infos speed 944 Gahinet

essai Tri Speed 944
J'ai l'essai de Bateaux de Nov 87 en 10 pages ( petit format à l'époque ) beaucoup + complet que ceux réalisés actuellement .
Je peux eventuellement le scanner . . .

J'étais interéssé il y a 3 ans, et avais glanné des infos :

comportement : OK, mais plutot deplacmt medium, démarre à F4, prés serré déconseillé (pas de dérive ni ailerons) juste la forme angulée des flotteurs .
Moteur HB soit en puits( meilleur rendement mais bouffe la place dans le coffre du cockpit) ou sur chaise.
Attention aux bras (repliage, jeu ?) car les pièces d'origine doivent être rares !

Celui en vente depuis 1 ans à coté de Marseille a un safran fixe qui supprime la possibilité d'échouage, alors que d'origine il est relevable .
Belle ligne sur l'eau, il y en a un au mouillage l'été au Cabelou (Concarneau) et l'hiver au fond d'une anse à Port La Forêt, le proprio est allé le chercher en espagne .

merci les gars
oui, je suis intéressé par l'essai de bateau.

Contacte moi par ma fiche, je t'enverrai mon mail en retour.

Il y en a un très beau également en Rance, sorti au chantier du Grand Val.
Aucun bricolage douteux, pas d'usure dur les pièces mécaniques de pliage des bras. Une belle unité.

Guillemot

Speed 944 : trés bon tri MAIS...
A l'invitation de Tangnard, avec lequel j'ai un peu navigué, et co-propriétaire d'un Speed 944, je vous en dirais plus demain faute de temps aujourd'hui.

L'essai de Bateaux de 1987 était valable il y a 20 ans... et a "oublié" certains détails importants.

Cela dit, ce Speed est un bateau trés intéressant.
A demain.

SPEED: points forts, points faibles
POINTS POSITIFS
L’évolutivité sous génois seul.
La possibilité de tirer des bords dans 70 cm d’eau !
L’agrément de la glisse par mer plate.
La possibilité de barrer « à la lame » par mer formée.
La facilité des manœuvres (ris,...)
Il mouille peu.
Sa vitesse.
Les couchages du carré confortable.
La table à carte,
La cuisine et ses rangements suffisants
Les rangements suffisants pour 2, éventuellement 3 personnes..

POINTS NEGATIFS
L’inefficacité du safran à une vitesse faible.
L’inefficacité du moteur à la moindre vague ( sillage...).
L’accès à la commande du moteur.
Les bruits et chocs parasites dès qu’il y a un peu de clapot.
Les bastaques qui se prennent systématiquement dans les lattes avec un ou deux ris.
L’accès au poste avant et sa hauteur .
L’obligation de mettre le foc à contre dans la mer.
Le poids excessif de nombreux éléments (capot de coffre, porte…)
Le manque de volume des flotteurs.
La faiblesse des aiguillots

SPEED 9.4 ou DRAGONFLY : une seule différence...
Le SPEED 9.4 est un excellent bateau mais celui dont je dispose avait de graves problèmes de structures qui démontrent l’incompétence du chantier Ocqueteau dans le domaine du multicoque.
A ma connaissance, 16 Speed ont été construit.

Aucune recherche de gains de poids n’a été effectué. Au contraire, pour des raisons esthétiques, le chantier a privilégié le choix de matériaux très lourds ( table à carte, cuisine…), et fabriqué des panneaux de coffres comme ceux de leur pêche-promenade habituels.

Plus grave, ils ont «oublié » de poser des varangues et renforts efficaces sur le tiers avant de la coque. ( les cotés de la coque « bougent » de 15 cm dans les vagues !)

Le fond de la coque d’origine manque sérieusement de rigidité et ne dispose d’aucun renfort sur la sole d’échouage au point que ce bateau n’a pas résisté plus de quelques semaines à un échouage bi-journalier et la coque centrale s’est ouverte sur 4m!

Son système de bras repliable ne pose aucun problème et semble même surdimensionné. Toutefois, après 20 ans, il devient pénible d’effectuer la manœuvre du fait du gonflement des bagues en téflon.

En navigation, il est relativement mou en dessous de 10 nds de vent. Toutefois, lors d’une belle matinée d’été,avant l’établissement d’une brise thermique, cela ne nous empêche pas d’aller aussi vite à Chausey que des croiseurs qui font les 2/3 du parcours à la voile, ou de remonter le courant pour aller à Jersey !

Dans le médium, il atteint vite 10 nds en choquant les écoutes. Mais au prés, faute de volume, le flotteur s’enfonce vite et le bras avant percute les vagues en limitant la vitesse. Personnellement, je n’ai jamais navigué au portant dans la brise mais mon ami a navigué avec un ris par force 6 avec de la mer sans soucis. Je pense toutefois qu’il faut être prudent à cause du manque de volume des flotteurs.

En conclusion, ce bateau était d’une conception en avance sur son temps. Seul, le volume des flotteurs marque son époque et limite ses performances.

Mais si voulez un trimaran similaire avec des flotteurs volumineux et la vitesse qu’ils procurent, achetez un Dragonfly 9.2. Il vous suffira de débourser dans les 250 000 euros !

SPEED: quelques éléments de vitesse
16 août 2004:
- Régneville - Chausey au louvoyage par 10/15 nds de vent réel .
- Chausey - St Hélier à 110 ° du vent par 15 nds mollissant à 10 de vent réel.
Navigation sans spi (faute d’en disposer) à 11 nds puis 7/8 en remontant un courant de 2 à 3 nds !

17 août :
- St Hélier - Régneville (24 milles) au louvoyage par 8 à 30 nds de vent réel .

COMPORTEMENT A LA MER

Le bateau est très agréable tant que la mer est peu agitée. D’une manière générale, le cap constaté bord sur bord est de 110/120°, soit 55 à 60° du vent avec 10/15 nds de vent, et la vitesse estimée de 7,5 à 8 nds. Avec moins de cap, la dérive est importante.

Il faut naviguer de manière à ce que la barre soit la plus neutre possible. C’est à dire chariot sous le vent et palan de grand voile bordé au maximum.( Un palan fin serait le bienvenu ) On navigue au prés à 7,5 nds ) dès 12/15 nds de vent si la barre est neutre.

Au prés avec 27nds de vent, le bateau a un comportement sain avec 2 ris et génois roulé à 30 %.
Sa limite doit se situer autour de 32/35 nds de vent réel. Mais plus que le vent, c’est la mer qui est déterminante.

A partir de 25 nds de vent et avec le clapot correspondant, il devient délicat de virer. Il est indispensable de maintenir le foc à contre et d’inverser la barre quand le bateau cule doucement pour passer le lit du vent.

D’une manière générale, il mouille peu sauf quand le bras avant au vent percute une vague.
Les manœuvres de port sont délicates car le rayon de giration est important et le safran inefficace à une vitesse inférieure à 2 nds. A la voile, il est très évolutif sous génois seul.

A noter que lors du retour au louvoyage St Hélier-Regnéville, nous avons mis 5h15 soit 45 mn de moins qu’un Feeling 29 (ex Kelt 8.5) qui a tiré sensiblement les mêmes bords que nous dans la brise et effectué 6 milles au moteur dans le petit temps du départ alors que nous louvoyions à la voile.

Plus précisément, pour les pratiques locaux, de St Hélier à la NE Minquiers ( 11 milles), le vent était de Est/Sud Est de 5 à 10 nds et la mer plate. Le Feeling était légèrement sur notre arrière à la NE Minquiers alors qu’il avait effectué les 6 premiers milles au moteur.

2 à 3 milles avant la NE , le vent est monté progressivement et régulièrement jusqu’à 27 à 29 nds réels en tournant Sud/Sud-est ( c’est rare, mais cela arrive !) . Progressivement, nous sommes passés à un puis deux ris, le génois enroulé à 30%. Du fait, de problèmes de structure inhérents au bateau, j’ai cherché à barrer en limitant les chocs en pointant au maximum pour limiter la vitesse. Progressivement le Feeling a disparu sur notre arrière.

A notre grande surprise, nous étions très peu mouillé, nettement moins que sur un monocoque en tout cas. Seulement quand le bras au vent était frappé par une vague.

Dans la soirée, nous sommes arrivés à la pointe d’Agon en tirant des bords. Le Kelt est arrivé alors qu’il faisait nuit soit au moins 45 mn après nous.

Avec le recul, je pense que nous allions à la vitesse d’un voilier de régate de 33 à 35 pieds. Pas mal pour un trimaran sans dérive avec des voiles de 20 ans hors d’état et un génois sur enrouleur !

Pour l’anecdote, en 1980, un Speed 7.70 ( le petit frère) a effectué régulièrement les entraînements d’hiver de St Malo. Je skippais cette année là un First 42 superbement équipé. Le Speed est toujours arrivé devant nous en rattrapant le retard qu’il prenait au louvoyage sur les bords de portant.

Il s'agit de celui sur lequel j'ai navigué aprés l'avoir remis en état de naviguer il y a une quinzaine d'années.

Il vous faut faire l'effort de lire ce que j'ai écrit il y 15 ans. Juste au dessus.

Le speed que tu as vu est mort. La preuve que le polyester n est pas éternel. La construction du 944 était légère, un peu trop a mon goût. Et le temps qui passe n arrange rien à l affaire.