C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire ...

C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup...

Bonjour à tous,

Comment expliquer qu'un "saisi" comme moi achète un bateau finalement assez en dessous de ses moyens, parcourt l'Europe afin de trouver dans la douleur le chantier idéal pour le rénover et se trouve actuellement en bonne voie pour mettre 2 fois la valeur marchande du bateau dans sa rénovation.

Et bien ça s'explique par un élément, peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup pour paraphraser une chanson de France Gall.

C'est cette capacité à avancer comme une locomotive contre le clapot et le vent comme une locomotive. Ca veut pire, en étant étonnament peut impacté, ni dans ses mouvements, ni dans sa vitesse, par les vagues qu'il a en face de lui, cela même dans le clapot court d'un vent contre courant de 30+ noeuds, situation relativement fréquente en Manche.

Pour la plupart ce sera juste une opportunité de se prendre des seaux d'eau froide dans la figure pour pas un sous mais pour moi c'est le justificatif de tomber raide dingue d'un bateau. J'ai eu exatement la même impression sur un yawl de 16m quand j'avais 16 ans donc ça ne date pas d'hier cette "déviance".

Avant d'être propriétaire j'ai loué des voiliers plus modernes, aucun ne donnait cette impression de puissance au près dans la brise, même si certains étaient plus rapides (j'ai loué un grand Dehler au Crouesty). Ils étaient tous assez bien "bousculés" au près dans la brise quand la mer se lève.

Je comprends bien que je suis isolé dans cette appréciation et que tout chantier qui construirait un bateau comme le miens en 2025 courrait à sa perte financière, mais quand je vois le nouveau HR 37 avec ses entrées d'eau bien plates, je me rends compte qu'il n'existe tout simplement plus de bateaux comme ça neuf, ce n'est même pas une question de budget, et que donc, il ne reste "plus qu'à" entrer dans de chères rénovations de bateaux d'une autre époque.

Voila mon "rant" (mot anglais pas vraiment traduisible) du dimanche après-midi pour les courageux qui voudront bien la lire...:-)

L'équipage
2j

Quoiqu'on fasse, quelques soient nos moyens et quelque en soit le prix, dans la passion une constante de dégage toujours : le bonheur est dans le voyage.


BWV 1068:Oui, mais la passion et le bonheur peuvent aussi être seulement dans la navigation sans pour autant parler de voyage.·le 23 nov. 15:12
2j

Je comprends parfaitement. Pour mon voilier, j'ai hésité entre un swan38 ou un Chance37. J'ai finalement choisi le Chance. Un bateau capable de remonter à 7 nds par F6 dans 3 m de creu sans (trop) taper. Je ne regrette pas d'avoir choisi ce type de bateau. Les carenes modernes ne font pas vraiment rêver


Bah, le monde de la plaisance est divers, certains comme peut-être une majorité d'Héoautes, ne jurent que par les bateaux de près, d'autres comme moi préfèrent les bateaux qui griffent l'eau au portant dans un bruit de soie déchirées quitte à ce que les allures de près soient désagréables et inconfortables, sans pour autant que ces bateaux ne se traînent au près. Pour illustrer mon propos, après eu un bateau typé portant (un Pogo1) mais très inconfortable au près, j'ai fait l'erreur (à mes yeux) de porter mon dévolu sur un bateau de près (un First 30) et j'ai finalement constater que l'allure de près était toujours aussi chiante, bien que plus confortable qu'avec le Pogo, je suis donc revenu à un bateau typé portant (Pogo2), comme quoi...
J'avais aussi souvent tendance à dire de l'excellent bateau de près qu'était mon First30 , que s'il marchait bien au près, c'était pareil au portant...chacun appréciera... 😏


Pierre3:Exactement, à chacin sa came.·le 23 nov. 16:21

Oui, peu de gens connaissent le plaisir du près sur nos bateaux lourds, classiques, étroits et à coque en forme qui ne tapent jamais et remontent en puissance même dans le clapot. En plus chez-nous, c'est à l'abri en pantoufles et même avec le chauffage si besoin.
Néanmoins, la contrepartie est qu'on repère notre bateau dans un mouillage encombré au balancier des mats et on roule au portant plus qu'un moderne Dufour.
Tout est affaire de compromis.


BWV 1068:Ha ha , pfff, oui mais toi tu te prives d'autres plaisirs, mais bon je conçois que les plaisirs que j'évoquent ne concernent que peu le troisième âge... 🤣·le 23 nov. 15:57
ED850:🙄 Tu deviens lourd.·le 23 nov. 16:04
BWV 1068:Allons allons ED, faut accepter les réalités sans s'en offusquer... 🤗😊·le 23 nov. 16:07

C'est un plaisir que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaitre... Cela dépend aussi; sans doute, de notre zone de navigation .

En Manche, on passe plus de temps au près qu'à effectuer des bords de portant d'anthologie.

karibario.blogspot.com[...]en.html


FredericL:C'est valable n'importe où, vu qu'au près on va moins vite et on fait deux fois la route. ·le 23 nov. 18:33
TITIMARIN:Implacable ! :-) des fois c'est même pire, au portant le courant pousse et c'est encore plus court :-)·le 23 nov. 21:37

Je prefere et de loin le portant et un bateau qui ne roule pas au mouillage ,comme quoi tout les gouts sont dans la nature ,je comprends aussi ce que tu ressens pierre 3 car j’aime aussi esthetiquement ces vieux bateaux qui m’ont fait rever aussi a l’epoque


Le près: deux fois la route, trois fois le temps, quatre fois la grogne.
Autant que le voilier y soit confortable.


Une taille en dessous c ce que j’apprécie sur le 30. J’ai apprécié aussi ce que BWV décrit au portant sur un Mistral 7,5 , en régate mais au près par petit clapot de Med premier coup de raquette et bonjour Les lombaires, à chaque vague je me soulevais avec les poignets, affreux


Peace and Love:Pour compléter on a comparé le First et le Mistral dans un pres clapoteux mais assez de vent pour que le First puisse utiliser sa puissance et le Mistral faisait jeu égal, ça m’avait épaté ·le 23 nov. 18:33

oui moi aussi, j'avais le choix entre Mirabella V et un first 32 à rénover.

J'ai bien sur choisi le First 32, parce que un bateau où il n'y a rien à bricoler dessus c'est chiant :-), et puis Mirabella V il ne peut pas rentrer au sablons de St Malo...

Un temps j'avais regardé la possibilité de me faire construire un port privé sur la côte Française (pour Mirabella bien sûr) mais trop de régles, trop de normes, et le conservatoir du littoral sont chiants ...

Alors qu'avec le first 32 je passe sous les radars :-)


Il y a aussi de bons compromis, pas trop anciens (années 80 et 90).
Un First 38 ou 42, un Dehler VDS, un Sun rise, un Baltic, et il y en a d'autres à tous les prix, sont plutôt performants au près tout en fonctionnant au portant.
Effectivement, dans la Manche, on a un type de navigation très particulier suivant les vents dominants; j'ai le souvenir d'une remontée vers la Normandie avec un vent de nord-est qui m'a semblé interminable (qui a été interminable).
En tous cas, compte tenu des zones dans lesquelles je navigue le plus souvent; je suis plus souvent au près qu'au portant et je me réjouis d'avoir un bateau qui peut faire un cap correct tout en conservant une vitesse elle aussi correcte, et avec une bonne capote de roof pour ne pas tout prendre dans la tronche.
En cadeau bonus, ces bateaux un peu anciens, moins habitables que la production actuelle, beaucoup moins accueillants à l'extérieur parce que les cockpits sont moins larges, sans plate-forme de bain ni plancha ni vastes bains de soleil (en Bretagne, on s'en fout un peu...), personne n'en veut. Et comme personne n'en veut, c'est moins cher.
Le plus spectaculaire dans le genre, c'est le Baltic (du moins les modèles des années 80) qui sont magnifiques mais dont la valeur marchande est presque résiduelle.
Si j'étais riche, ou célibataire, ou près à le devenir rapidement, j'"investirais" dans un Baltic 51, voire un 55 (soyons dingues). Et qu'est-ce que c'est beau!


viking35:Un First 42, un Baltic se rapprochent en effet des comportements des Stephens ou Contessa mais pas les First 38, Dehler VDS ou Sun rise. Ce qui ne signifie pas que ce soit de mauvais voiliers.·le 24 nov. 17:16
ED850:Oui, notre F42 était un régal au près. On rentrait souvent d'Irlande ou des Scilly dans des conditions difficiles et ça passait toujours. Par contre, au portant, c'était galere. Au delà de 6 ou 7 kn, il fallait être vraiment attentif et actif à la barre.·le 24 nov. 17:26
La Contrie:Je me suis fait "déposer" justement par un F42 cet été en partant de Camaret...Ou alors il avait mis le moteur mais ça m'étonnerait; meilleur cap, meilleure vitesse.·le 24 nov. 17:34

Bonjour

On retrouve ce genre de réflexion à chaque nouvelle génération entrée dans la zone de vieillesse…

Il y a actuellement des unités très fiables qui procurent d'énormes plaisirs à la voile mais comme on est passé des sous-marins aux planche de surf, les sensations ne sont plus du même ordre.


La Contrie:Camarade, j'ai le privilège de n'être point encore dans la zone de vieillesse. Disons...un "sénior" comme on dit dans le monde du travail.·le 24 nov. 17:35

Je me méfie des souvenirs surtout quand ils concernent la navigation, on élimine les souvenirs pénibles pour ne garder que le meilleur, autrefois la navigation était frustre, souvent humide, les bateaux passaient bien au près mais en traversant les vagues qui couraient jusqu'au cockpit, cockpit qui était tout rikiki. Les Arpèges étaient des mini yachts


Pour Lorenzo & lotus et Addiction.
Je suis conscient que ma préférence est partagée par peut-être...2% des voileux, c'est pour ça que j'ai choisi ce titre de fil.
Aussi, ce n'est pas des "souvenirs", je navigue avec maintenant, par tous les temps et plutôt en haute latitude (au-dessus de 60 degrès nord cette année la plupart du temps) et je confirme...c'est fruste et humide (la raison des 2%, peut-être 1%). Pour les cockpits, ils étaient faits ainsi car c'est cette forme exigue qui apporte le plus de confort et de sécurité en mer par mauvais temps, ce n'est pas le fruit du hasard ou d'une forme de masochisme architectural.
Je dis toujours, je trouve les plaisirs de la vie dans les contrastes.


Addiction:@pierre3, que te répondre ? Pourquoi pas et c'est respectable, mais comme pour Sylvain Tesson je préfère le lire que de l'accompagner, la chair est faible j'ai choisi pour un tempd le confort et la facilité du sud, j'ai travaillé plusieurs fois à Gdansk l'hiver j'ai trouvé que c'était rude, même au delà de l'inconfort, mais j'envisage de naviguer en Baltique à la bonne saison dès mon retour à l'ouest. ·le 25 nov. 05:57
13h12h

Je trouve moi aussi comme Pierre3 les plaisirs dans les contrastes, mais on peut également naviguer de manière fruste et humide -pour reprendre son expression- avec certains bateaux de conception moderne qui permettent de faire du près de manière encore plus fruste et humide que ceux qui ont sa préférence, mais qui apportent beaucoup plus de plaisir au portant, et là pour le coup le contraste est saisissant puisqu'on passe de l'enfer au paradis...je conseille donc à l'amoureux des contrastes qu'est Pierre3 d'essayer, peut-être qu'il deviendra accro... 😏


La Contrie:N'exagérons rien tout de même.J'avoue ne pas avoir d'expérience des carènes modernes, mais sur un bon bateau des années 80-90 marchant bien au près, la vitesse au portant est satisfaisante (si tant est que la vitesse soit un paramètre essentiel à la voile) et l'allure de près n'est pas si désagréable que ça.Avec un pilote automatique et une capote de roof on est pas mal abrité; en tous cas, sur le mien, je suis au sec (sauf quand il pleut mais c'est autre chose).Le plus souvent lorsque je navigue de nuit, je reste même dans le cockpit, enveloppé dans un duvet pour enchainer les cycles de 20 minutes de sommeil. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est aussi confortable qu'un lit parce que les banquettes de cockpit sont quand même un peu fermes (dures...) mais c'est très supportable. J'avoue aussi que je n'ai jamais vécu cette expérience du près avec plus de 30 noeuds, et que j'ai un bateau qui se place mieux au près qu'au portant.·le 25 nov. 10:36
BWV 1068:@"sur un bon bateau des années 80-90 marchant bien au près, la vitesse au portant est satisfaisante" as-tu écris. C'est vrai que les bateaux que tu évoques marchent très bien au près que ce soit en cap ou en vitesse, mais ils marchent pareil au portant , avec un faible différentiel de vitesse entre les deux allures. Si tu en as l'occasion je te suggère de naviguer un jour à bord d'un bateau du genre Pogo, Jpk, plan Réard ou autres bateaux du même tonneau, tu constateras que le près (avec de la mer et du vent) est une allure très désagréable et inconfortable, mais pas lente pour autant, ensuite dès que tu débrides le différentiel de vitesse deviens très important, beaucoup plus en tout cas que le différentiel de vitesse entre les allures de près et celles de portant des bateaux des années 70/80, c'est incomparable, c'st pour ça que je parlais plus haut du passage de l'enfer au paradis, mais ça c'est pour ceux qui aiment les contrastes, et comme dit Pierre3 plus haut, à chacun sa came, pour certains la vitesse est un plaisir.·le 25 nov. 11:25

En tant que vieux "barbon" , je me souviens d'une réponse de Daniel Bombigher (l'architecte des shpountz) au sujet des "faibles" capacités de ses plans à remonter au vent.
Pour lui, "Soit on était pressé et alors le mieux était de forcer le passage au moteur, soit on avait le temps et on restait au port jusqu'au vent favorable.
Quitte à se faire secouer et tremper, autant que ce soit le plus court possible"
Chacun ses choix, lessiveuse, ti-punch dans un carré douillet ou tout le panel possible et envisageable.


Pierre3:Forcer au moteur contre le vent est un truc a désosser son bateau et soit même mais c'est clair que certains types de navigation et certaines zones appellent à faire moins de près que d'autres.·le 25 nov. 09:52
diaoulig:@Pierre3 : bien d'accord sur le "désossage" du bateau et de l'équipage mais ce que voulait dire Bombigher c'est que ses bateaux étaient, comme tous, le fruit d'un compromis et qu'il privilégiait le confort, la solidité (donc le poids) et des plans de forme et de voilure ne permettant pas une remontée fulgurante face au vent. donc sa réponse de faire au plus court dans ces conditions "difficiles" si on y était "obligé" était cohérente.·le 25 nov. 10:12
csb:je considère que la capacité à remonter au près même dans des conditions musclées est un facteur de sécurité non négociable. Se retrouver au vent d'une cote sans arriver à s'élever au vent est une de mes pires craintes en bateau. Et je ne crois pas qu'un moteur auxiliaire soit d'un grand secour dans ce genre de situation·le 25 nov. 10:39
BWV 1068:Puisque Daniel Bombigher est cité je me souviens qu'il répondait à ceux qui lui faisait observer que ses bateaux ne faisait pas un bon près, que les gens bien élevés ne naviguaient pas au près. J'en déduis que beaucoup de gens sur ce forum sont mal élevés, des rustres en quelque sorte ... 🤔·le 25 nov. 10:44
Pierre3:Le diction anglais que j'ai entendu moulte fois étant jeune: "gentlemen don't beat" ("to beat" faire du près en anglais). ·le 25 nov. 10:55
Solbad:A bord de Lusiades, ketch, 165m2 de voilure pour 25T et un tirant d’eau de 1.90, quille longue et timonerie, le près n’était vraiment pas inconfortable. La route fond moins satisfaisante. Aussi, alors que nous devions rallier la Bretagne nord à partir de Fécamp avec une dizaine de jours devant nous, plutôt que de tirer des bords sans fin jusqu’à Cherbourg, 1h avant l’ouverture du bassin Bérigny, nous avons décidé avec mon équipier de mettre le cap sur Cowes. Une escale toujours plaisante que nous avons quittée après 48h d’arrêt pour rejoindre Aurigny (en 2022, les formalités, gérées à Cowes par le club d’escale étaient encore souples et fantômes à Aurigny). Et finalement depuis le mouillage d’Havelet Bay (Guernesey), rejoindre St Cast avec 20 nds de W.SW, un régal.·le 25 nov. 15:06
ED850:Oui, on oublie souvent la taille et le poids qui rendent un bateau confortable ou pas. Même si on a un cockpit protégé "comme un fifty", on a toujours tenu le First 42 avec qui on a pas mal navigué à à peu près toutes les allures, sauf le près serré par petit temps. Mais on fait 2m de plus et le double de poids.·le 25 nov. 16:30

Situation analogue, créer sa boite, la faire vivre, grandir, évoluer. Des seaux d'eau froide et des vagues avec rafales de vent à plus de 30 N au quotidien, faut être dingo, mais c'est pour ca que ce n'est pas a la portée de tout le monde


moi je cumule tout, ça tape au près et ça roule au portant... :-)


Rant je traduirais par coup de gueule, et le verbe to rant par râler.


Phare du monde

  • 4.5 (156)

2022