Fusible pour dérive qui flotte
Sur ketch DI de 46 pieds, 18 tonnes, j'ai une dérive qui passe mon tirant d'eau de 110 à 280 cm. Elle est en composite, nids d'abeille, profil NACA, grâce à elle je fais un près honnête. Son seul petit défaut c'est qu'elle n'est pas assez lestée et qu'elle flotte. Du coup, au lieu de treuiller pour la remonter, je winch pour la descendre. Il y a un bout qui traverse le pont par un petit trou, va chercher une poulie sur le côté du puits, en bas, et qui tire la dérive vers le bas - rien d'exceptionnel. Comme vous le voyez sur la photo, le bout sort du pont en pied de mat, il y a ensuite un taquet coinceur qui permet de fixer la dérive en position basse, et un winch pour couler la dérive. Le mat et la bôme se trouvent au-dessus.
Je sollicite votre créativité et votre expérience pour mettre en place un "fusible" sur ce bout afin que, m'approchant de fonds qui remontent, je puisse laisser la dérive basse tout en sachant que si elle devait rencontrer quelque chose - un banc de sable, une roche - elle s'effacerait gentiment. En navigation normale, la dérive est maintenue par le taquet. Quand j'ai besoin d'activer la fonction "fusible", j'ouvre le taquet et le fusible est assez puissant pour maintenir la dérive basse et assez fragile pour "rompre" lorsque le bout de la dérive touche quelque chose.
Des idées ?
Petit complément : le "winch" n'en est pas vraiment un, c'est plutôt une poulie sur laquelle je peux monter la manivelle, et qui tourne dans les deux sens.
Idéalement le fusible, lorsqu'il lâche, laisse remonter la dérive tranquillement, en la retenant gentiment pour ne pas qu'elle vienne "s'éclater" dans le puits avec la vitesse qu'elle prend du fait de sa flottaison. Bon,..si elle remonte sans frein c'est pas si grave : il y a un bout de tuyau qui amorti. Ça fait juste un gros "BOUM" bien grave qui a le mérite de nous avertir qu'il s'est passé quelque chose.
Le problème, tu ne peux mettre un fusible sur le bout, sinon il ne plus dans le tube? Où tu le perds dans le tube. Il te faut un système qui glisse.
Quel interet d'avoir une derive basse quand tu sais qu'il y a danger ......visiblement ta derive est guidée et c'est donc ce guide qui va servir de fusible ( en resume la structure de ton voilier ....) sauf à imaginer que l'objet que tu vas "emboutir" n'aura qu'une poussée verticale ... sur les ailerons pivotants comme sur les kelts 8.5 ca s'entend ...sur les kelt 39 c'est bien la structure que tu defonces ....il faut investir dans une alarme de profondeur
il n'est pas possible de la plomber pour qu'elle ne flotte pas , ça serait plus simple sur tous les tableaux
Je suppose, contrairement à Parasol, que c'est une dérive pivotante, une dérive sabre ne remonterait pas mais se casserait à l'impact. Sachant qu'une dérive qui "travaille" se met en appui sur les parois du puits et est donc freinée à la remontée (j'ai du mal à remonter mes dérives si je ne suis pas vent arrière), il suffit donc de peu de chose pour les tenir en bas. Comme Calypso, je pense que la solution élastique est la bonne : la descendre avec le bout, mais la maintenir avec un simple sandow.
Sur mon dériveur 445 (cm) ,j avais installé un tendeur entre le point d amure de la dérive pivotante et le bout ainsi ce tendeur devrait de fusible pour ne pas casser mon taquet coincer ou autre, la dérive ne pensais que 5 kg environ, donc pour un 43 pieds,j imagine qu'elle doit peser beaucoup plus lourd.
Tu peux aussi remplacer ton écoute pour baisser la dérive par une écoute élastique sur toute sa longueur.
Quel est le poid de cette dérive pivotante ? (donc la moitié a baisser)
Un sandow tres costaud monté sur le bout de descente ferai un bon fusible
Moi j'ai le probleme inverse ma derive est trop lourde et ca entraine plein de soucis!
salut,
l'idée du "fusible" est bonne mais dans l'absolu elle ne va couvrir que 5% d'éventuels talonnages parce que pour 95% des talonnages tu ne taperas pas exactement dans l'axe du bateau et ta dérive ne remonteras pas mais cassera et abimera le puits, du coup la meilleure idée serait de remonter ta dérive à l'approche de hauts fonds ce qui dans l'absolu est le premier avantage d'un dériveur, je n'en vois pas d'autre hi hi hi
C'est comme sur les trimarans Dragonfly, la dérive flotte. On la descend au winch et on la bloque une fois descendue dans un coinceur type Clam Cleat auto-largable. Si jamais on touche, il saute et la dérive remonte. La force de déclenchement est réglable via une petite vis.
Ronan
Merci à tous pour vos contributions éclairs !
Pour le pire et pour le meilleur, ça n'est pas inutile d'avoir cette fonction fusible et de prendre le risque d'un léger frottage de dérive dans un fonds de sable ou de vase (la roche, je serais plus prudent). Exemple 1, cet été on remonte l'estuaire du grand Rhône à la voile, donc j'ai besoin de la dérive, c'est long, pas envie de faire tout au moteur, la carte dit que ça passe, mais par sécurité une petite possibilité pour la dérive de s'effacer ça rassure. Exemple 2, je suis en ce moment dans un port avec peu de fond. Suite au grands coups de vent, je veux changer de place et je dois manoeuvrer, en particulier, je dois faire un demi tour assez serré au milieu des pannes : quasi-impossible sans dérive. Le maître de port me dit que "avec la montée des eaux due au vent, c'est sûr ça passe" : je ne demande qu'à le croire, mais là encore si la dérive pouvait s'effacer si nécessaire, je transpirerais moins.
C'est effectivement une dérive pivotante.
Effectivement, remettre du lest dans la dérive serait une solution. Mais, je ne maîtrise pas trop la résine et, dans l'imédiat je préférerais la laisser tranquille. Il faudrait faire quoi ? remettre une galette de plomb ? Injecter de la résine chargée ? J'ai lu aussi le cas d'un équipage qui avait fait des trous pour qu'elle se remplisse d'eau : mais dans le cas d'une structure en nids d'abeilles, ça ne va pas le faire je pense.
Le bout élastique, c'est une solution effectivement, mais l'inconvénient c'est que, par géométrie, les premiers centimètres d'élongation du bout sont ceux qui ont le moins d'impact sur le tirant d'eau. Je sais pas si vous me suivez, il y a une histoire de trigonométrie qui fait que ça risque de ne pas s'effacer assez. Mais ça vaut le coup que je m'y penche. Autre question, est-ce qu'un bout élastique permettra de garder la dérive bien en place lorsqu'elle doit être bien maintenue quand ça bouge ? Faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain...
Le Clam cleat auto-largable ça a l'air parfait, c'est exactement la fonction recherchée ! Seul petit problème pour l'instant, je ne trouve ce taquet que pour des bouts de 4 à 6 mm de diamètre. Pour le moment j'ai du 10 je crois, mais peut-être que je peux réduire. En tous cas, ça me parait être une piste sérieuse. Merci.
Sinon, j'ai trouvé trace de celui-ci, en photo. Mais on dirait qu'il n'est plus au catalogue. Dommage ça correspondait bien à la taille de mon bout.
On voit bien le "auto-release clam cleat" de chez Quoring (merci @Prospero) dans cette vidéo publicitaire (comme quoi l'idée n'était pas si saugrenue puisqu'un chantier reconnu - me semble-t-il - l'a eue également). Mais comment comander la pièce ? (ou déjà, humblement, avoir une idée du prix ?)
Les propriétaires de DragonFly ont-ils accès à un catalogue ?
Sans déc, les fixations de ski, qui sont étudiées pour lâcher en cas de chute et de surtension pour éviter les jambes cassées, qui sont réglables en fonction de la résistance qu'on veut y mettre pourraient tout à fait convenir à ton problème. Les vendeurs de ski doivent bien en avoir des anciennes qui conviendraient très bien pour pas bien cher.
Une question que je n'ai pas vu passer : au pif, la "charge de rupture" si l'avant de la dérive racle le fond et doit remonter est de combien de kilos ?
Deuxième question : le bout doit pouvoir filer de quelle longueur ?
Sinon tu bidouilles un clam cleat et le tour est joué.
je reviens à mon idée de plomber la derive en collant de chaque coté une feuille de plomb d'1 ou 2 mm d'épaisseur
L'avantage d'une dérive qui flotte, j'ai aussi le safran comme ça, c'est quand même très pratique pour les manips.
au prochain carénage tu la lestes comme ça elle sortira toute seule et tu inverses le bout de relevage .
c'est facile d'inclure une rondelle de plomb dans le bas .
en plus ça augmentera la raideur à la toile
J'ai navigué sur un DI de plus de 40 pieds, qui également avait une dérive pivotante à flottabilité légèrement positive. Mais comme elle était lestée, elle descendait naturellement, à l'arrêt ou à faible vitesse, bateau à plat. Cependant, en route il fallait la bloquer pour éviter quelle ne remonte sous la pression des filets d'eau. Pour cela, il y avait une sorte de coussin gonflable dans le puits de dérive pour la bloquer (je n'ai pas été voir à quoi il ressemblait). Le gonflage se faisait simplement avec une réserve d'air sous pression, il suffisait d'ouvrir une vanne, et respecter une pression maximum dans le coussin. La réserve elle-même se rechargeait avec une pompe à pied.
On aurait pu obtenir une fonction fusible en déterminant une pression plus faible, mais nous ne l'avons jamais fait. Sinon, un des avantages d'une dérive à flottabilité légèrement positive, c'est de pouvoir l'extraire du puits bateau à flot, sans risquer de la perdre.
Jean
J'ai moi aussi un bout pour bloquer la dérive basse, dont je ne me sers qu'en traversée (dérive lestée, elle reste en bas mais s'efface toute seule si elle rencontre un obstacle). J'ai donc 2 bouts, qui reviennent au cockpit.
Dans ton cas, je tenterais l'installation d'une forme de frein comme le frein de bôme...
pourquoi faire simple ...
Une solution me saute aux yeux : tu mets un 2eme taquet, en série avec le premier, de préférence en amont, et tu lui limes les dents !! un taquet de base, adapté à n'importe quel bout ....
Dans le cas des manœuvres que tu décrits; tu retire le bout du vrai taquet coinceur (ou alors tu vérifies bien que le bout ne va pas s'emmêler et tu l'ouvres) et tu ne laisses que le taquet usé ...
Et basta. Si cela peut te rassurer.
Mais si non, comme les autres, je pense que le mieux est de la remonter. Et tu n'es pas obligé de la remonter complètement ce qui te permet de manœuvrer et d'être certain qu'en cas de touchette elle ne bloquera pas .
En général, je la remontais à la hauteur des safrans. Cela prévient avant une avarie encore plus grave.
A+
Et pourquoi votre winch qui est « une poulie à manivelle » ne peut pas servir de fusible ? À quoi sert le levier dessus et l’élément cassé ou rouillé qui lui est associé ? Le coinceur n’est même pas dans l’axe entre la sortie du bout et le winch. A mon avis ce coinceur a était rajouté pour secourir le winch cassé et de toute façon je l’enlèverai à votre place sans hésiter. Même en traversée, loin des côtes vous pouvez heurter un OFNI et c’est fini pour vôtre anti dérive retenu par le coinceur.
Après je me poserai à votre place la question quelle est l’utilité d’un plan anti dérive composite en nids d’abeilles issue du monde de la compétition, ou la légèreté a tout prix est recherché quitte à ce qu’il soit fragile sur un ketch acier de plus de 10 tonnes je suppose. Quand elle cassera, pensez à la remplacer avec une faite en bois stratifié, elle flottera toujours.
Une dérive qui flotte c'est pas si mal, mais j'ai quand même observé un problème.
Pour la petite histoire, cet été le bout de descente a cassé, au niveau du point d'accroche de la dérive : plus moyen de la descendre. On s'amarre à la pointe courte. J'ouvre le petit hublot de visite en haut du puits. On pousse la dérive vers le bas avec la gaffe afin que je puisse atteindre le point d'accroche par en dessous. Je plonge, et là je me dis : si jamais le collègue qui tient la gaffe glisse alors que je suis en train de passer le bout, il y a de grandes chanches que je reste coincé en dessous -> fin de l'histoire... Donc ça, c'est un peu dangereux. Finalement on n'y est pas arrivés comme ça, j'ai réussi à passer un messager grâce à une canne à pêche par le hublot et personne ne s'est blessé.
Le mieux serait une dérive à flottabilité nulle.
La flottabilité de la dérive est un faux problèm. En cas de choc, c'est son inertie (pour une dérive pivotante son moment d'inertie en rotation) qui va déterminer les efforts subis par la dérive et aussi par l'axe. Plus la dérive est légère et plus les efforts seront réduits.
Le taquet des Dragonfly fonctionne sur le même principe que le clam cleat CL257, et ça marche très bien. La meilleure solution est d'en acheter ou d'en fabriquer un.
J’ai modifié le schéma que vous voyez en rajoutant une poulie double à l’opposé, j’ai remis deux bouts égaux un me sers pour la descente et l’autre pour la remontée ( en fait pour le tenir fermement en position haute ) . L’avantage est que si un jour mon bout pour la descente cassé , je repasse à çà place l’autre sans sortir du cockpit… et les deux bouts ce terminent avec un œil épissé. Avec un petit palan à poste je remonte le bout de descente et une fois le plan anti dérive en place je mets une petite garcette (200kg à la rupture) qui prend le relais au palan que je libère. En cas de choque frontal la garcette doit casser et le bout libérée (l’œil épissé ne permet pas à celui-ci de s’échapper). Mais comme précisé plus haut et confirmé par mon expérience un « fusible » ne peut rien contre les chocs latéraux.
Les efforts latéraux sur le plans anti dérive d’un tri sont constants par rapport au monocoque où la gîte les inverse constamment en passant par le point 0 , et pour cette raison entre autres sur un mono les plans anti dérive sont lestés, pour donner un peu de raideur au voiles. Imaginez un « optimiste » avec la dérive à flottaison positive… déjà comme ça ils chavirent et imaginez l’effet que donnera un bulbe lesté sur le même.
Voilà un plan, encore approximatif.
Le fusible est assuré par une ligature dans un fil bien choisi : fil de pêche, laine.
Le bout est retenu par un clamcleat qui bascule : j'invente rien.
Il reste a bien calculer la géométrie pour réduire l'angle Alpha : c'est de lui, en grande partie, dont dépend le ratio entre la force exercée par la dérive sur le bout et la force que doit maintenir le fusible (un ration aux alentours de 0,1 au doigt levé).
Ça va être galère à régler, et pas pratique de changer le bout à chaque fois qu'il casse.
Idée d'amélioration.
Un dispositif pour remplacer le brin de laine, mais pas très réglable : un aimant.
Les aimants de pêche à l'aimant sont très puissants, mais aussi assez résistants.
Pour la dérive flottante, penser aussi qu'en navigation, les forces subies par la dérive sont bien plus fortes qu'en statique.
Si la dérive remonte à chaque déferlante prise par l'arrière, ça va être très chiant...
Comme dit plus haut, un vieux taquet coinceur en plastique au besoin limé afin qui se décoince facilement, c'est ce que j ai fait pour bloquer en position basse le safran de mon microssail, ça marche bien et on est dans le même cas de figure.
J avais remplacé mon taquet coinceur cranté conique en plastique par un métallique mais celui-ci était trop costaud il ,ce n est pas le but