100 nds en catamaran - on fait quoi?
Bonjour a tous,
Ceci n’est pas un débat mono-cata que je lance sinon la réponse serait évidente!
Ma chère et tendre ayant suivi les informations sur la tempête du 18 Aout en Corse m’a posé la question.
Et toi qu’est-ce que tu aurais fait si tu avais cru les prévisions d’AROME le Mercredi 17 au soir?
Il s’agit d’un cata plan lerouge de 46 pieds, 8.5 tonnes avec des quillons et un mat « aile » rotatif, vitesse au moteurs 6.5 nds. Mouillage Ancre Spade 25kg et 60 mètres de chaine de 10 pouvant être rallongée par 40 m de câblot si nécessaire.
Admettons être dans le golf de Girolata ou celui de Porto au moment de la prise de Meteo le Mercredi fin d’aprèm. Il faut 10 h pour aller au nord-ouest Sardaigne, ou à Porto Vecchio par les bouches, ou à Bastia par le cap, bref un peu juste en temps pour s’échapper.
Bref si je choisis d’aller en mer au large pour affronter 60 nds, qui s’avère être 100 nds. Je suis dedans je fais quoi?
Avec comme sous options :
- moteur à fond, un peu d’angle de mat pour essayer de rester à la cape mais est-ce que mon bateau ne va pas s’envoler (combinaison mat aile et surface entre les coques)
- Fuite, avec le risque de sancir car probablement à une vitesse effroyable.
Ou je choisi de « beacher » sur une plage avant la tempête pour sauver mon équipage mais probablement pas le bateau.
Même aujourd’hui avec toutes les données sur ce qui s’est passé, je ne sais pas que choisir !
Et vous, qu’auriez-vous choisis?
Perso je choisirai la plage, mais peut être parce que je ne suis pas téméraire.
Le bateau échoué sur le sable à sec de toile, de bimini, d annexe etc…, pour peu qu il ne soit pas travers au vent, devrait survivre.
Aujourd'hui avec la trajectoire du bazard connue, la solution était probablement de quitter le mouillage immédiatement, et de partir par le sud.
Dure décision que de ce dire vu la météo qui vient d'arriver il faut partir immédiatement et cravacher le plus vite possible toute la nuit.
J'ignore comment j'aurais réagi in situ.
Si j'avais pris la décision de partir cela aurait plutôt été par le Nord - ce qui aurait été une bêtise.
J'imagine difficilement tenir un cata à la cap dans si fort, le risque de coup d'acculage et bris de barre est immense.
Probablement la fuite ...
Au pire, du pire - si il ne reste que cette solution pour garder le bateau a l'endroit - démâtage volontaire.
Il y a une video (tout autre moment que la Corse) d'une caméra d'un ponton où l'on voit du très gros vent arriver sur un cata de taille respectable amarré et le retourner tout simplement.
Un texte rélatif à un autre cas, bateau renversé à l'ancre pendant l'ouragan Ivan:
www.maxingout.com[...]e38.htm
Pour la paix du couple, comme dit l'auteur de cet article un catamaran renversé est le meilleur (et plus cher) radeau de survie.
Nous étions à Girolata le 17/8 au matin. Nous en sommes partis mais pour d'autre raisons que la dépression qui n'était pas annoncée à ce moment là par MF. Nous sommes descendus sur Cupabia à la voile en 6 h (8Kn de Moyenne) . Nous avons pris la dépression (avec 80/90 kn de vent en pointe) au mouillage à 8h30 le 18. Un Cata à coté de nous (un Lagoon 380 ) nous a percuté (moteur engagé alors qu'il était mouillé) ce qui nous à fait fuir dans la baie. Quand nous sommes revenus chercher notre ancre larguée en catastrophe , le cata était toujours là . il avait tenu sans problème au mouillage . Donc dans votre hypothèse je serai parti de Girolata le soir, au moteur et à la vitesse de croisière la plus élevée possible soit en direction du sud corse (Porto Polo) soit en direction d'Asinara ou du NW Sardaigne (La Pelossa) 4 m de fond sableux sous le vent d'ouest et avec de la place .
NB : mais c'est un autre sujet ! je note que vous parlez de fichiers arome visibles le 17 au soir ! Sur ce même site je me suis fait insulter pour avoir critiqué le comportement du service public de la meteo qui n'a pas donné l'alerte . Je note que vous confirmez que MF avait les éléments pour informer de l'arrivée de la dépression . Pour ma part je l'ai vu le 18/8 à 6h du mat sur les radars meteo .
Mon ancien cata , un Catana 40 , 1 iere génération , a pris entre 100 a 130 nds de vents aux Fidji pendant le cyclone Wintson , sur corps mort .... bon pas eue de souci .
pourquoi un mat aile pour de la croisière ?
A supposer que j'ai vu et cru qu'il y aurait 60Kn établis et 100Kn ++ en rafales en premant la météo vers 6h du soir, et sachant que le gros du phénomène me tomberait dessus plus de 12h plus tard (plus tard que 6h du matin), même avec mon monocoque dont la vitesse de croisière est de 6,5 Kn en poussant un peu le moteur, je serai parti dans la minute, j'aurai tout rangé en mer. Avec un peu de chance, j'aurais fait du 7 ou 7,5 Kn de moyenne avec les voiles en plus. Sauve qui peut !
Je préfère 100 fois passer une nuit blanche que risquer mon bateau (et foutre la frousse à mon équipière préférée, qui préfère encore plus que moi passer une nuit blanche que de se sentir à la place d'un glaçon dans un shaker). Et sans doute vers le sud compte-tenu de la trajectoire prévue des orages (même si le 17, les orages étaient prévus plus au sud que ce qu'ils ont été, en allant au nord, fatalement, on se fait plus ou moins ratrapper).
Mais bien sûr, tout ça c'est de la théorie...
L'amie skipper de Mitch s'en est sortie sur un Lagoon je crois de 12 mètres,en quittant le mouillage.
La remontée au moteur pour s'éloigner du bord s'avérant casi impossible, elle a réussi a passer entre un îlot et la côte pour s'échapper,d'après ce que j'ai compris.
C'est sur un des deux fils.
J'ai regardé des vidéos de témoignages pour me rendre compte.
Au vu de celles-ci, je peux tirer comme conclusion que ceux qui sont restés au mouillage, qui ont allumé le moteur pour freiner la dérive et barré pour garder le bateau face au vent s'en sortent le mieux.
Pour ceux qui se sont mis involontairement de travers au vent, le bateau se couche (monocoque), et là c'est l'enfer.
Ceux qui ont laissé leur capote de descente, n'ont pas de casse (Je ne l'aurais pas cru si je ne l'avais pas vu en vidéo). Contrairement à ceux qui les ont repliés et chez qui le vent à pris dedans à plat pont et là elles se sont endommager.
Ceux qui n'ont rien fait, car généralement pas à bord, beaucoup de mouillages ont chassés jusqu'à la côte.
Les gros catamarans ne se sont pas comportés dangereusement. Les trimarans légers offrent moins de sécurité.
Hello,
12h, ça laisse peu de temps pour trouver un meilleur abri, ne connaissant pas le coin, je ne m'avancerais pas.
Balancer toute sa chaîne et son câblot dans un mouillage déjà encombré...?
Beacher et s'amarrer aux arbres? avec une famille et des enfants à bord, je pense que je les aurais de toute façon débarqué à terre au préalable...
Je me souviens avoir lu le témoignage d'un des rares "survivants" suite au passage de Luis sur St Martin en 95, il racontait avoir vu voler des catamarans sur plusieurs mètres...
Ce qui est sûr, c'est qu'une fois une décision prise, il faut s'y tenir.
Lors du sauvetage scabreux(comme dirait Flora) de mon cata, ma décision de foutre le camps a été souvent remise en question...à l'époque, heureusement que je m'y suis tenu.
Mais j'avais 36h devant moi, ça change la donne!
A votre avis, combien de voiliers étaient mouillés entre Ajaccio et le cap Corse? 500, 1000?
Je n'y étais pas, mais j'imagine quelques centaines. Mais je trouve aussi que le bilan d'une cinquantaine de bateaux crashés montre qu'il y en a quand même des centaines qui sont passés à travers. Cela dit, j'ai vu aussi beaucoup de dégâts, notamment génois en lambeaux.
Pour revenir à la question, donc météo le soir annonçant 60 nds pour le matin ?
Pas une seconde d'hésitation, je me barre.
Je sors de la zone pire, et je cherche un mouillage vraiment abrité. Si en plus des orages sont annoncés, donc des vents forts qui peuvent venir de n'import où, ca sera un mouillage fermé. Genre Fiume Santo à St Florent, une embouchure de ruisseau formant un petit lagon fermé par une pointe et dont l'ouverture donne sur un cap protégeant du vent du nord.
Je passe d'ailleurs mon temps à cela, me barrer dès que la météo annonce un truc fort dans mon coin, et je préfère clairement me taper 50 milles de nuit dans des conditions possibles que 2 heures avec la frousse au ventre face au risque de perdre mon bateau et de se blesser.
Après, de toute façon, si des orages sont annoncés dans le mouillage protégé où je suis, c'est mode guerre, avec foc dégréé, annexe retournée sur le trampo et ficelée, et tout le bazar à l'intérieur.
J'ai trois mouillages, le normal de tous les jours, pate d'oie de 5 m, 10 m de 8 et Kobra de 12, un gros mouillage, 30 m de 10 (donnés par Marcus) et Kobra de 14 kg. Je les mets tous les deux, parfois empennelé, souvent plutôt le normal pour le vent qui souffle maintenant, et le gros positionnés pour quand le vent soufflera plus fort. Et j'ai un petit, qq metres de chaine de 6 et une plate de 8kg, déja utilisé à Santa Manza le petit en l'enterrant dans la plage avec un bois flotté en travers pour tenir dans un gros mistral de quelques jours. Il a fait parfaitement le taff, et j'ai gardé l'idée.
Maintenant, il arrive qu'il fasse mauvais partout, que tu l'as vu venir sans trouver de solution où aller, et que les prévisions s'aggravent encore alors qu'il est de toute façon trop tard pour partir. Dans ce cas, au minimum trouver un mouillage de sable qui accroche bien avec une plage pour s'éloigner des rochers dans le cas où tu finiras à terre. Il y a quand même des coins plus abrités que d'autres. J'ai déjà raconté que j'ai passé l'orage de mercredi avec moins de 25nds de vent alors à 3 km a l'aéroport de Hyères ils relevaient 115 km/h.
Et j'évite évidement de me retrouver sous le vent d'un gros bateau, ce qui fait que je mouille toujours dans très peu d'eau.
dire qu’on va beacher son cata,c’est bien le jour d’apres,lorsqu’on sait qu’il y a eu 100kts..arrivés en un rien de temps,phenomene jamais vu en corse..
mais qui va beacher volontairement son cata sur la plage de la baie ou tu te trouves a l’annonce d’un orage approchant..
personne.
De plus admettons que tu beaches proprement,j’imagine qu’il y a eu des jolis rouleaux sur la plage,donc bateau brinqubalé, soulevé…etc
j ai jamais aimé la mêd. pour naviguer , de très beaux endroits mais la méteo tj aléatoire a dangereuse ...
Pas toujours.
Mais effectivement, je n'y étais pas parce que cela fait longtemps que je ne vais plus en Corse après le 15 août parce qu'il y a toujours un bordel météo.
Bonsoir,
Hier soir, nous préparons le bateau pour la traversée Cogolin - Cap Corse - Capraia. Tous les modèles météo étaient rassurants sauf...Arome, qui dans sa prévision du 29/8 12h UTC, prévoyait un point tempétueux sur Capraia le 31/8 à 6h UTC, avec rafales à 70 Nds. Juste à notre ETA !
Chat échaudé craignant l'eau froide, et considérant que c'est Arome qui avait seul prévu le phénomène précédent, nous avons annulé notre départ. Ce matin, plus rien ou presque dans les prévisions, l'orage s'étant décalé vers l'est et moins violent.
Je ne regrette rien, évidemment, mais la décision n'est pas évidente. En l'absence du précédent récent, je n'aurais peut-être pas réagi de la même manière.
Une chose est sûre, avec les températures extrêmes de la mer, et les instabilités que cela génère, il me paraît important d'être extrêmement vigilant et de considérer le modèle de prévision le plus pessimiste. D'ailleurs, en med, maintenant, je vais toujours caler la carte sur les gribs rafales.
Jacques
Si annoncé 60nd on peut à la rigueur tenter quelque chose suivant le bateau, l'endroit où l'on se trouve etc autant 100nd c'c'est un tout autre problème.
100nd c'est 3 fois plus violent que 60.
Perso je débarque tout le monde à terre après avoir préparé le bateau et même moi. Car à mon avis on ne peut que subir on ne peut rien faire.
Et je pense que ceux qui sont partis ne pensaient pas qu'ils allaient affronter 100nds.ou alors ce sont des fous irrespondsable.
la brafougne quand elle est la ,en generale on ne va pas s’y mettre volontairement.
si on se fait prendre dedans on fait au mieux avec l’experience et le bateau que l’on a et on espere que la chance sera de la partie.
elle a considérée que si elle restait elle perdait bateau et peut etre equipage.elle a estimée que partir offrait une meilleure chance.
j’imagine ,une chance d’agir et non pas de subir.
le temps de voir ce qu’il se passait, quelque chose hors norme,ca arrivait au galop.
donc decision dans l’urgence,avec ce pu..ain de point d’interrogation une fois partie ⁉️ est ce que j’ai bien fait..?
reflection,decision ,action..respect madame 🫡
@ calypso2 ,enfin je veux dire « maitre »
en aucun cas elle a vue 100kts,elle a vu gros orage avec certainement 40 ou 50 ou 60 kts.le cata ce n’est pas le siens ,mais celui de sa boite de charter,et si elle a decidee de partir ,c’est qu’elle comprenait qu’elle mettait ces pax en danger si elle restait cote / rochers/ vent / shore break ..
je pense que comme,le vent est passé nord elle en a profité et a reussi a descendre vers ajaccio ..facteur chance.
je trouve presque dommage que tu n´y etais pas ,toi,en corse a girolata..tu aurais pu nous faire un exposé de tes choix,qui certainement auraient été les meilleurs.
mais’je vais m’arrêter la ,je n’y etais pas,j’ai relegué son histoire,elle ne me l’a pas raconté minute par minute,donc il manque certainement des bouts.