouille (c'est PAS un trucage)

06 avr. 200516 juin 2020

Plus précisément
www.rosslaird.info[...]ves.php

Cette autre photo est une image de synthèse d'un docu de la BBC, mais validée par des scientifiques: de face, ça ressemble à peu près à ça. De quoi réfléchir sur certains échantillonnages, non ?

06 avr. 200516 juin 2020

Vue de l'espace
Le trait blanc de la photo du haut correspond à la "coupe" du graphique en bas. Au milieu, barrant le trait blanc, on aperçoit un trait blanc (court) et un trait noir. C'est notre vague. Elle est au milieu ds le graphique du bas, et on voit très bien le creux (correspondant au noir) qu'il y a avant la crête (correspondant au blanc)
Ca colle avec les témoignages: on commence par tomber ds un "trou" de 15m de profondeur... suivi d'une crête de 15m de haut.
Le tout fait bien 30m devant nous quand on est au fond du trou...

07 avr. 200516 juin 2020

la vague ultime
j'ai visité avec un grand intérêt le site signalé, qui complète bien les renseignements succincts que l'on peut avoir par ailleurs.

Ses conseils de tenir compte, dans la mesure du possible, du ratio longueur du bateau/hauteur des vagues est à considérer avec attention. Au large, on prend ce qu'on trouve, mais à proximité de la côte, avec le choix de rentrer à temps -ou de ne pas partir- il est impardonnable de se "jeter dans la gueule du loup", même si la fin des vacances ou le terme du contrat de location approche; la vie vaut plus que cela. Le montre encore le décès récent d'un plaisancier apparemment très expérimenté qui s'est laissé prendre avec un bon bateau dans un coup de vent de Sud-Est (le seul vent qui soit aisément prévisible en Méditerranée parce que s'installant progressivement, les autres vents forts présentant souvent des renverses brusques et violentes).

J'ai dit un peu vite plus haut qu'un voilier dans les tailles telles que nous les utilisons n'avait aucune chance. C'était oublier que les miracles existent, même si par définition, ils sont rarissimes; et le cas d'école que presque tout le monde connaît, des Smeeton. Il faut dire qu'ils avaient ce qu'il fallait pour aider le miracle: un bateau de tempête plus que solide, Colin Archer de 14 mètres, un équipage amariné et compétent, dont le charpentier de marine Guzzwell (qui fut par la suite le premier Anglais à faire le tour du monde en solitaire, sur un voilier qu'il avait construit) Guzzwell a su faire les réparations de fortune permettant au bateau des Smeeton, ravagé par une "rogue wave" de rejoindre la terre, avec un équipage choqué, blessé (deux fractures de vertèbres et quelques côtes de cassées chez Beryl Smeeton, projetée dans l'océan, et ramenée à bord). Leur livre "Once in enough" (une fois suffit: en Français chez Arthaud (1977) est l'un des 30 à 40 qu'il faut lire pour connaître à peu prés les diverses facettes de la navigation de plaisance.. Et comme je ne l'ai pas même si je connais l'histoire -au programme de tous les bons cours de navigation- je vais l'acheter dès aujourd'hui.

J'ai trouvé une synthèse intéressante et bien faite dans l'encyclopédie Wikipedia, la voici:

" Vague scélérate
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jusqu'au début du XXe siècle les vagues scélérates semblaient appartenir au folklore maritime — jusqu'à ce qu'un certain nombre de témoignages de rencontre de ces vagues par de gros navires modernes convainquent les scientifiques de la réalité et de la fréquence du phénomène.

Sommaire [affichermasquer]

1 Particularités
2 Accidents notables
3 Théories explicatives
4 Liens externes

Particularités
Contrairement aux vagues de tsunami qui sont des vagues de grande longueur d'onde et qui ne s'élèvent qu'à l'approche des côtes, les vagues scélérates sont des vagues solitaires, de même longueur d'onde que leur voisines, mais au profil beaucoup plus abrupt que celui des autres vagues et dont la hauteur du creux à la crête est entre deux et trois fois la hauteur des vagues moyennes. Elles sont souvent décrites comme un mur d'eau qui vient heurter le navire.

Elles surviennent par gros temps et peuvent atteindre des hauteurs de 30 mètres.

Accidents notables
Au moins trois accidents récents en attestent :

Plate-forme pétrolière de Draupner, vague de 31 m en mer du Nord le 1er janvier 1995 ;
Queen Elizabeth II, vague de 29 m dans l'Atlantique nord en février 1995 ;
Bremen et Caledonian Star, deux vagues de 30 m dans le Pacifique sud en février 2001.

On considère que ces vagues pourraient avoir été responsables de la perte de près de 200 tankers et porte-conteneurs au cours de ces vingt dernières années.

Théories explicatives
Si la rencontre des grandes vagues des latitudes australes et de courants contraires comme dans la zone du courant des Aiguilles le long de la côte est de l'Afrique du Sud peut en partie en expliquer leur présence, par la théorie dite current focusing, les observations à l'aide des radars des satellites ERS-1 et ERS-2 de l'ESA ont permis aux scientifiques du projet Maxwave d'en repérer à travers toutes les mers du monde. Donc dans certains cas, la remontée du plancher océanique, ou les phénomènes de diffraction et d'interférences provoqués par le relief côtier, ou encore les courants expliqueraient l'apparition de ces vagues par simple addition.

Cependant, leur fréquence contrarie les modèles généralements admis, et leur existence en plein océan conforterait l'hypothèse d'une possibilité de comportement non linéaire de propagation des vagues : ceci ferait que dans un train de houle, la vague scélérate apparaîtrait, absorberait l'énergie contenue dans ses deux voisines puis s'atténuerait.

Le terme employé en anglais est « focusing » et il serait peut être plus judicieux de parler en français de « paquet de vagues », tout à fait analogue au paquet d'ondes de l'équation de Schrödinger, du fait que des équations identiques ont des solutions identiques — les phénomènes n'ayant que leurs équations de commun (autre exemple : la décharge d'un condensateur et la radioactivité ont les mêmes équations... et c'est tout !).

Aucune explication des conditions provoquant leur formation ne fait actuellement l'unanimité. Cependant leur réalité est maintenant démontrée et n'est pas sans conséquence sur la sécurité maritime et la conception des grands navires marchands.

Si un tanker (ou tout bateau long) rencontre une telle vague de face (ou par l'arrière) cela pose 2 problèmes :

La masse de l'eau en mouvement représente une énergie au moins doublée par rapport aux vagues habituelles qui va percuter le bateau par sa proue (par exemple). Il n'est pas rare qu'une vague scélérate ait une hauteur au moins égale à celle du château (la partie du bateau la plus haute dans laquelle se trouve le poste de commande et de navigation).
L'effet cumulé de la hauteur exceptionnelle des vagues et de la longueur d'onde peut littéralement soulever le bateau par les 2 extrémités. La partie centrale du bateau se retrouve alors dans le vide, ou tout au moins se retrouve moins portée par l'eau, et va donc être soumise à des efforts énormes (surtout si les soutes sont pleines) qui peuvent casser le bateau en deux.
Si la vague frappe le bateau par le côté elle peut le faire chavirer.

L'immense majorité des marins au long cours ne verra jamais de vague scélérate de toute leur carrière mais elles sont redoutées par tous car elles sont actuellement imprévisibles et meurtrières, d'où leur nom.

Liens externes
l'information sur le site de l'ESA (www.esa.int[...]_0.html ) un excellent article sur le site de l'agence spaciale européenne qui montre l'existence de ces vagues.
modélisation mathématique des vagues scélérates (en anglais) (www.math.uio.no[...]en.html ) fait par des norvégiens :
Kristian B. Dysthe, Department of Mathematics, University of Bergen, Norway
Harald E. Krogstad, Department of Mathematics, NTNU, Norway
Hervé Socquet-Juglard, Department of Mathematics, University of Bergen, Norway
Karsten Trulsen, Department of Mathematics, University of Oslo, Norway
www.math.uio.no[...]on1.gif , une animation tirée de l'article qui est fantastique pour montrer que (en haut) il peut y avoir un « paquet de vagues » qui, en se superposant à une mer agitée (vague du milieu) donne (en bas) une sérieuse résultante la fameuse vague scélérate.
www.ifremer.fr[...]onf.htm , une présentation générale de Michel Olagnon, Ifremer

L'image provient de la BBC , donc une image de synthèse comme l'autre. Le cargo vient de tomber dans le "trou" et va buter dans la vague. Je ne voudrais pas être à la passerelle à un tel moment. A mon avis, il y a une erreur dans le tableau: dans un temps pareil le cargo devrait être en fuite. La situation ne serait pas forcément gagnée, mais , dans le cas de l'image elle est assurément perdue.

07 avr. 2005

Des photos de vraies vagues ...
Pas de simulations informatiques.

www.dieselduck.ca[...]her.htm

Personnellement, je trouve les photos suivantes particulièrement impressionantes:
* Trumph in rough seas
* USCGC Taney 1962.02 (déferlantes dans un ouragan je crois)

13 mai 2005

et il y en a toujours...
qui disent encore que la MED c'est ...
une baignoire ... !:non:

13 mai 2005

force 10 dans le Lion
J'ai pris un bon 9-10 dans le golfe du Lion.
Vue du cockpit de notre ketch de 12 m, la mer était complètement blanche, un bruit de grand prix de formule 1.
L'avant du bateau jouait au sous-marin, avec 1/2 mètre d'eau en permanance sur le pont.
Et puis surtout, l'eau de surface, pulvérisée à 60 noeuds, qui arrive sur le visage comme des milliers de petites aiguilles ...
Un vrai très beau souvenir ! :-D

est-ce bien nécessaire
Je donne le cours de stabilité depuis quelques années dans notre club. mon postulat de départ est qu pour toute traversée océanique, il est impossible de garantir qu'un bateau de moins de 100 pieds ne sera pas chaviré. Tout le reste découle de là.

Il est fort inutile de pinailler sur la stabilité initiale et l'angle de disparition de la stabilité, et beaucoup plus important de s'intéresser à la capacité du bateau chaviré de survivre (étancéité) et de se redresser (si possible toujours mâté).

En quoi ce commentaire est-il relevant ici? simple, pour chavirer, retourner, briser et faire subire tout un tas de trucs innommables à nos petits ships, il ne faut pas vraiment une freak wave. votre petite tempète de derrière le coin suffit

08 avr. 2005

film "en pleine tempête"
l'image présenté extraite de ce film m'a toujours semblé incohérente.

en effet celle-ci survient alors que le bateau est en fuite depuis plusieurs heures (donc les vagues venant de l'arriere) et se retrouve face à celle-là.

il y a-t-il une explication rationnelle, ou es-ce juste un effet du réalisateur ?

08 avr. 2005

oui,
il est dit dans le film (de memoire), qu'un des ouragans change de direction brusquement et vient couper la route du bateau qui rentre.

08 avr. 2005

Et ben, si malgré ça
je pars QUAND MEME pour ma première croisière hauturière, c'est que je suis " fêlée " :tesur: ou alors, que je suis déjà trop accro. pour y renoncer :oups:

en tous cas, je ne sais pas si je dois vous remercier tous pour vos extraordinaires documents sur le sujet...

enfin, soyons fairplay : même si j'ai des cauchemars, je pourrai toujours me plonger dans le livre " UNE FOIS SUFFIT " ... pour trouver le sommeil :-D

Voilà un sujet des plus passionnants ! MERCI et :bravo:

08 avr. 2005

Voir aussi le fil
"Equation aléatoire de Schrodinger"
www.hisse-et-oh.com[...]dex.php
...un bon moment de Héo!
;-)

09 avr. 200516 juin 2020

La navigation sur Internet
Ne produit au plus que de la houle. Cependant, le dernier mail renvoie à un ancien forum qui indique des liens qu'il faut absoluement cliquer si on projette de traverser l'Atlantique avec un bateau de 6 m: (si on continue dans ce projet, on est un brave). Disons qu'une longue croisière n'a rien à voir avec le tour de l'île de Ré; parce qu'on ne peut pas dire "pouce" et passer derrière le banc du Bûcheron.

tv-antenna.com[...]an-ice/
( des photos extraordinaires: cadrer et "shooter" posément au moment où tout le monde s'accroche où il peut à l'exception de l'homme de barre, "faut le faire"! )

www.meteofrance.com[...]ues.jsp

un bout de texte à lire attentivement, provenant d'un capitaine au long cours :" Le commandant ayant estimé qu'on ne pouvait se fier au folklore colporté par des lieutenants en second, le navire se trouva quelques nuits plus tard à tailler sa route au nord-ouest de l'Espagne dans les eaux en question, par vent de force 6-7 et recevant occasionnellement quelques paquets de mer : des conditions tout à fait tenables qui n'inquiétaient en rien l'équipage. Le ciel était peu nuageux, et la lune pleine dans l'ouest.

A 5 heures 20, la lune se voila et il fit soudain sombre comme dans un four. T.W. Cameron se tourna vers babord pour voir quelle sorte de nuage pouvait bien masquer aussi totalement la lune. A sa stupéfaction horrifiée, ce n'était pas un nuage, mais une vague immense arrivant par le travers. Elle s'étendait loin au nord et au sud, sans déferlement ni traînée d'écume d'aucune sorte. Elle avait un front quasi-vertical, et à moins d'une centaine de mètres du navire, elle commença à déferler. Heureusement, un coup de gîte atténua l'impact. "
"Un paramètre semble récurrent : beaucoup de ces vagues scélérates ont été observées par 150 à 200 mètres de fond, quand le plancher océanique commence à remonter. C'est par exemple le cas dans le golfe de Gascogne, si redouté des marins. De plus, ces vagues ont souvent surgi au moment où le vent d'une tempête commence à faiblir. «C'est souvent en fin de coup de vent, quand le vent bascule du nord-ouest au sud-ouest, qu'on observe les plus grosses vagues dans les mers du Sud, explique la navigatrice Isabelle Autissier, victime d'un naufrage en 1994 au large de la Nouvelle-Zélande pendant la course Around Alone. Ce sont des vagues pyramidales.» Des monstres qui se forment par la rencontre de vagues venues de plusieurs directions. Le voilier de la navigatrice aurait heurté une vague de 35 mètres. «Pour Gerry [Rouf], c'est fort possible. Mais dans mon cas, franchement, je n'en sais rien, il faisait nuit et il est déjà difficile d'apprécier la hauteur d'une grosse vague en plein jour.».

L'intérêt des données culturelles, c'est qu'elles donnent à réfléchir, à comprendre les éléments naturels qu'on ne connaît pas, et à ne pas faire n'importe quoi. Quand on n'est pas confirmé, il faut rester dans ses limites, et écouter ceux qui sont riches de connaissances: j'ai récupéré ces conseils et les fais miens :
"Since rogues tend to be about twice the height of the surrounding seas, one strategy for avoiding them is to stay away from wave conditions that, if doubled, represent a danger to your boat. This corresponds to a redundancy factor of two, a principle in safety engineering. In experiments conducted in the wake of the 1979 Fastnet yacht race disaster, in which 14 sailors were lost, it was found that a 12.5-metre (40-foot) mono-hull yacht could be capsized by a breaking sea as small as 4 metres, or about 13 feet. A wave of this size was a principal cause of the capsizing of the Cap Rouge II off Steveston, BC, in 2002, with five lives lost. The Cap Rouge II was 21 metres long."
En résumé: accepter (si on ne peut faire autrement) comme limite les vagues dont la hauteur multipliée par 2 mettrait le bateau en danger. Exemple: lors du Fastent 1979, un monocoque de 12,50m a été culbuté par une déferlante de 4 mètres. Une vague de la même taille a été la cause du chavirage du Cap Rouge II, au large de la Colombie Britannique, avec perte de 5 vies humaines. Le Cap Rouge II faisait 21 mètres de longueur.
Un pro français, dans un des forums H&Oh! conseillait aux débutants (les deux premières années au moins) de ne pas sortir par force 6 avec le vent portant à la côte). Il n'y a pas de honte à être sérieux, méthodique et prudent: c'est "Pro".
Les gens confirmés (on peut avoir "navigué" 1 mois par an en été pendant plus de 2 ans sans n'avoir vu qu'une petite partie des possibles) savent à quoi ils peuvent s'attendre, et réellement s'ils sont prèts à accepter le risque.

Chaque sport comporte ses risques spécifiques. Et tout sportif les accepte (la notion du "risque accepté" est même admise juridiquement, sous certaines réserves) . Encore que pour accepter un risque, il faut le connaître.(ce qui permet aussi de l'affronter): un risque est un problème et, avant d'improviser "sur le terrain" une solution spécifique, il est bon de connaître un certain nombre de cas vécus, avec les solutions qui leur ont été apportées. Cela donne des idées.

Quand on ne connaît pas, on n'accepte pas: on subit.

09 avr. 2005

Restons zen ... c est hyper rare quand meme et localisé (espace&temps)
Source CYF n46 p 19 :
la balise 42040 du NOAA aurait vu le 15 septembre 2004 une vague de 24 à 29 metres de haut,
soit une moyenne du tiers des + grandes vagues observées de 16 metres (52 pieds) sur 20 minutes.
Cause le cyclone Yvan ou/et seisme de 6 aux Caymans ces jours ci.

Amha, il ne faut pas oublier que toute vague a ses lieux favoris pour devenir dangeureuse
(remontée des fonds, courants ...) et il faut rester vigilent dans ces lieux, surtout
dans les circonstances agravantes (tempetes, cyclones, tsunami ...)

Ayant deja pris des vagues de 10m dans le Gascogne sur un 41 pieds
et des vagues de 5m à Hookipa en surf, il faut aussi apprendre à les connaitre
(rythme, forme, vitesse ...) : donc une pratique du surf ou body board ne fait pas de mal ;-)
Le reste est aussi une question de chance, mais surtout de prevention
(eviter les lieux et les circonstances agravantes, donc les connaitre aussi)

09 avr. 2005

Je me demandais
si les "gros", tankers, cargos, avec leur haut franc-bord vertical, n'opposaient pas leur muraille à une autre muraille, avec des dégats en conséquence ?
Selon le vieux proverbe anglais comme quoi le meilleur bateau est une bouteille bien bouchée, on peut se demander si, paradoxalement, nos petits bateaux, en offrant une résistance quasi nulle à ces monstres, ne s'en tiraient pas mieux (dégats, mais pas coulés)...
De plus, il ne faut pas oublier que, proportionnellement, l'épaisseur d'une tôle de tanker est comme le papier à cigarette pour une cigarette, juste une "pellicule" d'acier pour séparer le pétrole de l'eau de mer, donc tôle mince par rapport à la surface exposée à ces vagues.
Un avis ?

09 avr. 200516 juin 2020

Vous connaissez

l'histoire du roseau et du chêne, mais que voulez-vous il est plus flatteur pour l'égo de certains radoteurs de rajouter un peu de tension pour donner de la valeur à ce qui n'est en rien un exploit... :litjournal:

Si un taré dans mon genre se promène depuis quarante ans dans des coins que les les gens bien pensants n'envisagent même pas d'imaginer, c'est que le bon dieu veille sur ses gnochons... :-D

Amen...

Pfffzzzz

09 avr. 200516 juin 2020

la balle de ping pong
c'est le navigateur du petit bateau quand il fait 3,4,5,6 fois (cela s'est vu) le tour.
Les bateaux spécialisés dans les petites tailles ont tendance à arrondi les arètes -pour pouvoir "rouler" plus facilement. Sont-ils capitonnés à l'intérieur, et avec un harnais comme pour les voitures?. Avez-vous été dans une voiture qui fait 3 ou 4 tonneaux? Les articulations des vertèbres cervicales ont une limite de résistance.

Nick Grainger est allé au-delà de Tahiti avec un bateau de 6,50m renforcé. Puis une vague a culbuté le bateau, le transformant en semi-épave. Grâce à la bonne construction du bateau, aux réserves de flottabilité, à la constitution physique, la préparation et l'intelligence de l'équipage, le ménage Grainger a survécu physiquement, car Madame a préféré devenir terrienne et laisser son mari courir les mers:

Jusqu'à présent, j'ai toujours vu les hâbleurs
moins fiers pendant la tempête qu'après; au bar, ils sont invincibles.

L'image est une photo, pas un montage.

Le Fastnet d'Août 1979 : 303 voiliers au départ, régatiers entraînés et assidus des courses-croisières.
85 bateaux à l'arrivée. 19 évacuations. 5 naufrages .15 morts.

Dans la "petite "catégorie (28-33 pieds) : 55 partants. 1 arrivant. 7 évacuations . 2 naufrages.

Les bateaux ont souffert en raison inverse de leur taille.

Depuis lors, les règlementations procèdent des études faites à la suite du Fastnet de 1979. C'est effectivement un bonne base de réflexion.

13 mai 2005

pertes par abandon
si je me rappelle bien,les morts de la fastnet ,ont peri apres abandon du voilier qui fut retrouve a flot dans la quasi totalite des cas?
les bateaux de course sont carenes pour une recherche de vitesse max dans les conditions de vent et de mer les plus frequentes.
en particulier leur stabilite initiale elevee ,se paie d une instabilite aux forts angles de gite et d une stabilite renversee penible..
le fait que les grands voiliers ont suvecu est peut etre lie a leur confort en condition extreme superieur et leur stabilite forcement proportionnelle a leur longueur.
Mais un petit colin archer aurait peut etre bien mieux economise son equipage qu un grand coursier..?
ca me rappelle ces motos avec 250km/h de pointe sur lesquelles on fatigue au bout d une heure surtout sur route mal bitumee
la questionnpleine et entiere est:une balle de ping pong suvit elle a une tempete?

13 mai 2005

on retrouve bien sur les plages
des bouteilles intactes
j'ai même trouvé après un tempête une ampoule électrique qui marchait encore :lavache:

Cap Béar .Méditerranée. Port-Vendres

Phare du monde

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2022