C’est ainsi que les catastrophes surviennent…
« La visibilité diminue avec les yeux qui se ferment !" disait un capitaine. A fortiori si l'alarme "homme mort" est rendue inaudible ou tout bonnement shuntée pour ne pas déranger. .. Elle est pourtant sensée "réveiller" l'homme de quart toutes les 13 minutes maximum et déclencher l'alarme générale si elle n'est pas acquittée au bout de ce laps de temps !
En 1986, le caboteur allemand "Kini Kersten", par une belle nuit de la St Sylvestre 1986 vint s'échouer en avant toute sur une plage du Cotentin au pied du Centre de surveillance de Jobourg ! Il faut préciser que tout l'équipage -8 hommes- était totalement ivre.
Même facteur « fatigue » à bord du porte conteneurs "Valdes" qui quelque temps plus tard, près d 'Ar Men, talonna sur la Chaussée de Sein.
On oubliera pas non plus l’odyssée du "Melbridge Bilbao", un porte-conteneurs long courrier dont l'officier de quart tout aussi solitaire et endormi, "oublia" de virer Ouessant et s'aventura dans l'archipel de Molène écrasant les crabes sur son passage, avant de s'immobiliser à marée basse à quelques encablures du Centre de surveillance de la pointe de Corsen ! Il est intéressant de noter que les veilleurs du Centre ayant suivi la route du cargo pendant deux heures ont pensé à juste titre que quelque chose n'allait pas…sans réagir!
La réponse à ces dangers potentiels a failli être donnée en juin 1979, quand de nuit par beau temps et bonne visibilité, l'officier de quart norvégien, assoupi sur la passerelle du super méthanier libérien "El Paso Paul Kaiser" de 280 mètres de long et chargé de 90.000 M3 de gaz naturel (liquéfié) saharien, oublia de virer dans le Sud de la pointe d'Europe pour embouquer le détroit de Gibraltar. Il termina sa course folle en s'empalant à pleine vitesse sur une roche (la perle...) située à moins d'un mille nautique des côtes espagnoles!
Sa double coque fut éventrée sur 180 mètres de long, 10 à 15m de large et 5 mètres de hauteur ! Chance inouïe maigre la violence du choc, la barrière primaire en inox de la cuve N°1, quoique enfoncée de 20 cm sur 12 m2, tint le coup ! A quelques centimètres prés c'était l'apocalypse ... et la réponse à toutes nos interrogations !
A leur décharge, surtout à la pêche, il faut reconnaître qu’avec des équipages réduits au minimum, souvent harassés de fatigue, la sécurité s'en ressent avec les conséquences dramatiques que l'on sait.
Et la situation n'est pas prête de s'améliorer dans un contexte où la sécurité est trop souvent sacrifiée au nom de la rentabilité...
La durée d'embarquement peut aussi être un facteur aggravant si le marin est maintenu à bord au delà d'une limite raisonnable en fonction du poste embarqué et de la navigation pratiquée.
Pour ne citer qu'eux, 200.000 marins philippins sillonnent les océans du globe, embarquant pour la plupart 6 à 9 mois d'affilée. C'est le contrat de base mais il est fréquent de voir bon nombre d'entre eux prolonger leur embarquement de 2 ou 4, voire 6 mois supplémentaires pour convenances personnelles ou pour celles de l'armateur. Avec près d'un an de bord, le jugement d'un officier de quart à la passerelle n'est-il pas amoindri ?
C'est ainsi que les catastrophes surviennent...
Et il n'est un secret pour personne que beaucoup d'armements de par le monde, continuent encore à maintenir l'OMBO de nuit (One Man on Bridge Operated), ou quart en solo pour économiser un homme d'équipage, plus rentable à piquer la rouille sur le pont de jour que de veiller la nuit ...
A quand la collision au large d'Ouessant entre un pétrolier géant de 300.000 tonnes de port en lourd et un méthanier de 130.000 M3 ? Dans ce scénario catastrophe les experts s'accordent à dire qu'il y a deux possibilités : explosions en chaînes, cuve après cuve sur le gazier et incendie gigantesque à suivre à bord du pétrolier. Le gaz liquéfié à -162º détruisant les structures en acier ordinaire des deux navires, ce qui aurait pour effet immédiat de "libérer" à la mer une grande partie de la cargaison du tanker, d'où une pollution majeure sans précédent.
Deuxième hypothèse à peine plus optimiste :
Le gaz naturel s'échappant de la cuve éventrée, passant de -160º à + 20º, demanderait une énorme quantité de calories d'où le gel de tout ce qui est autour du navire, mer et pétrole ! Un iceberg, noir de pétrole, enfermant les carcasses disloquées des deux navires dériverait vers les côtes bretonnes !
Le magma d'hydrocarbures emprisonné dans la glace, se liquéfiant à la surface de la mer d'Iroise au fur et à mesure de la fonte de l'iceberg !
Dans les deux cas de figure il est évident que la soixantaine de marins composant les deux équipages ne survivraient pas à une telle catastrophe :
soufflés et brûlés par les violentes déflagrations et incendies ou cryogénés par le froid, il n'y aurait aucun survivant !
A quand la prochaine marée noire ?
Tu oublies....
le cas de ce cargo polonais, il y a environ 2 ans, qui allait visiblement faire côte dans le Pas de Calais.
Le CROSS, après maints appels radio demanda l'intervention de l'hélicoptère, sans doute Dragon 59 ou 62 qui, par le bruit de ses moteurs réveilla un matelot. Ce dernier prit l'initiative de foncer à la passerelle pour.. réveiller l'officier de quart, complètement ivre!
En ce qui concerne le Kini Kersten, il arrivait du cap Lizard et traversa les deux rails sous pilote automatique sans causer de collision pour passer entre les Casquets et Guernesey ou entre les Casquets et Aurigny pour atterrir sur la seule plage devant laquelle il n'y avait pas de rochers.
Lors de l'échouement, ils eurent le réflexe de mettre en arrière toute, ce qui eut pour effet de remplir de sable le circuit de refroidissement.
Je pense souvent également au risque de collision dans le Pas de Calais avec 600 bateaux/jours plus 120 ferries qui traversent. Une collision se produira inévitablement un jour, d'autant plus que les officiers des navires arrivant dans cette zone n'ont pas l'habitude d'un trafic aussi dense dans un espace aussi réduit.
Sachant qu'un tanker navigue aux environs de 15N, un gros porte conteneurs entre 20 et 30, comme les ferries...
parano?
ceci dit les scenarios catastrophe sont possibles.
As tu pensé à un avion de ligne detourné et ecrasé sur une centrale nucleaire.
un tanker d'acetone
qui creve à coté d'une marina la veille du depart d'une regate....
tous ces bateaux dissous
merci Gary
je sais c'est pas un voilier :-( cause de la gite pour madame et ossi j'aime beaucoup les canaux ;-)
puis, j'aime pas trop me taper 2voir 3h de route en voiture pour la mer,ici 30 voir 45min et suis au bateau :-)
mais c'est gentil de me dire que l'interieur te plait :-)de plus par apport a beaucoup d'autre il est excessivent stable, ça c'est pour Madame
vous allez m'embeter les gars
vous avez tous de splendide voiliers ;-)mais pour ce que nous faisons aqualia est superbe, il peut quand meme coucher 6personnes, et debaché l'été on est vraiement sur l'eau sans devoir comme certains se taper la terrasse et chaque fois que tu veux un truc en cabine se retaper des marches,moi c'est presque tout de plein pied
1petite marche en tout et pour tout ;-)
bateaux construit en hollande avec tout au dessus de la flotaison, aucune vanne d'arret, refroidit direct
meme le caoutchouc du z drive est hort de l'eau, au pire il se dechire et pas d'entree d'eau dans le bateau,bien etudier je trouve;
merci a vous c'est sympa ;-)
je me souviens
de l'époque ou l'homme mort est arrivé sur les cargos Français.Personnellement,si j'en crois mon fascicule,c'était en nov 1984.J'étais sur un petit minéralier de 3500T à 2 cales.
La loi est arrivée à bord par fax,on a mis un buzzer pour me remplaçer à la passerelle et je me suis retrouvé les 4 heures de pont en journée à les faire à la machine.
En eau ressérrées, on devait reprendre la veille à 2 personnes de jour comme de nuit.Il va de soit que pour certains,les eaux ressérrées c'était à 4 milles des passes,pour prendre le pilote par exemple.
Pour certains,c'était dés que l'on arrivait par le travers du rail de Ouessant jusqu'à la sortie du pas de Calais
J'étais choqué que l'on puisse se trouver seul à la passerelle.Même avec un bip toute les 13 minutes,des radars anticollision(auqels on ne peut pas faire une confiance aveugle)et autres aide à la nav.
A 25 noeuds,un porte boite fait du chemin en 13 minutes.plus de 6 milles.On as pas toujours 6 milles de visibilité.
Si le temps est bouché avec un peu de mer,Seule la VEILLE OPTIQUE est efficace pour un rayon proche du navire. Pour être parfait,c'est le seul moyen,surtout pour surveiller les chalutiers ,voilier et autre petites embarcation.
Si l'on shunte l'homme mort,alors là,on s'en remet à la santé de l'officier de quart.Au moindre malaise,c'est un tout droit assuré.
Les zones à risque devraient être beaucoup plus large pour certans types de navire et marchandises.
kini kersten
j'ai vu ce cargo sur la plage, j'ai des photos de mes enfants contre l'hélice, il a fallut décharger le navire en encaissant une route sur la plage, et attendre une marée assez forte, c'était la promenade du dimanche, l'équipage de mauvaise humeur arrosait quelques fois autour du bateau à la lance à incendie
Aucun dégat sur le bateau mais la note a du être salée.
viking 35 l'évoque dans son
premier paragraphe.
C'est un bête bouton rouge que l'officier de quart doit acquitter aprés qu'une sonnerie retentisse toute les 13 minutes. Si non acquitée au bout de
quelques minutes de sonnerie(je me rapelle plus combien),l'alarme retentie dans la cabine du pacha. Si non acquitée au bout d'un autre certain temps,c'est une alarme générale qui retenti dans tout le bateau(style alarme incendie.)
Je ne suis pas sur mais je crois que l'arrêt des machines peut être mis en branle dans le dernier processus.A vérifier.
voila un cas typique
qui donne des détails de l'homme mort.
www.afcan.org[...]ge.html
Un quart de nuit,en eau ressérrées(selon moi)
un gars fatigué qui s'endort.A 2 personnes,l'un surveille l'autre,mais surtout la mer.
le deuxième peut faire les points,plus fréquents puisque en eau ressérées.
Mais suis-je bête,avec les GPS, fait-on encore des points ? ;-)
là dessus
il y a eu de grosses bagarres syndicales lorsque les armateurs ont voulu et obtenu la suppression du deuxieme homme en passerelle.
Il était un temps ou celà était obligatoire et soit disant la technologie evolant les armateurs ont fait valoir qu'un seul homme suffisait.
Pareil pour la peche l'apparition du seuil des 500 t permettant de reduire l'équipage et le second homme en passerelle à vu le remplacement des chalutiers d'une 30eme de metre par ceux de moins de 24m plus économe en hommes mais moins sûr.Seulement la puissance était la m^me la durée des campagnes identique et le tonnage peché comparable (remplacement de la glace par la refrigeration) donc plus de fatigue et plus d'accident
Mais tout celà avait été denoncé dit expliqué mais la vie des hommes comptent peut dans cette histoire de m^me que la pollution engendrée par les accidents.
josé
trés interressant calypso2
jute une dernière contribution sur la notion d"eau ressérée".
Un jour en faisant la ligne le havre Sydney par le cap,sur le CGM Laperouse,un porte boite de 3500EVP
on devait passer sous les Kerguélen idéalement.
Pour des raisons de mauvais temps on passe à son nord,à 100 milles au large environs.
Aprés des jours de veilles à ne croiser personne,
je vois enfin un echo dans le radar.C'était l'Astrolabe des Taff qui remontait des kerguélen !
il à fallu faire une régle de priorité à droite car
nous étions en route de collision. On a juste vu son
feu de poupe à environs 3 milles
Depuis ce jour, je pense qu'il n'y a que des "eaux ressérées"
Homme mort
dispositif aussi présent pour les conducteurs (solitaires) de TGV (risque de malaise, crise cardiaque...), où là le système déclenche carrément les freins jusqu'à l'arrêt. Et "test" toutes les 30 secondes je crois.
allons disons la verité sur le dispositif "homme mort"
c'est un disposif imposé par la reglementation justement parce qu'il n'y a plus qu'un homme seul en passerelle.Bien
Mais dans la pratique vous ne croyez pas que l'homme de quart va se faire servire son repas en passerelle par exemple , il a donc 13mn pour manger .Alors que ce passe-t-il et bien les alarmes sont deconnectés .....
Lorsque les chantiers installent ce dispositif ça fait rire tout le monde.
josé
zoom...
Les commentaires de zoom... sont juste du simple bon sens de vrais marins responsables ! :-)
_/)
Au commerce(en france),
La veille se fait en 3/8 donc en poste continu.
Donc en théorie il n'y a pas de rupture de veille.
Dans la pratique,on a tous vu des refus de priorité,avec appel VHF et le vide en terme de réponse.
Je ne sais pas comment cela se passe à la pêche.
a la peche
c est les autres qui font la veille , parce que les pecheurs eux estiment qu ils sont prioritaires par priorité et que donc ils n ont pas besoin de veiller !!!!!
;-) ;-) ;-) ;-)
la gazette de samedi
" Personne à la barre , le chalutier neuf s'échoue"
en fevrier 2008 le patron du Guillemot VI plante son bateau sur les Errants à Lorient.
l'alarme anti-collision n'a pas été activée et le pilote auto mal programmé.
Le patron quitte la passerelle pour aider ses matelots à reparer un chalut endommagé lors de la peche.
le bateau est resté huit jours à sec et aujourd'hui la reparation est incertaine.
le tribunal condamne à 2500€ d'amende dont 500€ avec sursis.
peu de chose au regard des 320 000€ reclamés pour les frais de sauvetage et de remorquage.
josé