au sujet des bateaux ventouses
le telegramme de ce jour
« Bateaux-ventouses » : qu’en est-il vraiment dans les ports du pays de Lorient ?
Par Hélène Bielak
Le 17 février 2025 à 06h00
C’est un sujet qui a animé le dernier conseil d’agglomération : les bateaux-ventouses dans les ports du pays de Lorient. Qu’en est-il concrètement ? Éclairage avec la Sellor, gestionnaire de la majorité des ports.
Selon Florent Le Moigno, maître de port à Kernével, les bateaux qui ne bougent pas de l’année représenteraient 1 % des 3 500 places des ports de la Sellor. (Le Télégramme/Hélène Bielak)
Dans les ports de Lorient Agglomération, « il n’y a pas de bateaux-ventouses ». La petite phrase est signée Patrice Valton, vice-président de l’agglomération et date du dernier conseil de Lorient Agglomération. Une affirmation qui venait alors contrecarrer l’attaque de l’élu d’opposition Gaël Briand. Mais qu’en est-il concrètement ?
Qu’appelle-t-on « bateau-ventouse » ?
Derrière cette expression se cachent plusieurs réalités. Il s’agit d’abord des bateaux qui ne naviguent jamais, restant en permanence à leur place de port. « Il peut s’agir de propriétaires qui se trouvent dans un moment de vie difficile : une séparation, une maladie ou un décès », indique Brieuc Morin, directeur de la Sellor. Il y a aussi des bateaux dont les propriétaires se sont évanouis dans la nature et qui sont donc abandonnés.
La moyenne nationale, c’est moins de dix jours de sortie par an
Pour Brieuc Morin, il y a aussi une autre catégorie : les gens qui vivent à l’année sur leur bateau, par choix ou par défaut, faute de pouvoir se loger dans le pays de Lorient. Dans le port de plaisance de Lorient, ils représentent 25 à 30 personnes sur les 380 emplacements à l’année. Cela étant dit, il ne faut pas oublier que la majorité des bateaux de plaisance naviguent très peu : « La moyenne nationale, c’est moins de dix jours de sortie par an », rappelle Brieuc Morin.
Quelle est la réalité du phénomène dans le pays de Lorient ?
Sur les 1 000 emplacements du port de Kernével à Larmor-Plage, les bateaux qui ne quittent jamais les pontons sont une dizaine, soit 1 % selon Florent Le Moigno, gestionnaire du lieu pour la Sellor, sans compter les « cinq à dix résidents à l’année ». D’après lui, cette proportion s’applique à l’ensemble des ports de Lorient Agglomération. Il s’agit souvent de petits modèles, de moins de six mètres. À l’échelle du port de Kernével, en dix ans, une vingtaine d’épaves abandonnées ont été enlevées. « En moyenne, c’est une par an », fait savoir Florent Le Moigno. Régulièrement, des propriétaires donnent au port leur embarcation, dont ils ne souhaitent plus s’occuper. Mais au global, les bateaux-ventouses, « ce n’est pas un phénomène qui s’accroît », assure Brieuc Morin.
Quelles en sont les conséquences ?
Évidemment, ces places « ventousées » privent d’autres bateaux d’un emplacement alors que la liste d’attente est longue : 2 500 plaisanciers patientent actuellement pour une place dans les ports de la Sellor. Soit une attente moyenne de cinq ans, jusqu’à sept ans à Port-Louis. En cas de bateaux abandonnés, le risque est aussi qu’ils coulent par temps de tempête… Provoquant une pollution à gérer par le port. Quand les bateaux ne bougent plus du tout, une mise en demeure est envoyée à leur propriétaire. Sans réponse de leur part sous deux mois, une déchéance de propriété est lancée. Une fois propriétaire, la Sellor paye l’évacuation de l’épave, au moins 500 €. « L’Aper (1) prend en charge la déconstruction, sinon ça nous coûterait plusieurs milliers d’euros », souligne Florent Le Moigno.
Quelles sont les actions mises en place pour éviter ces ventouses ?
D’abord, il y a la surveillance régulière par les agents des ports, qui relèvent tous les jours pendant l’été, plusieurs fois par semaine sinon, les bateaux absents et présents. Quand les embarcations restent beaucoup à quai, les agents de la Sellor viennent aux nouvelles. La Sellor met aussi le paquet pour tout simplement inciter les plaisanciers à naviguer, avec plusieurs actions qui permettent d’avoir des remises sur les contrats annuels : si le voilier est absent au moins trois semaines ou s’il participe à des régates, par exemple. « En 2024, ça représente 30 000 € de subventions pour tous les ports de la Sellor », chiffre Brieuc Morin. La Sellor organise également des sorties groupées et propose à ses clients des nuitées gratuites dans des ports partenaires.
Bonjour Jose,
toi qui connait :) on a une idee de quand les ports de la Sellor passeront sous la CPM?
r.
Et sur les listes d'attente, combien cherchent à remplacer un bateau ventouse par un autre bateau ventouse ?
Les ports parisiens (Fayolle), exigent des bateaux qu'ils soient sortis au moins 3 semaines par an, sous peine d'une surprime salée (genre ca double le prix annuel quasiment). Donc, même pour ceux qui habitent à bord, ca a le mérite d'obliger à garder les bateaux naviguants et à bouger.
OK, j'en ai vu qui faisaient 300m, se mettaient à l'arrache au bou du port et revenaient ensuite après 2 semaines, mais au moins ca a le mérite de forcer un peu les choses.
Il me semble même (pas100% sûr) que c'est ds la période d'été, du coup ca laisse aussi des places pour les visiteurs à ces époques.
Ca ne résoud pas le fond, mais c'est pas totalement idiot, je trouve.
Ca doit être ds les cordes de chaque port d'imposer ça. Et pour ceux qui ne peuvent pas naviguer, et bien ils peuvet toujouirs aller visiter les autres ports et réciproquement, en croisant les places, ca libère rien mais au moins ça fait prendre l'air ?
J., en mouvement (quasi)perpétuel.
Quand j'ai vendu un bateau super équipé pour voyager en 2018 j'ai eu la triste impression qu'il servirait de résidence secondaire dans un port où la liste d'attente avait été court-circuitée. Mon intuition était juste : il a été remis en vente il y a un an après comme seuls travaux le remplacement de la capote et des batteries et un carénage datant de 2 ans.
J'espère qu'il trouvera mieux cette fois; il a dû s'ennuyer !
Bonjour Calypso
Interressant merci de l'article.
Il est important de faire la difference entre le bateau qui ne navigue jamais et que le propriétaire entretien (carenage etc) et le bateau à l'abandon resemblant à un recif de moules....
Afin de bien définir le bateau ventouse.
Le Moko
Merci de l'info, très intéressant. Intuitivement, j'aurai j'aurai annoncé plus de bateaux ventouse.
Il ne faut pas sous-estimer les accidents de la vie qui peuvent ventouser longuement un bateau, d'autant que l'age des propriétaires progressent
avec moins de 10 jours par an de navigation, il y a finalement un majorité d'intermittents de la ventouse...
Quand je pense qu'avec notre bateau associatif on tourne à plus de 100 jours par an, et qu'on est toujours sur liste d'attente.
Je n'ai jamais compris cette stat.
Comment est-elle calculé?
Est-ce que l'on parle de nuitée hors du port? Et sinon comment savoir si bateau a bougé aujourd'hui ou non?
Est-ce que l'on parle en heure cumulé? (10 *24h : 240h d'absence à sa place de port)
Ces chiffres sont biaisés, sous évalués, par le fait qu'on ne comptabilise sans doute pas, ou mal, les bateaux qui sortent à la ( petite ) journée sans se déclarer.
Le port peut par contre facilement compter les bateaux qui font une déclaration de croisière en "Passeport Escale" ou qui sont stockés à terre pour carénage de 2 à 5 jours. Et puis il y a ceux qui sont à terre ad vitam sur les erres de carénage, ou dans les chantiers adjacents, ou à la maison.
Pour ma part, je "sors" de 30 à 60 jours par an, le quart, ou max le tiers, à la journée. ( D'ailleurs à ce propos, je cherche du monde pour m'accompagner en version 10-18h... )
Et je sortirais encore plus, si on ne nous interdisait pas de plus en plus d'aller mouiller forain, et si les ports n'étaient pas pris d'assaut dès 14 - 15 heures.
Ceci dit, quand je vois la façon dont certains naviguent, vaut p'tête mieux qu'y reste à terre.
Et vous, combien de temps partez vous ?
Ces statistiques sont sans doute faussées par les sorties à la journée.
Je doute que les bateaux qui vont picniquer à l’Espiguette ou ailleurs, mais à moins d’un mille de la jetée le signalent systématiquement à la capitainerie.
J’ai assisté depuis le quai d’accueil de Port Camargue au va et vient des bateaux, ça défile, on croirait une autoroute, d’ailleurs il y a un radar à l’entrée !
L'été il m'arrive de passer une semaine de télétravail en Bretagne. En juillet il y fait jour jusqu'à 23h. Il m'arrive donc souvent de sortir le soir de 19h30 à 22h30. Je doute que ma sortie soit comptabilisée
Ben des fois, y' a les aléas de la vie!
mon bateau est passé du jour au lendemain du statut de bateau navigant le plus du port (et le seul à sortir régulièrement en hiver) à celui de bateau ventouse n' ayant pas bougé une seule fois de son quai en 2 ans.
Je vous garantie que je me serai bien passé de faire parti des environ 5 % ne bougeant jamais.
Gorlann
Je ne comprends pas ces "statistiques" sur l'utilisation des bateaux, cela fait 40 ans que les mêmes chiffres sont évoqués, j'aimerais connaitre l'origine des donnés, je suppose qu'il n'y a pas grand chose de scientifique derrière !!
Bonsoir,
Dans les ports de la CPM l'inventaire des places libres est fait le matin et le soir par le canot du port, ceci pour vérifier ceux qui partent sans payer et autres squatters qui essaie d'arriver tard le soir et de partir très tôt le main.. Ceci vient compléter la déclaration de croisière.
Si on rentre plus tôt il suffit d'appeler la Capitainerie qui te trouveras une place ailleurs et pourra si tu le désire replacer ton bateau le lendemain au départ du bateau de passage.
La chasse aux places libres est ouverte toute l'année dans les ports de la CPM.
Les bateaux ventouses sont donc facilement identifiés, les statistiques sont précises
CPM = Compagnie des Ports du Morbihan.
De plus tout bateau qui n'a pas bougé dans l'année reçoit une petit courier proposant la mise à terre.
Il y a même des réductions pour une mise à terre de plus de 3 mois, on a droit au carénage gratuit ...mais il faut faire la peinture nous même.
A l'opposé, si on part plusieurs mois ou une année pour un tour de l'Atlantique ou autre belle croisière, on libère la place avec un arrêt de la mensualité. Au retour une nouvelle place (à la date prévue) est proposée sans passer par la case: file d'attente.
Après plusieurs années à terre sans bouger, une lettre de déchéance de propriété peut être envoyée, pour ensuite déconstruire la ventouse.
Pourquoi les bateaux ventouse gênent ils?
Parcequ’il y a des listes d’attentes de gens qui EUX veulent naviguer( pas sur)
Des lors que tu payes ta place de ton bateau,j’imagine que tu peux en disposer comme bon te semble,en respectant les regles du port .
A cassis ,a port miou tu devais prouver que tu avais caréné ton bateau une fois par an ,ce qui prouvait que ton bateau etait en etat de naviguer,qu’il y avait une personne qui savait le faire bouger,sinon dehors.
Par contre ,dire qu’il n’y a pas assez de places pour contenter tous les proprietaires ,la oui.
prendre comme excuse les bateaux qui bougent peu ou pas ,est une mauvaise excuse.
Imaginez 2 secondes que tous les ports de France affichent 30 places vacantes faute de demandes …qui parlerait des bateaux ventouse?
Personne..
Les capitaineries connaissent parfaitement la situation de chaque proprietaire en location d’emplacement de plus ou moins longue durée.
Le sujet est récurrent depuis déjà des décennies.
Et il y a fort à parier que parmi les demandeurs sur listes d’attente il y ait la même proportion de bateaux dits "ventouses" que ceux dont ils guettent la place.
On ne peut contraindre un bateau à sortir un peu, beaucoup, passionnement, à la folie. Par contre les "pas du tout" n’y ont en effet pas ou plus leur place. Pas rasés, pont moussu et drisses verdies on les repèrent au premier coup d’oeil.
Mais qui peut dire honnêtement que ceux-là encombrent les ports ? La statistique précitée semble réaliste.
Il est aussi question de points de vue: pour un port qui ait interet a louer les places liberees, un bateau qui sort tous les jours 8h00 18h30 est tout aussi ventouse que celui qui ne sort jamais.
Bateau ventouse ou bateau insolite air bnb ?!? c'est la mode de vendre des voilier de -10m en cabine rentable au ponton ...
Je pense comme d'autres que la statistique mentionnée (moyenne nationale de 10 jours de sortie) mériterait une source documentée.
D'autre part, on ne peut pas compter de la même façon les petits bateaux dont la vocation est la sortie à la journée et les unités (voile ou moteur) habitables qui ont pour vocation de faire des croisières.
Ce serait intéressant d'avoir les statistiques de la CPM / Passeport Escale. Bien sûr cela ne concerne pas tous les bateaux ayant une place dans le port, mais cela donnerait une référence factuelle sur le taux de sorties des bateaux "habitables".
J'en dé"duit qu'entre les sorties à la journée non déclarées et d'ailleurs pourquoi les déclarer et les accidents de la vie qui empêchent l'usage du bateau, il n'y a pas beaucoup de ventouses véritables et il faut ajouter les journées bricolage qui ne sont pas des sorties mais participent de l'usage du bateau.
Comme dit plus haut, il y a dans les listes d'attente autant de ventouses potentielles que ce qu'il y en a dans les ports. Sous réserve que le bateau soit entretenu, ne présente pas de danger pour les autres locataires et que le loyer soit payé, laissons aux propriétaires faire ce qu'ils veulent de leur embarcation.
A ceux que j'entends râler sur les quais, je montre les appartements qui sont fermés dans les immeubles environnants et demande si les propriétaires ne font pas un (non) usage abusif de la surface bâtie. Réponse inévitable: "c'est pas pareil !". Et pourquoi donc SVP ?
Les prétendus bateaux ventouses, c’est presque rien comparé à ce gâchis.·le 20 fév. 11:13
Les villas que j’évoquais ci-avant ne sont pour une grande partie que des investissements locatifs et spéculatifs, elles ne sont jamais occupées par leur propriétaire.
C’est assez différent de la maison de la grand-mère qu’on garde par nostalgie et où on va passer les vacances en famille.·le 22 fév. 10:14
A mon avis aborder les problématiques du type "c'est tout a fait légal mais ce n'est pas simpas pour les autres" par l'angle de la culpabilisation c'est inefficace et un peu hypocrite . On peux a tous nous reprocher ce genre de comportement et c'est bien normal. Et on s'expose a la réponse simple du " si c'est pas moi ça sera quelq'un d'autre". C'est d'ailleurs complètement vrai dans le cas des résidences secondaires, si vous vendez une résidence secondaire il y a toutes les chances du monde qu'elle soit vendu a nouveau a quelqu'un qui veux en faire une résidence secondaire puisque qu'elle se trouve dans un lieu qui s'y prête, quelle est aménagée pour, etc ... A mon avis ( mais ce n'est que mon avis) si on veux permettre la réimplantation de résidence principale dans les zones en tension il faut légiférer en proposant par exemple un pourcentage max de résidence secondaire, qui bloquerais la vente en tant que résidence secondaire de tout logement tant que le quota n'est pas atteint.
Pour addiction en particulier vous faites fi de nombreux éléments que sont la pression des promoteurs de tout poil face aux nombreuses lois dites anti mitage . Il n'est qu'à voir la provence et l'arriere pays niçois pour se rendre compte des dégats que cause les résidences secondaires en milieu diffus . Je joins un petit texte tiré in extenso de wikipedia :une dégradation du paysage rural qui perd son homogénéité ;
une extension coûteuse des réseaux et services (électricité, eau, ramassage des déchets, ramassage scolaire) dont l'entretien est à la charge de la collectivité ;
une augmentation des déplacements et de la consommation d'énergie associée ;
une explosion des coûts pour les ménages : pour un célibataire, le seul poste « transport en voiture individuelle » (plus de 5 000 € par an) équivaut au montant du loyer d'un T1 bis en centre-ville (715 € à Bordeaux). Même pour un ménage dont la maison est payée, les coûts du logement sont importants en raison de la taille de la maison : impôts fonciers, taxe d'habitation, entretien, réfections et réparations, etc.
Salut
A propos de ports je recherche sans succès un fil dans lequel à un moment quelqu'un expliquait la procédure (légale) pour demander et obtenir les documents genre bilan et résultats de nos ports.
Quelqu'un saura-t-il me renseigner sur ce fil ?
Fañch
On a tous un bateau ventouse par rapport a celui qui cherche une place
Il est rigolo ce fil. Pour ne pas être un bateau ventouse et être digne d’occuper une place au port il faut prouver qu’on est hors du port le plus possible, mais en poussant le raisonnement, plus on sort et moins on a besoin de port. C’est ceux qui sortent beaucoup qui devraient laisser leur place à ce qui ne sortent pas:ils n’ont pas besoin de place au port car ils sont toujours dehors😂😂 CQFD
c'est pourtant simple :
je sors x jours par an .
un bateau ventouse qu'il faut absolument virer du port, c'est un bateau qui sort moins de x jours par an ! ;)