Difficile de lever le pied?

8 février 2019, dernière nav de ma croisière hivernale dans les Canaries. Deux jours avant, nous sommes arrivé à Puerto Calero, marina très proche de mon port d’attache Arrecife, juste pour voir à quoi ça ressemble avant de rentrer au bercail. Nous n’avons que 10NM à faire en ligne directe vers Arrecife. Les modèles météos prévoient dans les 15 nds de vent, de face. Nous devrons donc louvoyer. On part relax vers 10h du matin. Nous n’avons rien prévu de particulier pour le reste de la journée, et nous ne sommes donc absolument pas pressés.

À la sortie de Puerto Calero, il y a visiblement une accélération locale du vent. Comme nous ne sommes pas pressés et que nous n’avons pas envie de gîter à 30°, nous prenons un ris et nous ne déroulons pas le yankee. On se retrouve donc avec GV 1 ris et trinquette dans une vingtaine de nds de vent. Je ne sais pas exactement quelle est la force et la direction du vent parce que ma girouette-anémomètre ne fonctionne plus depuis un certain temps.

Nous sommes clairement sous-toilé et nous avançons assez lentement à 5-6 nds. Ça, c’est normal et j’accepte. Par contre, j’ai le sentiment dès le départ que nous faisons un très mauvais angle au vent, dans les 60° réel je dirais. Normalement en croisière, nous faisons des angles de 45-50° réels au près serré. (A titre de rappel, mon canot est un cotre. Un cotre ne peut pas faire des angles aussi serrés qu’un sloop, mais on compense partiellement par la vitesse.)

Et effectivement, au premier virement de bord, nous constatons que nous faisons des bords à 70° sur le fond! Il y a probablement un courant contraire de 0.5-1nds qui n’aide pas, mais c’est quand même vraiment mauvais. Nous chipotons sur les réglages de la GV et de la trinquette, sans gros résultats.

Avec des angles pareils, on va y passer toute la journée! Grrr, pas moyen de faire une nav pépère! À la sortie du virement de bord suivant (près de la côte), nous sortons le yankee pour aller plus vite. La vitesse passe de 5-6 nds à 8 nds. OK, logique. Mais surtout, je sens tout de suite que nous remontons bien mieux au vent. Confirmation au dernier virement de bord: nous faisons des bords de 50° sur le fond.

Je dois dire que je ne comprends pas très bien pourquoi je ne parviens pas à remonter correctement en étant sous-toilé. La combinaison GV 1 ris trinquette ne me semble pas tellement déséquilibrée. Le bateau était même un peu mou à la barre si je me souviens bien. Quelqu’un peut m’expliquer?

L'équipage
20 mars 2019
20 mars 201920 mars 2019

Salut
Justement comme tu le dis, le bateau est mou à la barre. Difficile de faire un bon cap avec un bateau mou.
En perdant de la puissance parce que sous-toilé tu augmentes d'autant la dérive, d'où ton mauvais cap.

20 mars 2019

Bonjour,
Tu as donné toi même la réponse : "Un cotre ne peut pas faire des angles aussi serrés qu’un sloop, mais on compense partiellement par la vitesse"
Cdlt
JM

20 mars 2019

Ça, ca n’explique rien du tout. Des angles de remontée de 70° sur le fond ne sont absolument pas normal pour ce bateau.

20 mars 2019

À petite vitesse le plan antiderive est moins performant.
À comparer avec un avion à très faible vitesse, il descend dangereusement vite; au pire il décroche.

Autre analogie, ã grande vitesse, la barre est beaucoup plus efficace qu'à faible. Moins d'angle pour changer de direction.

Caper exige de la vitesse.

20 mars 2019

Ne pas oublier non plus que le moteur principal est le triangle avant.

20 mars 2019

nathis pas forcement ,les nouveaux gréements on une grand voile importante et souvent un foc autovireur ,voir les hanse
et encore pire le cat boat qui n'en a pas du tout et pourtant ça marche fort au près à 30° du vent apparent
mais un ketch cotre à intêret au près a se servir de son artimon et de ses voiles d'avant il sera plus équilibré
alain

20 mars 2019

Les focs autovireurs ont en général un fort allongement et sont très efficaces. Même si la surface de GV est beaucoup plus importante que celle du foc, c'est le foc qui tire le bateau au près.

20 mars 2019

Oui fritz, mais sur ton catboat, ta grand voile, tres tres en avant joue le role des 2, gv plus foc.

Imagine que tu n'as plus que sa moitié arriere, tu n'avanceras plus beaucoup.

Au contraire, quand elle est partiellement roulée, ton boat doit quand meme pas avançer. Non?

20 mars 2019

Ah yes.....

20 mars 2019

ma voile ne se roule pas ,je prends des ris ,qui tombent tous seuls dans le sac sous le furcula .
il reste toujours bien équilibré même sous 3 ris avec 35nds et plus .
alain

20 mars 2019

Comme dit plus haut, la faible vitesse entraîne un angle de dérive important, et un bateau mou c'est la cata !
En plus de la tendance à abattre d'un bateau mou qui provoque une perte de cap "naturelle" même si on est super attentif, la compensation de cette tendance à la barre fait que safran génère une composante de dérive supplémentaire alors que sur un bateau bien réglé il participe au plan antidérive.

20 mars 2019

Plusieurs intervenants ont mentionné la dérive. Ça peut jouer un petit rôle, mais pas un grand rôle. Pourquoi? Parce que si c’était principalement une question de dérive, j’aurais eu l’impression de faire un bon angle de remontée au vent. Hors, j’ai remarqué tout de suite qu’on faisait un mauvais angle de remontée au vent.

20 mars 2019

Plusieurs autres intervenants disent que c’est parce que le bateau était mou. Je crois aussi. Mais pourquoi le bateau était-il mou?

20 mars 2019

Le bateau aurait dû être ardent sans yankee. Il est probable que les voiles ne fonctionnaient pas du tout de la même façon, et plutôt mal dans cette combinaison.

20 mars 2019

"Le bateau aurait dû être ardent sans yankee."
C’est aussi mon intuition de base, mais contredite par les faits.

Je me demande si ce n’est pas une question de gîte insuffisante. La gîte rend le bateau plus ardent.

Sous GV 2 ris + trinquette par exemple, le bateau marche très bien à partir de 30 nds de vent.

21 mars 2019

Bonjour. Oui c'est bien çà : La gîte participe au moins autant au caractère ardent d'un bateau que la répartition de voilure . La gîte créé un décalage des centre d'application des forces, et donc l'apparition d'un couple de force qui te fait lofer.

20 mars 2019

Impossible de répondre sans connaître le bateau. Tu as des pennons sur la trinquette et la GV ?

21 mars 2019

Si ça peut aider, c’est le Haka 137 sur cette page:
erik.lerouge.pagesperso-orange.fr[...]_14.htm

21 mars 201921 mars 2019

C'est vrai qu'avoir un bateau mou alors qu'on lui enleve de la surface devant est contre intuitif. Cela devrait etre l'inverse.
Tres etonnant.

Les reglages de gv étaient ils les bons? Etarquage guindant, bordure,...? Gv peut etre trop plate et donc pas assez propulsive.
Elle a visiblement récupéré de la puissance en mettant le yankee devant, qui a mieux dévier l'air en sa faveur, avec ces memes reglages.

21 mars 2019

Comme je l’ai dit dans mon post initial, on a essayé de chipoter avec les réglages pour améliorer les choses. Je ne prétends pas être le meilleur régleur du monde, mais je ne crois pas que ce soit l’explication. D’ailleurs, tout est rentré dans l’ordre dès que nous avons déroulé le yankee. Je pense que c’est donc plutôt un problème d’équilibre du bateau.

21 mars 2019

ton plan de voilure est fait pour que tu tapes dedans
c est pas un bateau de promenade
je connais bien les plans a erik et la surface de quille est juste ce qu il faut !!!
rien de plus
donc sans vitesse il derive et fait un mauvais cap !!!!
et autrement tu dois mettre de la toile et faire quand meme giter le baeau !!!!
tu es habitue a un bateau qui marche avec la toile du temps
autrement il manque de derive et accroche pas et devient mou et peu performant
difficile de faire un bateau polivalent au risque qu il soit moins rapide

21 mars 2019

Oui MAIS ...

Nous étions ce jour-là au près serré par 15 nds de vent avec GV 1 ris et trinquette. À mon avis, la puissance développée par les voiles ne doit pas très différente d’avoir tout dessus (GV 0 ris + trinquette + yankee) par disons 8-9 nds de vent. Et je sais par expérience que, par 8-9 nds tout desssus, le bateau remonte correctement au près même s’il avance moins vite.

D’une manière générale, j’ai l’impression que le yankee rend le bateau plus ardent dans certaines circonstances, ce que je ne comprends pas bien.

21 mars 2019

Ce n'est pas qu'une question de puissance mais d'orientation de la force propulsive. Pour simplifier, voiles d'avant sont plus ouvertes que la GV (angle entre la corde et l'axe du bateau) et participent plus à la propulsion. Au près, la GV sert surtout à améliorer le fonctionnement du foc.
As-tu des pennons sur tes voiles ?

21 mars 2019

Peut etre qu'erik Lerouge lui meme pourrait donner des explications.

21 mars 2019

Ajouter de la tension sur tes drisses...

21 mars 201921 mars 2019

Je pense à plusieurs raisons dont certaines ont été évoquées
Tu ne parle pas du clapot. En étant sous-toilé, le peu qu'il y avait accentuait la dérive d'autant plus que ton voilier est un déplacement léger.
- Avec ton yankee, ton angle de gite contribue à remonter au vent.
- Ta GV n'es guère propulsive, contrairement au yankee.
- Je ne serais pas étonné que E.Lerouge a privilégié la faible trainée du profil Naca de ta quille à la portance. Il est donc adapté pour une vitesse "normale" et mauvais à faible vitesse.
Quand au yankee qui rend le voilier ardent, c'était banal pour les génois à fort recouvrement des années 60/70.

21 mars 2019

Au près pour faire du cap, il faut un bateau un poil ardent: cela permet de donner de l’incidence à la quille et de la faire porter un peu plus.
Si le bateau n’est pas ardent il faut Chercher pourquoi... en général, un peu de gîte suffit à obtenir un bateau ardent.

Attention aussi au fait d’etre Sous toilé, moins de force propulsive et autant de traînée lié au fardage (coque mat)... tu ajoutes à cela un petit peu de mer et cela devient compliqué pour faire du cap quand tu manques de puissance.

Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

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