ATLANTIQUE DU SUD-MAGELLAN

Et le cauchemar commence.

Le port en fait n’est qu’un minuscule bassin dont l’ouverture s’évase en plein sud ouest, c’est à dire face au vent, à notre vent qui nous entraîne au fond se terminant par un mur très agressif en béton et fers rouillés .L’horreur que aucun voilier ne voudrait jamais connaître.

Marie-Ange déterminée mais tremblante devant le danger réel, à la barre fait marche arrière pour freiner le bateau au maximum, la Préfectura veut nous aider en nous lançant des aussières grosses comme nos chevilles qui n’atteignent pas notre bord, nous leur lançons les nôtres avec succès une fois sur deux. Lorsque celles ci sont tournées sur nos taquets, les autres manœuvrent avec tant de brutalités et de force que l’on dirait qu’ils vont nous arracher nos taquets soudés à même notre coque, leur franc bord vient nous heurter avec violence, le mât et notre gréement en sont ébranlés, nous craignons terriblement de démâter sous les coups de butoirs que subit violemment la proue du bateau, mais que c’est solide un bateau en aluminium

Nous sommes poussés d’un bord du bassin à l’autre sans pouvoir nous accrocher nul part et avec l’angoisse de nous fracasser contre les bateaux énormes qui y sont amarrés, notre hauban et bas hauban tribord raclent les bords du pont du garde côte qui nous dominent, des mains se tendent pour les saisir nous plaquant contre leur coque nous empêchant de nous dégager ; notre ancre sur le davier à l’avant fait des signatures énormes sur la belle coque blanche en plein milieu des lettres PREFECTURA de un mètre de haut, tagage mémorable, se coinçant entre les réas de téflon et l’armature du balcon, un véritable massacre.

Marie-Ange implore tout le monde de cesser leur bonne volonté d’aide, la dernière aussière qui nous relie
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L'équipage
05 mai 2004

    Phare du monde

    • 4.5 (20)

    2022