Conseils pour traversée Galice-Bretagne en solo

Bonjour,

J'ai le projet de faire une croisière en Galice (Ria Altas) au mois d'août au départ de Brest et je sollicite les Henoautes avertis pour des conseils sur la traversée retour que j'envisage de faire en solo si je ne trouve pas d'équipiers.

L'idée serait de se poser à La Corogne en attendant la bonne fenêtre météo pour retour sur Brest dans de bonnes conditions de sécurité et de confort.

Mon bateau est un ETAP 37S, en bon état et bien équipé (AIS E/R, Radar, réflecteur radar) que je connais bien et avec lequel j'ai déjà pas mal navigué en solo mais jamais sur une telle distance avec 2 nuits mini en mer.

Je précise que le capitaine a la cinquantaine et est en bonne forme physique ;-)

Je suis confiant dans ma capacité à gérer le bateau (je navigue souvent en solo) mais mes doutes concernent :

  • La gestion du sommeil sur 2 voire 3 nuits. Je connais les principes du sommeil polyphasique pour le solo mais le traffic permettra-t-il de réellement se reposer par 20 minutes voir 1h ou 1h30 une fois au large et en zone de grands fonds ? En principe ma route devrait passer à l'Est du traffic commercial Ouessant-Finistère.

  • Les conditions météo à attendre sur ce trajet retour sur seconde quinzaine d'août. Autant pour le trajet aller il me paraît raisonnable d'espérer une dorsale Anticyclonique qui permettent de descendre au portant avec des conditions de mer correctes, autant les conditions de retour me semblent plus aléatoires : Situation anticyclonique comme à l'aller avec navigation au près, traversée + longue que prévue, etc. Ou alors au devant d'une perturbation sur un flux portant de Sud Ouest mais certainement une mer/houle beaucoup moins maniable.

Bref, j'ai très envie de me lancer dans cette aventure mais je je sus en pleine hésitation sur le côté raisonnable de la chose !

Quels sont les avis et retours expérience de ceux qui ont pratiqué le Golfe dans ces conditions ?

Merci d'avance

L'équipage
1j

Hello !

Le problème, c'est que les prévisions sont de moins en moins conformes aux pilot charts.

En ce moment, ça va, la dorsale est là, pour descendre on touche du NW avec des conditions maniables.
Le retour me semble plus compliqué, avec une bonne probabilité de vent dans le pif, voire les premiers coups d'W d'août, et la mer qui va avec. Il faut également prendre en compte de potentielles gouttes froides qui arrivent de nulle part, et là ça peut être rock'n'roll.

Tu sembles très bien connaître ton bateau et ses limites, c'est un vrai plus.

S'agissant de la gestion du sommeil, comme tu es équipé, c'est bien, mais il faut te préparer à être réveillé en plein cycle, ça pique, certes, mais, à moins de toucher toucher des conditions vraiment merdiques et un trafic improbable, tu peux toujours récupérer en tapant 2 cycles sur une période plus calme.

Bref, les joies et les peines de Gascogne, ni plus, ni moins, avec quand même quelques surprises météo potentielles.

Bon vent et mer belle à toi.


bugcrusher:Merci pour le -1, encore un navigateur de salon... M'enfin bon, m'en fous comme de ma première cuite, en fait c'est juste rigolo...·le 30 juin 00:17

transpondeur AIS, radar ?
c'est des aides précieuse si alarmes bien réglées ...


uist:Oui j'ai l'émetteur-récepteur AIS et radar et je me sers des alarmes.·le 29 juin 17:37

Oui, il a dit qu'il avait et je plussoie, ce sont des aides vraiment précieuses. C'est plus dans la gestion du sommeil en cas d'alertes répétées que je mets un petit drapeau.


@"je suis en pleine hésitation sur le côté raisonnable de la chose" as-tu écris...

Si on ne devait faire que des choses raisonnables, on ne ferait plus grand-chose. En fait il suffit juste d'attendre une bonne météo, ce qui arrive quand même assez souvent à cette époque de l'année, rien de plus.


uist:Oui tu as raison, ce que jeux dire c'est une prise de risque raisonnée afin d'assurer ma sécurité et celle de mon bateau.·le 29 juin 17:46

Dans la stratégie, je pense que c'est important de bien penser à quel moment tu passes le plateau continental et de le passer plus ou moins à 90º. En partant de la Corogne ça devrait être plus facile, mais j'ai un souvenir d'un retour de Santander où on avait pas trop intégré ça et avec du Nord-Ouest on a mis un temps monstrueux à passer le "seuil" parcequ'on était au près en train d'essayer de pointer autant que possible et la mer n'arrêtait pas d'être "pourrie". On a fini au Crouesty complètement rincés ce qui pour aller à Saint Malo n'était pas vraiment idéal... Si on avait tiré au large peut être que cela aurait été moins douloureux.


J'ai fait ce parcours en régate solo Pornic Gijon ar.
Le seul problème que j'ai eu à été en face de la Loire, mon AIS avait un cercle d'alarme trop juste (4mn) cette alarme était similaire à celle d'écart de cap qui m'avait em....plusieurs fois la nuit, je suis sorti pareseusement, résultat j'ai vu défiler un cargo à quelques centaine de mètres .
Si possible dormir de jour, le près sur le pilote mode vent, et pour la route mieux vaux rester sur l'axe le plus possible, le bord du facteur ne paye pas souvent.
En croisière j'aimais bien remonter jusqu'au pays Basque et faire une escale aux Sables, ça fait moins de route d'un seul tenant.


Merci pour vos retours.

Concernant la météo je voudrais vraiment éviter de faire 60h+ avec le vent dans le nez et je compte attendre la bonne fenêtre, si elle arrive car je dois quand même être rentré pour la fin du mois.

Quelle serait pour vous la situation météo idéale pour remonter en évitant le près ? A l'arrière d'un Anticyclone qui se décale vers l'Est ? A l'avant d'un front chaud ?

En plan B pour éviter de trop serrer le vent je pourrais aussi viser Lorient plutôt que Brest et convoyer le bateau plus tard en Septembre.

Côté sommeil est-il raisonnable d'espérer pouvoir faire un ou deux cycles d'1h30 par 24h question traffic / veille ?

Merci


carpe diem:Au large je n'ai jamais dépassé 45 minutes de sommeil, avec l'alarme du radar bien sûr. Vérifier qu'on ne croise pas la route d'un ferry rapide. Si des zones de pêche sont visibles sur le radar et plus près des côtes je me limite à 10 ou 20 minutes de repos suivant le trafic.En dormant dès que c'était possible quelle que soit l'heure j'ai toujours tenu 3 jours sans problème.·le 29 juin 21:12

Je visais Belle_Ile plutot que Lorient , moins de bordel à l'arrivée (et quelques miles de moins)


1j

Pour le retour personnellement je préfère "au devant d'une perturbation sur un flux portant de Sud Ouest"; pas trop creuse quand même la perturbation. Le près contre le noroit est vraiment pénible à long terme.
Pour le sommeil il n'y a guère qu'un conditionnement personnel pour récupérer par petites périodes (20 mn pour moi). Je m'installe dehors, dans un certain inconfort volontaire qui me réveille lorsque j'ai perdu conscience le temps dont je me suis conditionné mentalement. Tout un équilibre à trouver quoi...Il n'est guère possible et raisonnable de dépasser deux nuits à ce régime si on n'est pas un champion shooté pour faire la Figaro-papec. Pour le trafic c'est tranquille au large, la route du fer passe à l'est. Par contre être vigilant au-dessus des fonds chalutables. La navigation en solo reste un plaisir.


1j1j

Je l’ai fait plusieurs fois en solo.
C’est une courte traversée. L’inconvénient c’est qu’on n’a pas le temps de prendre le vrai rythme du solo.
Il y a du trafic oui. Des pêcheurs. Quelques plaisanciers.
C’est forcément sommeil maxi 20 mn avec ais, grosse alarme sur haut-parleur etc …
Mais bon c’est court.
Pour la météo l’idéal c’est une petite dép avec du Sud Ouest. Si tu n’as pas plus de 30 nds, c’est largement gerable. Tu es au portant. Et là en un peu moins de 2 jours tu es en Iroise. Mais il faut partir au début de la dép sinon quand tu vas être en haut ça va passer ouest puis nord ouest et tu l’auras dans le pif. Après soit tu as du bol et tu passes le ras de sein au bon moment soit tu attends, soit tu fais une escale à Audierne.
Sinon avec une bonne situation anticyclonique avec de l’est ça la fait aussi.


uist:Merci pour le retour d'expérience. Les 2 situations météo que tu décris me semblent effectivement l'idéal.·le 30 juin 12:58

Bonjour,
Je viens de faire une croisière sur la côte nord espagnole (du pays basque à Llanes).
La traversée de Oléron à Getaria en 31 h à l’aller comme au retour n’à été gêné que par les pêcheurs et leurs filets identifiés à l’AIS (nom du pechou+bouée 1, 2, 3, etc)
La nuit ne sont visibles que les chalutier illuminés +++, absolument pas leurs filets référencés sur l’ais.
Leur lieu de prédilection m’à semblé être le tombant du plateau continental à la limites des grands fonds, pour nous environ 25 milles à l’ouest d’arcachon
Nous avons vu sur les quais de Getaria ces filets énormes , peut-être de plus d’un kilometre...ils ont des flotteurs tous les mètres au moins...ca doit pas être sympa de s’en prendre un....


pepere:Ce parcours est très différent de ce que veut faire uist ·le 29 juin 23:02

Salut Uist
Comme tu décris ton expérience et ton bateau, je crois que tu peux te détendre, c'est une très bonne expérience, et après cela tu envisageras sans stresser des navigations plus longues et ambitieuses en solo. La clé est comme toujours la météo : ne pas attendre indéfiniement la prévision idéale, et 60h de portant même soutenu c'est toujours mieux que 30h de près serré.

C'st vrai que la traversée est un peu courte pour s'aclimater à la grande croisière, c'est pour ça que physiquement c'est un peu dur, masi ca te donnera déjà un avant goût. Pour le retour, l'important est de ne pas avoir d'impératif de date car c'est comme ca qu'on peut faire des c... Je t'invite à prévoir une solution de secours au cas improbable où tu n'aurais pas de fenêtre météo sûre : laisser le bateau sur place et revenir le chercher plus tard, ou viser La Rochelle, ou la baie de Quiberon par exemple.

Bon vent et bonne nav, tiens nous informés.


uist:Merci beaucoup Meaban pour tes conseils avisés. En effet, c'est une étape indispensable si je veux pouvoir envisager des traversées plus ambitieuses. Vu que j'ai un impératif de date, effectivement les plans B que tu proposes seraient une option en cas d'absence de fenêtre météo. Il m'est arrivé de faire une c... comme tu dis sur un retour Scilly et je préfèrerais éviter d'y retourner ;-).·le 30 juin 12:55

Rien de bien compliqué en cette saison. Le plus à craindre sont des zones de pétole et fin août du vent dans le nez. Avec une météo sur 3 jours pas de soucis.
Pour le sommeil, avec un transpondeur tu es tranquille tu peux dormir une heure en mettant quand même une alarme... Trafic plaisance quasi nul et tous ceux que j'ai vus avaient un AIS. Sur le retour tu vas croiser des pêcheurs de thon espagnol mais qui sont souvent en grappes.
Bonne balade !


Salut,
Je viens de le faire au printemps, aller retour solo. C'était ma première traversée et rien ne s'est passé tranquillement :-)
C'est ça qu'on aime hein ?

A l'aller j'ai trouvé que les prévis ECMWF étaient ultra justes pendant 48h, sauf près des côtes où elles étaient complètement fausses. Près des côtes AROME HD était nickel.

Au retour j'ai basé mon routage sur AROME au début puis ECMWF. Et les deux ont prévu n'importe quoi :-)
90 degrés et 10 noeuds de différence...

Ma conclusion pour ma prochaine traversée : tirer tout droit et faire au mieux en fonction de ce que je trouve comme vent :-)

Bonne nav'


10h

Merci à tous pour vos contributions. J'en retiens :

  • Ne pas trop compter sur des périodes de sommeil > 20 minutes
  • Bien paramétrer les alarmes AIS et radar
  • Situation météo idéale : retour à l'avant d'une perturbation pas trop creuse sur un flux de Sud-Ouest au portant ou Anticyclone qui se décale vers l'Est de l'Europe avec un fux Est/Sud-Est (Ca doit pas arriver souvent)
  • Prévoir un plan B si la fenêtre météo n'arrive pas (bateau sur place ou destination permettant d'éviter mer et vent dans le nez)
  • Qu'il faut bien me lancer si je veux pouvoir faire des navigations plus lointaines et ambitieuses :-)

Pour les modèles, j'ai pour habitude de comparer plusieurs modèles globaux (ECMWF, Arpege, GFS) et utiliser un modèle à maille fine pour le côtier (Arome).

Je vous tiendrai au courant


Si tu est disposé à prendre du monde avec toi, tu trouveras certainement quelqu’un à la Corogne pour le retour, je ne sais plus le nom de la marina à côté du centre ville, mais là certains proposent d’embarquer.


Salut,
J’ai fais cette traversée en solo en août dernier et j’ai fais 30 heures de moteur et 30 heures de vents de travers nord-ouest pour rallier Belle-Ile en partant de la Corogne. Je dormais par une heure la nuit douze fois d’affilée avec un réveil. Je n’ai pas trop senti la fatigue. J’ai un AIS transpondeur. Mon bateau Dehler 35 cruising donc même genre que toi.
J’ai encore descendu le bateau à Vigo début mai cette année et je le remonte dans 3 semaines à partir du 17 juillet. Pour l’instant je n’ai pas d’équipier mais cela ne me dérange pas.
Mon conseil, attendre la bonne fenêtre et passer le plateau de jour si possible. Regarde bien sur Vessel Finder ou autre avant de partir où sont les grappes de pêcheurs.
Personnellement je ne prends pas la mer avec plus de 20/25 noeuds annoncés car ça m’est déjà arrivé que la météo soit erronée et 35 noeuds sur les tombants du Gascogne avec la mer croisée c’est très inconfortable et on peut casser du matos.
Ne pas oublier que c’est l’été et que normalement on aura un temps estival.
C’est une navigation vraiment chouette…
Bon vent à toi


uist:Salut, merci pour le retour d'expérience. "Je dormais par une heure la nuit douze fois d’affilée avec un réveil" => Que veux-tu dire par douze fois d'affilée ? Pour le vent, effectivement 25 Noeuds annoncé sur un GRIB d'un modèle global me semble aussi la limite au portant et sans considérer l'état de la mer. D'autant plus que c'est une mesure moyenne sur 10 minutes. On dit souvent qu'il faut ajouter 15% pour s'approcher de la réalité perçue (hors rafales).·le 30 juin 22:17

Je l'ai fait plusieurs fois

AIS indispensable, dès que tu auras passé la zone de pêche côtière tout le monde a un transporteur allumé donc l'AIS veille efficacement

Plus qu'un soliste abruti de sommeil par de trop courte périodes de dodo

Tranches de 20 ' deux jours et demi il faut s'appeler Robocop

Il faut anticiper les périodes où tu vas croiser du monde, en gros les droites joignant la Loire et la Gironde aux rails de cargos. C'est là que tu vas être sollicité

Aussi bien sur à l'atterrissage (pêcheurs et pilotage)

Donc il faut caler ses heures de dodo entre et aussi entre les bascules météo

D'un point de vu médical le sommeil se vends par cycle de 1h30 environ. On peut couper entre mais pas dedans

3 cycles de 1h30 par 24 h c'est correct

Il y a aussi des portes d'entrée de sommeil, toutes les 1h30 en gros également

Si c'est dans le possible â ce moment si tes paupières tombent, va te coucher sans tarder, tu plongera dans un vrai sommeil réparateur instantanément

Si c'est trop NW pour faire route directe Lorient c'est bien, entrée facile. Tu peux entrer sans problème dans la rade à la voile et gérer ton arrivée dans la marina sereinement


pepere:Attention, tout le monde n’a pas son ais branché . Et encore moins en émission. Conseiller des périodes de sommeil d’1h30 dans cette zone n’est pas très sérieux. ·le 30 juin 14:11
Addiction:Les navires de pêches de plus de 15m ont obligatoirement l'AIS en fonction, si ce n'est pas le cas il sa prennent un prune par la police des pêches car ils sont suivi aussi par le VMS qui est un émetteur obligatoire de surveillance satellite pour la pêche, le centre de contrôle pour le golfe est dans les locaux du cross etel, celui qui coupe son ais est repéré et contacté ·le 30 juin 14:20
Candide29:Je suis loin de Robocop et je n'avais jamais expérimenté ce rythme mais j'ai eu l'agréable surprise d'arriver frais et dispo à destination, malgré des traversées pas sereines et chaque fois une nuit blanche. A peine l'ancre mouillée en espagne je suis parti faire une longue rando, et quelques courses. Pas plus fatigué qu'après une semaine au bureau. Sur un trajet plus long ce serait pas la même histoire sans doute :-)·le 30 juin 14:47
BWV 1068:@" Sur un trajet plus long ce serait pas la même histoire sans doute" Chez moi ce serait plutôt le contraire, j'étais beaucoup moins fatigué (en fait je ne l'étais pas du tout) après un long trajet pendant lequel on prend un rythme tranquille. Le pire étant pour moi une nav de deux à trois jours.·le 30 juin 14:56
baronyan:Les tranches de sommeil sont très personnelles. Moi j'ai un cycle "court" de 20 minutes qui passe facile à 40 minutes. En mettant une marge de lever et coucher de 5 minutes, je dépasse jamais l'heure, et ça me repose très bien. Donc, l'histoire des 1h30 ne tient absolument pas pour moi, et ça fait plus de 15 ans que je le constate chaque année. Une autre personne ne sera pas forcément aux mêmes cycles....·le 30 juin 15:28
Gonio-Coque:Ca varie d'une personne à l'autre, c'est bien connu, mais le concept de cycle de sommeil est bien établi·le 30 juin 15:46
roberto:+1 Gonio coque; on peut rester sur les 20min pendant des jours mais si on regarde les capacites cognitives au bout de 36-48h elles s'effondrent, rouge vert ah tiens un peu plus un peu moins, je suis eveille je ne sais plus trop, on peut bien sur s en contenter. Ca c est de la physiologie pour 99% des personnes, le 1% se fait generalement soigner pour de troubles afferentes ou la frequence du sommeil est le dernier des soucis..·le 30 juin 23:26

C'est vrai qu'idéalement un petit vent de SW est parfait. J'ai fait une fois La Corogne/Lorient avec mon petit canote de 6.50m quasiment tout au portant, sous spi les premières 24h avec un vent de SW d'environ 10 nœuds, puis ensuite du WSW , et enfin du NW le dernier jours d'une bonne vingtaine de nœuds avec un ciel nuageux et une mer belle à peu agitée, sauf sur la fin, soit 340 nm tout tranquille à 5.7 nœuds de moyenne. En été le beau temps est quand même plus fréquent que le mauvais, heureusement. Je précise que je n'avais ni radar ni AIS, mais qu'une bonne étoile a toujours veillée au dessus de ma tète, et s'il y a un instrument absolument indispensable, c'est bien celui-ci, mais on ne le trouve pas chez les ships 😉.


Penser à emmener suffisamment de carburant !
Un trajet Cedeira - les Sables s’est effectué quasi-entièrement (sauf 3 premières heures) au moteur...HB Yamaha 6 ch sur un Sagitta Woods.😑


Bonjour uist,

Je me suis mis à la navigation hauturière en solo il y a deux ans. Je n'ai qu'un seul conseil à te donner : fais-toi au moins une sortie de 24h en solo pour t'acclimater avant le grand départ. Un truc simple : tu pars de Brest et tu files au large en évitant le gros axe de trafic Ouessant<->Finistere et tu t'éloignes le plus possible des côtes. C'est important car la première sortie, tu ne dors pas. Même si tu as des années de navigation en solo derrière toi et que tu maîtrises ton bateau, faire des siestes efficaces en mer demande d'être un minimum relaxé; Et relaxé, tu ne le seras pas sur la première sortie. Très vite, avec le stress, tu vas fatiguer, avoir froid, oublier de bien boire et manger, passer ton temps le nez sur l'AIS. La sanction est quasi automatique : mal de mer. Ne me demande pas comment je sais ça.

Tu vas finir ta première sortie complètement rincé mais, va savoir pourquoi, tu auras une envie irrépressible d'y retourner. Dès la seconde sortie, tu vas commencer à bien profiter car tu seras moins stressé, tu vas commencer à faire des siestes plus réparatrices, à faire moins d'erreurs, tu n'auras pas le mal de mer, etc.


Woozoo:Parles pour toi. Me concernant je n’ai jamais eu de problèmes de stress ? Chacun vit la chose en fonction de sa personnalité mais je n’ai jamais été sanctionné et ai toujours profité de mes navigations en solo·le 30 juin 20:57
Jef-370:Pareil que Woozo. Quand il l'a fallu, j'ai testé une première navigation de 32 heures solo, dans un désert nautique, avec des solutions de repli. Un mois plus tard je tentais 2 jours et demi, et après 6 semaines de pause autour de Madère, une remontée de 6 jours. Ce printemps je n'ai effectué qu'une navigation de 3 jours solo, mais en retrouvant tout-de-suite mes automatismes. Au début, j'enchainais des phases de sommeil de 20 ou 30 minutes. Je me réveillais systématiquement une minute avant que le réveil ne sonne, ou à la moindre alerte. Pilote en mode vent, AIS passif enclenché, le truc c'est de dormir dès que possible afin d'avoir des réserves pour les coups durs ou les passages plus compliqués, comme traverser le rail au sud du cap Saint-Vincent. Selon les endroits et les conditions, il peut être judicieux de s'accorder des phases de sommeil de 45 minutes, voire de 1h45' si le besoin s'en fait sentir et si on est capable de faire abstractions des "risques". Paradoxalement, j'étais moins fatigué après 6 jours qu'après 2, et j'aurais volontiers fait 3 jours de plus. Quoi qu'il en en soit, c'est instructif. Rassurant aussi et finalement moins pénible que de supporter un équipier anxieux. ·le 30 juin 22:04
uist:Bonjour, je ne suis pas stressé lorsque je suis seul en mer et je me sens bien une fois que j'ai largué les amarres. Pourquoi pas effectivement faire une sortie entraînement de nuit mais le problème c'est que les conditions ne sont propices au repos qu'une fois au large. La première nuit le sommeil est souvent difficile : excitation du départ, dangers de la côte, traffic, etc.·le 30 juin 22:09
Woozoo:La première nuit en général je dors peu, ce qui m’aide à me caler pour tout le reste du voyage car le deuxième soir je ne demande pas mon reste et je m’endors super bien. Ensuite je suis calé ·le 30 juin 22:18
rodemfr:La nuit, ce n'est pas comme le jour, mais c'est vrai que l'on réagit tous différemment. A toi de voir, il faut aussi savoir suivre son instinct.·le 30 juin 22:20
Phare des Sanguinaires - 6 juillet 2023

Phare du monde

  • 4.5 (123)

Phare des Sanguinaires - 6 juillet 2023

2022